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Une famille et des amis...

L’abbaye doit sa survie à l’action passionnée de la famille Eloffe, propriétaire des lieux, et de l’association des Amis de Villelongue, soutenues par les institutions telles que le Département de l’Aude. Pierre à pierre, poutre à poutre, depuis 50 ans, elles font lentement émerger la majestueuse abbaye de ses ruines. Les travaux de consolidation sont souvent invisibles, mais vitaux. Consultez le site abbaye-de-villelongue.com pour découvrir la riche histoire des restaurations.

Abbaye de Villelongue - Association French Baroudeur

LE CHŒUR DE L’ABBATIALE

Quelle impression de majesté ! C’est ici que naît l’abbaye ou presque. Il y a d’abord la fondation d’un monastère cistercien à Compagne, un peu plus au Nord. Mais le pays s’avère trop rude. Aussi les moines décident-ils de venir s’installer ici. Il y a déjà un hameau et sa chapelle, Saint Jean de Villelongue. Qu’importe. Les habitants sont priés d’aller vivre ailleurs, et les moines achètent les terres pour se garantir subsistance et solitude. Ils sont soutenus dans cette entreprise par les familles de Saissac et de Laurac malgré leurs accointances avérées avec l’hérésie cathare que combattent les cisterciens. Cette apparente contradiction est en réalité monnaie courante.

L’esthétique cistercienne diffère de celle des bénédictins par sa sobriété.
Chez les bénédictins rien n’est trop beau pour la maison de Dieu, on l’orne des plus belles couleurs, des sculptures les plus animées... Pour les cisterciens, Dieu est ailleurs. L’homme le rejoint par la contemplation, la prière, le chant, et l’église n’est que l’image de ce chemin. Du coup il doit être exempt de tout ornement. C’est en tout cas ce qui dirige l’architecture cistercienne à ses débuts...

Deux couleurs s’affrontent. La première, jaune-rosée, très douce et lumineuse, est celle de la pierre calcaire utilisée dans la construction du XIIe siècle. Celle qui n’a d’autre ornement que des lignes parfaites, de simples torsades, des feuilles stylisées. L’autre, un grès gris, domine. Il correspond au XIVe siècle, lorsque l’abbaye devenue riche, exprime dans les pierres son nouveau statut. On construit plus haut, on transforme l’oculus originel en immense rosace, on introduit des figures humaines, on ajoute des couleurs peintes...

A la fin du XIIIe siècle, le temps de la modeste abbaye est passé : son patrimoine s’est développé au point d’en faire une institution puissante. Elle a soutenu la croisade contre les Albigeois, et en reçoit sa récompense : richesse et protection. La construction des bâtiments se poursuit sous l’influence des seigneurs français qui s’installent dans la région à la place des seigneurs locaux, et apportent avec eux cette esthétique lumineuse que nous appelons gothique.

Abbaye de Villelongue - Association French Baroudeur

CROISADE ET PROFIT

Les papes s’appuient dès le XIIe siècle sur les cisterciens pour lutter contre l’hérésie cathare. Mais cela ne suffit pas et dès 1202 1203 le Pape Innocent III appelle à une croisade contre les cathares par la prédication. En 1209 Simon de Montfort prend la tête de l’armée croisée. Les abbayes cisterciennes lui offrent un réseau d’alliés bien implantés. A Villelongue, les abbés sont eux aussi actifs. L’un d’eux, Pierre, est un ami d’Amaury, le fils de Simon de Montfort. Un an seulement après la mort de Simon en 1218, les moines de Villelongue chantent déjà des offices pour le repos de son âme. L’ordre n’en fera une obligation qu’en 1236. L’abbaye est largement récompensée de cet engagement et s’enrichit rapidement grâce aux confiscations des biens des hérétiques. Elle reçoit notamment Saint-Martin-le-Vieil, et des terres autour de Saissac.

