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Depuis quatre mille ans au moins, le site de Cabaret, cet extraordinaire éperon défensif de douze hectares, offre sa protection naturelle aux populations qui l’environnent. Détaché comme une île par deux cours d’eau, l’Orbiel et son affluent le Grésilhou, ce massif de calcaire roux primaire a servi tour à tour de site sépulcral, de lieu de défense, d’habitat perché, de carrière de pierre, de pâture pour les troupeaux, de cultures en terrasses et désormais de haut lieu touristique… Les quatre châteaux qui se dressent sur sa crête donnent depuis le XIIIe siècle un aspect résolument défensif à ce paysage, que les cyprès, plantés dans les années 1930, rendent plus irréel encore.
Les quatre forteresses royales de Cabaret, Tour Régine, Surdespine et Quertinheux, encore visibles actuellement, sont construites vers 1240 à la place de trois vieux châteaux féodaux, qui, malgré une résistance acharnée plusieurs années durant, n’ont pas résisté aux derniers assauts de la Croisade albigeoise. Les fouilles entreprises depuis 1980 ont permis en outre la mise au jour sur les versants Nord et Sud de deux noyaux d’habitat, dont la désertion brutale semble consécutive aux insurrections du milieu du XIIIe siècle. Et l’on peut désormais parcourir leurs rues bordées de maisons, de cours, d’ateliers et de citernes… grâce aux chantiers de fouilles et d’insertion qui ont lieu en permanence sur ce site d’exception.
Le contexte historique
Cabaret est mentionné très tôt, au début du haut Moyen-Âge. Grégoire de Tours raconte qu’en 585 « Reccarède, fils de Leovigild, alors roi des Wisigoths, venant d’Espagne prit Caput Arietiscastra… », lorsque Gontran, roi de Burgondie, évacue la région de Carcassonne. Les fouilles ont permis, de 1988 à 1991, la mise au jour d’une dizaine de tombes, datées du Vie siècle, confirmant cette occupation.
En 870, c’est le nom de Cabardès, en tant que pays, qui est cité dans une charte de Charles le Chauve, preuve que le site primitif de Cabaret a déjà donné son nom à un territoire environnant, dans la mouvance des comtes de Carcassonne.
La deuxième mention concernant le site date de 1063 et atteste déjà une pluralité de fortins sur cet éperon. Dès le début du XIIe siècle, ce site s’affirme comme centre d’une importante seigneurie minière. On connaît alors les noms des trois châteaux : Quertinheux, Surdespine, et Cabaret. Un marché y voit même le jour. Dans un texte de 1166, plus de 22 co-seigneurs sont maîtres du castrum. Mais dès la fin du XIIe siècle, seuls trois co-seigneurs sont désormais mentionnés dans les sources.
La Croisade et ses conséquences
Pendant les évènements de la Croisade, la personnalité de Pierre-Roger de Cabaret apparaît très en relief, non seulement dans sa seigneurie, mais dans toute la région. L’activité des hérétiques est attestée dans ce castrum, où séjournent fréquemment les évêques cathares du Carcassès. Et Cabaret, considéré comme un site imprenable, résiste aux Croisés. Son seigneur capture un proche de Simon de Montfort, Bouchard de Marly, et grâce à cela il peut rendre la place dans de bonnes conditions en 1211.
La Croisade entre ensuite dans sa deuxième phase. Depuis 1223, le castrum est tenu à nouveau par trois coseigneurs : Pierre-Roger de Cabaret, Pierre de Laure et Bernard-Othon de Niort. Et la vie y devient plus sombre : de 1227 à 1229, c’est, disent les témoins, « la guerre de Cabaret ». Plusieurs « bonnes femmes » hérétiques y tiennent des maisons : parmi elles, Aude et Fina, sa compagne, ont une activité textile, comme probablement Marceline et Raymonde, qui s’enfuient en 1229 de Cabaret assiégé.
Vers 1238, les autorités royales envisagent de modifier la fortification du site. Peu après, un châtelain royal est attesté à Cabaret. On peut supposer que la mise en place d’une garnison, ait eu lieu entre 1229 et cette date. Dans l’état où l’on peut les observer actuellement, les châteaux ont donc été construits au milieu du XIIIe siècle, quand le roi de France refortifie les forteresses du Languedoc et y place des garnisons. Tour Régine, qui vient se rajouter aux trois autres châteaux, signifie « tour de la reine » ; elle symbolise bien la prise du pouvoir par l’autorité royale.
En 1269 apparaît une nouvelle appellation pour le village : Ripparia Cabareti (Rivière de Cabaret). Ce nom se substitue à celui du « castrum de Cabareto », attesté jusqu’au milieu du XIIIe siècle. Car l’archéologie nous a révélé ce que les textes ne disaient pas : le village castral a été entièrement détruit, probablement sur ordre de l’administration royale, vers 1240. Le village est alors déplacé sur les bords de l’Orbiel, d’où le nom de « Rivière » qui restera jusqu’à la Révolution où il prend le nom de Lastours.
