Histoire de la basilique

Dès le Bas-Empire, une nécropole gallo-romaine est attestée sur le site de Saint-Denis par différentes campagnes archéologiques. Selon une tradition peu solide, Denis, saint légendaire, aurait été martyrisé sur l’emplacement de l’actuelle église Saint-Denys de la Chapelle. Une première Passion de saint Denis, un récit du début du VIe siècle, raconte qu’une chrétienne nommée Catulla aurait inhumé son corps dans un champ lui appartenant. Puis, certainement après l’édit de Milan, aurait été élevé un mausolée qui serait rapidement l’objet d’un culte, comme le suggère la présence voisine de plusieurs sarcophages en pierre ou en plâtre d’aristocrates francs. D’après la vie de sainte Geneviève (source hagiographique rédigée vers 520 et qu’il faut manier avec précaution), la sainte patronne de Paris ayant visité le tombeau du martyr, aurait trouvé qu’il était indigne d’un personnage aussi glorieux. Sainte Geneviève obtient du clergé parisien d’acheter des terres sur le « vicus Catulliacus » et y fait édifier une chapelle gallo-romaine entre 450 et 475. Ces traditions incertaines sont reprises dans La Légende dorée de Jacques de Voragine qui popularise le mythe de saint Denis céphalophore qui, après sa décollation, se serait relevé et aurait marché, la tête dans les mains, jusqu’au lieu où il voulait être enterré, dans le cimetière gallo-romain de Catolacus qu’aurait retrouvé sainte Geneviève. Quoi qu’il en soit, il reste difficile pour la recherche actuelle de démêler la vérité historique et les traditions légendaires.

L’église sous les Mérovingiens

Un premier agrandissement de la chapelle dans le cimetière gallo-romain de Catolacus apporte une prolongation de 11 mètres à l’ouest. Alors que Michel Fleury le situait entre 540 et 550, soit sous le règne de Childebert Ier, Patrick Périn l’a récemment estimé aux années 451-459, proposant d’y reconnaître la chapelle de sainte Geneviève.

De fait, le lieu a à cette époque un grand prestige comme en témoigne la découverte en 1959 du sarcophage de la reine Arégonde, épouse de Clotaire Ier et bru de Clovis, morte entre 573 et 579, première personne royale qui y est enterrée. La pratique de l’inhumation ad sanctos (« près des Saints ») inaugurée par Clovis a donc été rapidement imitée par l’aristocratie. Le développement d’une vaste nécropole ad sanctos sur au moins 8 000 m2 au nord du sanctuaire est la conséquence la plus directe de la promotion du culte de Denis.

Les Gesta Dagoberti, rédigés autour de 835 probablement par le jeune Hincmar, alors moine et élève d’Hilduin, racontent la découverte miraculeuse du tombeau des trois martyrs (saint Denis et ses deux compagnons, le prêtre Rustique et le diacre Éleuthère) par Dagobert Ier et embellissent la tradition selon laquelle le Roi des Francs aurait fait transférer leurs reliques vers la basilique actuelle et aurait fondé un monastère bénédictin. Il y aurait fait placer vers l’an 630 les corps des trois martyrs mais il est plus vraisemblable que leurs corps aient été déplacés sous les règnes précédents, voire qu’ils aient toujours été à cet emplacement.

Selon Dom Doublet, auteur de l’Histoire de l’abbaye de Saint-Denys en France, la construction de la nouvelle chapelle aurait débuté en 632 et la dédicace le . Dagobert est le premier roi des Francs à être inhumé en l’église de Saint-Denis. Sous les Mérovingiens et les Carolingiens, cette nécropole royale partage ce privilège avec d’autres églises. C’est probablement à partir du viie siècle, sous l’impulsion des rois mérovingiens, que la communauté desservant la basilique adopte le mode de vie monastique, celle-ci comptant tout au long du Moyen Âge, environ cent cinquante religieux. Vers 650, est construit le monastère et au nord de la chapelle une série de sanctuaires secondaires dédiés à saint Barthélemy, saint Paul et saint Pierre.

L’église sous la dynastie des Carolingiens

Les liens privilégiés que l’abbaye de Saint-Denis entretient avec la royauté mérovingienne se renforcent sous les Carolingiens qui font des abbés les archi-chapelains du roi, puis de l’empereur, grade le plus élevé de tous les hauts fonctionnaires de cette dynastie. De cette époque naît « la vocation de l’abbaye comme historiographe et gardienne des traditions chrétiennes franques ».

Charles Martel confie l’éducation de ses fils aux moines sandionysiens et ses funérailles en 741 inaugurent une deuxième série d’inhumations royales dans la basilique.

Il semble qu’à l’occasion de son second sacre à Saint-Denis, en 754, Pépin le Bref fasse vœu de bâtir à neuf l’antique basilique. L’abbé Fulrad, en tant que représentant de Pépin, a effectué plusieurs voyages à Rome d’où il tire son inspiration pour reconstruire Saint-Denis, notamment en prenant comme modèles les basiliques romaines de Saint-Pierre-aux-Liens et Saint-Paul-hors-les-Murs. Les travaux ne débutent qu’après sa mort, vers 768-769, et la consécration a lieu en présence de Charlemagne le . Cette nouvelle église, toujours dédiée à saint Pierre, longue de près de 80 mètres, est de plan basilical à trois nefs. Elle comprend un transept faiblement débordant et ouvrant à l’est sur une abside semi-circulaire. La nef présente deux files de colonnes, neuf travées et mesure intérieurement 20,70 mètres de large. Certains fûts de colonnes torsadées sont prélevés dans des monuments antiques d’Italie, notamment plusieurs fragments de marbre de Synnada (Turquie). Sous l’abside, une crypte annulaire, bâtie à la manière de celles de Rome, permet aux pèlerins d’accéder à une confession dans laquelle sont exposées les reliques de saint Denis et de ses deux compagnons, l’archiprêtre saint Rustique et l’archidiacre saint Eleuthère. On peut encore voir dans la crypte actuelle les vestiges de ce corridor qui longeait l’intérieur de l’abside.

Vers 800, sont aménagés un baptistère dédié à saint Jean Baptiste ou saint Jean-le-Rond, et une chapelle dédiée à la Vierge en 832 qui devient le caveau royal au XIXe siècle.

En 832, l’abbé Hilduin agrandit la crypte vers l’est. Il fait édifier une chapelle à trois vaisseaux dédiée à la Sainte Vierge, à saint Jean et à tous les saints. Les murs de la partie centrale conservaient les reliques de la Passion et étaient décorés de pierres dorées. Il y avait aussi un puits aux eaux réputées curatives.

En 857, le monastère de Saint-Denis subit plusieurs rapines de la part des Vikings qui assiègent Paris depuis décembre 856. Le Vendredi Saint , deux bandes normandes partent de Jeufosse à cheval en se dirigeant, l’une vers l’abbaye de Saint-Denis, l’autre vers l’abbaye de Saint-Germain-des-Prés, pour capturer leurs abbés et demander une forte rançon. À Saint-Denis plusieurs hommes d’Église sont enlevés dont l’abbé et son demi-frère Gauzlin (834-886), évêque de Paris. De façon générale, le IXe siècle est marqué par de nombreux troubles causés par les raids des Vikings remontant par la Seine jusqu’à Paris et ses alentours.

En 867, l’implication dans la vie politique et le prestige des abbés est tel que Charles II le Chauve s’approprie le titre d’abbé de Saint-Denis.

En 869, Charles II le Chauve devant la menace des invasions des Vikings fortifie le monastère.

L’église au XIIe siècle

Dans la première moitié du XIIe siècle, entre 1135 environ et 1144, l’abbé Suger, conseiller des rois Louis VI et Louis VII et abbé de Saint-Denis de 1122 à 1151, souhaite rénover la vieille église carolingienne afin de mettre en valeur les reliques de saint Denis dans un nouveau chœur. Il décide de la reconstruction de l’église avec une élévation importante et des baies qui laissent pénétrer la lumière. Il s’inspire entre autres du prieuré voisin de Saint-Martin-des-Champs à Paris.

En 1130, il fait édifier un nouveau massif occidental, en s’inspirant de la façade harmonique, modèle normand de l’âge roman comme celle de l’abbatiale Saint-Étienne de Caen. Il agrandit l’abbatiale en remaniant le narthex d’une façade dotée pour la première fois d’une rose et de trois portails de grandes dimensions. Dédicacée le , cette façade est flanquée de deux tours réunies par un parapet crénelé évoquant la Jérusalem céleste.

Il modifie aussi le chœur en lui ajoutant des chapelles rayonnantes. Reprenant le principe du déambulatoire à chapelles rayonnantes mais en le doublant, Suger innove en prenant le parti de juxtaposer les chapelles autrefois isolées en les séparant par un simple contrefort. Chacune des chapelles comporte de vastes baies jumelles munies de vitraux filtrant la lumière. La voûte adopte la technique de la croisée d’ogives qui permet de mieux répartir les forces vers les piliers.

Le chevet est consacré le . L’église inaugure le francigenum opus, appelé plus tard l’art gothique. L’abbaye bénédictine de Saint-Denis devient dès lors un établissement prestigieux et riche.

C’est à partir du règne de Louis VI que rois de France se rendent à l’église pour lever l’oriflamme de Saint-Denis avant de partir en guerre ou en croisade.

L’église du XIIIe siècle

Au XIIIe siècle, le besoin d’espace pour la nécropole royale impose la reprise des travaux de reconstruction là où Suger les a arrêtés. L’église présentait jusqu’ici une nef carolingienne, vétuste, coincée entre l’avant-corps et le chevet de Suger. Elle n’a été reconstruite au XIIe siècle qu’à ses deux extrémités. On entreprend donc la reconstruction de la nef (dont la voûte s’élève à 30 m de hauteur) et d’un vaste transept, ainsi que le rehaussement du chœur de Suger et la reconstruction des deux tours de la façade, dont la flèche nord élevée en 1190-1230 qui culminait à 85 ou 86 mètres de hauteur (ou 90 avec sa croix et qui avait été conçue ainsi pour dépasser celle de Notre-Dame. Cette flèche est attaquée par la foudre en 1837 puis déstabilisée en 1846 par une tornade dite « Trombe de Gonesse » qui fait également choir douze clochers de la région. La flèche est alors démontée pierre par pierre par Viollet-le-Duc, qui était alors en conflit avec François Debret qui l’avait restaurée.

De l’église du XIIe siècle, on ne conserve donc que la façade harmonique et la partie basse du chevet. Des travaux de grande ampleur sont menés de 1231 à 1281, soit en moins de cinquante ans. La reconstruction est entreprise grâce à l’association de trois figures d’exception : le jeune roi Louis IX, sa mère Blanche de Castille, régente durant la minorité de Louis et durant sa première croisade, et l’abbé de Saint-Denis, Eudes Clément (1228-1245).

La maître d’œuvre décide de conserver le déambulatoire de Suger et les chapelles rayonnantes mais fait détruire les parties hautes du chœur de Suger. L’abbé Eudes Clément veut que le nouveau plan puisse s’ajuster à la hauteur de la façade de Suger, avec un chœur et un transept plus hauts. Du coup, les colonnes de Suger sont enlevées et remplacées par des supports plus lourds composés d’une série de tambours horizontaux avec des fûts en saillie orientés vers l’autel. La croisée du transept, plus large que le chœur, entraîne un évasement de la première travée du chœur vers le transept à l’ouest, aussi bien du côté nord que du côté sud. L’idée du nouvel architecte est de raccorder les constructions conservées de l’église de Suger, abside et narthex, avec le plan plus large du nouvel édifice. La jonction du transept et de la nouvelle nef à l’ancien chevet aboutit d’ailleurs à une astuce de l’architecte : les arcs des arcades s’élèvent au fur et à mesure que l’on se dirige vers l’ouest. En outre, la base du triforium monte aussi dans chaque travée en direction des piliers de la croisée. Les dimensions changent donc graduellement depuis les volumes intimes du chœur de Suger, jusqu’au projet monumental et définitif du transept et de la nef. Ce changement est accompli avec une grande subtilité pour que la transition ne puisse pas se voir.

Après l’achèvement du grand transept dans les années 1260, le nouveau programme des monuments funéraires royaux vise à faire apparaître la continuité des trois races royales franques. En 1267, Louis IX inaugure le nouvel ensemble sépulcral. La disposition a été conçue pour illustrer visuellement l’explication des liens entre les trois dynasties royales décrite par un érudit dominicain, proche de la famille royale, Vincent de Beauvais. Vincent affirme le « retour du royaume des Francs à la race de l’empereur Charlemagne » en la personne de Louis VIII, père de Louis IX, dont le sang carolingien lui avait été transmis par sa mère Isabelle de Hainaut. Les monuments de Philippe Auguste et de Louis VIII situés au centre de l’édifice témoignent donc de l’union en leur personne des lignages mérovingien et carolingien d’une part (dont les rois ont leurs tombeaux au sud) et capétien d’autre part (dont les rois ont leurs tombeaux au nord).

Le transept aux tombeaux royaux fait ainsi le lien entre le haut chœur où se trouvaient les reliques à l’est, et le chœur des moines à l’ouest où retentissaient quotidiennement les prières au saint patron de la monarchie.

Le , une bulle du pape Nicolas IV, datée d’Orvieto, confirmant elle-même une bulle de Célestin III, accorde aux religieux de Saint-Denis le privilège de n’être soumis à aucune sanction canonique, émanée de qui que ce fût, hormis de leurs abbés, sans une licence spéciale du souverain pontife.

