Le château fait l’objet d’une inscription au titre des Monuments Historiques depuis le . La chapelle du château, située sur la commune de Saint-Aubin-sur-Scie, fait l’objet d’un classement au titre des Monuments Historiques depuis le . Le parc figure à l’inventaire général du patrimoine culturel.
Son histoire
Depuis 2004, Monsieur et Madame Romatet habitent le château avec leur trois enfants. Le domaine appartient à la même famille depuis trois générations. C’est en 1938 que les grands-parents de Nathalie Romatet, le comte et le comtesse de Vogüé, ont fait l’acquisition de Miromesnil.
Miromesnil tiendrait son nom du premier seigneur, un certain Milon. « Mesnil », en vieux français, désigne le domaine. Ainsi Milonmesnil serait devenu Mironmesnil puis Miromesnil.
Le château actuel est le deuxième, voire le troisième édifice construit sur ce site. Dès le XIIe siècle, le domaine abritait un château fort. Celui-ci fut détruit en 1589, au lendemain de la bataille d’Arques qui opposa les troupes de la Ligue Catholique menées par le duc de Mayenne à l’armée royaliste d’Henri IV, encore protestant à cette date. Jacques Dyel, seigneur de Miromesnil, paya de son château sa fidélité au roi de France. Il décida, en 1590, de reconstruire un château résidentiel. Le seul vestige de la période médiévale est la petite chapelle cachée dans l’épaisseur de la futaie.
Les lignes épurées de la façade Sud d’époque Henry IV contrastent avec la profusion décorative de la façade nord dans le style Louis XIII monumental. La façade de la Cour d’honneur fut en effet remaniée en 1640.
A la fin du XVIIe, les descendants de Jacques Dyel, furent annoblis par Louis XIV, Miromesnil fut érigé en marquisat. Le domaine fut vendu en 1797 à la mort d’Armand Thomas Hue, marquis de Miromesnil qui avait été garde des Sceaux de Louis XVI.
Durant le XIXe siècle, le domaine fut vendu plusieurs fois. En 1849, La baronne de Marescot loua le château au couple Gustave et Laure de Maupassant. Le 5 août 1850, leur premier enfant naquit dans une des tours de Miromesnil. Guy de Maupassant passa au château les trois premières années de sa vie.
En 1938, Miromesnil devint la propriété de la famille de Vogüé. Entièrement restauré, le domaine retrouva son jardin potager qui compte parmi les plus beaux de France. Le château, habité toute l’année, est ouvert à la visite depuis 1960. Il abrite également aujourd’hui des chambres d’hôtes.
Le rez de chaussée du château propose des pièces meublées dans le style XVIIIe et XIXe siècles. La visite guidée permet d’aborder l’histoire de Miromesnil . Des aspects de la vie quotidienne sont également évoqués : les arts de la table grâce à la muséographie de la salle à manger ou encore l’histoire de la mode. Des reconstitutions de costumes historiques étant exposés dans les différentes pièces. Un espace est dédié à Guy de Maupassant, actes administratifs, lettres et objets retracent la vie de l’écrivain et de sa famille.
Le parc
Dominé par un cèdre du Liban bi-centenaire, le parc du Château est clos de murs de briques (XVIIe siècle), à l’abri desquels s’épanouissent arbres fruitiers, rosiers, magnolias et pivoines arborescentes.
Depuis une quinzaine d’années, les jardiniers tondent la pelouse située dans le parc en forme de losanges pour rappeler un jardin disparu. Au XVIIIe siècle, on détruisit l’ordonnancement régulier du jardin à la française de Miromesnil pour créer le parc à l’anglaise que l’on admire aujourd’hui. Les carrés de gazon rappellent les bordures disparues et connues par un plan présenté dans le château.
Le parc est protégé par un fossé appelé « Saut du Loup » ou « Ha-Ha ». Le Saut du Loup a la même fonction que le mur de briques. Il permet d’éviter que les animaux sauvages ne pénètrent dans la propriété tout en permettant de prolonger la perspective amorcée par la futaie.