Mais les seigneurs de Cabaret, dépossédés, continuent d’habiter la région. En 1260, Jourdain « fils de feu Jourdain » demande au roi sa part sur l’héritage de son père. Il obtient des biens en Minervois. Et l’hérésie cathare est toujours attestée : en 1320, une sentence des Inquisiteurs ordonne que soient brûlés les ossements de plusieurs personnes mortes hérétiques, parmi lesquelles des châtelains royaux de Cabaret et leurs épouses.
De la fin du Moyen-Âge au XXe siècle
Au XIVe siècle, le Cabardès est surtout marqué par le dépeuplement consécutif aux épidémies. En 1348, les châtelains de Quertinheux et de Surdespine changent plusieurs fois. La Grande Peste est peut-être à l’origine de ces changements. En 1471, Louis XI confirme les privilèges accordés par ses prédécesseurs aux habitants de la châtellenie, en échange de la garde et de l’entretien des châteaux. Mais les informations manquent cruellement sur cette période obscure. Pendant les Guerres de Religion, le Duc de Joyeuse s’empare des « Tours de Cabardès », en 1591.
En 1632, un tableau assez réaliste représente le site dans son environnement : on y voit notamment Tour Régine qui est déjà « inhabitée ». C’est la première représentation figurée du site. Puis, vient un premier regard d’historien : Guillaume Besse voit en 1645 des vestiges de maisons formant comme « un grand bourg » autour des châteaux. Mais ces vestiges ne vont pas tarder à être occultés. Peu avant la Révolution, en 1778, les premières terrasses de cultures empiètent sur l’éperon. Les châteaux sont à l’abandon.
C’est alors la phase « rurale » de Cabaret, livré tour à tour aux terrasses de culture, puis aux troupeaux.
Parallèlement, se développe l’industrie textile, au bord de l’Orbiel. Plusieurs moulins, notamment à foulons, sont en activité sur ce territoire. En 1844, l’usine de draps, au pied des châteaux, occupe deux cent ouvriers… À la fin du XIXe siècle commence l’intérêt touristique pour le site : les premiers graffitis dans la Tour de la Cité datent de 1828, les premières publications scientifiques (Sicard, Lahondès…) paraissent dans la décennie 1891-1901. Les châteaux de Lastours sont classés Monuments Historiques en 1905. Un sentier est aménagé en 1911 pour les premières restaurations et pour la visite. Des plantations de cyprès et de conifères sont faites après l’inondation de 1930, pour stabiliser les talus, donnant la touche finale à ce paysage magnifique.
Description du site
Le site de Lastours est un véritable complexe archéologique où l’on peut visiter non seulement les quatre châteaux mais aussi les témoins d’une occupation de près de quatre mille ans
Près de l’impressionnant tunnel, dit « Trou de la Cité » en raison d’une légende qui voudrait le relier au Château Comtal de la Cité de Carcassonne, a été découverte une sculpture datant de l’âge du Bronze Moyen (-1500 av. J.C.) : c’est la première occupation connue du site.
Le « Caput Arietis » cité par Grégoire de Tours n’a laissé, outre la petite nécropole fouillée en 1988-91, que les traces ténues d’une enceinte en gros appareil qui entourait l’éperon. Mais surtout, grâce aux fouilles menées depuis 1980, on peut maintenant visiter deux quartiers du village castral (XIe-XIIIe siècles) : au Nord, entourant un château primitif, un ensemble de maisons, de forges, de citernes et une rue pavée ; au Sud, les ruines de La Chapelle romane Saint-Pierre de Cabaret (fin XIe – début XIIe siècles), entourée d’un cimetière, de plusieurs maisons, de citernes et peut-être d’une forge…
Les fouilles ont livré de nombreux objets de la vie quotidienne : céramiques grises, clés, boucles et accessoires de vêtements, ustensiles et outillages. Après un long abandon, les ruines du village ont été peu à peu occultées par la construction de terrasses en pierres sèches destinées aux cultures (XVIIIe-XXe siècles), dont on voit encore de nombreux témoins.
Les grottes et les occupations primitives
C’est seulement à l’Âge du Bronze, lorsque le métal fait son apparition, que des sites miniers de la Montagne Noire commencent à être exploités. La fouille d’une sépulture dans la Grotte au Collier, sur la colline même, témoigne d’échanges entre ces populations et l’Orient méditerranéen. En effet, le corps d’une fillette d’environ 9-10 ans a été découvert, accompagné d’objets d’apparat : perles de verre et d’ambre, poignard, spirales et bijoux en bronze.