  • En 1378, Charles IV, empereur du Saint-Empire romain germanique, s’arrête à l’abbaye pour se faire présenter les reliques et joyaux du trésor ; celui-ci jouissait auprès des amateurs d’art d’un prestige croissant.
  • En 1568, débutent les travaux de la rotonde des Valois, chapelle dont la construction est décidée par Catherine de Médicis et dont la vocation est d’accueillir les sépultures des souverains et prince de la maison de Valois.
  • Le 10 novembre 1567, pendant les guerres de religion, les protestants et les catholiques s’y livrent une furieuse bataille, et en 1593 Henri IV y abjure le protestantisme.
  • Le , Marie de Médicis y est couronnée reine de France. Le lendemain, le roi Henri IV est assassiné.
  • En 1633, la réforme de la Congrégation de Saint-Maur est imposée à l’abbaye de Saint-Denis par une sentence du Conseil d’État royal rendue le 21 juillet. Dès le mois d’août, les moines de la nouvelle congrégation prennent possession des lieux.
  • En 1665, Colbert demande à François Mansart de concevoir un projet de chapelle funéraire des Bourbons. Commandée un an avant la mort de l’architecte, cette chapelle n’est jamais édifiée. Son projet pour la chapelle des Bourbons aurait abouti à l’édification d’une vaste composition à plan central coiffée d’un dôme à l’extrémité est de la basilique Saint-Denis qui en possédait déjà un, celui de la chapelle inachevée des Valois. Un certain nombre de chapelles à dôme, pour abriter les tombeaux, se seraient groupées autour de cet espace central circulaire qui devait être recouvert d’un dôme tronqué complexe, éclairé à l’intérieur par des fenêtres invisibles. Jules Hardouin-Mansart, qui fut formé tout jeune par son grand-oncle, s’inspira souvent des dessins de celui-ci. En particulier, le plan de Hardouin pour la chapelle à dôme des Invalides doit beaucoup au projet non exécuté de Mansart pour une chapelle des Bourbons à la basilique Saint-Denis.
  • En 1691, Louis XIV supprime le titre d’abbé. À partir de cette époque, les supérieurs de l’abbaye prennent le titre de grands prieurs. Les revenus de l’abbaye sont confiés à la maison d’éducation de Saint-Cyr.
  • En 1698, Dom Arnoult de Loo, grand prieur de 1696 à 1702 et de 1708 à 1711, s’adresse à Robert de Cotte, pour dresser les plans de nouveaux bâtiments conventuels. Ce projet, qui entraîne la destruction de tous les bâtiments anciens, à l’exception de la porte de Suger et de l’enceinte ouest, est approuvé par le chapitre général de la congrégation. Le plan publié en 1727 par Jean Mariette présente un grand quadrilatère se développant autour d’un cloître, avec deux ailes en retour au sud. Dans les angles formés par ces ailes, l’architecte place, comme Jules Hardouin-Mansart aux Invalides, deux pavillons hors-œuvre, contenant à l’est le grand escalier monumental conduisant au dortoir et à l’ouest les cuisines. Il établit à l’est un parterre. Ce dessin est conforme à l’esprit classique par sa régularité et à la tradition monastique par la disposition des bâtiments. Par son ampleur, il traduit la double fonction du lieu, abbaye et palais.
  • En 1737, Dom Castel fait reprendre les travaux interrompus douze ans plus tôt et modifie le projet pour l’aile ouest. Il souhaite la mettre au goût du jour en l’agrémentant d’un avant-corps central et l’ouvrir vers la ville en supprimant l’enceinte et la porte de Suger, qu’il veut remplacer par une grille « comme aux Invalides ». Mais le dessin de Robert de Cotte est conservé pour le reste des élévations.
  • En 1752, frère René Laneau, supérieur général de la congrégation de Saint-Maur à Saint-Germain-des-Prés, approuve « le plan du rez-de-chaussée de ce qui [restait] à faire à l’abbaye royale de Saint-Denis pour fermer le cloître et ouvrir les communications avec l’église ». Le cloître est ainsi doté de ses quatre galeries.
  • En 1771, le trumeau et une partie du tympan de la porte centrale de la façade occidentale sont démolis pour faciliter le passage du dais des processions. Des colonnes latérales à motifs géométriques remplacent les statues-colonnes des ébrasements.
  • En 1774, Dom Boudier s’adresse aux architectes Samson-Nicolas Lenoir, François Franque et Charles de Wailly pour dresser le plan de la nouvelle cour d’entrée. Le projet de Wailly est retenu. Il reprend le parti déjà utilisé par lui au château de Montmusard : un portail monumental en arc de triomphe avec porte-cochère entre deux portes piétonnes, donnant accès à une cour d’honneur en hémicycle. Cette cour, bordée de bâtiments à un étage, est rythmés par des arcades en plein cintre semblables à celles qui règnent dans l’ensemble du bâtiment. Ainsi, malgré quatre-vingts ans de travaux, l’abbaye de Saint-Denis présente un décor architectural d’une grande homogénéité.

La nationalisation des biens ecclésiastiques est décidée le 2 novembre 1789. La suppression des ordres monastiques est décrétée le 13 février 1790 qui ne devient effective que la suppression définitive est décidée le 17 août 1792. Le dernier office monastique est célébré dans l’abbatiale de Saint-Denis le 14 septembre 1792. L’abbatiale est devenue église paroissiale le 6 septembre.

  • En 1790, l’abbaye est supprimée et il est décidé de créer un dépôt de farines dans l’édifice.
  • En 1791, le Directoire du département décide aussi de s’installer dans les bâtiments monastiques.

En 1805, Napoléon Ier fixe le nouveau destin de l’édifice : symbole de la continuité du pouvoir monarchique, il doit devenir le mémorial des quatre dynasties ayant régné sur la France. Le , il demande qu’on lui fasse connaître l’état de l’abbatiale et deux jours plus tard que le ministère de l’Intérieur procède à sa restauration. En 1805, Jacques-Guillaume Legrand reçoit la charge de restaurer l’ancienne église abbatiale de Saint-Denis. Son premier travail est de rétablir la couverture de l’abbatiale qui a été supprimée en 1794 pour récupérer le plomb et les vitraux. Il découvre pendant les travaux deux corridors de la crypte carolingienne. Il dirige les travaux jusqu’à sa mort et doit être remplacé par Jacques Cellerier. Un devis de 247 830 francs est dressé, la toiture entreprise, le dallage du sol commencé (l’église était entièrement décarrelée), la crypte et les caveaux déblayés. L’empereur précise sa pensée en demandant que :

  • trois autels expiatoires, « en mémoire des trois races de rois dont les mânes ont été dispersées » soient dressés ;
  • l’église de Saint-Denis soit consacrée à la sépulture des empereurs ;
  • l’église soit dotée d’un chapitre de dix chanoines dont les membres soient choisis parmi d’anciens évêques âgés de plus de soixante ans ;
  • le grand aumônier de l’Empire soit le chef de ce chapitre ;
  • quatre chapelles soient érigées dans l’église, dont « trois dans l’emplacement qu’avaient occupé les tombeaux des rois des trois races » et la quatrième pour la quatrième dynastie dans l’emplacement destiné à la sépulture des empereurs ;
  • l’ancien caveau des Bourbons (chapelle d’Hilduin) soit transformé en caveau impérial : la brèche des violeurs de tombe soit remplacée par une porte de bronze.

Le , Napoléon Ier écrit depuis Tilsit à Cambacérès pour accélérer les travaux de rénovation de la basilique. En effet, il vient de perdre son neveu et héritier putatif, Napoléon-Charles, fils aîné de son frère Louis, roi de Hollande, et souhaite placer son corps dans la basilique. La dépouille, déposée en attendant dans une chapelle de Notre-Dame de Paris, n’ira finalement pas à Saint-Denis, le retour des Bourbons en 1814-1815 plaçant les préoccupations funéraires pour d’autres défunts. Napoléon-Charles Bonaparte repose à l’église de Saint-Leu-la-Forêt.

En 1809, Napoléon Ier décide de :

  • faire de l’ancienne abbaye une maison d’éducation de la Légion d’honneur. L’abbaye est aménagée par l’architecte Peyre le Jeune. Il conserve la salle capitulaire, aujourd’hui salle de Dessin, fait construire une nouvelle chapelle à l’emplacement de l’ancienne, transforme les cellules en dortoirs. L’école est inaugurée le  ; Napoléon Ier et Marie-Louise lui rendent visite le 5 août suivant.
  • construire une nouvelle sacristie indispensable au service canonial au flanc sud du chœur, selon un axe oblique imposé par la présence des anciens bâtiments abbatiaux. Jacques Cellerier mène le gros œuvre en érigeant un parallélépipède rectangle couvert d’un berceau en plein cintre et éclairé par deux lunettes demi-circulaires dans l’axe longitudinal. Vivant Denon préconise que le caveau impérial qui avait été recouvert de peinture rapidement dégradée par l’humidité soit revêtu de marbre pour ses murs et de porcelaine blanche couverte d’abeilles d’or pour ses voûtes.

En 1811, Napoléon Ier demande la réalisation d’un appartement au rez-de-chaussée de la maison d’éducation, « pour les grandes cérémonies ». Il demande que les noms des rois qui avaient eu leur sépulture à Saint-Denis soient gravés sur des tables de bronze ou de marbre. Après avoir hésité à faire installer à nouveau les monuments funéraires des rois, il renonce à cette idée, finalement mise en œuvre sous la Restauration. Opposé à ce que l’on donne à la décoration un aspect trop funéraire, Napoléon Ier fait enlever les ajouts de marbre noir ou blanc. Par ailleurs, après la visite effectuée par le comte de Montalivet, ministre de l’Intérieur, le , et à l’inspiration de Vivant Denon, un projet de décoration pour la nouvelle sacristie est arrêté : dix toiles encastrées dans des compartiments réservés entre les colonnes doriques, célèbrent l’histoire de Saint-Denis. Ce programme est destiné au regard des chanoines-évêques et des visiteurs de marque. Napoléon y apparaît comme le continuateur des rois des premières dynasties. Il compte effacer les traces des violences et du désordre révolutionnaires tout en écartant le souvenir des Bourbons.

Le musée des monuments français d’Alexandre Lenoir est supprimé par une ordonnance de Louis XVIII le qui est confirmée le quand le couvent des Petits-Augustins est attribué à l’école des Beaux-Arts. La liquidation du musée a duré plusieurs années et la restitution des pièces de mobilier, les tombeaux et les vitraux qui y étaient déposés s’est faite dans un grand désordre dans la basilique réhabilitée. Le , Louis XVIII fait ramener les restes de ses prédécesseurs, récupérés dans les fosses, dans la crypte de la basilique, où ils sont rassemblés (car la chaux a empêché leur identification) dans un ossuaire scellé par des plaques de marbre sur lesquelles sont inscrits les noms des personnages inhumés. L’ossuaire est situé dans la crypte, dans l’ancien caveau où se trouvait jusqu’en 1793 le corps de Turenne (sous l’ancienne chapelle de Notre-Dame-la-Blanche).

Par la suite, les travaux de restauration sont lancés, pour aboutir à l’état que nous connaissons aujourd’hui, notamment sous la direction d’Eugène Viollet-le-Duc — qui a par ailleurs entrepris la restitution de la cathédrale de Notre-Dame de Paris, elle aussi profanée.

Trois architectes dirigent à la restauration de la basilique de 1813 à 1879.

  • 1813 – 1819 : Jacques Cellerier est le premier à réutiliser le style gothique depuis l’achèvement de la cathédrale Sainte-Croix d’Orléans. La basilique Saint-Denis se voit ainsi dotée d’une chapelle gothique richement décorée.
  • 1813 – 1846 : François Debret. C’est sous sa direction que des lézardes apparaissent dans la tour nord (à la suite de vents violents en 1842 et 1843) reconstruite sous ses ordres après avoir été frappée par la foudre en 1837 (celle-ci menaçant la stabilité de l’édifice sera par la suite démontée par Viollet-le-Duc qui fera déposer sa flèche en 1847). Cette restauration controversée précipite la chute de Debret et à la suite de cette mésaventure, il parut évident que l’École des Beaux-Arts ne formait pas des architectes capables d’intervenir sur les bâtiments anciens. De là découlera l’idée d’une formation spécifique pour les architectes qui se destinent à intervenir sur les Monuments Historiques classés à cette époque. La responsabilité de Debret semble en fait difficile à juger par manque de preuves archéologiques et il se peut qu’il ait été victime de la querelle des Anciens et des Modernes. En 2018, une exposition « La splendeur retrouvée de la basilique Saint-Denis » retrace ces rénovations où dans un esprit romantique et novateur une large place est donnée à la polychromie, aujourd’hui disparue, dans les décors.
  • 1846 – 1879 : Eugène Viollet-le-Duc. Il reprend en main l’édifice et le sauve sans doute de la ruine, en achevant la restauration et en gommant une partie des interventions de Debret, jugées fantaisistes. C’est lui qui réorganise les tombes royales telles qu’elles se trouvent actuellement. Il fait appel au ferronnier d’art Pierre François Marie Boulanger pour réaliser de nombreux travaux de serrurerie et de ferronnerie, pour restaurer et compléter la crête en plomb au sommet des combles et forger deux crosses de suspension selon ses dessins. C’est l’enduit qu’a fait apposer Viollet-le-Duc qui rend la façade de la Basilique si noire, avec le temps. Viollet-le-Duc projette également de reconstruire la façade occidentale, comme en témoigne un dessin de janvier 1860. Mais trop coûteuse, cette dernière opération ne peut être menée à bien avant sa mort.