La sacristie

C’est le lieu le plus ancien de l’abbaye, identifié comme la chapelle Saint-Jean qui existait ici avant l’installation des moines. Sa simple voûte témoigne de son ancienneté. Au Moyen Âge, cette chapelle devenue sacristie comprend deux portes : l’une disparue, donne dans le cloître, l’autre ouvre sur l’abbatiale.
De part et d’autre de l’autel des vestiges de peintures murales du XIVe siècle donnent à deviner deux thèmes majeurs de l’iconographie chrétienne. A gauche l’Apocalypse : le dragon balaie de sa queue les étoiles dont un tiers se trouve entraîné vers la terre ; le pied de saint Michel qui va terrasser le dragon est visible. A droite, la pesée des âmes : un diable essaie de faire pencher la balance de son côté pour que l’âme ne soit pas sauvée, tandis que le doigt de saint Pierre tente de contrebalancer cette diabolique intervention.

Abbaye de Villelongue - Association French Baroudeur
Abbaye de Villelongue - Association French Baroudeur

L’escalier des mâtines

Les moines de chœur empruntent cet escalier qui relie directement leur dortoir à l’abbatiale, le matin pour aller chanter mâtines, et le soir après le dernier office, pour retrouver leur couche. Dans la journée, ils passent par la porte donnant sur le cloître. Cette porte du XIIe siècle arbore une décoration très simple.
Sous l’escalier, un armarium est ménagé. Armarium ? Une niche servant à ranger les livres sacrés. Il y en a aussi un à gauche du maître-autel. C’est un “mobilier” courant. Vous en verrez par exemple un dans la minuscule chapelle du château d’Aguilar.

AU CHANT ET AUX CHAMPS

Comme dans toute abbaye cistercienne, deux communautés vivent ici. Les moines de chœur, appelés ainsi parce qu’il chantent la messe ; sont pour la plupart des nobles, et ont vocation à prier. Afin que rien ne les détourne de cette mission, l’organisation cistercienne a prévu de leur associer des frères convers. Le mot “conversus” au Moyen Âge désigne un chrétien qui entre dans la vie religieuse. De modeste origine, ils sont placés sous l’autorité du frère cellerier. Ils travaillent dans les champs, dans les ateliers indispensables à la vie de l’abbaye, et suivent une règle de vie aménagée.

La salle capitulaire

Au petit matin, les moines de chœur entrent les uns après les autres dans la salle capitulaire. Il y a des bancs tout autour, les anciens s’installent au fond de la salle, les plus jeunes près de la porte. L’abbé et le prieur sont assis au centre entre les deux piliers centraux ornés de la feuille d’eau qui symbolise l’ordre cistercien. Le père abbé lit un chapitre de la règle de saint Benoît. Puis viennent les confessions, les échanges sur les affaires courantes, les recommandations pour la journée...
Trois ouvertures sur le cloître, une porte et deux fenêtres, trois ouvertures encore sur le mur du fond... la salle capitulaire est sous le signe de la Trinité. Les vitraux sont modernes mais leur motif est conforme à celui que les vitraux cisterciens pouvaient arborer : peu de couleur, pas d’image...

Abbaye de Villelongue - Association French Baroudeur
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La galerie couverte

Elégance : c‘est le premier mot qui vient à l’esprit en contemplant ces colonnettes où reposent des chapiteaux qui en soulignent la finesse. On percevrait presque la brise tant les feuilles de chêne, figuier, vigne, lierre... sont exécutées avec délicatesse. S’y mêlant, s’y mélangeant, des griffons à pattes crochues, des animaux domestiques ou sauvages, des figures humaines, moines, femmes... L’un après l’autre, en particulier autour du pilier central, les chapiteaux égrènent une nouvelle vision qui s’éloigne de l’austérité cistercienne des origines, et fait l’originalité de l’abbaye.
Le toit de la galerie est le résultat d’une restauration à l’identique, réalisée en 1971 par les propriétaires actuels avec l’aide des Monuments Historiques.
Comme dans l’abbatiale, les deux types de pierre, un calcaire jaune et un grès gris, révèlent les temps qui se côtoient : le XIIe et le XIVe siècles.

