Le palais épiscopal
L’ensemble épiscopal se trouve au sud-est de la cathédrale, à un point élevé de la cité. Son vaste espace foncier était délimité à l’est par la rue aux Flageards, au sud par la rue du chancelier Guérin, et fermé à l’ouest par une grande construction. Aujourd’hui, le palais est composé d’un long bâtiment nord-sud, adossé à la muraille gallo-romaine dont il réutilise deux tours. Les façades orientale et occidentale sont soignées, contrairement au pignon nord recoupé par une chapelle récente de la cathédrale et au pignon sud qui forme un haut mur aveugle. De ce côté, une aile en retour, plus courte et moins large, comprend un grand escalier desservant le premier étage du bâtiment principal et se poursuit avec une chapelle.
Des constructions gallo-romaines réutilisées
L’aile principale s’appuie sur la muraille gallo-romaine qu’elle intègre dans son principe constructif. Au sud, la porte de Reims, détruite en 1805, ainsi que les deux tours situées au nord sont utilisées très tôt par l’évêque comme résidence. La première tour a été échancrée depuis ses fondations au début du XVIe siècle. La seconde possède un étage voûté d’ogives, relié au bâtiment principal d’abord par un chemin de ronde, puis par une galerie. On l’appelle « tour de la Chambre des Anges » en raison de la décoration de ses consoles, cet espace étant aussi couramment appelé chapelle de Mgr de Blanchefort (1499-1515), car sa clef de voûte porte les armes de cet évêque.
Le corps de logis principal
Au nord, une grand salle remaniée a fait l’objet d’une intervention archéologique en 1985. À 1,25 m sous le sol actuel, le dernier état repéré archéologiquement matérialise l’occupation des XVIIe-XVIIIe siècles. À 2 m, plusieurs niveaux correspondent aux circulations des XIVe-XVIe siècles. L’aménagement du palais (XIIe et XIIIe siècle) est représenté par les fondations profondes du mur de façade, édifiées en petit appareil. Contemporains, deux sols en terre battue marquent la phase ancienne d’occupation. Au sud, les deux salles voûtées, situées à deux niveaux différents, apparaissent tardivement dans les textes mais ont fait l’objet d’investigations archéologiques en 1993. Dans la salle haute, les branches d’ogives au profil archaïque pénètrent directement dans les colonnes dont les bases moulurées renvoient à la fin du XIVe siècle. La salle basse, contemporaine, possède aussi cinq travées ; leur irrégularité est liée au fait que la salle est antérieure au voûtement. Deux inventaires du XVe siècle donnent des précisions sur l’organisation interne. La salle voûtée du rez-de-chaussée sert de cellier et une cuisine se trouve près du jardin. À l’étage, les appartements de l’évêque sont constitués de deux chambres et d’une « estude » ; la grande salle accueille les synodes diocésains.
Le retour d’angle méridional et la chapelle Saint-Pierre et Saint-Paul
Du côté de la rue du chancelier Guérin, un corps de bâtiment, au couvrement indépendant et accolé au corps de logis oriental, vient buter contre la chapelle dite du chancelier Guérin, qui lui est apparemment postérieure. À l’origine, le rez-de-chaussée de la chapelle était ouvert sur ses quatre côtés : au nord, sur la cour de l’évêché, par trois grandes arcades ; au sud par une série d’arcades disparues ; à l’ouest, par une arcade brisée et décentrée ; à l’est, par une haute porte placée dans la partie sud et sommée d’un arc brisé aux claveaux ébrasés.
Au premier étage , celui de la chapelle, le pignon occidental possède une grande baie recoupée par deux lancettes surmontées d’un oculus, ensemble archaïsant selon Thierry Crépin-Leblond. Une baie identique existe à l’est, bouchée et appartenant au bâtiment voisin. La chapelle est éclairée au sud par trois baies en tiers-point. Outre son allure archaïque et ses problèmes d’achèvement, une irrégularité générale caractérise cette chapelle : à l’ouest, la baie rectangulaire est décentrée, et on note l’absence de la corniche qui souligne le changement de niveau sur les faces nord et sud.