Sous le Second Empire, Napoléon III décide que la basilique Saint-Denis abriterait sa sépulture, celle de son épouse et de ses successeurs, à la différence des autres princes de la famille impériale auxquels serait affectée la crypte de l’église Saint-Augustin. Ce nouveau caveau impérial n’est pas celui prévu par Napoléon Ier, l’ancienne chapelle d’Hilduin dont Louis XVIII fit un caveau royal. En 1859, il fait donc aménager par Eugène Viollet-le-Duc un nouveau caveau impérial situé à l’ouest du précédent, sous le maître-autel. Cette très grande chapelle souterraine est démolie en 1952.

Si la basilique a bénéficié de plusieurs campagnes de restauration depuis le XIXe siècle et si plusieurs vitraux ont fait l’objet de nettoyage au début du XXIe siècle, la dégradation de la nécropole n’a pas été interrompue pour autant.

Ainsi, malgré la réfection du chevet, le maire de Saint-Denis déplore à l’occasion des Journées du patrimoine de 2006 l’absence de projets de réfection de la façade sud (14 millions d’euros), de la pierre et des portails romans de la façade ouest, alors que des vitraux ont été remplacés en 2003 par du plastique.

De plus, sous l’effet des travaux de prolongement de la ligne 13 du métro, qui ont profondément modifié le cours de rivières souterraines, le sanctuaire royal est miné par une série d’infiltrations dont l’action se conjugue à la dissémination des sels de salpêtre et à la pollution moderne. La solidité des caveaux est gravement compromise et nombre de monuments funéraires sont détériorés sous l’effet de l’humidité. Les ossuaires de tous les rois de France scellés en 1817 par des plaques de marbre sont victimes de graves infiltrations.

Par ailleurs, les cercueils de la crypte des Bourbons sont particulièrement détériorés. Certains sont posés sur de simples tréteaux, d’autres ont été brisés et éventrés sous l’effet de l’humidité, laissant apparaître des ossements. La crypte n’est pas du tout mise en valeur, la grille d’accès en est fermée, il n’y a aucun éclairage ou information destinée au public.

En outre, aucun plan de sauvetage n’a été programmé pour préserver un site qui, par ailleurs, n’avait plus bénéficié depuis vingt ans des crédits budgétaires qui lui permettraient de financer la reprise d’un chantier de fouilles pourtant jugées prometteuses par de nombreux historiens. Les chantiers de fouilles archéologiques du sous-sol sont arrêtés depuis les années 1990. Des sarcophages mérovingiens, comme le cercueil intact de la reine Arégonde, n’ont pas fait l’objet d’études approfondies. Les spécialistes souhaiteraient pouvoir accéder au sous-sol de l’entrée où se trouve la tombe du roi Pépin, père de Charlemagne. Certains archéologues ont proposé d’utiliser les caméras utilisées par les égyptologues pour étudier les nécropoles royales des pharaons et les pyramides. Enfin, le projet d’inscrire la basilique Saint-Denis et sa nécropole royale au patrimoine mondial de l’UNESCO semble bloqué alors que la basilique est la première église au monde construite dans le style dit gothique.

Toutefois, des travaux de restauration de la façade occidentale ont été lancés en 2012 et achevés en 2015, qui ont permis de retrouver toute la qualité plastique et l’authenticité de ses trois portails sculptés. Cette restauration a été placée sous la direction de Jacques Moulin, architecte en chef des Monuments historiques. Parallèlement, la Direction régionale des affaires culturelles d’Île-de-France a également entamé la restauration des vitraux du déambulatoire, le réaménagement du chœur liturgique (en association avec le diocèse pour le mobilier liturgique), la remise en place dans la basilique d’anciennes boiseries néogothiques auparavant stockées en réserve et la poursuite de la restauration de la façade sud de la nef. La restauration de la rose sud du transept, étayée depuis 2006, est envisagée dans les toutes prochaines années.

En 1992, sous l’impulsion de l’ancien maire communiste de Saint-Denis Marcelin Berthelot, est constitué un Comité pour la reconstruction de la tour et de la flèche nord. Jusqu’à son démontage en 1847, la flèche nord était en effet le symbole de la ville de Saint-Denis. Les promoteurs du projet, annoncé lors d’une conférence de presse à la mairie en mars 2013, assurent que sa faisabilité technique et son modèle économique sont en cours d’étude.

Dans la foulée du très important chantier de restauration de la façade et de ses trois portails engagé en 2012, la flèche de Saint-Denis, haute de 86 mètres, pourrait donc à nouveau s’élever vers le ciel.

Le remontage de la flèche prend un nouvel élan lors des Journées du patrimoine du  : alors en visite à la basilique Saint-Denis, le président de la République François Hollande, accompagné de la ministre de la Culture Fleur Pellerin et de différents élus locaux, « marque son intérêt pour le projet ». Après un feu vert de l’État en mai 2016, le projet est annoncé le par le maire de Saint-Denis Didier Paillard. Les travaux pourraient durer dix ans et seraient entièrement financés par les visites de chantier, sur le modèle de la construction du château de Guédelon.

Après les réserves émises le par la Commission nationale des monuments historiques au regard des principes généraux de restauration des monuments et de l’ancienneté du démontage de la flèche, la nouvelle ministre de la culture Audrey Azoulay demande des études complémentaires et pose trois conditions : faire la preuve du caractère exceptionnel du chantier en matière d’utilité sociale, d’adhésion et de participation populaire ; s’assurer que le massif occidental de la basilique pourra supporter sans dommage le chantier, et le poids de la tour reconstruite ; un autofinancement de l’opération par les recettes des visites du chantier et du mécénat. Estimant ces conditions remplies, François Hollande se rend une seconde fois sur place le pour soutenir le projet. Le chantier commence le .

Pratiques funéraires médiévales

Des rois enterrés en trois morceaux

Au Moyen Age, lorsqu’un roi meurt dans une région éloignée de Saint Denis se pose alors le problème de la conservation de son corps pendant le trajet vers la basilique. Les pratiques de momification égyptienne sont oubliées depuis longtemps. Aussi utilise-t’on la technique de l’éviscération qui consiste à retirer les entrailles.

Le plus souvent, on les enterre sur place dans un sac de cuir. Puis on retire le coeur, symbole de vie, que l’on dépose au lieu de naissance ou que l’on offre comme privilège à une abbaye.

Pour conserver le reste du corps, on le recouvre d’un mélange de sel, de vin et d’aromates. Ces pratiques qui relèvent de la médecine ont parfois été effectuées par des cuisiniers royaux !

Il faut aussi avouer que cette pratique permettait de multiplier les lieux de prières et donc d’augmenter les revenus liés aux pèlerinages.

Gisant du coeur de charles d'Anjou, frère de Saint Louis

Le chevalier Charles d'Anjou, roi de Sicile, est représenté avec un coeur sculpté dans sa main gauche.Le vrai coeur était enterré sous le gisant.

Gisant du corps de Jean Ier, fils de Louis X le Hutin

Cet enfant ne vécut que cinq jours. Mais déjà roi à la naissance, il eut les honneurs d'un gisant.

Gisant d'entrailles de Jeanne de Bourbon

Ce gisant, autrefois au couvent des Célestins à Paris, est le seul exemple de gisant d'entrailles à Saint-Denis. La reine tient dans sa main gauche un sac sculpté, identique à celui qui contenait ses entrailles.

Le corps de Saint Louis a t’il été bouilli ?

A Carthage, le 25 août 1270, lors de la huitième croisade, Saint Louis meurt de la dysenterie après avoir bu de l’eau croupie des marais. La chaleur est telle, qu’après l’éviscération, le corps se décompose. Il faut agir au plus vite. Des témoins racontent : « Les valets de la chambre du roi prirent son corps et le firent cuire si longuement en eau et vin que les os en furent tous blancs ». Le corps du roi a donc été bouilli.

Les chairs sont ensuite enterrées dans la cathédrale de Monreale en Sicile. Ses os sont placés dans un reliquaire, puis ramenés à Paris. Son fils Philippe III le Hardi les porta sur ses épaules jusqu’à Saint-Denis lors d’une grande procession à laquelle, dit-on, tout le peuple de Paris participa.

Gisant du corps de Philippe-Dagobert, frère de Saint Louis (détail)

Pour montrer que les ossements étaient enterrés sous le gisant, on n'hésitait pas à sculpter un lion ou un chien tenant un os.

Description

La basilique est construite en calcaire lutétien qui provient des anciennes carrières de Paris et surtout de Carrières-sur-Seine (anciennement Carrières-Saint-Denis). Les sculptures anciennes des portails sont en « liais », un calcaire lutétien plus dur et plus fin que les autres.

La façade révèle une époque de transition : le plein cintre des porches et des arcades est caractéristique de l’architecture romane, la structure verticale en trois parties et la rosace portent singulièrement le gothique en eux. Suger a en effet opté pour la façade harmonique (Saint-Denis constitue le premier exemple de son utilisation en Île-de-France mais le démontage de la tour nord en 1847 a rompu cette harmonie) rappelant celui des abbatiales normandes mais en intégrant pour la première fois une rose au-dessus du portail central surmonté d’une baie à trois arcs. Les deux portails latéraux sont surmontés de deux niveaux de baies à trois arcades. La façade, couronnée par une courtine crénelée est percée de trois portails dont les ébrasements étaient ornés de statues-colonnes. La porte centrale du XIXe siècle imite fidèlement les portes de bronze d’origine sur lesquelles étaient figurées la Passion et la Résurrection.

Le tympan du portail central montre un Jugement dernier : le premier registre figure la résurrection des morts qui émergent de leurs sarcophages. Le second registre représente le Christ en mandorle adossé à sa croix, les bras écartés tenant deux phylactères (celui de droite invite les Bienheureux « Venite benedicti Patris mei » (« Venez à moi, les bénis de mon Père »), celui de gauche rejette les Damnés « Discedite a me maledicti » (« éloignez-vous de moi, les maudits »). Le Christ trônant est entouré des apôtres et aux extrémités, deux anges, l’un tenant une épée de feu et l’autre un olifant ainsi que deux vierges, encadrent la scène. Au registre supérieur, deux anges tiennent les instruments de la Passion, deux autres soutiennent le patibulum. Suger s’est fait représenter en prière aux pieds du Sauveur, dont il implore la clémence. Le Jugement se poursuit sur la voussure intérieure : le buste du Christ, reposant sur un nuage, sépare à gauche des scènes du paradis (deux anges portant les âmes des bienheureux, puis un ange serrant dans ses bras deux âmes et Abraham portant en son sein trois âmes), et à droite, des scènes infernales (pécheurs tourmentés par des démons et des monstres). Les trois autres voussures représentent les vingt-quatre vieillards de l’Apocalypse tenant des instruments de musique. Quatre Vierges sages et les Vierges folles paraissent respectivement sur le piédroit de droite et de gauche.

Le tympan du portail de droite est consacré à la dernière communion, des mains du Christ même, de saint Denis et de ses compagnons. Ses piédroits représentent le calendrier dont les mois sont figurés par les travaux agricoles. Celui de gauche représente leur martyre et, sur ses montants, les signes du zodiaque.

La basilique mesure 108 mètres de long, 39 mètres de largeur et 29 mètres de haut. Afin de donner une impression de hauteur plus forte, les maîtres d’œuvre ont notamment utilisé des piliers formés par plusieurs colonnettes engagées, chacune correspondant aux nervures des différents arcs des arcs des voûtes. Conformément au souhait de Suger, le chevet édifié de 1140 à 1144 est légèrement surélevé pour que le regard du pèlerin soit attiré dès son entrée dans l’édifice par les reliques de saint Denis. Le transept est large de 39 mètres. La tour sud s’élève à 58 mètres.

La basilique est baignée de lumière grâce à une verrière importante (les vitraux de la basilique deviennent deux fois plus grands) qui obéit à une iconographie rigoureuse (vie de saint Denis et des papes, vies des rois et reines de France dans la nef), ce qui lui vaut d’être surnommée jusqu’au XVIIIe siècle « Lucerna », la lanterne.

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Les vitraux

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Le trésor de Saint-Denis

Le monastère, de par sa renommée fut à la tête d’un trésor, l’un des grands contributeurs fut Suger. Du fait de son statut de nécropole des rois de France, définitivement acquis sous les Capétiens directs, la basilique fut l’occasion pour les meilleurs artistes d’œuvrer à la fois pour la royauté française et l’Église catholique. Les rois enrichirent progressivement le trésor qui était sans doute le plus riche d’Occident avec celui de Saint-Marc de Venise et qui attirait avant la Révolution beaucoup de visiteurs français et étrangers. Le trésor était dans un bâtiment d’un étage, sur le flanc sud de la basilique : il fut détruit au début du XIXe siècle.

En 1706, Dom Félibien représenta dans un ouvrage les cinq armoires du trésor (à la veille de la révolution, il y avait huit armoires). Si la tombe de Saint Louis, ouvrage d’orfèvrerie, a été détruite par l’envahisseur anglais lors de la guerre de Cent Ans, la plupart des atteintes au patrimoine de cette église sont beaucoup plus récentes. De fait, périodes de dégradations et de restaurations se succèdent depuis la Révolution française qui dispersa et détruisit la majeure partie des pièces du trésor.

Le trésor de l’église contenait les regalia, objets symbolisant la souveraineté et utilisés lors du sacre, dont de nombreux sceptres et couronnes. Les deux couronnes du sacre du roi et de la reine étaient des pièces particulièrement prestigieuses.