Certains décors évoquent la Grèce mycénienne ou l’Egypte, tandis qu’une perle d’ambre suggère un échange avec le Nord du continent. Ces objets d’apparat, symboles de richesse et de pouvoir, appellent trois questions essentielles pour la connaissance des habitants de Lastours au XVe siècle avant J.-C. : exploitaient-ils le cuivre présent dans le sous-sol à proximité du site ? S’enrichissaient-ils en l’échangeant avec des populations lointaines, via la Méditerrannée ? La fillette, appelée la « Princesse au Collier », avait un statut social élevé : le devait-elle à la position hiérarchique de sa famille dans cette communauté ou à la richesse procurée par les ressources minières à cette communauté ?
Le site n’est connu à cette époque que par sa fonction sépulcrale : y avait-il un habitat et se trouvait-il sur l’éperon ou dans ses environs ? Malgré ces incertitudes, nous avons bien là une possible genèse de l’importance minière de Cabaret et du Cabardès.
En effet, à l’Âge du Fer, l’exploitation minière et la métallurgie se développent sur les pentes de la Montagne Noire. Les « barrencs » de Fournes, à proximité, témoignent d’immenses travaux effectués dans les premiers siècles de notre ère.
La vocation minière prédominante de cette région entre le 1er siècle avant et troisième siècle après J.-C. est bien attestée par les batteries de four et les ferries des Martys. Certains de ces fourneaux antiques sont actuellement reconstitués à Lastours, devant l’accueil des châteaux, où ont lieu périodiquement des expérimentations visant à reconstituer et à étudier la métallurgie du fer à cette époque.
On ne sait pas très bien quelle était la fonction et la morphologie du site de Cabaret durant cette période. La présence diffuse de mobilier de la fin de l’Âge du Fer sur l’éperon n’a pas encore permis de le déterminer. Néanmoins, il est assez vraisemblable qu’il ait eu, vu sa situation, un rôle de surveillance du trafic du minerai, l’habitat antique semblant plutôt réparti plus au Sud sur les plateaux de Lacombe et du Joncas.
Le village castral
Depuis 1979, les fouilles permettent, à travers les monceaux de pierres et leurs remaniements successifs, de reconstituer par une méthode régressive l’histoire du village médiéval, pierre par pierre, maison par maison.
Les maisons
Le village castral de Cabaret présente un bâti serré, dense, où l’implantation des maisons s’organise en fonction du terrain naturel. Seize bâtiments au plan rectangulaire ou légèrement trapézoïdal ont été mis au jour. Les plans trapézoïdaux, plus rares, semblent réservés aux bâtiments artisanaux. La superficie intérieure au sol des maisons est assez grande, généralement comprise entre 32 et 50 m2 et leur superficie hors oeuvre entre 60 et 84 m2. Mais la présence presque systématique de dépendances, cours ou annexes, couvertes ou non, porte leur superficie totale à plus de 100 m2. Par ailleurs, ces maisons sont toutes dotées d’au moins un étage… On est loin du cliché de la « masure » médiévale… Les constructeurs ont utilisé au mieux le milieu naturel : l’orientation des maisons situées en bas de la pente suit les courbes de niveau, alors que les bâtiments situés plus haut leur sont perpendiculaires, comme encastrés dans le rocher. On pourrait presque qualifier cet habitat de semi-troglodytique, tant le rocher y est présent : fortement excavé, il a servi de carrière in situ et affleure ainsi le plus souvent au rez-de-chaussée, où s’ouvrent des cavités naturelles aménagées. Dans cet environnement très brut, la construction est pourtant soignée et robuste : les murs, épais d’un mètre en moyenne, les toitures mixtes (lauzes de schiste et tuiles canal), forment l’ossature de solides maisons.
Les hauteurs sous plancher des riz-de-chaussée sont comprises entre 1,90 et 2,20 m : la plupart servaient de cave et l’habitation principale était probablement située à l’étage. Dans les maisons, de rares témoins de cloisons légères (bois ou argile et bois) attestent une division de l’espace.
À l’intérieur, on note souvent la présence de plusieurs foyers aux fonctions différentes : chauffage, culinaire et four à pain. Trois bûches de chêne calcinées bien conservées ont été retrouvées dans un de ces foyers de chauffage, indiquant qu’il faisait froid lors de la désertion. Des reliefs de repas nous apprennent que le mouton, le porc et le boeuf constituaient, à parts égales, la base de l’alimentation, avec une certaine quantité de volailles, dont l’oie, signe d’une certaine aisance. Le poisson entrait aussi dans l’alimentation, comme en témoigne notamment un squelette presque complet abandonné au bord d’un foyer… Parmi les ustensiles domestiques la céramique domine, représentant près de 50% des objets découverts. Les formes, pour la plupart entières ou reconstituables, se répartissent en deux catégories principales : les pots culinaires (Jules, marmites, poêlons, jattes et divers pots à cuire) et les pots à liquides (cruches, pichets et divers récipients, parmi lesquels la « dourne », ou réserve, permettait de stocker une vingtaine de litres d’eau dans la maison).