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PAISIBLE SÉJOUR

La partie privée de l’abbaye est installée sur 2 étages répartis entre la galerie de la salle capitulaire et cette galerie couverte. Elle couvre l’ancien dortoir des moines, le scriptorium, où les moines recopiaient les enluminures, et le chauffoir, seule pièce dotée d’une cheminée où les moines malades, l’encre et la graisse luttaient ensemble contre le gel... Tout a changé bien sûr avec le temps, mais on y sent encore une paix particulière dont vous pouvez profiter en chambre d’hôte. Renseignez-vous à l’accueil ou sur le site internet.

UNE LONGUE RUINE

1348 : la peste noire décime la population. A cette période, s’ouvre la guerre de Cent ans. Temps difficiles ! Partout, les terres sont ravagées ou en friche faute de bras. Lentement l’abbaye de Villelongue sombre. Au XVIe siècle, les calvinistes la pillent. Plus tard, ce sont les abbés commendataires, nommés par le roi et non élus par les moines, qui en poursuivent la ruine : ils accumulent les abus, la mauvaise gestion, les destructions jusqu’à la Révolution. En 1899, Albert Maissiat achète l’abbaye et la sauve in extremis en obtenant un classement comme Monument Historique en 1916. Deux campagnes de restauration de l’abbatiale sont menées par les propriétaires et les Monuments Historiques dans les années 50, avant qu’en 1965 le Dr André Eloffe n’achète l’abbaye, s’y installe avec sa famille, et lui redonne vie…

Le vivier

L’ancien pigeonnier, en forme de tour, abrite aujourd’hui une sorte de petit salon.
A cet emplacement se situait une des entrées originelles de l’abbaye...
Un doux murmure accueille le visiteur.
C’est celui de l’eau de la Vernassonne qui alimente le vivier où sont élevées les carpes consommées les jours maigres. Du côté du bâtiment des convers, montent les bruits d’une cour de travail et de ses ateliers, forge, buanderie... peut-être quelques animaux de basse-cour trottent-ils dans un potager et un carré de plantes médicinales...

Le cellier

Nous sommes ici dans le monde des frères convers. Le réfectoire a disparu, mais il reste ce bâtiment. Au rez-de-chaussée, le cellier est une vaste salle bien aérée où l’on entrepose les grains, le vin, l’huile... A l’étage se trouvait le dortoir, transformé au XVIe siècle en chambres individuelles. Les fenêtres réparties sur la façade témoignent de cette transformation.

Le réfectoire

Entrons dans cette salle par laquelle vous êtes arrivés. On y retrouve l’ambiance simple et le rythme de la salle capitulaire et du chœur roman de l’abbatiale. Trois fenêtres, un oculus. De part et d’autre du réfectoire, deux salles. Le chauffoir, à gauche, est aujourd’hui inclus dans la partie privée de l’abbaye.
La cuisine, à droite, munie d’une ouverture pour passer les plats. Elle existe encore et attend une probable restauration.
Une énorme table en pierre est posée là. Elle ressemble beaucoup à ce qui pourrait être le maître autel de l’abbatiale. Il y manque cependant, aux quatre coins et au centre, les 5 croix que l’on trouve normalement gravées sur les autels. On ne les voit pas, ou peut-être plus...

Le mur d’enceinte

Villelongue est loin de tout. En cas d’attaque, elle doit se débrouiller seule avant qu’un quelconque renfort, venu de St Martin-le-Vieil ou de Montolieu n’arrive. Aussi, l’abbaye s’arme-t-elle de défenses au moment de la Guerre de Cent ans. Une enceinte fortifiée, des tours. L’enceinte est rehaussée au moment des Guerres de Religion. C’est une des rares enceintes d’abbaye cistercienne encore visibles de nos jours.

Informations utiles

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Tel: -

http://www.abbaye-de-villelongue.com/

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