Le , le roi Philippe Auguste épousa en secondes noces Ingeburge de Danemark. Le lendemain, elle fut sacrée ; pour l’occasion le roi porta couronne. En 1223, le roi légua par un testament (conservé à l’abbaye) sa couronne ainsi que celle de la reine au trésor de saint Denis. Peu après Louis VIII et Blanche de Castille furent couronnés à Reims avec ces deux couronnes. Le roi ne respecta pas les volontés de son père et décida de récupérer les deux couronnes en dédommageant l’abbaye. En 1226, Louis IX monta sur le trône. En 1261, ce dernier décida de rendre définitivement à l’abbaye de Saint-Denis les deux couronnes indiquant par un texte qu’elles étaient faites pour le sacre des rois et des reines, et que les jours de fête solennelle elles fussent suspendues par des chaînettes au-dessus de l’autel matutinal. Ce fut ainsi que ces deux couronnes du roi et de la reine furent intégrées au trésor de l’église.

L’inventaire du trésor de 1534 en donne une description précise de la couronne du roi : elle était d’or massif et pesait avec l’ensemble des pierres du bonnet et des chaînes d’argent près de quatre kilogrammes. Cette couronne possédait une coiffe intérieure de forme conique et qui était surmontée par un rubis de 200 carats. C’est le roi Jean II qui fit réaliser cette coiffe de couleur cramoisie. En 1547, Henri II fit refaire un nouveau bonnet doublé de satins. En 1590, le duc de Mayenne s’empara de la couronne et la fond pour en tirer de l’argent et financer la Ligue catholique.

Par la suite, ce fut la couronne de reine qui était quasiment identique qui servit pour les sacres. Ces deux couronnes furent appelées successivement « couronne de Charlemagne ».

Une autre couronne royale était dite abriter une épine de la couronne de Jésus-Christ et constituait avec le Saint Clou une des pièces principales du trésor de l’église. Au Moyen Âge, on l’appelait Sainte Couronne puis on prit l’habitude de l’appeler couronne de Saint Louis. Elle servit pour le sacre de Jean II et celui d’Anne de Bretagne et fut détruite avec les autres couronnes du trésor, comme celle dite de Charlemagne, celle de Jeanne d’Évreux et celle d’Henri IV.

Souvent constituée de parties antiques réutilisées, d’éléments de différentes époques assemblés, restaurés et modifiés au cours du temps, la classification proposée ici est purement indicative.

  • Les antiques :
    • Un certain nombre d’intailles ou camées des collections royales (Cabinet des médailles ou musée du Louvre) ;
    • Coupe des Ptolémées (Cabinet des médailles).
  • Époque carolingienne ou assimilée :
    • Trône de Dagobert (Cabinet des médailles) ;
    • Grande croix d’orfèvrerie (2 mètres) posée sur un piédestal en émaux (Cabinet des médailles) portant un Christ en or, cloué par trois saphirs, dont la Plaie était de saphir et de grenats (le Christ fut retiré par les ligueurs en 1590) ;
    • Pièces en ivoire du jeu d’échecs de Charlemagne (Cabinet des médailles) ;
    • Sommet de l’escrain de Charlemagne, intaille antique de Julie (Cabinet des médailles) ;
    • Olifant d’ivoire, dit de Roland (Cabinet des médailles) ;
    • Retable en triptyque, or et émaux (disparu) ;
    • Patène de serpentine aux dauphins (Cabinet des médailles).
  • Les vases de Suger :
    • Navette de Saint-Éloi (Cabinet des médailles) ;
    • Aigle de Suger (musée du Louvre) ;
    • Vase en cristal d’Aliénor (musée du Louvre) ;
    • Aiguière de sardoine (musée du Louvre) ;
    • Aiguière aux oiseaux (musée du Louvre) ;
    • Calice de Suger (National Gallery of Art de Washington).
  • Les insignes royaux :
    • Joyeuse (épée) et éperons (musée du Louvre) ;
    • Sceptre de Charles V (musée du Louvre) ;
    • Couronne de sacre de Louis XV (musée du Louvre) ;
    • le sceptre à la rose des reines de France (disparu pendant les guerres de Religion) ;
    • le sceptre dit de Saint Louis (en argent doré, datant de vers 1300, doté d’un sommet en forme de feuillage et était en argent doré).

L’autel matutinal de l’église était célèbre pour sa splendeur. Une peinture du Maître de Saint Gilles permet de se le représenter précisément. La messe de Saint Gilles constitue une source de premier ordre sur l’organisation de l’espace entourant l’autel matutinal à la fin du Moyen Âge. On y trouvait une succession spectaculaire d’autels, de croix monumentales et de tombes, marquant l’axe du chœur liturgique.

Selon la tradition dyonisienne, c’est le pape Étienne II qui aurait consacré le l’autel majeur ou grand autel, dédié aux apôtres Pierre et Paul. Charles II le Chauve l’avait orné par devant du fameux panneau d’or repoussé et gemmé que Suger fit compléter sur les trois autres côtés. Au-dessus de la table d’autel s’élevait la célèbre croix dite de « saint Éloi ».

Suger le désignait comme autel des saints martyrs « sanctorum martyrium altaria », autel du Saint Sauveur « sancti Salvatoris altare », ou autel principal « principale beati Dionysii altare ».

À la suite d’un remaniement, sans doute au XVe siècle, le panneau d’or de Charles II le Chauve qui ornait le devant de l’autel, fut monté en retable.

Charles VI offrit à l’abbaye la châsse de Louis IX de France. Elle fut montée en 1398 sur le ciborium derrière l’autel majeur.

Une balustrade en bois sculpté fermait le chœur élevé au-dessus de la crypte. Deux portes étaient situées derrière l’autel ; l’une permettait d’accéder à la chapelle Saint-Démètre de la crypte et l’autre au chœur supérieur.

La vasque du cloître des moines de Saint-Denis avait un diamètre d’environ 3,80 mètres ; cette œuvre de la fin du XIIe siècle était située dans le pavillon du lavabo du cloître abbatial. Elle servait à la fois de lieu d’ablutions pour les moines et de point de ravitaillement en eau. Ce célèbre lavabo était constitué d’un bassin circulaire, d’une vasque supportée par des colonnettes et d’une fontaine. La vasque, bombée, permettait l’évacuation de l’eau par une série d’orifices ornés de figures de face ou de profil évoquant des divinités ou des héros antiques, répartis régulièrement sur tout le pourtour.

Lors de la Révolution française, elle est sauvée par Alexandre Lenoir (1761-1839) qui l’exposa dans son musée des Monuments français installé dans le couvent des Petits-Augustins, à Paris. Sous le Premier Empire, il fut envisagé d’intégrer cette vasque dans la nouvelle fontaine des Invalides où elle aurait cohabité avec le lion de Saint Marc de Venise, mais l’architecte Guillaume Trepsat n’utilisa finalement pas le lavabo des moines.

Depuis 1954 la vasque est déposée dans l’orangerie abbatiale, réserve lapidaire de la basilique.

Nécropole royale de la basilique de Saint-Denis

Dès le Bas-Empire, un cimetière gallo-romain est attesté sur le site de Saint-Denis. Au IVe siècle, un mausolée fut élevé à l’emplacement du maître-autel actuel et fit déjà l’objet d’un culte. Puis, vers 475, sainte Geneviève acheta les terres alentour et fit construire une église. Cette église est devenue une nécropole royale dès les origines de la royauté française puisque la reine Arégonde, bru de Clovis Ier, y repose.

Rois et reines de France inhumés à Saint-Denis

  1. Arégonde, reine des Francs (vers 515 – vers 575) (quatrième épouse de Clotaire Ier)
  2. Dagobert Ier, roi des Francs (vers 602/605 – 19 janvier 638/639) (fils de Clotaire II et de Bertrude)
  3. Nantilde, reine des Francs (vers 610 – 642) (seconde épouse de Dagobert Ier)
  4. Clovis II, roi des Francs de Neustrie et des Burgondes (635 – 31 octobre 657) (fils de Dagobert Ier et de Nantilde)
  5. Pépin le Bref, roi des Francs, maire du palais de Neustrie (715 – 24 septembre 768) (fils de Charles Martel et de Rotrude)
  6. Bertrade de Laon, reine des Francs (720 – 12 juillet 783) (épouse de Pépin le Bref)
  7. Carloman Ier, roi des Francs (751 – 4 décembre 771) (fils de Pépin le Bref et de Bertrade de Laon)
  8. Charles II le Chauve, roi des Francs, empereur d’Occident (13 juin 823 – 6 octobre 877) (fils de Louis le Pieux et de Judith de Bavière)
  9. Ermentrude d’Orléans, reine des Francs (27 septembre 830 – 6 octobre 869) (première épouse de Charles II le Chauve)
  10. Louis III, roi des Francs (vers 864 – 5 août 882) (fils de Louis II le Bègue et d’Ansgarde de Bourgogne)
  11. Carloman II, roi des Francs (vers 867 – 6 décembre 884) (fils de Louis II le Bègue et d’Ansgarde de Bourgogne)
  12. Eudes, roi des Francs (vers 852 – 3 janvier 898) (fils de Robert le Fort et d’une femme inconnue)
  13. Hugues Capet, roi des Francs (vers 939 – 24 octobre 996) (fils d’Hugues le Grand et d’Hedwige de Saxe)
  14. Robert II le Pieux, roi des Francs (vers 972 – 20 juillet 1031) (fils d’Hugues Capet et d’Adélaïde d’Aquitaine)
  15. Constance d’Arles, reine des Francs (vers 986 – 25 juillet 1032) (troisième épouse de Robert II le Pieux)
  16. Henri Ier, roi des Francs (vers 1010 – 4 août 1060) (fils de Robert II le Pieux et de Constance d’Arles)
  17. Louis VI le Gros, roi des Francs (1er décembre 1081 – 1er août 1137) (fils de Philippe Ier de France et de Berthe de Hollande)
  18. Louis VII le Jeune, roi des Francs (1120 – 18 septembre 1180) (fils de Louis VI le Gros et d’Adélaïde de Savoie) Inhumé dans l’abbaye de Barbeau près de Fontainebleau, il fut réinhumé dans le 30 juin 1817 dans la nécropole royale par ordre de Louis XVIII
  19. Constance de Castille, reine des Francs (vers 1136 – 4 octobre 1160) (seconde épouse de Louis VII le Jeune)
  20. Philippe II Auguste, roi de France (21 août 1165 – 14 juillet 1223) (fils de Louis VII le Jeune et d’Adèle de Champagne)
  21. Louis VIII le Lion, roi de France (5 septembre 1187 – 8 novembre 1226) (fils de Philippe II Auguste et d’Isabelle de Hainaut)
  22. Louis IX, roi de France (25 avril 1214 – 25 août 1270) (fils de Louis VIII le Lion et de Blanche de Castille)
  23. Marguerite de Provence, reine de France (1221 – 20 décembre 1295) (épouse de Louis IX)
  24. Philippe III le Hardi, roi de France (1er mai 1245 – 5 octobre 1285) (fils de Louis IX et de Marguerite de Provence)
  25. Isabelle d’Aragon, reine de France (1247 – 28 janvier 1271) (première épouse de Philippe III le Hardi)
  26. Philippe IV le Bel, roi de France, roi de Navarre (avril/juin 1268 – 29 novembre 1314) (fils de Philippe III le Hardi et d’Isabelle d’Aragon)
  27. Louis X, roi de France, roi de Navarre (4 octobre 1289 – 5 juin 1316) (fils de Philippe IV le Bel et de Jeanne Ire de Navarre)
  28. Jean Ier le Posthume, roi de France, roi de Navarre (14 novembre 1316 – 19 novembre 1316) (fils de Louis X et de Clémence de Hongrie)
  29. Philippe V le Long, roi de France, roi de Navarre (1293 – 3 janvier 1322) (fils de Philippe IV le Bel et de Jeanne Ire de Navarre)
  30. Charles IV le Bel, roi de France, roi de Navarre (15 juin 1294 – 1er février 1328) (fils de Philippe IV le Bel et de Jeanne Ire de Navarre)
  31. Jeanne d’Évreux, reine de France (vers 1310 – 4 mars 1371) (troisième épouse de Charles IV le Bel)
  32. Philippe VI de Valois, roi de France (1293 – 22 août 1350) (fils de Charles de Valois et de Marguerite d’Anjou)
  33. Jeanne de Bourgogne, comtesse de Valois, reine de France (vers 1293 – 12 décembre 1349) (première épouse de Philippe VI de Valois)
  34. Blanche de Navarre, reine de France (1333 – 5 octobre 1398) (seconde épouse de Philippe VI de Valois)
  35. Jean II le Bon, roi de France (26 avril 1319 – 8 avril 1364) (fils de Philippe VI de Valois et de Marguerite d’Anjou)
  36. Jeanne Ire d’Auvergne, comtesse d’Auvergne et de Boulogne, reine de France (8 mai 1326 – 29 septembre 1360) (seconde épouse de Jean II le Bon)
  37. Charles V le Sage, roi de France (21 janvier 1338 – 16 septembre 1380) (fils de Jean II le Bon et de Jeanne de Bourgogne)
  38. Jeanne de Bourbon, reine de France (3 février 1338 – 6 février 1378) (épouse de Charles V le Sage)
  39. Charles VI le Bien-Aimé, roi de France (3 décembre 1368 – 21 octobre 1422) (fils de Charles V le Sage et de Jeanne de Bourbon)
  40. Isabeau de Bavière, reine de France (1371 – 24 septembre 1435) (épouse de Charles VI le Bien-Aimé)
  41. Charles VII, roi de France (22 février 1403 – 22 juillet 1461) (fils de Charles VI le Bien-Aimé et d’Isabeau de Bavière)
  42. Marie d’Anjou, reine de France (14 octobre 1404 – 29 novembre 1463) (épouse de Charles VII)
  43. Charles VIII, roi de France, roi de Naples (30 juin 1470 – 7 avril 1498) (fils de Louis XI et de Charlotte de Savoie)
  44. Louis XII, roi de France, roi de Naples, duc de Milan, duc d’Orléans (27 juin 1462 – 1er janvier 1515) (fils de Charles Ier d’Orléans et de Marie de Clèves)
  45. Anne de Bretagne, duchesse de Bretagne, reine de France (25 janvier 1477 – 9 janvier 1514) (fille de François II de Bretagne et de Marguerite de Foix, épouse de Maximillien d’Autriche puis de Charles VIII et enfin seconde épouse de Louis XII)
  46. François Ier de France, roi de France, duc de Milan (12 septembre 1494 – 31 mars 1547) (fils de Charles d’Orléans et de Louise de Savoie)
  47. Claude de France, duchesse de Bretagne, reine de France (13 octobre 1499 – 20 juillet 1524) (fille de Louis XII et d’Anne de Bretagne, première épouse de François Ier de France)
  48. Henri II, roi de France, duc de Bretagne (31 mars 1519 – 10 juillet 1559) (fils de François Ier de France et de Claude de France)
  49. Catherine de Médicis, reine de France, régente de France (13 avril 1519 – 5 janvier 1589) (épouse d’Henri II)
  50. François II, roi de France, roi consort d’Écosse (19 janvier 1544 – 5 décembre 1560) (fils d’Henri II et de Catherine de Médicis)
  51. Charles IX, roi de France, duc d’Orléans (27 juin 1550 – 30 mai 1574) (fils d’Henri II et de Catherine de Médicis)
  52. Henri III, roi de France, roi de Pologne et grand-duc de Lituanie (19 septembre 1551 – 2 août 1589) (fils d’Henri II et de Catherine de Médicis)
  53. Louise de Lorraine-Vaudémont, reine de France (30 avril 1553 – 29 janvier 1601) (épouse d’Henri III) Inhumée au couvent des Capucines à Paris, elle fut réinhumée le 16 janvier 1817 dans la nécropole royale par ordre de Louis XVIII
  54. Henri IV, roi de France, roi de Navarre (13 décembre 1533 – 14 mai 1610) (fils d’Antoine de Bourbon et de Jeanne d’Albret)
  55. Marguerite de France, reine de France et de Navarre (14 mai 1553 – 27 mars 1615) (fille d’Henri II et de Catherine de Médicis, première épouse d’Henri IV)
  56. Marie de Médicis, reine de France et de Navarre, régente de France (27 avril 1575 – 3 juillet 1642) (seconde épouse d’Henri IV)
  57. Louis XIII, roi de France et de Navarre (27 septembre 1601 – 14 mai 1643) (fils d’Henri IV et de Marie de Médicis)
  58. Anne d’Autriche, reine de France et de Navarre, régente de France (22 septembre 1601 – 20 janvier 1666) (épouse de Louis XIII)
  59. Louis XIV, roi de France et de Navarre (5 septembre 1638 – 1er septembre 1715) (fils de Louis XIII et d’Anne d’Autriche)
  60. Marie-Thérèse d’Autriche, reine de France et de Navarre, régente de France (10 septembre 1638 – 30 juillet 1683) (première épouse de Louis XIV)
  61. Louis XV, roi de France et de Navarre (15 février 1710 – 10 mai 1774) (fils de Louis de France et de Marie-Adélaïde de Savoie)
  62. Marie Leszczynska, reine de France et de Navarre (23 juin 1703 – 24 juin 1768) (épouse de Louis XV)
  63. Louis XVI, roi de France et de Navarre puis roi des Français (23 août 1754 – 21 janvier 1793) (fils de Louis de France et de Marie-Josèphe de Saxe) Inhumé au cimetière de la Madeleine à Paris, il fut réinhumé le 21 janvier 1815 dans la nécropole royale par ordre de Louis XVIII
  64. Marie-Antoinette d’Autriche, reine de France et de Navarre puis reine des Français (2 novembre 1755 – 16 octobre 1793) (épouse de Louis XVI) Inhumée au cimetière de la Madeleine à Paris, elle fut réinhumée le 21 janvier 1815 dans la nécropole royale par ordre de Louis XVIII
  65. Louis XVII, dauphin de France puis prince royal de France puis prétendant aux trônes de France et de Navarre (27 mars 1785 – 8 juin 1795) (fils de Louis XVI et de Marie-Antoinette d’Autriche) (Cœur uniquement, son corps se trouve dans une fosse commune du cimetière Sainte-Marguerite à Paris)
  66. Louis XVIII, roi de France et de Navarre (17 novembre 1755 – 16 septembre 1824) (fils de Louis de France et de Marie-Josèphe de Saxe)

