La chapelle en 3D ?

Histoire

Il faut imaginer ce vallon tel qu’il était vers 1130 : les lignes du paysage sont les mêmes mais autour de vous se trouve une exploitation agricole regroupant environ 80 personnes dont 8 à 10 religieuses. Cette exploitation agricole, ou grange, a été voulue par les soeurs qui dirigent l’abbaye bénédictine féminine de Ligueux, située à 19 km au nord de Périgueux.

C’est la grande période des essartages : on déboise pour conquérir de nouvelles terres agricoles. Ces lieux de vie se créaient autour des sources, lieux traditionnels de cultes gaulois.

A quelques dizaines de mètres de la chapelle se trouvent trois sources, les trois soeurs, tres sorors en ancien occitan, qui deviendra, avec le temps, tré-séroux.

La tradition veut que ce prieuré fut inauguré par Maximira, abbesse de Ligueux accompagnée de ses deux soeurs, les religieuses Eudoxie et Alsmodie. Cette inauguration par trois soeurs fut sans doute un moyen de christianiser ce site.

La chapelle de Tresséroux, dédiée à Saint-Thomas l’apôtre, est un lieu où priaient les soeurs et les convers. Il n’y avait pas, alors, de lieu de travail sans lieu de prière : lavorare et orare.

Une étape sur le chemin de Saint-Jacques de Compostelle

L’une des quatre routes de Vézelay à Compostelle passe par Périgueux et Bergerac mais les pélerins faisaient de nombreux détours au gré des établissements bénédictins qui pouvaient les accueillir. Le prieuré de Tresséroux, filiale de Ligueux, était l’une de ces étapes vers le Champ de l’Étoile.

Description

C’est un édifice de plan très simple, 7,5m sur 17m, constitué par une nef à deux travées. L’arc triomphal, qui délimite le choeur légèrement surélevé, à chevet plat, supporte le clocher-mur extérieur. Comme tous les édifices de l’art roman, la chapelle de Tresséroux a été conçue et bâtie pour la prière chantée. Son acoustique exceptionnelle est due à sa voûte en berceau brisé. À l’est, un vitrail en grisaille accueille la lumière du soleil levant. Ce vitrail moderne, oeuvre de M. Ph. Oudin a.c.m.h. qui a dirigé la restauration, s’inspire des rares vitraux cisterciens existant à ce jour.

Les anciens n’avaient pas de montre : la chapelle est un cadran solaire !

La chapelle est exactement orientée : le portail est à l’ouest, le choeur à l’est (orient). Le soleil se lève dans l’axe de la chapelle lors des équinoxes de printemps (21 mars) et d’automne (21 septembre). Cette particularité permet de distinguer les saisons : en automne et en hiver le soleil se lève et se couche au sud de l’axe de la chapelle. Au printemps et en été le soleil se lève et se couche au delà de cet axe est-ouest.

À midi de l’heure solaire (soit 13h en hiver et 14h en été) le soleil passe exactement dans le plan du clocher-mur, les cloches pouvaient alors sonner l’angélus donc le repos pour les travailleurs des champs.

1998 : après trois siècles d'abandon la chapelle revient à la vie

En 1997 est créée l’association des Amis de la Chapelle de Tresséroux qui s’est donné pour but la restauration de la chapelle Saint-Thomas abandonnée depuis trois siècles.

Un dossier est constitué par la DRAC de Bordeaux. La DRAC, la Municipalité et l’Association unissent leurs actions pour obtenir des subventions : l’effort financier fait par la commune permettra de recevoir des fonds du Département, de la Région, de l’État et de l’Europe.

Informations utiles

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Tel: -

https://www.tresseroux.com

24400 Les Lèches