La chapelle du chancelier Guérin vue du côté nord, avant et après la restauration
Les zones périphériques
À l’ouest, des dépendances rejoignaient le flanc sud de la cathédrale, probablement au niveau du transept ancien. Cédées par l’évêque aux chanoines pour permettre la construction du croisillon sud du nouveau transept, elles sont détruites au début du XVIe siècle, et l’officialité est édifiée plus à l’est. Le jardin actuel est créé à l’emplacement des fossés secs du rempart, à une date ancienne puisque l’absence de bâtiments au pied du rempart est attestée en 1165 par la mention d’une vigne située sub muro juxta ecclesia Beate Marie.
Hypothèses d’évolution
Toutes les phases de construction intègrent l’enceinte gallo-romaine dans leur projet. Les infrastructures, sommaires jusqu’au XIIe siècle, ne sont qu’incomplètement reconstruites au XIIIe siècle. De même, les évêques ne procèdent qu’à un remaniement partiel à la fin du Moyen Àge. C’est seulement l’arrivée de Guillaume Petit (vers 1530) qui permet à l’espace épiscopal d’acquérir la place que la topographie urbaine lui attribue comme pendant du palais royal.
Phase 1 : avant le XIIe siècle.
Phase 2 : XIIe – XIIIe siècle
Plan de masse du palais épiscopal en 1748, Beauvais, archives départementales de l’Oise.
Phase 3 : XIVe – XVe siècle.
Phase 4 : fin XVe – XVIIIe siècle.
Phase 5 : XIXe – XXe siècle.
Histoire du musée
Le musée d’Art et d’Archéologie tel qu’il se découvre aujourd’hui résulte d’un long processus de maturation. On perçoit en lui les méandres de l’Histoire locale et nationale, les transformations du goût et du sens donné aux oeuvres, les strates architecturales du lieu que chaque époque a transformées selon ses critères d’appréciation. Un musée conjugue permanence et éphémère : connaître son passé, c’est aussi un peu imaginer son avenir.
Les temps fondateurs : « croissance » des collections, fusion et déménagements successifs.
Comme dans bien des villes françaises au XIXe siècle, une société savante, le Comité archéologique de Senlis, est à l’origine du musée. Dans la postérité des académies et salons du XVIIIe siècle, cette création qui date de 1862, s’inscrit dans le mouvement de redécouverte de l’histoire nationale à partir du terreau local. L’association a pour objet de recueillir les témoignages matériels du passé dans l’aire de Senlis et d’en publier le fruit. Bien que l’instauration d’un musée ne fasse pas partie de ses buts initiaux, un dépôt se trouve réuni dès 1863 dans l’ancienne abbaye Saint-Vincent. Son supérieur, l’abbé Magne, est l’un des fondateurs de la nouvelle association, aux côtés de deux médecins, Achille Peigné-Delacour et Jean-Baptiste Voillemier, d’un notaire, Victor Chartier, d’un chartiste, Amédée Caix de Saint-Aymour, des abbés Jules Gérin et Charles-Marie Lefranc, d’un notable, Félix Vernois. En 1864, un musée existe désormais mais il n’est pas ouvert au public. Les réunions de la docte assemblée et ses collections se transportent, en 1867, au premier étage du palais épiscopal. Le lapidaire se trouve au rez-de-chaussée de la chapelle du chancelier Guérin. Cette première installation ne dure pas, mais elle est somme toute prémonitoire. Moins d’une quinzaine d’années plus tard, en 1876, la municipalité décide d’instaurer à son tour un musée dans la salle d’honneur de l’Hôtel de Ville. Un an après, la Ville reçoit un premier legs, celui de Madame Mennessier, qui comprend des objets d’art, des dessins, du mobilier. Des divergences politiques (le Comité archéologique étant de tendance conservatrice et la municipalité plutôt représentative du courant anticlérical des débuts de la IIIe République) ont peut-être déclenché cette volonté de créer un autre musée. Le musée municipal va surtout se consacrer aux Beaux-Arts, avec une orientation marquée en faveur de la peinture de l’époque tandis que le Comité collecte principalement l’archéologie et l’histoire. Cette différentiation relève d’une approche distincte de l’oeuvre, considérée dans le premier cas comme objet de délectation et dans le second, comme support de savoir. Les dons privés et les envois de l’État, qui soutiennent la création par des achats au Salon, conduisent le 24 juillet 1887 à l’inauguration du musée dans l’ancienne chapelle de la Charité. Dans le concert des éloges, des voix s’élèvent cependant pour déplorer l’absence à la cimaise d’oeuvres du plus éminent des artistes senlisiens : Thomas Couture qui, après avoir fait l’objet d’une rétrospective à l’Hôtel de Ville en 1931, devra attendre les années cinquante pour être accroché dans les salles du musée de sa ville natale.