Princes et princesses inhumés à Saint-Denis

  1. Charles Martel, duc d’Austrasie et des Francs, maire du palais (vers 690 – 22 octobre 741) (fils de Pépin de Herstal et d’Alpaïde)
  2. Hugues le Grand, comte de Paris, marquis de Neustrie, duc des Francs, comte d’Auxerre (vers 898 – 16 juin 956) (fils de Robert Ier de France et de Béatrice de Vermandois, père d’Hugues Capet)
  3. Philippe, roi des Francs conjointement avec son père (29 août 1116 – 13 octobre 1131) (fils de Louis VI de France et d’Adèlaïde de Savoie)
  4. Philippe Hurepel, comte de Clermont, de Boulogne, d’Aumale et de Dammartin (juillet 1201 – 19 juillet 1234) (fils de Philippe II de France et d’Agnès de Méranie)
  5. Alphonse, comte de Poitiers, de Saintonge, d’Auvergne et de Toulouse (11 novembre 1220 – 21 août 1271) (fils de Louis VIII de France et de Blanche de Castille)
  6. Philippe Dagobert (20 février 1223 – 1232) (fils de Louis VIII de France et de Blanche de Castille)
  7. Blanche (4 décembre 1240 – 29 avril 1243) (fille de Louis IX de France et de Marguerite de Provence)
  8. Jean (mai 1247 – 10 mars 1248) (fils de Louis IX de France et de Marguerite de Provence)
  9. Jeanne II, reine de Navarre (28 janvier 1311 – 6 octobre 1349) (fille de Louis X de France et de Marguerite de Bourgogne, épouse de Philippe III de Navarre)
  10. Marguerite Ire, fille de France, comtesse de Bourgogne et d’Artois (1309 – 9 mai 1382) (fille de Philippe V de France et de Jeanne II de Bourgogne)
  11. Marie, fille de France (octobre 1326 – 6 octobre 1341) (fille de Charles IV de France et de Jeanne d’Évreux)
  12. Blanche, fille de France, duchesse d’Orléans (1er avril 1328 – 8 février 1393) (fille de Charles IV de France et de Jeanne d’Évreux)
  13. Jeanne, fille de France (mai 1351 – 16 septembre 1371) (fille de Philippe VI de France et de Blanche de Navarre)
  14. Jean, dauphin de Viennois (7 juin 1366 – 21 décembre 1366) (fils de Charles V de France et de Jeanne de Bourbon)
  15. Isabelle, fille de France (24 juillet 1373 – 13 février 1378) (fille de Charles V de France et de Jeanne de Bourbon)
  16. Charles, dauphin de Viennois (26 septembre 1386 – 28 décembre 1386) (fils de Charles VI de France et d’Isabeau de Bavière)
  17. Louis, dauphin de Viennois, duc d’Aquitaine (22 janvier 1397 – 18 décembre 1415) (fils de Charles VI de France et d’Isabeau de Bavière)
  18. Philippe, fils de France (Mort-né le 10 novembre 1407) (fils de Charles VI de France et d’Isabeau de Bavière)
  19. Louise de Savoie, comtesse d’Angoulême (11 septembre 1476 – 22 septembre 1531) (épouse de Charles d’Orléans, mère de François Ier de France)
  20. Louise, fille de France (19 août 1515 – 21 septembre 1518) (fille de François Ier de France et de Claude de France)
  21. Charlotte, fille de France (23 octobre 1516 – 18 septembre 1524) (fille de François Ier de France et de Claude de France)
  22. François, dauphin de Viennois, duc de Bretagne (28 février 1518 – 10 août 1536) (fils de François Ier de France et de Claude de France)
  23. Charles, fils de France, duc d’Angoulême, d’Orléans et de Bourbon (22 janvier 1522 – 9 septembre 1545) (fils de François Ier de France et de Claude de France)
  24. Louis, fils de France, duc d’Orléans (3 février 1549 – 24 octobre 1550) (fils d’Henri II de France et de Catherine de Médicis)
  25. François, fils de France, duc d’Alençon, d’Anjou et de Touraine (18 mars 1555 – 10 juin 1584) (fils d’Henri II de France et de Catherine de Médicis)
  26. Jeanne, fille de France (Mort-née le 24 juin 1556) (fille d’Henri II de France et de Catherine de Médicis)
  27. Victoire, fille de France, (24 juin 1556 – 17 août 1556) (fille d’Henri II de France et de Catherine de Médicis)
  28. Marie-Élisabeth, fille de France (27 octobre 1572 – 2 avril 1578) (fille de Charles IX de France et d’Élisabeth d’Autriche)
  29. Monsieur d’Orléans, dit Nicolas (16 avril 1607 – 17 novembre 1611) (fils d’Henri IV de France et de Marie de Médicis)
  30. Gaston, fils de France, duc d’Orléans (24 avril 1608 – 2 février 1660) (fils d’Henri IV de France et de Marie de Médicis)
  31. Marie de Bourbon-Montpensier, duchesse de Montpensier, duchesse d’Orléans (15 octobre 1605 – 4 juin 1627) (première épouse de Gaston de France)
  32. Marguerite de Lorraine, duchesse d’Orléans (22 juillet 1615 – 13 avril 1672) (seconde épouse de Gaston de France)
  33. Anne-Marie-Louise d’Orléans, petite-fille de France, duchesse de Montpensier (29 mai 1627 – 5 avril 1693) (fille de Gaston de France et de Marie de Bourbon-Montpensier)
  34. Jean Gaston d’Orléans, petit-fils de France, duc de Valois (17 août 1650 – 10 août 1652) (fils de Gaston de France et de Marguerite de Lorraine)
  35. Marie Anne d’Orléans, petite-fille de France (9 novembre 1652 – 17 août 1656) (fille de Gaston de France et de Marguerite de Lorraine)
  36. Henriette-Marie de France, reine consort d’Angleterre, d’Écosse et d’Irlande (26 novembre 1609 – 10 septembre 1669) (fille d’Henri IV de France et de Marie de Médicis, épouse de Charles Ier d’Angleterre)
  37. Philippe d’Orléans, fils de France, duc d’Anjou, duc d’Orléans (21 septembre 1640 – 9 juin 1701) (fils de Louis XIII de France et d’Anne d’Autriche)
  38. Henriette d’Angleterre, duchesse d’Orléans (16 juin 1644 – 30 juin 1670) (première épouse de Philippe d’Orléans)
  39. Élisabeth-Charlotte de Bavière, duchesse d’Orléans (27 mai 1652 – 8 décembre 1722) (seconde épouse de Philippe d’Orléans)
  40. Philippe-Charles d’Orléans, petit-fils de France, duc de Valois (16 juillet 1664 – 8 décembre 1666) (fils de Philippe d’Orléans et d’Henriette d’Angleterre)
  41. Princesse sans nom (Mort-née le 9 juillet 1665) (fille de Philippe d’Orléans et d’Henriette d’Angleterre)
  42. Alexandre-Louis d’Orléans, petit-fils de France, duc de Valois (2 juin 1673 – 16 mars 1676) (fils de Philippe d’Orléans et d’Élisabeth-Charlotte de Bavière)
  43. Philippe d’Orléans, petit-fils de France, duc d’Orléans, régent de France (2 août 1674 – 2 décembre 1723) (fils de Philippe d’Orléans et d’Élisabeth-Charlotte de Bavière)
  44. Louis de France, dauphin de France (1er novembre 1661 – 14 avril 1711) (fils de Louis XIV de France et de Marie-Thérèse d’Autriche)
  45. Marie Anne Victoire de Bavière, dauphine de France (28 novembre 1660 – 20 avril 1690) (première épouse de Louis de France)
  46. Louis de France, duc de Bourgogne, dauphin de France (6 août 1682 – 18 février 1712) (fils de Louis de France et de Marie Anne Victoire de Bavière)
  47. Marie-Adélaïde de Savoie, duchesse de Bourgogne, dauphine de France (6 décembre 1685 – 12 février 1712) (épouse de Louis de France)
  48. Louis, fils de France, duc de Bretagne (25 juin 1704 – 13 avril 1705) (fils de Louis de France et de Marie-Adélaïde de Savoie)
  49. Louis de France, duc de Bretagne, dauphin de France (8 janvier 1707 – 8 mars 1712) (fils de Louis de France et de Marie-Adélaïde de Savoie)
  50. Charles, fils de France, duc de Berry (31 août 1686 – 4 mai 1714) (fils de Louis de France et de Marie Anne Victoire de Bavière)
  51. Marie-Louise-Élisabeth d’Orléans, petite-fille de France, duchesse de Berry (20 août 1695 – 20 juillet 1719) (fille de Philippe d’Orléans, épouse de Charles de France)
  52. Princesse sans nom (Mort-née le 21 juillet 1711) (fille de Charles de France et de Marie-Louise-Élisabeth d’Orléans)
  53. Charles, petit-fils de France, duc d’Alençon (26 mars 1713 – 16 avril 1713) (fils de Charles de France et de Marie-Louise-Élisabeth d’Orléans)
  54. Marie Louise Élisabeth de France, petit-fille de France (16 juin 1714 – 17 juin 1714) (fille de Charles de France et de Marie-Louise-Élisabeth d’Orléans)
  55. Anne-Élisabeth, fille de France (18 novembre 1662 – 30 décembre 1662) (fille de Louis XIV de France et de Marie-Thérèse d’Autriche)
  56. Marie-Anne, fille de France (16 novembre 1664 – 26 décembre 1664) (fille de Louis XIV de France et de Marie-Thérèse d’Autriche)
  57. Marie-Thérèse, fille de France (2 janvier 1667 – 1er mars 1672) (fille de Louis XIV de France et de Marie-Thérèse d’Autriche)
  58. Philippe-Charles, fils de France, duc d’Anjou (5 août 1668 – 10 juillet 1671) (fils de Louis XIV de France et de Marie-Thérèse d’Autriche)
  59. Louis-François, fils de France, duc d’Anjou (14 juin 1672 – 4 novembre 1672) (fils de Louis XIV de France et de Marie-Thérèse d’Autriche)
  60. Élisabeth, fille de France, duchesse de Parme (14 août 1727 – 6 décembre 1759) (fille de Louis XV de France et de Marie Leszczyńska)
  61. Henriette, fille de France (14 août 1727 – 10 février 1752) (fille de Louis XV de France et de Marie Leszczyńska)
  62. Marie-Louise, fille de France (28 juillet 1728 – 19 février 1733) (fille de Louis XV de France et de Marie Leszczyńska)
  63. Louis, dauphin de France (4 septembre 1729 – 20 décembre 1765) (fils de Louis XV de France et de Marie Leszczyńska) (Cœur uniquement, son corps se trouve dans la Cathédrale Saint-Étienne à Sens)
  64. Marie Thérèse d’Espagne, dauphine de France (11 juin 1726 – 22 juillet 1746) (première épouse de Louis de France)
  65. Marie-Josèphe de Saxe, dauphine de France (4 novembre 1731 – 13 mars 1767) (seconde épouse de Louis de France) (Cœur uniquement, son corps se trouve dans la Cathédrale Saint-Étienne à Sens)
  66. Marie-Thérèse, fille de France (19 juillet 1746 – 27 avril 1748) (fille de Louis de France et de Marie Thérèse d’Espagne)
  67. Marie Zéphirine, fille de France (26 août 1750 – 2 septembre 1755) (fille de Louis de France et de Marie-Josèphe de Saxe)
  68. Louis, fils de France, duc de Bourgogne (13 septembre 1751 – 22 mars 1761) (fils de Louis de France et de Marie-Josèphe de Saxe)
  69. Xavier, fils de France duc d’Aquitaine (8 septembre 1753 – 22 février 1754) (fils de Louis de France et de Marie-Josèphe de Saxe)
  70. Philippe Louis, fils de France, duc d’Anjou (30 août 1730 – 7 avril 1733) (fils de Louis XV de France et de Marie Leszczyńska)
  71. Adélaïde, fille de France (23 mars 1732 – 27 février 1800) (fille de Louis XV de France et de Marie Leszczyńska) Inhumée dans la cathédrale Saint-Juste à Trieste en Italie, elle fut réinhumée le 20 janvier 1817 dans la nécropole royale par ordre de Louis XVIII de France
  72. Victoire, fille de France (11 mai 1733 – 7 juin 1799) (fille de Louis XV de France et de Marie Leszczyńska) Inhumée dans la cathédrale Saint-Juste à Trieste en Italie, elle fut réinhumée le 20 janvier 1817 dans la nécropole royale par ordre de Louis XVIII de France
  73. Sophie, fille de France (27 juillet 1734 – 2 mars 1782) (fille de Louis XV de France et de Marie Leszczyńska)
  74. Louise, fille de France (15 juillet 1737 – 23 décembre 1787) (fille de Louis XV de France et de Marie Leszczyńska) Inhumée au carmel de Saint-Denis, son corps fut ramenée le 25 octobre 1793 dans la nécropole royale par les révolutionnaires
  75. Louis-Joseph de France, dauphin de France (22 octobre 1781 – 4 juin 1789) (fils de Louis XVI de France et de Marie-Antoinette d’Autriche)
  76. Marie Sophie Béatrice, fille de France (9 juillet 1786 – 19 juin 1787) (fille de Louis XVI de France et de Marie-Antoinette d’Autriche)
  77. Mademoiselle d’Artois, petite-fille de France (5 août 1776 – 5 décembre 1783) (fille de Charles X de France et de Marie-Thérèse de Savoie)
  78. Charles-Ferdinand d’Artois, fils de France, duc de Berry (24 janvier 1778 – 14 février 1820) (fils de Charles X de France et de Marie-Thérèse de Savoie)
  79. Louise Isabelle d’Artois, petite-fille de France (13 juillet 1817 – 14 juillet 1817) (fille de Charles-Ferdinand d’Artois et de Caroline de Bourbon-Siciles)
  80. Louis d’Artois, prince du sang (Mort-né le 13 septembre 1818) (fils de Charles-Ferdinand d’Artois et de Caroline de Bourbon-Siciles)
  81. Mademoiselle d’Angoulême, petite-fille de France (6 janvier 1783 – 22 juin 1783) (fille de Charles X de France et de Marie-Thérèse de Savoie)

