Les thermes gallo-romain d’Évreux sont connus depuis quelques repérages faits au XIXe siècle. Ils se trouvent à l’est de la cité, à environ 100 mètres du théâtre antique. Entre mars et septembre 1993, puis en avril 1995, ils ont été mis au jour sur près de 600m2, soit environ 40% des installations de bains. Leur superficie totale était de 4000m2, dont 2850m2 bâtis. Ces fouilles précédaient le début des travaux de construction de la nouvelle maternité de l’hôpital.
Ces thermes affectent un plan carré de 46,50 mètres x 47 mètres, exclues les salles I, II, III et l’exèdre (salle annexe dotée de sièges). Un essai de reconstitution en vue axonométrique a été effectué.
On ne sait rien de la décoration intérieure. Il y avait une piscine (natatio), une grande pièce froide (frigidarium), deux salles de bains chaudes (caldaria). Une salle de chauffe (praefornium) alimentait les deux salles de bains chaudes.
Des photographies aériennes du site ont été prises avant que le monument soit de nouveau enfoui, protégé par une bâche géotextile. Il semble avoir été construit sous le règne de l’empereur Septime Sévère (193-211) et détruit peu après 275 après J.-C. Les thermes étaient alimentés en eau par une dérivation canalisée de l’Iton.
Une belle décoration
Des enduits peints (des peintures murales) ont été retrouvés dans des gravats. La décoration se déployait sur de grands panneaux, en général en deux teintes blanches et rouges, délimitées par des bandes polychromes (vertes, noires ou blanches). Sur ces fonds étaient peints des motifs floraux stylisés, des colonnettes et des guirlandes. D’autres décorations du même genre ont été retrouvées rue de la Harpe et rue Saint-Louis. Sous le pavillon de chirurgie, la pièce chauffée (caldarium) était décorée de fresques à bandes horizontales rouges, noires et pourpres, sur fond blanc.
Les peintures romaines
Fragiles car sensibles à l’humidité et aux destructions provoquées par les guerres ou autres troubles, les peintures romaines à fresques (enduit appliqué et peint sur des murs, des coupoles ou des voûtes) ne sont pas aussi bien conservées en Gaule que leurs modèles de Pompéi, Herculanum, Stabies et Rome par exemple. Pourtant, on a retrouvé des fragments de grande qualité artistique à Vienne, Saint-Romain-en-Gal, Glanum, Roquelaure, Narbonne par exemple.
Coupe en couleurs en deux dimensions des salles de sudatio, caldarium 1 et 2 des thermes gallo-romains d’Évreux.
Fouilles de la salle hypocauste des thermes gallo-romains d’Évreux. Photo archives municipales d’Évreux.
Fouilles archéologiques des thermes gallo-romains d’Évreux : la salle hypocauste avec ses piles de briques. Photo archives municipales d’Évreux.