Comment se déplaçait-on à l’intérieur et à l’extérieur des maisons de Cabaret ? Les maisons, toujours adossées à la pente, étaient probablement accessibles à la fois par l’étage et par le rez-de-chaussée. Les portes sont assez nombreuses et assez larges (1,20 m et 1,60 m). Les liaisons verticales se faisaient rarement par un escalier : l’utilisation d’échelles de meunier est assez probable. À l’extérieur, des rues semi-horizontales, larges d’environ 2 m, suivent les courbes de niveau. Elles ne comportent qu’un revêtement d’argile mêlé à un cailloutis. Des « calades », rues à forte pente, larges d’environ 1,20 m à 2 m, serpentent entre les bâtiments et les rochers. Plus exposées au ruissellement, elles sont pavées d’éclats de calcaire dont les arêtes présentent un émoussé, émouvants témoins du passage des hommes et des bêtes.
Certaines de ces habitations étaient-elles constituées de plusieurs corps de bâtiment ? Le quartier le plus largement fouillé permet d’évaluer à 76% l’espace bâti et couvert par rapport aux espaces découverts (rues, cours, rochers nus, dégagements…).
Il offre l’exemple de trois corps de bâtiments très serrés, dont deux affectés à l’habitat et un atelier-écurie, articulés autour d’une petite cour, qui constituent peut-être un ensemble complexe. Mais dans un contexte purement archéologique, de nombreuses difficultés d’interprétation demeurent pour établir ce type d’hypothèse.
En définitive, l’habitat médiéval de Cabaret semble à la fois comporter des caractères dénotant l’aisance de ses occupants : vastes maisons, matériaux robustes, plans réguliers ; mais paradoxalement le contexte général est fruste : la roche est très présente, les murs ne sont pas enduits, les foyers sont à même le sol en terre battue…
Pour comprendre cette apparente contradiction, il faut se replacer dans le contexte médiéval, où la priorité n’est pas le confort, mais La Défense et la protection. Ici, le système défensif est basé sur l’habitat lui-même : le noyau castral, occupé par les seigneurs et leurs hommes d’armes, est entouré de plusieurs rangées de maisons jointives qui sont autant de remparts successifs : de leur implantation et de leur solidité dépend la sécurité de la partie centrale du castrum.
Les forges
Sur le site, il y a plusieurs forges, preuve d’une place privilégiée de la métallurgie dans ce castrum. Mais ces ateliers témoignent seulement de la fabrication d’objets en fer (maréchalerie, armement…), les ateliers de réduction du minerai n’étant pas connus, pour cette période.
L’architecture de ces ateliers est si différente de celle des maisons que leur destination était, de toute évidence, prévue dès leur construction. La forge la plus proche du noyau castral, désertée en cours d’utilisation, nous fournit un rare exemple de ce type d’installation au début du XIIIe siècle. Le plan de ce bâtiment est d’abord plus allongé et plus trapézoïdal que la plupart des maisons. Il est situé à un carrefour de voie de communications et comme il est éloigné de tout cour d’eau, une citerne lui est accolée, réserve d’eau nécessaire au travail de la forge. Il est nettement partagé en deux parties : la pièce la plus petite, surélevée de 0,90m par rapport à l’autre, était couverte d’une toiture de lauzes et servait, semble t’il de réserve de charbon de bois ; le forgeron se tenait dans la pièce principale où était le foyer, soigneusement bâti, long de 1,60m et surélevé de 0,40m : on pouvait y forger des objets d’assez grande taille.
À l’avant du foyer, un cercle de pierres servait de calage au billot de l’enclume et un bassin taillé dans le rocher permettait la trempe des objets forgés.
Plusieurs milliers de scories et plusieurs centaines d’objets en fer (essentiellement des clous de maréchalerie, mais aussi des fers de traits, et de l’outillage) jonchaient le sol noir de suie. La grande quantité de charbons de bois recueillie dans ce bâtiment permet une approche de l’activité de charbonnage : la bruyère arborescente et le chêne à feuilles caduques étaient principalement utilisés pour cette activité artisanale qui nécessite le maintien de hautes températures. Une vingtaine d’os façonnés, destinés à aiguiser des lames, attestent la vocation polyvalente de cet atelier. Les recherches actuelles sur les objets en fer permettront de mieux cerner les techniques métallurgiques de cette époque.
Les quatre châteaux
Hormis la destruction du castrum, l’autre conséquence de la Croisade des Albigeois semble être la reconstruction de La Défense par une meilleure fortification du site.