Serviteurs de la monarchie française inhumés à Saint-Denis

  1. Suger de Saint-Denis, homme d’Église, homme d’État (1080/1081 – 13 janvier 1151)
  2. Alphonse de Brienne, grand chambrier de France de Louis IX de France (1227 – 25 août 1270)
  3. Pierre de Beaucaire, chambellan de Louis IX de France
  4. Bertrand Du Guesclin, comte de Longueville, connétable de France et de Castille (vers 1320 – 13 juillet 1380)
  5. Jehan Pastoret, président du parlement de Paris sous Charles V de France, membre de la régence de Charles VI de France (1328 – 1405)
  6. Bureau de La Rivière, chambellan de Charles V de France, conseiller de Charles VI de France (Mort le 16 août 1400)
  7. Louis de Sancerre, maréchal de France, connétable de France (1341/1342 – 6 février 1402)
  8. Guillaume de Chastel, chambellan de Charles VII de France
  9. Arnault Guilhem de Barbazan, chambellan de Charles VII de France (1360 – 1431)
  10. Gaspard IV de Coligny, comte puis duc de Coligny, maréchal de France (9 juin 1620 – 9 février 1649)
  11. Jacques de Stuer de Caussade, marquis de Saint-Maigrin, lieutenant général (1616-2 juillet 1652)
  12. Jean-François de Gondi, cardinal, archevêque de Paris, abbé de Saint-Denis (1584 – 21 mars 1654)
  13. Henri de La Tour d’Auvergne, vicomte de Turenne, maréchal de France (11 septembre 1611 – 27 juillet 1675)
  14. Louis V Joseph de Bourbon-Condé, prince de Condé, duc de Bourbon, d’Enghien et de Guise (9 août 1736 – 13 mai 1818) (fils de Louis IV Henri de Bourbon-Condé et de Caroline de Hesse-Rheinfels-Rotenburg)
  15. Louis VI Henri de Bourbon-Condé, prince de Condé, duc de Bourbon, d’Enghien et de Guise (13 avril 1756 – 27 août 1830) (fils de Louis V Joseph de Bourbon-Condé et de Charlotte de Rohan)

Contexte historique

Après la chute de la monarchie constitutionnelle lors de la journée du 10 août 1792, le gouvernement provisoire ordonne la fonte des monuments en bronze, argent ou métaux divers pour en faire notamment des balles patriotes. Quarante-sept tombeaux de la basilique sont démontés à cet effet, comme celui de Charles VIII en bronze doré et en émail. Certains sont préservés à la demande de la commission des Beaux Arts de la Convention nationale. Cette même Convention ordonne en 1793 la destruction des insignes de la féodalité et des tombeaux nobles ou princiers dans tous les édifices de la République.

La proposition décidant du sort des tombeaux et des corps royaux de Saint-Denis est faite au cours de la Terreur lors de la séance du 31 juillet 1793 de la Convention nationale, par Barère, pour fêter la prise des Tuileries du 10 août 1792 et s’attaquer aux « cendres impures » des tyrans sous prétexte de récupérer le plomb des cercueils. La Convention nationale, après avoir entendu le rapport de son Comité de salut public, fait savoir par son deuxième décret du 1er août 1793 que : « Les tombeaux et mausolées des ci-devant rois, élevés dans l’église de Saint-Denis, dans les temples et autres lieux, dans toute l’étendue de la république, seront détruits le 10 août prochain ».

Dom Germain Poirier, savant bénédictin de la congrégation de Saint-Maur, adjoint à la Commission conservatrice des Monuments et archiviste à l’abbaye de Saint-Germain-des-Prés puis à l’abbaye Saint-Denis, est nommé commissaire chargé d’assister à l’exhumation, alors que Meigné est le commissaire qui supervise ces travaux. Le mois d’août doit être consacré à pratiquer l’exhumation des corps à la demande officielle du citoyen Meignié, commissaire pour l’Administration centrale de la fabrication extraordinaire des armes. Une décision inappliquée jusqu’au mois d’octobre puisqu’un conventionnel, Joseph Lequinio, dénonce son inapplication le 7 septembre 1793. Si l’exhumation est retardée, du 6 au 10 août les monuments funéraires (les 51 sépultures, les statues, gisants, colonnes, autels, vitraux, etc.) sont démontés (toujours à la demande de la commission des Beaux Arts qui les fait transférer au Musée des monuments français) ou détruits, leurs débris jonchant le sol.

Témoins principaux

Dom Poirier a été le principal témoin oculaire de l’exhumation des corps et des organes et de la profanation des tombeaux royaux. Il demeure dans la basilique du 12 au 25 octobre, jour et nuit, rédige plusieurs rapports synthétiques pour la Commission des Monuments et en 1796 un journal autographe qui a brûlé, Rapport sur l’exhumation des corps royaux à Saint-Denis en 1793, rapport repris et complété par le gardien du chartrier de l’abbaye de Saint-Denis Dom Druon. Les différents témoignages écrits ultérieurs, comme celui du futur Conservateur du Patrimoine Alexandre Lenoir, autre témoin oculaire, ou Georges d’Heylli qui restitue en 1872ce rapport dans Les tombes royales de Saint-Denis reprennent en grande partie le récit administratif de Dom Druon.

Dom Poirier avoue n’avoir pas retrouvé certains personnages comme le cardinal de Retz (mort en 1679) ou Alphonse de Brienne. Une fois les monuments funéraires en pierre et en marbre sciés ou cassés à la masse, plusieurs corps sont retrouvés en état de putréfaction ou réduits en poussière (dont celui de Louis XV non embaumé car variolique ou de Louis XIV « noir comme de l’encre »). Parfaitement embaumé, le corps d’Henri IV, dans un bon état de conservation, est exposé aux curieux, dressé debout, durant deux jours dans la basilique. D’autres sont mutilés, certains révolutionnaires et sectionnaires n’hésitant pas à prélever ici un ongle, là des cheveux, des dents ou des os pour les conserver comme fétiches ou les revendre. Il faut néanmoins préciser que la fabrique d’onguents médicinaux à partir de momies humaines était une pratique courante depuis plusieurs siècles, et encore au XVIIIe siècle. Or les cadavres royaux sont justement des momies. Les corps de plus de 170 personnes (46 rois, 32 reines, 63 princes du sang, 10 serviteurs de France et deux douzaines d’abbés de Saint-Denis) sont ensuite jetés dans deux fosses communes (fosses carrées dites des Valois et des Bourbons, creusées à cet effet le long du parvis, l’une destinée aux Valois et aux « premières races » — c’est-à-dire les dynasties précédentes —, l’autre aux Bourbons) du cimetière des moines attenant à la basilique vers le nord. Après que des collectionneurs de curiosités furent descendus dans ces fosses pour recueillir des reliques, recouverts en partie de boisseaux de chaux vive puis de terre, un certain Brulay, receveur des domaines de Saint-Denis en 1793, aurait dérobé quelques « reliques ». À la Restauration, sa veuve tentera en vain de les vendre au roi Louis XVIII. Vendue aux enchères, cette curieuse collection finira au musée Tavet-Delacour de Pontoise. Dans les réserves de ce musée, on trouve aujourd’hui encore ces « objets » à l’origine très douteuse : mâchoire de Dagobert, morceau de crâne et deux dents de Saint Louis, dents d’Henri III, chevelure de Philippe Auguste ou encore jambe momifiée de Catherine de Médicis.

Profanations du 6 au 8 août 1793

Dom Poirier a assisté à l’exhumation, une première fois en août 1793. Notamment les tombeaux médiévaux de :

  • Philippe le Hardi et d’Isabelle d’Aragon ;
  • Pépin le Bref et Bertrade de Laon ;
  • Constance de Castille, femme de Louis VII ;
  • Louis VI.