Accompagnées d’une riche bibliothèque, les collections du Comité archéologique, réunies afin de servir la connaissance historique de Senlis et sa région, se caractérisent par leur éclectisme : objets de fouille, numismatiques, moulages, lapidaires, céramiques, ferronneries, gravures, dessins, cartes, plans et documents d’archives, ossements, armes, peintures. Les bulletins annuels, dans lesquels les objets qui entrent au musée sont documentés, reflètent la finalité savante de l’association. Les fouilles archéologiques locales, en particulier celles des arènes de Senlis et surtout du temple gallo-romain d’Halatte avec son impressionnante collection d’ex-voto, viennent nourir le fonds, mais pas seulement. Les dons des sociétaires, ceux de la collection de dessins du docteur Alexis Moreau (Boucher, Boisselier…), de la crosse dite du chancelier Guérin offerte par le docteur Voillemier, de deux portraits des époux Becht par Ary Scheffer, ou les modestes antiquités rapportées de leurs voyages (île de Chypre, Égypte…) contribuent à l’enrichissement du fonds dans des registres variés.
Rebaptisée Société d’Histoire et d’Archéologie de Senlis en 1920, l’association quitte le palais épiscopal, vendu au département. Ses collections sont installées dans l’hôtel du Haubergier qu’elle loue à partir de 1927. Bien située en centre-ville, cette maison exiguë est toutefois peu adaptée à des fonctions muséographiques. Le lapidaire se répartit entre les caves, la cour au sein d’une remise à l’air libre pour les pièces de grande taille, et le premier étage qui abrite les oeuvres les plus précieuses. Les collections du musée municipal quant à elles ont crû grâce aux donations privées, d’artistes (Francis Tattegrain, Jules-Adolphe Delmotte, François Flameng), de collectionneurs (Pierre de Balaschoff, Alphonse de Rothschild, Paul Marmottan, Paul Leroi, les descendantes de Thomas Couture) et aux dépôts de l’État à la suite de ses achats au Salon. Pourtant, en 1934, l’année même où le musée reçoit l’importante donation du négociant Antoine Reyre, propriétaire d’un hôtel particulier à Senlis, qui forme le socle du fonds de peinture ancienne du musée (Giordano, Champaigne, Solimena), son nouveau conservateur, le graveur et affichiste Charles-Jean Hallo, conseiller municipal et passionné de chasse à courre, décide de le consacrer à la vénerie. Il met en réserve les oeuvres qui ne s’y rattachent pas, les dépose ou les échange avec d’autres musées. Il oriente les crédits, alloués au musée municipal par le bienfaiteur et collectionneur Paul Marmottan, en faveur de la vénerie. Le 12 octobre 1935, le musée de la ville est inauguré dans sa nouvelle vocation cynégétique.
Difficultés et redressement depuis l’après-guerre
Le manque de moyens et les déconvenues se font sentir. La Seconde Guerre marque une rupture. En 1939, les collections les plus précieuses sont fort heureusement mises à l’abri, car les bombardements de juin 1940 touchent tant La Charité que le Haubergier. La situation des musées de Senlis est suffisamment préoccupante pour alerter la direction des Musées de France. Après plusieurs années de tractations, la Société d’Histoire cède en 1952 ses collections, à l’exception de sa bibliothèque et de ses archives, à la Ville qui s’est rendue propriétaire un an plus tôt de l’hôtel du Haubergier.
L’inspection générale des Musées de province diligente deux jeunes conservateurs : Françoise Amanieux, dès 1952 alors qu’elle est encore stagiaire en muséologie, et Georges de Lastic en 1955. La tâche de la première est ardue : dégradation du Haubergier, disparition de l’inventaire des collections provenant de la société d’Histoire, peu satisfaite de voir ses prérogatives diminuées, dispersion des oeuvres du premier musée municipal dans divers greniers de la ville, ou déposées. Malgré ses fonctions à la direction des Musées de France qui l’accaparent, Françoise Amanieux reconstitue les collections au musée du Haubergier qu’elle rouvre en 1955. Quant à Georges de Lastic, il lui est imparti d’installer dans le logis prieural du Château Royal le musée de la Vénerie qui sera inaugurée en 1958.