L’examen attentif des structures du site de Cabaret permet de dire que le nouvel ensemble fortifié, constitué désormais de quatre tours, découle d’un même parti architectural et de campagnes de construction chronologiquement proches. Les noms des trois « castella » primitifs ont été conservés et on voit apparaître un quatrième toponyme : « Tour Régine », la tour de la reine, dont le nom pourrait provenir de la régente Blanche de Castille. Chaque tour est occupée par une petite garnison royale dont on a la constitution en 1260
- à Cabaret : un châtelain, un chapelain, un charpentier et un sergent
- à Tour Régine : un châtelain et deux sergents
- à Surdespine : un châtelain et deux sergents
- à Quertinheux : un châtelain et deux sergents
Il faut noter ici que l’indépendance de chaque château, déjà perceptible à travers les hommages seigneuriaux, se perpétue par un commandement distinct pour chaque tour. De plus, en échange de corvées de garde et d’entretien, les gens de la châtellenie se voient accorder des privilèges, comme l’exemption de taille, qui seront confirmés jusqu’à la Révolution.
Le château de Surdespine est l’édifice qui présente alors la plus grande superficie (512 m2), alors que Cabaret a des proportions plus modestes (233 m2). Plus tard, on dotera Cabaret d’une superficie supérieure à celle de Surdespine, par la construction d’une courtine. On peut, grâce à ces mesures, affirmer qu’à la fin du XIIIe siècle, chaque château n’était encore constitué que d’une tour et d’un corps de logis. Cabaret avait peut-être déjà deux tours : un donjon principal, encore visible, et une tour au Nord, incorporée ultérieurement à l’enceinte. il est probable que les courtines que l’on voit actuellement ont été ajoutées au XVIe siècle pour l’adaptation à l’artillerie, modifiant ainsi sensiblement la superficie de chaque ensemble.
Tour Régine et Quertinheux sont bâtis sur un même plan circulaire, peu utilisé auparavant. La comparaison est possible avec certaines tours du Château Comtal de la Cité de Carcassonne. Tour Régine, par exemple, est quasiment une réplique, aux proportions certes plus modestes, de la tour du Major. Sa coupole en limaçon, quoique de facture plus rustique, rappelle celle de la Tour Saint-Paul. Les archères à étrier qui améliorent l’angle de tir, datées du milieu du XIIIe siècle, sont utilisées dans la construction des parties centrales des quatre châteaux de Lastours, comme dans l’enceinte du château Comtal de la Cité de Carcassonne.
Le château de Cabaret
Situé au sommet de la crête rocheuse et au Nord de l’ensemble, il se compose de trois parties nettement distinctes :
- un donjon polygonal (5 côtés) au Sud-Est de l’ensemble
- un corps de logis semi rectangulaire
- une enceinte qui protège ces deux éléments au Nord, à l’Ouest et au Sud
On pourrait peut-être distinguer une quatrième partie constituée par une « tour » carrée dont deux côtés sont confondus avec la partie Nord de l’enceinte mais qui en diffère par l’épaisseur de ses murs.
Le plan général est polygonal et allongé selon une orientation Non-Sud. Le matériau utilisé est essentiellement le calcaire dolomitique. Mais il est utilisé conjointement avec du schiste en quantité plus réduite, et du calcaire blanc plus tendre. Ces pierres sont liées par un mortier blanchâtre fait de chaux et de sable.
L’appareil irrégulier est constitué de moellons de dimensions moyennes à peine ébauchés, et aux joints incertains. Seules les chaînes d’angles, les ouvertures et les ogives du donjon comportent des pierres de taille en calcaire blanc. Les murs sont maçonnés en blocage et assisés directement sur le rocher. Leur épaisseur n’est pas tellement variable : 0,80 à 1,00 m pour l’enceinte, le logis et les réduits ; 1,50 m pour le donjon et la pièce Nord. De nombreux trous de boulins alignés dans la maçonnerie du logis permettent d’avancer l’hypothèse d’un étage, et ceux de l’enceinte, celle de bâtiments accolés à l’intérieur, le long des courtines. La partie Sud de l’enceinte comporte un fort empattement nécessaire à la stabilité, compte tenu de sa longueur et de sa hauteur.
Le premier étage du donjon est recouvert d’un enduit de tuileau de couleur rosée. Deux escaliers subsistent à Cabaret : un escalier à vis, en grande partie détruit, situé dans l’épaisseur du mur de l’angle Nord-Est du donjon et reliant le rez-de-chaussée-de-chaussée au premier étage ; et un escalier extérieur, accolé au mur Nord du logis, permettant l’accès au chemin de ronde de l’enceinte. Cet escalier est manifestement postérieur au logis puisqu’il obstrue trois archères du corps de bâtiment. Le chemin de ronde court le long de l’enceinte. Les créneaux visibles actuellement sont dus à une restauration maladroite : il y avait à leur emplacement, des embrasures de tir dont on voit encore la base circulaire.