Profanations d’octobre 1793

Mais, c’est lors de la deuxième vague de profanations, en octobre 1793, qu’ont été véritablement réalisées les exhumations. Dom Germain Poirier relate que des ouvriers, accompagnés de « commissaires à l’exhumation » (rôle de surveillants), « commissaire aux orfèvreries » (chargés de récupérer les objets en métaux précieux et de les porter à la Convention nationale) et « commissaire aux plombs » (chargés de récupérer le plomb des cercueils pour le faire fondre sur place en balles calibrées), descendent avec des lanternes et des torches de résine dans le caveau des Bourbons où reposent 54 cercueils de bois de chêne posés sur des tréteaux de fer rongés par la rouille. Des substances purifiant l’air (genièvre, vinaigre) sont disposées pour atténuer les odeurs. Puis les portes de la crypte où reposent sur plusieurs niveaux les tombes royales des Valois et leurs prédécesseurs sont enfoncées au bélier. Les exhumations auxquelles il a été procédé en octobre 1793 sont, dans l’ordre, toujours selon le témoignage sous forme de procès-verbal de dom Poirier (on ne citera que les principaux personnages des caveaux des Bourbons puis des Valois à partir du 18 octobre) :

12 octobre

  • Turenne, son corps fut exhumé le samedi , exposé quelque temps, déclenchant une telle "stupeur respectueuse" qu'il fut le seul à ne pas être profané. Il fut transféré au Jardin des plantes de Paris, puis au Musée des monuments français, et enfin sur ordre de Napoléon Bonaparte à l'église Saint-Louis des Invalides. Peu de temps après l'exhumation de son corps, c'est à un gardien des lieux que le corps de Turenne est confié. Par la suite ce gardien vendra au détail les dents de Turenne.
  • Henri IV, son cercueil en chêne est brisé à coups de marteau puis son cercueil de plomb ouvert avec un ciseau. Selon les témoins : "Son corps s'est trouvé bien conservé, et les traits du visage parfaitement reconnaissables. Il resta dans le passage des chapelles basses, enveloppé de son suaire également bien conservé. Chacun eut la liberté de le voir jusqu'au lundi matin 14 octobre, qu'on le porta dans le chœur au bas des marches du sanctuaire, où il resta jusqu'à deux heures de l'après-midi, qu'on l'enterra dans le cimetière dit des Valois". Plusieurs personnes y prélèveront de petites "reliques" (ongle, mèche de barbe). La rumeur selon laquelle un délégué de la Commune aurait pris une empreinte au plâtre de son visage, matrice des futurs masques mortuaires du roi est sans doute une légende. Pareillement, aucun document, aucune archive ne permet d'affirmer que la tête du roi aurait été alors tranchée et dérobée. Au contraire, tous les témoins évoquent le corps d'Henri IV jeté entier au fond de la fosse commune, puis recouvert par ceux de ses descendants.

13 octobre

Les exhumations par les ouvriers étant rendues difficiles par la foule qui y assiste, le conseil municipal de Franciade décide en ce dimanche de fermer la basilique à « toutes personnes étrangères aux travaux » mais cette décision n’est pas appliquée.

14 octobre

  • Louis XIII, cercueil ouvert vers 15 heures, corps dégradé mais reconnaissable à sa moustache noire. Son corps est, comme celui d'Henri IV, jeté face contre terre dans la fosse commune, sur un lit de chaux vive pour accélérer la putréfaction
  • Louis XIV, corps bien conservé reconnaissable bien qu'il soit "noir comme de l’encre"
  • Marie de Médicis, les ouvriers ouvrant son cercueil l’auraient injuriée, ils l’accusent du meurtre d’Henri IV et lui arrachent les cheveux
  • Anne d'Autriche, corps putréfié enveloppé d'une étoffe très épaisse de couleur rousse. C'est le costume du tiers ordre de saint François
  • Marie-Thérèse d'Autriche, épouse de Louis XIV
  • Louis de France, fils de Louis XIV

15 octobre

  • Marie Leszczynska, épouse de Louis XV
  • Marie-Anne de Bavière, grand-mère paternelle de Louis XV
  • Louis de France, père de Louis XV
  • Marie-Adélaïde de Savoie, mère de Louis XV
  • Louis de France (1704-1705), frère de Louis XV
  • Louis de France (1707-1712), frère de Louis XV
  • Xavier de France, frère de Louis XVI
  • Marie-Zéphyrine de France, sœur de Louis XVI
  • Marie-Thérèse de France, sœur de Louis XVI
  • Philippe Louis de France, fils de Louis XV
  • Henriette de France, fille de Louis XV
  • Marie-Louise de France, fille de Louis XV
  • Élisabeth de France, fille de Louis XV
  • Louis de France (1751-1761), frère de Louis XVI
  • Monsieur d’Orléans, fils d'Henri IV
  • Marie de Bourbon-Montpensier, épouse de Gaston de France
  • Gaston de France, fils d'Henri IV
  • Anne-Marie-Louise d'Orléans, fille du précédent
  • Marguerite de Lorraine, épouse de Gaston de France
  • Jean-Gaston d'Orléans, fils de Gaston de France
  • Marie-Anne d'Orléans, fille de Gaston de France

16 octobre (jour de l'exécution de Marie-Antoinette à Paris)

  • Henriette-Marie de France, épouse de Charles Ier d'Angleterre
  • Henriette d'Angleterre, épouse de Philippe d'Orléans
  • Philippe d'Orléans, frère de Louis XIV
  • Élisabeth-Charlotte de Bavière, épouse de Philippe d'Orléans
  • Charles de France, petit-fils de Louis XIV
  • Marie-Louise-Élisabeth d'Orléans, épouse du précédent
  • Philippe d'Orléans, régent de France
  • Anne-Élisabeth de France, fille de Louis XIV
  • Marie-Anne de France, fille de Louis XIV
  • Philippe-Charles de France, fils de Louis XIV
  • Louis-François de France, fils de Louis XIV
  • Marie-Thérèse de France, fille de Louis XIV
  • Philippe-Charles d'Orléans, neveu de Louis XIV
  • une nièce de Louis XIV née en 1665
  • Alexandre-Louis d'Orléans, neveu de Louis XIV
  • Charles de Berry, fils de Charles de France
  • Mademoiselle de Berry, fille de Charles de France
  • Marie-Louise-Élisabeth de Berry, fille de Charles de France
  • Sophie de France, fille de Louis XV
  • Mademoiselle d'Angoulême, fille du futur Charles X
  • Mademoiselle d'Artois, fille du futur Charles X
  • Sophie de France, fille de Louis XVI
  • Louis-Joseph de France, fils de Louis XVI
  • Louis XV dont le corps en putréfaction dégage une odeur effroyable
  • Charles V
  • Jeanne de Bourbon, épouse du précédent
  • Charles de France, fils de Charles VI
  • Isabelle de France, fille de Charles V
  • Jean de France, fils de Charles V

17 octobre

  • Charles VI
  • Isabeau de Bavière, épouse du précédent
  • Charles VII
  • Marie d'Anjou, épouse du précédent.
  • Blanche de Navarre, épouse de Philippe VI
  • Jeanne de France, fille de Philippe VI
  • Marguerite de France, femme d'Henri IV
  • François de France, fils d'Henri II
  • François II
  • Marie-Élisabeth de France, fille de Charles IX
  • Charles VIII

18 octobre

  • Henri II
  • Catherine de Médicis
  • Charles IX
  • Henri III
  • Louis de France, fils d'Henri II
  • Jeanne de France, fille d'Henri II
  • Victoire de France, fille d'Henri II
  • Louis XII
  • Anne de Bretagne
  • Jeanne II de Navarre, fille de Louis X
  • Louis X
  • Jean Ier
  • Hugues le Grand, père de Hugues Capet
  • Charles le Chauve

19 octobre

  • Philippe Hurepel de Clermont, fils de Philippe II Auguste
  • Alphonse de Poitiers, frère de Saint Louis
  • Philippe II Auguste
  • Louis VIII
  • Marguerite de Provence, épouse de Saint Louis
  • Marie de France, fille de Charles IV
  • Blanche de France, fille de Charles IV
  • Saint Louis
  • Philippe IV le Bel
  • Dagobert
  • Nantilde, femme de Dagobert Ier

20 octobre

  • Bertrand Du Guesclin
  • Bureau de La Rivière
  • François Ier
  • Louise de Savoie
  • Claude de France
  • François III de Bretagne, fils de François Ier
  • Charles II d'Orléans, fils de François Ier
  • Charlotte de France, fille de François Ier
  • Pierre de Beaucaire, chambellan de Louis IX
  • Mathieu de Vendôme, abbé de Saint-Denis

22 octobre

  • Barbazan, chambellan de Charles VII
  • Louis II de Sancerre, connétable de Charles VI
  • l'abbé Suger de Saint-Denis
  • l'abbé Troon
  • Sédile de Sainte-Croix, épouse de Jean Pastourel, président de la Cour des Comptes, sous Charles V

24 octobre

  • Charles IV le Bel

25 octobre

  • Jeanne d'Évreux, épouse de Charles IV
  • Philippe V le Long
  • Jeanne II de Bourgogne, épouse du précédent
  • Jean II le Bon
  • Louise de France, fille de Louis XV, rapportée depuis le couvent des Carmélites

18 janvier 1794

  • Marguerite de Flandre, fille de Philippe V

Réparation

Sous la Seconde Restauration, Louis XVIII fit ramener, le 19 janvier 1817, les restes de ses prédécesseurs, récupérés dans les fosses après une semaine de recherche et retrouvés comme par enchantement à minuit le 18 janvier sous la pleine lune grâce au marbrier François-Joseph Scellier. Ces restes sont placés tous ensemble (car la chaux a empêché leur identification individuelle, excepté « trois corps retrouvés sans leurs parties supérieures » comme le notent des commissaires) dans un ossuaire de la crypte de la basilique, comportant une dizaine de coffres, scellé par des plaques de marbre sur lesquelles sont inscrits les noms des monarques. Le roi fit aussi rechercher les restes de son frère Louis XVI et de Marie-Antoinette au cimetière de la Madeleine, et les fit ré-inhumer à Saint-Denis au cours d’une fête funéraire grandiose le 21 janvier 1815.

Certains corps royaux ayant été traités par le mos Teutonicus (technique funéraire d’excarnation) suivi de la dilaceratio corporis, « division du corps » en cœur, entrailles et ossements avant l’inhumation, plusieurs reliques attribuées à ces corps (notamment leurs cœurs et certains os, sans compter celles prélevées avant l’inhumation et celles dérobées pendant la profanation) furent également replacées dans le caveau des Bourbon de la basilique.

En 1816, Louis XVIII demanda à Alexandre Lenoir de les remettre dans la basilique réhabilitée en 1816. Le 19 janvier 1817, Louis XVIII fit ramener les restes de ses prédécesseurs, récupérés dans les fosses, dans la crypte de la basilique, où ils sont rassemblés (car la chaux a empêché leur identification) dans un ossuaire scellé par des plaques de marbre sur lesquelles sont inscrits les noms des monarques.

Tombeaux royaux à effigies symboliques

  • Dalle funéraire de Clovis Ier, roi des Francs
  • Dalle funéraire de Childebert Ier, fils de Clovis Ier, roi de Paris et Orléans.
  • Dalle funéraire de Clovis II du XIIe siècle roi de Neustrie et de Bourgogne.
  • Dalle funéraire de Frédégonde, reine de Neustrie.

Vers 1260, saint Louis fit exécuter en série des gisants de tous ses prédécesseurs depuis le VIIe siècle, qui sont purement symboliques mais révélateurs de la façon dont étaient représentés les personnages royaux dans la statuaire du milieu du XIIIe siècle.

  • Mausolée de Dagobert Ier (629-639)
  • Tombeaux de Pépin le Bref (751-768) et de son épouse Bertrade de Laon
  • Tombeau de Carloman Ier (768-771)
  • Tombeau d’Ermentrude, première femme de Charles II le Chauve
  • Tombeau de Louis III (879-882)
  • Tombeau de Carloman II (879-884)
  • Tombeaux de Robert II (996-1031) et de sa troisième épouse Constance d’Arles
  • Tombeau de Henri Ier (1031-1060)
  • Tombeau de Louis VI le Gros (1108-1137)
  • Tombeau de la seconde épouse de Louis VII, Constance de Castille (v. 1136-1160)
  • Tombeau de Blanche de Castille (1188-1252), épouse de Louis VIII.

Tombeaux royaux à effigies réalistes

À partir de Philippe III le Hardi, décédé en 1285, apparaît le souci de ressemblance dans la représentation des gisants.

  • Tombeaux de Philippe III le Hardi (1270-1285) et de son épouse Isabelle d’Aragon
  • Tombeau de Philippe IV le Bel (1285-1314)
  • Tombeaux de Louis X le Hutin (1314-1316) et de sa seconde épouse Clémence de Hongrie
  • Tombeau de Jean Ier le Posthume (1316)
  • Tombeau de Philippe V le Long (1316-1322)
  • Tombeaux de Charles IV le Bel (1322-1328) et de sa troisième épouse Jeanne d’Évreux
  • Tombeaux de Philippe VI de Valois (1328-1350) et de sa seconde épouse Blanche de Navarre
  • Tombeau de Jean II le Bon (1350-1364)
  • Tombeaux de Charles V le Sage (1364-1380) et de son épouse Jeanne de Bourbon
  • Tombeaux de Charles VI le Fou (1380-1422) et de son épouse Isabeau de Bavière.

Mausolées royaux de la Renaissance

Les tombeaux deviennent très imposants et d’une décoration somptueuse. Les mausolées se présentent alors sur deux étages présentant deux visions opposées : à l’étage supérieur, le roi et la reine sont en costume d’apparat et agenouillés (orant), alors qu’à l’étage inférieur, les souverains sont représentés dans la rigidité cadavérique et sans vêtement (transi), ce qui en donne une vision extrêmement réaliste. Trois mausolées se présentent ainsi :

  • Mausolée de Louis XII (1498-1515) et Anne de Bretagne, réalisé par les frères Juste.
  • Mausolée de François Ier (1515-1547) et Claude de France, réalisé par Philibert Delorme et Pierre Bontemps. C’est une sorte d’arc de triomphe à l’antique, délicatement ciselé, dont le socle porte de remarquables bas-reliefs dont la bataille de Marignan.
  • Mausolée de Henri II (1547-1559) et Catherine de Médicis, réalisé sous la direction du Primatice. Catherine de Médicis qui fut horrifiée en voyant sa représentation mortuaire telle que le voulait la tradition, commanda un second tombeau à Germain Pilon, où le sommeil se substitue à la mort. Ainsi Henri II et Catherine de Médicis sont les seuls souverains français à avoir deux tombeaux.