La futaie
La futaie de Miromesnil est remarquable par ses dimensions. Elle s’étend sur près d’un kilomètre de long et se compose d’environ 3500 hêtres culminant pour certains jusqu’à 40 mètres. Alignée sur le château, la grande perspective traverse le domaine. On la retrouve sur le plan du XVIIIe siècle. Cette futaie est classée et doit être préservée dans son intégrité.
Durant la Seconde Guerre mondiale, les soldats allemands ont utilisé ces arbres pour fabriquer des « asperges de Rommel ». Ces pieux étaient plantés sur les plages et dans les champs pour empêcher les débarquements et les atterrissages alliés.
Le jardin potager du château
Tout contre le château, le jardin potager de Miromesnil, bien à l’abri de ses murs de briques, offre à ses visiteurs un foisonnement de couleurs et de senteurs.
Le potager de Miromesnil allie aujourd’hui la géométrie du jardin français et l’irrégularité des formes du jardin anglais.
La structure de ce jardin reste classique : quatre carrés de légumes, séparés et entourés par des allées de gazon. Son originalité vient de la présence des plates-bandes de fleurs mélangées, appelées « mix-borders » qui bordent les carrés de légumes. Ces fleurs donnent à ce jardin une profusion toute britannique.
Cette disposition a été mise en place après la Seconde Guerre Mondiale par la grand-mère de la propriétaire actuelle, Simone de Vogüé. Au lendemain du conflit, le jardin potager constituait un véritable terrain vague. La première vocation du jardin fut nourricière. il s’agissait de cultiver des légumes, des plantes aromatiques et des fruits pour alimenter la cuisine du château. Puis très vite, la décision fut prise d’ajouter des fleurs pour égayer le jardin. Cette inclusion de parterres paysagers dans un jardin potager traditionnel était très innovante dans les années 1950. Légumes, fleurs et fruits sont traités de la même manière. Ils sont tous utiles et esthétiques.
Plus de trente années de travail ont été nécessaires pour parvenir au jardin tel que nous le connaissons aujourd’hui. Il demande un soin constant tout au long de l’année.
Les grands hommes du château : les 3 M
Le comte Albert de Mun
Né en 1844, Albert, comte de Mun est l’arrière-arrière grand-père des propriétaires actuels. En 1938, sa petite-fille, Simone de Vogüé acheta le château. Aujourd’hui le château appartient aux descendants du comte et de la comtesse de Vogüé.
Albert de Mun fut officier de cavalerie durant la guerre de 1870. Il abandonna cette carrière pour se consacrer à la politique.
Député de 1876 à 1902, il est considéré comme le fondateur du catholicisme social. Grand orateur et député de premier plan, contemporain de Jean Jaurès, il est connu pour avoir mis en place les Cercles Ouvriers, destinés à l’instruction des ouvriers après leur journée de travail. Il travailla également à l’élaboration de nombreuses lois sociales comme l’interdiction du travail des enfants de moins de treize ans, le repos dominical, la réforme du droit à l’arrêt de travail l’indemnisation des périodes de maternité des ouvrières.
Albert de Mun fut élu à l’Académie Française en 1897.
Il mourut à Bordeaux en 1914.
Tout comme le marquis de Miromesnil, Albert de Mun a donné son nom à une rue de Paris. L’avenue Albert de Mun se trouve dans le 16ème arrondissement.[/vc_icon]
La famille Hue de Miromesnil
La famille Hue s’allia au XVIIe siècle avec la famille Dyel.
En 1687, Louis XIV décida d’anoblir, pour service rendu, cette famille de parlementaires normands. Le marquisat de Miromesnil été né.
Le membre le plus illustre de la famille, Armand Thomas Hue, marquis de Miromesnil, naquit en 1723 sur les terres de Latigny. Il fit une brillante carrière de magistrat au Parlement de Rouen. Il en devint Premier Président en 1668.
En 1778, sur les conseils du comte de Maurepas, Louis XVI le nomma Garde des Sceaux. Le marquis de Miromesnil mena la réforme de la justice voulue par Louis XVI. Son nom reste attaché à l’abolition de la Question Préparatoire (ultime torture avant l’exécution des condamnés à mort). Le marquis devint très populaire. Son nom fut donné à une rue de Paris, aujourd’hui située dans le 8ème arrondissement.
