Prieuré en 1842

Chapelle, par Jean-Auguste Brutails

Plan et élévation du prieuré de Cayac dessinés par Lacourrière (commission des Monuments historiques)

Histoire

Construit au début du 13e siècle dans le sud de Bordeaux

À une époque où les villes ferment leurs portes aux indigents accusés de véhiculer fléaux et maladies, Cayac est un hôpital avant de devenir un prieuré. À l’entrée des Landes inhospitalières, il est aussi un refuge pour les pèlerins en route pour Saint Jacques de Compostelle et pour tous les voyageurs se rendant en Espagne.

Typique de l’architecture des prieurés- hôpitaux du 13e siècle

Église et hôpital (dont il reste juste la façade) se faisaient face, respectant un rythme identique d’arcades. Cette disposition répondait soit à un souci symbolique de séparation du sacré et du profane, soit à un corridor sanitaire préservant les fidèles des contagions éventuelles.

La voie qui passait au milieu était sans doute couverte et permettait ainsi le passage abrité entre église et hôpital.

Toute personne pouvait recevoir un repas, des soins, voire une sépulture dans le cimetière qui était attenant à l’église.

L’hôpital comprenait un dortoir, une salle commune servant de réfectoire, une infirmerie, une cuisine. Les personnes étaient souvent couchées à plusieurs par lit, augmentant le risque de propagation des maladies. L’infirmerie proposait des soins à base de plantes médicinales.

L’église orientée vers l’est était constituée d’une nef centrale et de deux collatéraux. Le collatéral sud a aujourd’hui disparu. Les chapiteaux des colonnes aux décors floraux sont typiques de l’architecture jacquaire. De nombreux sarcophages datant de différentes époques ont été trouvés lors des fouilles, attestant de la présence d’une église plus ancienne et dont les matériaux ont sans doute servi à la construction du bâtiment actuel. Le chœur de l’église a été détruit et remplacé par des appentis après 1840. Au sud de l’église, un logis datant du 16e siècle a aussi été implanté.

La proximité de l’Eau Bourde, l’implantation du moulin, la présence de potagers, cultures, chai, écurie permettait au site de Cayac de vivre en parfaite autonomie. Au fil des années, son patrimoine foncier est devenu important, que ce soit par les dons divers ou par des aliénations de terres, voire des usurpations.

Au 17e siècle, Cayac était le 2e établissement de charité des Chartreux de Bordeaux et sa banlieue. Ce qui n’empêcha pas l’hôpital de refuser des malades atteints de la peste.

Le développement des villes va amener les Chartreux à délaisser Cayac au 18e siècle. Le site est vendu en 1793 comme bien national. De nombreux propriétaires vont se succéder et le lieu sera occupé un temps par des fours de verriers, avant d’être racheté par la commune en 1979. Plusieurs phases de restauration, menées par la municipalité, ont permis la protection de ce patrimoine qui n’a pas terminé de nous livrer ses secrets.

Le petit château date du 17e siècle et a utilisé les ruines de l’hôpital pour sa construction. Les dernières fouilles ont permis de révéler des arcades, vestiges de l’ancien hôpital, désormais mises en valeur.

La tête emmurée

Trouvée par hasard lors de la dernière restauration sur la façade de l’église, elle était positionnée à l’endroit même où elle est actuellement.

Tête de Saint Jacques pour certains, de Saint Roch patron des pèlerins pour d’autres, elle pourrait avoir été emmurée lors des Guerres de Religion afin d’être protégée.

La statue de Notre Dame

Datant du 14e siècle, elle a été martelée pendant les Guerres de Religion ou la Révolution Française.

Sa niche fait face à l’entrée de l’église. De chaque côté, se trouvaient les entrées de l’hôpital, toujours dans le but symbolique de distinguer sacré et profane.

Le Pèlerin : le repos

Il a marché… ses veines gonflées en témoignent

Sur le chemin du retour, il fait halte au « Prieuré de Cayac » où il sait, que depuis le 13e siècle, les pèlerins de Compostelle sont accueillis…

Il nous offre la sérénité intérieure qu’il a acquise, après avoir vécu toutes les expériences de son long périple…

Ouvrages de référence

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Tel: 05 56 89 06 36

257a cours du Général de Gaulle 33170 Gradignan

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