On peut distinguer trois types d’archères à Cabaret.
Dans le donjon, les sept archères visibles sont de belles fentes simples et assez étroites, bien appareillées en calcaire blanc. Sont à rattacher à ce type les trois archères du logis murées postérieurement par l’escalier d’accès à l’enceinte, et probablement aussi celle de la construction Nord, creusée après obstruction de la fenêtre.
Un second type est constitué par des archères beaucoup plus rudimentaires, appareillées moins soigneusement et généralement couvertes à l’intérieur d’un linteau de schiste. il y en a six dans l’enceinte et une dans le logis.
Enfin, au sommet du donjon (mur Nord), et de l’enceinte (murs Sud-Est), on peut observer les restes de quelques archères canonnières, correspondant à une dernière phase d’occupation.
Une bretèche disparue, dont il reste deux consoles à ressauts en quart-de-rond, surplombait la porte d’entrée du logis. Deux citernes sont conservées : l’une dans le logis, près du donjon ; l’autre à l’extrémité nord du château, entre la tour carrée et la chemise.
L’apport de l’archéologie est important à Cabaret.
Dans le château ont été fouillées les deux parties qui paraissaient les plus anciennes, le logis et la tour Nord.
Ces fouilles ont permis d’appréhender le plan de ce château avec plus de précision, notamment dans le cas du logis, où il est clair que le bâtiment initial était séparé du donjon. Quant à la tour Nord, elle formait un élément distinct, vraisemblablement séparé de l’ensemble donjon-logis, et non lié par une courtine comme on peu l’observer maintenant. Ce sont des travaux d’Époque moderne (XVIe-XVIIe siècles) qui ont à la fois modifié et agrandi le château de Cabaret, en l’entourant d’une chemise. On assiste, probablement au moment des Guerres de religions, à un changement complet dans la conception de la forteresse. Le château médiéval, aux éléments ponctuels, séparés, qu’il fallait prendre un par un, devient un « fort » plus volumineux et plus compact, aux murs aveugles, alors que le bâtiment initial devait comporter des ouvertures.
Le château de Tour Régine
Situé au Sud de Cabaret, il ferait même pour certains auteurs, partie intégrante de ce dernier. En effet, par son plan, sa construction et son relatif éloignement, il est probable qu’il en était complètement indépendant car un mur ou un passage quelconque entre eux l’aurait rendu plus vulnérable.
On distingue nettement deux parties :
- une tour, de plan circulaire, flanquée d’une cage d’escalier
- une enceinte polygonale, conservée surtout au Sud.
Les matériaux utilisés sont les mêmes que pour Cabaret, mais l’appareil semble plus homogène et il est disposé en assises plus régulières.
Les murs de la Tour sont nettement plus épais que ceux de l’enceinte. La construction est en grande partie à cru. La tour comporte un fort empattement à la base. Deux rangées parallèles de trous de boulins dans la partie supérieure de la tour servaient à placer des lourds, dans lesquels on pénétrait par des ouvertures rectangulaires qu’on voit encore. Comme à Cabaret, les ouvertures de la tour sont appareillées en calcaire blanc. La cage d’escalier est prise dans le mur Est de la tour : c’est un escalier à vis tournant à gauche ajouré par des meurtrières sur sa face Sud.
Il convient de remarquer que la porte est située à l’étage, comme celle du logis de Cabaret. Elle était assez mal conservée et a dû faire l’objet d’une restauration. Son linteau reposait sur des corbeaux moulurés, seul élément décoratif encore en place dans ces châteaux.
On distingue deux types d’archères dans la tour : au rez-de-chaussée-de-chaussée et au premier étage de la tour, ce sont des archères à étrier. Aux deuxième et troisième étages, elles s’élargissent et deviennent simples. Ces deux formes sont probablement contemporaines, l’exigence défensive étant moindre aux étages supérieurs. Dans la chemise, les archères sont plus simples et sont encadrées en grès vert, matériau signant une campagne de construction plus tardive, utilisé surtout dans les parties périphériques. Une grande fenêtre rectangulaire a été ménagée au troisième étage de la partie centrale, au-dessus de la porte : cette ouverture a peut-être été ouverte à l’Époque moderne.
Une des principales caractéristiques architecturales de Tour Régine est sa belle coupole hémisphérique surbaissée et appareillée en limaçon. La taille de ses voussoirs augmente vers le centre. Les fenêtres de la tour sont couvertes à l’intérieur d’un arc en segments suivi de ressauts et leur ébrasement est assez large. Les archères en revanche sont couvertes d’un linteau plat.
La citerne de tour Régine est la plus grande du site dans l’état actuel de nos connaissances : elle occupe la moitié Ouest du rez-de-chaussée de la tour et avait une contenance de 25m3. Une latine est construite dans l’angle extérieur Sud formé par l’accolement de la cage d’escalier à la tour.