Il quitta son ministère en 1787, suite à un remaniement ministériel. Il laissa l’image d’un homme intègre et humaniste.
Pendant la Révolution Française, il demanda à participer à la défense de Louis XVI. Il fut arrêté par le Comité du Salut Public et emprisonné. Libéré, il fut assigné à résidence dans son marquisat de Miromesnil. Il y mourut en 1796, à l’âge de 73 ans. Sa fille décida de vendre le domaine l’année suivante.[/vc_icon]
Guy de Maupassant
« Il était huit heures du matin lorsque naquit Guy de Maupassant et le plus radieux soleil d’été sembla souhaiter la bienvenue à celui qui devait mourir jeune… Mais non sans quelques gloires. » Lettre de Laure de Maupassant (extrait). 5 juillet 1894.
Voici comment Laure de Maupassant décrit la naissance de son fils aîné au château de Miromesnil.
Gustave et Laure de Maupassant louèrent le domaine de Miromesnil à la baronne de Marescot. Le couple, originaire de la région, venait de se marier. Miromesnil fut leur première maison. Ils y restèrent de 1849 à 1953. Leur premier fils, Guy, naquit le 5 août 1850. Il n’avait que trois ans quand il quitta le château avec ses parents lors de leur déménagement au château de…. Guy de Maupassant ne garda aucun souvenir de Miromesnil mais le domaine reste aujourd’hui, le seul endroit ouvert régulièrement au public où Maupassant ait vécu.
Après une enfance et une adolescence passées entre Etretat, le pensionnat d’Yvetot et le Lyçée Impérial de Rouen, Guy de Maupassant gagna Paris pour réaliser son rêve de devenir écrivain. D’abord journaliste, le disciple de Gustave Flaubert, s’imposa sur la scène littéraire française en 1880. Il n’avait pas 30 ans et venait de signer « Boule de Suif »…
La carrière de Maupassant fut aussi riche que fulgurante. Nouvelles, romans, chroniques, poêmes, théâtre…. Maupassant s’essaya à toutes les disciplines. Son style incisif et épuré rencontra un succès constant durant toute sa courte carrière.Il fut une des grandes figures du Paris littéraire et mondain.
Il resta viscéralement attaché à la Normandie, passant une partie de l’année dans sa villa d’Etretat et donnant à un grand nombre de ses oeuvres le Pays de Caux pour cadre et les Normands pour personnages.
Guy de Maupassant mourut prématurément en 1893, à l’âge de 42 ans. Il était interné depuis un an à la clinique du docteur Blanche à Paris. Atteint d’une syphillis neuro-dégénérative, il avait basculé dans la folie. Il repose à Paris, au cimetière de Montparnasse.
Maître incontesté de la nouvelle, Guy de Maupassant est un des auteurs les plus actuels du XIXe siècle et un des écrivains les plus enseignés aujourd’hui en France. La Maison Tellier, Le Horla, La Parure, Pierre et Jean ou encore Bel Ami font partie de notre patrimoine littéraire et des oeuvres les plus enseignées en France.[/vc_icon]
La chapelle du château
La chapelle Saint-Antoine-l’Ermite en grès et en silex est construite aux tournants du XVe et XVIe siècle. La porte est surmontée d’un arc en accolade, seul élément décoratif qui se dégage d’un aspect général plutôt sobre. Son aspect austère contraste avec sa richesse intérieure.
Quatre statues du XVIe siècle en pierre polychrome toisent le visiteur à son entrée dans le sanctuaire. Les vitraux, de la même époque, représentent un Christ aux Outrages et les donateurs. Trois vitraux contemporains, réalisés en 1964, par Guy de Vogüé, proposent une interprétation abstraite de la Passion du Christ.
Enfin la chapelle est entièrement décorée de boiseries, de moulures en stuc et est meublée d’un autel et d’une grille en ferronnerie du XVIIIe siècle. Elle fut desservie par les moines de l’abbaye de Fécamp jusqu’à la Révolution.
Change the color to match your brand or vision, add your logo, choose the perfect layout, modify menu settings, add animations, add shape dividers, increase engagement with call to action and more.