Tombeaux de la crypte royale

Au centre de la crypte royale, dans la salle voutée du caveau royal, se trouvent les tombeaux des souverains inhumés après la Révolution française.

  • Tombeaux de Louis XVI (1774-1792) et de son épouse Marie-Antoinette d’Autriche inhumés dans la basilique le 21 janvier 1815
  • Tombeau de Louis VII le Jeune (1137-1180) qui était inhumé à l’abbaye cistercienne de Notre-Dame de Barbeau et qui fut transféré le 30 juin 1817 à la basilique de Saint-Denis à la demande de Louis XVIII
  • Tombeau de Louis XVIII (1814-1824) inhumé dans la basilique à sa mort en 1824.

À proximité, la chapelle des Bourbons contient des cénotaphes réalisés au XIXe siècle en l’honneur des Bourbons. Y est entreposé, dans un vase translucide, le cœur de Louis XVII.

Tombeaux de souverains transférés à Saint-Denis

Les gisants de plusieurs souverains non inhumés à Saint-Denis y furent transférés :

  • Gisant de Clovis Ier
  • Gisant de Childebert Ier en provenance de l’abbaye de Saint-Germain-des-Prés où il fut inhumé en 558
  • Dalle funéraire de Frédégonde en provenance de l’abbaye de Saint-Germain-des-Prés où elle fut inhumée en 597
  • Gisant de Léon VI, roi d’Arménie de la famille française de Lusignan, inhumé au couvent des Célestins à Paris.

Tombeaux de princes et princesses de France

  • Tombeaux de Louis d’Orléans le second fils de Charles V, de son épouse Valentine de Milan, et de leurs deux fils, Charles d’Orléans père de Louis XII et Philippe d’Orléans
  • Tombeau de Charles d’Etampes
  • Tombeau de Marguerite, fille de Philippe V
  • Tombeau de Charles Martel, fondateur de la dynastie carolingienne
  • Tombeau de Léon de Lusignan, dernier roi d’Arménie, mort en exil à Paris
  • Tombeaux de Charles de Valois, frère de Philippe VI, et de son épouse Marie d’Espagne
  • Tombeau de Blanche de Bretagne, épouse de Philippe d’Artois
  • Tombeau de Robert d’Artois
  • Tombeau de Blanche de France, une fille de Charles IV
  • Tombeau de Louis de France, aîné des fils de Saint-Louis
  • Tombeau de Philippe de France (mort en 1285)
  • Tombeau de Blanche de France (morte en 1320)
  • Tombeau de Louis et Philippe (morts en 1272)
  • Tombeau de Charles d’Anjou, frère de Saint-Louis
  • Tombeau de Charles de Valois, frère de Philippe IV et père de Philippe VI
  • Tombeau de Jeanne de France, fille de Philippe VI
  • Tombeaux de Louis de France fils de Philippe III, et de son épouse Marie de Brabant
  • Tombeau de Jeanne de France, fille de Louis
  • Tombeau de Philippe, fils aîné de Louis VI.

Tombeaux de serviteurs de la monarchie française

  • Tombeau de Bertrand Du Guesclin
  • Tombeau de Louis de Sancerre, connétable de France sous Charles VI
  • Tombeau de Guillaume de Chastel, chambellan de Charles VII.

Tombeaux détruits lors de la Guerre de cent ans

  • Philippe Auguste (1180-1223)
  • Louis VIII le Lion (1223-1226)
  • Saint Louis (1226-1270) et son épouse Marguerite de Provence.

Tombeaux principaux détruits lors de la Révolution française

  • Charles II le Chauve (843-877)
  • Eudes (888-898)
  • Hugues Capet (987-996)
  • Jeanne de Bourgogne première épouse de Philippe VI
  • Charles VII le Victorieux (1422-1461) et son épouse Marie d’Anjou
  • Charles VIII l’Affable (1483-1498)
  • François II (1559-1560)
  • Charles IX (1560-1574)
  • Henri III (1574-1589) et son épouse Louise de Lorraine-Vaudémont
  • Henri IV le Grand (1589-1610) et ses épouses Marguerite de Valois et Marie de Médicis
  • Louis XIII le Juste (1610-1643) et son épouse Anne d’Autriche
  • Louis XIV le Grand (1643-1715) et son épouse Marie-Thérèse d’Autriche
  • Louis XV le Bien-Aimé (1715-1774) et son épouse Marie Leszczyńska.

Gisants royaux au temps de Saint Louis

Le tombeau de Saint Louis

En 1274, le tombeau d’or et d’argent de Saint Louis, « le plus beau tombeau du monde » selon un chroniqueur, est placé dans la croisée du transept de la basilique. Des dizaines d’infirmes passent la nuit près de la tombe espérant le miracle de leur guérison. Canonisé en 1297, Saint Louis est qualifié de « surhomme » par le pape. Lors de la guerre de Cent Ans, les armées anglaises détruisent son tombeau, mais les reliques sont préservées. A Saint-Denis, il resterait aujourd’hui quelques fragments de ses os de poignet dans la chapelle axiale du déambulatoire.

Saint Louis et les images sculptées de ses ancêtres

Avant le XIIe siècle, il n’y a pas de gisant dans la nécropole royale. En 1263, Louis IX, le futur Saint Louis, décide de faire sculpter seize représentations de rois et de reines précédemment enterrés dans la basilique. Ces gisants, alors peints de couleurs très vives, sont installés au centre de l’église, à la croisée du transept. Ce sont des sculptures idéalisées, car la plupart de ces rois sont morts depuis des siècles.

L’ambition de Saint Louis est politique. Il veut montrer au centre de la nouvelle basilique, grâce à ces images de pierre, la continuité existant entre les dynasties mérovingiennes, carolingiennes et sa propre famille, les Capétiens, même si cela n’est pas tout à fait exact.

Pourquoi les gisants ont les yeux ouverts ?

Jusqu’au XVe siècle, la plupart des gisants sont sculptés les yeux grands ouverts. Ils montrent ainsi la foi en la résurrection. On ne représente pas le mort, mais l’image de celui qui se prépare à une nouvelle vie au Paradis.

Pourquoi des animaux aux pieds des gisants ?

Souvent placés aux pieds des hommes, les lions représentent la Puissance, la Force, mais aussi la Résurrection. Les chiens, accompagnant les femmes, les guerriers ou les évêques, signifient l’attachement du fidèle compagnon durant la vie, ainsi que la loyauté. Bien souvent le chien est aussi celui qui guide l’homme dans le royaume des morts.

Gisants de la guerre de Cent Ans

Bertrand Duguesclin, un militaire parmi les rois

Le XIVe siècle est une période terrible en Europe. La peste noire tue des millions de personnes. La guerre contre l’Angleterre fait rage. Les soldats organisés en Grandes Compagnies terrorisent et rançonnent les paysans.

Duguesclin, de famille modeste, est un homme laid, de petite taille, mais on le dit guerrier rusé. Sa devise, « le courage donne ce que la beauté refuse », en témoigne. Grâce à sa fidélité à Charles V, il devient le protégé de la famille royale et reçoit l’épée d’or ornée de fleurs de lys : Duguesclin est nommé connétable, chef des armées royales.

A sa mort, le roi ordonne que ses os soient enterrés à Saint-Denis et il commande son gisant, le premier sculpté pour un serviteur de la monarchie.

A 27 ans, Charles V le Sage commande son gisant

Charles V, de santé fragile, préfère les arts à la guerre, d’où son surnom de Sage. S’entourant des plus grands érudits du temps, il crée dans le château du Louvre agrandi la première bibliothèque royale qui conserve plus de mille ouvrages. Il délaisse le palais de la Cité, demeure des Capétiens, et fait reconstruire le château de Vincennes.

C’est à l’âge de 27 ans que Charles paye le sculpteur André Beauneveu pour la réalisation de son tombeau. Pour la première fois, voici un portrait ressemblant du roi.

Comment mourut Duguesclin ?

En plein été 1380, Duguesclin meurt pendant le siège de Châteauneuf du Random en Lozère. Les chroniqueurs racontent qu’il but de l’eau trop froide. En raison de la chaleur de l’été, on décide de faire bouillir son corps, comme on le fit pour Saint Louis. Ses chairs sont alors enterrées à Montferrand, ses entrailles au Puy, et son coeur à Dinan auprès de sa femme l’astrologue Tiphaine.

Les tombeaux de la Renaissance

A l’époque de la Renaissance, les rois redécouvrent avec passion les merveilles de l’art grec et romain. Aussi, les tombeaux royaux deviennent-ils des mausolées de style antique. A l’intérieur de ce tombeau en marbre blanc, les corps de Louis XII et d’Anne de Bretagne sont représentés nus et morts.  Ce sont des transis. On a même sculpté l’ouverture recousue, qui fut pratiquée dans leur ventre pour en retirer les entrailles. Au-dessus du tombeau, le couple royal est agenouillé, en prière ; il montre l’espoir de la résurrection. Les douze apôtres entourent le mausolée. Sur chaque côté du soubassement, des scènes de guerre évoquent les batailles remportées en Italie. Aux angles, quatre femmes symbolisent les vertus ou qualités d’un « bon roi » : la Prudence (serpent et miroir), la Force (peau de lion), la Justice (glaive et boule) et la Tempérance (horloge).

Marignan, la grande victoire de François Ier

En 1515, à l’âge de vingt ans, François Ier remporte la bataille de Marignan. Attiré par la richesse et la beauté de l’Italie, il franchit les Alpes à la tête d’une armée de trente mille hommes. Les chevaliers français écrasent les soldats suisses et italiens, soutenus par l’armée du pape. Contraints de signer une paix perpétuelle, les Suisses deviendront mercenaires de l’armée du roi de France jusqu’à la Révolution.

Pour rappeler cet exploit militaire, son fils Henri II fait représenter cette bataille sur le soubassement du tombeau de son père.

Le coeur de François Ier

A la renaissance, on imite la tradition antique en plaçant le coeur et les entrailles des rois dans des urnes funéraires. Pierre Bontemps a réalisé pour François Ier une urne en marbre à pattes de lion dont les bas reliefs glorifient les arts et le roi mécène. Le sculpteur s’est inspiré pour cette urne d’une soupière appartenant au roi.

L'église du sacre des reines de France

Les sacres des reines de France eurent lieu en général à la basilique. Selon le Cérémonial du sacre des rois de France, de Pons Augustin Alletz paru à Paris en 1775, l’église a vu 29 princesses sacrées reines de France.

Moins ritualisé, le sacre de la reine n’était pas systématique et pouvait avoir lieu des années après son accession au trône. Participant à la dignité royale, mais à un degré moindre que son époux, la reine communiait sous les deux espèces, était ointe (à deux endroits seulement et pas avec le baume de la Sainte Ampoule), dotée d’un petit sceptre et d’une couronne. Mais, exclue de la fonction souveraine, elle ne prêtait pas serment, ne recevait ni les signes de l’autorité ni les habits sacerdotaux.

Le sacre reflète bien la dualité de son statut : soulignant son caractère royal qui la place au-dessus de la société, il marque aussi les limites de sa position d’exception, signifiant qu’elle n’est pas investie du pouvoir.

On peut citer les sacres à la Basilique Saint-Denis de :

  • Anne de Bretagne, le 8 février 1492, sacrée et couronnée reine de France à Saint-Denis, elle est la première reine couronnée dans cette basilique et sacrée, « ointe, chef et poitrine », par André d’Espinay, archevêque de Bordeaux;
  • Marie d’Angleterre, le dimanche  ;
  • Claude de France, le dimanche  ;
  • Éléonore d’Autriche, le dimanche  ;
  • Catherine de Médicis, le lundi  ;
  • Élisabeth d’Autriche, le dimanche  ;
  • Marie de Médicis, le (dernière reine sacrée à Saint-Denis).

Le musée de la basilique

Actuellement, la basilique est divisée en trois espaces, dont les deux premiers sont ouverts au public :

  • la nef et les bas-côtés qui servent toujours la fonction d’église, et où ont lieu les cérémonies catholiques ;
  • le transept, le chœur et le déambulatoire, ainsi que la crypte, accueillent un musée où sont exposés les tombeaux des rois et reines de France, ainsi que de plusieurs de leurs serviteurs. Le musée est fermé pendant les cérémonies religieuses. On y remarque particulièrement les mausolées de Louis XII et Anne de Bretagne, de François Ier et Claude de France, de Henri II et Catherine de Médicis.
  • la crypte archéologique de la basilique contient les tombeaux les plus anciens du monument, de l’époque mérovingienne pour la plupart, et la sépulture supposée de saint Denis.
  • le dépôt lapidaire de la basilique regroupe dans l’ancienne orangerie et dans le jardin se trouvant à l’est du chevet de nombreuses pièces qui pourraient être mises en valeur dans le cadre d’un espace d’exposition. Le contenu du dépôt lapidaire pourrait constituer le noyau de la constitution d’un musée de l’abbaye et d’un centre d’interprétation semblables à ceux existant à l’abbaye de Westminster.

Ouvrages de référence

Informations utiles

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Tel: -

1 Rue de la Légion d'Honneur, 93200 Saint-Denis