On ne peut pas conclure cette étude sans rapprocher cet ouvrage des tours qui flanquent l’enceinte du Château Comtal de la Cité de Carcassonne : empattement, double rangée de boulins et ouvertures pour les sourds, archères à étrier, coupole hémisphérique, tous ces éléments s’accordent pour dater ces ouvrages de la même période, même si les matériaux de Tour Régine lui donnent un aspect un peu plus rustique…
Le château de Surdespine
C’est le château le moins bien conservé des quatre. Il est situé au Sud de Tour Régine, dans le même alignement Nord-Sud mais au sommet de la crête. C’est donc celui qui occupe la position la plus élevée. Son plan massé, polygonal, comporte deux parties :
- un corps de logis rectangulaire composé semble t’il de deux bâtiments (une tour et un corps de logis) reliés entre eux par une citerne
- une enceinte polygonale qui protège cet ensemble au Nord et à l’Ouest
La construction est comparable aux deux édifices précédemment décrits. Seules quelques remarques supplémentaires peuvent être faites. La structure du logis est intéressante à expliquer : des trois bâtiments accolés, les deux extrêmes sont probablement des pièces d’habitation d’assez petite superficie (25 à 30m2). La partie centrale, très étroite, un ajout ultérieur reliant deux parties séparées à l’origine, est une citerne couverte en berceau brisé et ses murs sont aveugles. On voit encore l’enduit de tuileau qui recouvre ses parois et le conduit en terre cuite qui amenait l’eau des toitures. Elle avait une contenance approximative de 26m3.
Le mauvais état de ce château ne permet d’observer que trois portes : celles de l’enceinte, sans couvrement, située à l’angle Nord-Ouest, et celle de la pièce Sud qui étaient peut-être en plein cintre mais sont maintenant remplacées par une brèche. il y a peu d’archères dans cet édifice. Quatre subsistent dans le logis et une seule dans l’enceinte. En revanche, les quatre fenêtres du logis sont assez intéressantes et d’une facture assez homogène quoique parfois remaniées ou maladroitement restaurées. Elles sont en plein cintre, à voussoir en pierre de taille de calcaire blanc et s’ouvrent vers l’Est, du côté du ravin, sur deux niveaux.
Le château de Quertinheux
Situé au Sud de l’ensemble, construit à cru sur un piton calcaire situé en contrebas des trois autres, ce château semble au premier abord être la synthèse entre Cabaret et Tour Régine, preuve de campagnes de construction assez proches dans le temps. Son plan général est assez allongé et il est dominé par une tour de plan circulaire aujourd’hui très restaurée, comme Tour Régine. Une enceinte, de plan polygonal complexe adapté au terrain naturel, comporte des éléments qui rappellent Cabaret.
De Tour Régine, la tour de Quertinheux a le plan, les dimensions, le fort empattement à l’Est, le système d’archères étroites aux niveaux inférieurs, larges aux étages supérieurs, l’escalier à vis, la porte, la fenêtre et leur orientation vers l’Ouest. De Cabaret, elle a la voûte d’ogives à six quartiers et non la coupole en limaçon.
Comme à Cabaret, l’enceinte est assez allongée et comporte les mêmes arcades aveugles en arc brisé. Des archères canonnières sont visibles au sommet de la courtine Est. Les vestiges de plusieurs réduits occupent la cour. Certaines de ces pièces avaient une fonction de cave et on y accède par quelques marches grossièrement appareillées. Il convient de noter la présence de deux citernes au Nord et au Sud de la cour, contre la courtine.
La vieille église
Dès le début de la visite, en arrivant sur les terrasses du versant Sud, on reconnaît les vestiges d’une église de type roman, grâce à son chevet polygonal à cinq pans, contenant des niches semi-circulaires. C’est un plan relativement connu, qu’on date généralement de la fin du XIe siècle. L’appareil en calcaire local, est disposé en assises de hauteurs différentes, ce qui donne une esthétique particulière à l’édifice. Les dimensions sont assez réduites (7 x 15m) et la porte devait se situer à l’angle nord-Ouest. Ces dimensions s’expliquent probablement par le fait qu’il s’agissait d’une chapelle d’astrale, annexe de l’église paroissiale située à Salsigne. Elle est néanmoins entourée d’un cimetière dont on date les inhumations des XIIe-XIIIe siècles. On connait le vocable de l’église en 1269 : Saint-Pierre de Cabaret ; il est probable que cet édifice portait déjà ce vocable, bien qu’il ait été détruit en même temps que le village castral, autour de 1240.
Le contexte géographique
Le Cabardès est un massif montagneux situé sur le versant Sud de la Montagne Noire, sur les premiers contreforts du Massif Central. Il est creusé de profondes vallées, dont celle de l’Orbiel, un affluent de l’Aude, au bord duquel se trouvent les châteaux de Lastours. Cette micro-région est constituée géologiquement de terrains anciens, généralement primaires, des calcaires ou des schistes très durs et d’une couleur sombre qui donne son caractère à la vallée.
La colline des châteaux est un éperon rocheux de calcaire cambrien vieux d’environ 540 millions d’années, situé à 18 km au Nord de Carcassonne. Cette arête rocheuse de 600m de long sur 250m de large, se trouve dans une zone de contact entre les calcaires et les schistes, très riche en minerais polymétalliques (fer, cuivre, plomb argentifère). Orientée Nos-Sud, elle est isolée des autres hauteurs par deux profondes vallées, qui font d’elle un site défensif : à l’Est, celle de l’Orbiel, à l’Ouest, le profond vallon du Grésilhou. Son altitude moyenne n’excède pas 300m. Elle est dominée par des plateaux plus élevés : au Nord, le Mont Cante-Merle, à 341m ; à l’Est, le plateau de Fournes, 383m ; à l’Ouest, le Mont Clergue, 394m ; au Sud, Montfermier, à seulement 319m.
L’actuel village de Lastours est situé au Sud-Est de cet éperon, le long de la rivière Orbiel à 200m d’altitude.
Cette montagne aride et abrupte, est creusée de nombreuses cavités. Une quarantaine d’entre elles ont été répertoriées et étudiées et présentent de fréquents aménagements. L’une des plus remarquables est le « Trou de la Cité », qui doit son nom à la légende d’un souterrain qui relierait la Cité de Carcassonne aux châteaux de Lastours. Véritable « cordon ombilical », cet impossible sous-terrain exprime bien le lien privilégié qui unit les deux forteresses, faisant rêver des générations de jeunes spéléologues… Les légendes expriment souvent une vérité sous un angle merveilleux.
Mais nous sommes bien en présence d’un vaste ensemble naturel aménagé à différentes époques. Les quatre châteaux, l’accroche la plus lisible, ne sont qu’une étape sur une occupation de longue durée.
Dates importantes
Un site défensif appelé « Caput Arietis » par Grégoire de Tours (probablement Cabaret) est pris par Reccarèda, fils de Leovigild roi des Wisigoths.
Première mention connue du Cabardès dans une charte de Charles le Chauve.
Les « châteaux qui sont sur le pic appelé Cabaret » sont mentionnés dans un acte du comte de Foix.
Roger, Bernard Assalit, Ademar et Guillaume, « tous fils de Guille », prêtent serment pour le castellum de Cabarez (Cartulaire des Comtes de Barcelone).
Première mention du « castellum de Chertinos » (Quertinheux).
Hugo et ses neveux font donation de mines de fer à l’église du Mas-Cabardès.
Raimond de Cabaret prête serment à Bernard Aton Trencavel.
Première mention de Surdespine.
Les coseigneurs Roger, Miron, Pierre-Roger et Bernard demandent l’autorisation au vicomte de Carcassonne d’établir un marché hebdomadaire à Cabaret. Création probable du village castral.
Le diacre cathare Arnaud Hot prêche à Cabaret.
Début de la croisade des Albigeois. Simon de Montfort tente en vain de s’emparer de Cabaret.
Pierre-Roger de Cabaret finit par rendre la place à Bouchard de Marly, après une longue résistance.
Croisade Royale. Cabaret est à nouveau assiégé. Reddition de cabaret en 1229 « au Roi et à l’Église ».
« Guerre du vicomte ». Pillage et violence relatés par Raymonde Abbas, habitant Cabaret. Destruction probable des anciennes tours et du village castral. Reconstruction des trois châteaux et ajout d’un quatrième appelé « Tour Neuve » (Tour Régine).
Jourdain « fils de feu Jourdain » de Cabaret demande au roi sa part sur l’héritage de son père. Il obtient des biens en Minervois.
Première mention d’un village neuf, Rivière de Cabaret, et de son église Saint-Pierre et Saint-Paul probablement reconstruits sur les bords de l’Orbiel.
Sentence des Inquisiteurs ordonnant que soient brûlés les ossements de plusieurs personnes mortes hérétiques parmi lesquelles des châtelains royaux de Cabaret.
Les châtelains de Quertinheux et de Surdespine changent plusieurs fois : la grande Peste est peut-être à l’origine de ces changements.
Pendant les guerres de Religion, le Duc de Joyeuse s’empare des « Tours de Cabardès ».
Premier regard historien : Guillaume Besse voit des vestiges de maisons formant comme « un grand bourg » autour du Château.
Les premières terrasses de cultures empiètent sur l’éperon. Les châteaux sont à l’abandon.
L’usine de Draps, au pied des châteaux, occupe 200 ouvriers.
Les châteaux de Lastours sont classés Monuments Historiques.
Début des fouilles archéologiques sur le site de Cabaret.