Les collections se consolident au fil des années. L’archéologie bénéficie des dépôts de l’État et des découvertes de l’archéologue municipal, Marc Durand. Pour la peinture, Françoise Amanieux, qui occupera son poste de conservateur jusqu’en 1992, négocie d’importants dépôts d’oeuvres de Thomas Couture à la suite du don Bertauts-Couture à l’État (1953) et constitue le fonds des Primitifs Modernes. On lui doit ainsi la première exposition Séraphine en 1972 et la donation Anne-Marie Uhde (1977) qui permet à Senlis de recevoir l’Arbre de vie et les Grandes Marguerites, que complétera l’important dépôt du musée national d’Art moderne (1989). Le ministre plénipotentiaire, Raymond Poussard, offre en 1984 les vingt-cinq éléments du retable d’Anvers. La politique d’achats de la Ville avec les aides publiques et celles de la Société des Amis du musée ont permis un enrichissement notable, le dernier en date étant la Tête de jeune homme de Thomas Couture (2011). Les restaurations ont permis aussi d’exhumer des oeuvres en réserve, comme le Saint-Rieul de Thomas Couture ou le Buste de Vespasien.
Tandis que l’hôtel du Haubergier trop exigu est vendu, le musée s’installe tout d’abord dans l’hôtel du Vermandois, acheté par la Ville en 1819 et affecté comme annexe du musée en 1971. Cela lui permet de rejoindre le coeur historique de Senlis, au sein d’un bâtiment important sur le plan architectural et historique. Seul écueil, ce bâtiment est trop petit et il faudrait le restaurer. L’acquisition du palais épiscopal par la Ville en 1981 ouvre de nouvelles perspectives. le maire-adjoint à la culture, Claude Brien, soutient avec ferveur le projet. Sa transformation se fait progressivement sous la houlette d’Yves Boiret, architecte en chef des Monuments Historiques, qui intègre avec talent dans la vieille bâtisse des éléments fonctionnels modernes, en particulier des circulations verticales à tubulaires métalliques. Les fouilles archéologiques menées en 1986 dans le sous-sol conduisent à inclure dans le circuit de visite les vestiges d’une domus gallo-romaine et les substructures de la muraille. Trois zones, le pavillon nord, la chapelle du chancelier Guérin et la galerie Renaissance, restaient toutefois à réhabiliter à l’aube du troisième millénaire. C’est désormais chose faite.
Aujourd’hui et demain
La réouverture du musée d’Art et d’Archéologie, après l’important chantier des années 2000, a conduit à redéployer les collections qui comportent des ensembles forts, mais aussi des pièces isolées remarquables qui permettent un véritable rayonnement de l’établissement. L’architecture du palais participe pleinement à l’attrait des lieux par la multiplicité des espaces qu’elle propose, permettant une traversée dans le temps et dans l’histoire. Reste à s’interroger sur le futur. Connaissance et délectation demeureront sans aucun doute le coeur de sa mission patrimoniale auprès des publics auxquels il est destiné et qui fondent son existence.
Le chantier
En 2001, une exceptionnelle donation privée permet à la municipalité de lancer une campagne de travaux portant sur la réhabilitation de la chapelle du chancelier Guérin, du pavillon nord du bâtiment principal, et de la galerie Renaissance. Un programme est établi en 2003/2004.
La restauration de la chapelle est menée de décembre 2004 à février 2006, le gros oeuvre quant à lui à lieu de 2007 à 2009. Pour plus d’information.
Rénovation muséographique (2011-2012)
Nouvelle présentation des ex-voto gallo-romains du temple d’Halatte, du buste de Vespasien, du matériel archéologique, du lapidaire médiéval, nouvel accrochage des tableaux et sculptures. Signalétique des collections.
Les Évêques
La France était autrefois divisée en diocèses. Celui de Senlis était l’un des plus petits. Chacun d’entre eux était dirigé par un évêque qui résidait dans son palais épiscopal. Ce prélat assumait un rôle considérable. Il était le premier personnage de la cité après le roi. Sa fonction, tant au plan spirituel que temporel, justifie un logis d’importance, à la hauteur de son autorité.
La puissance de l’évêque
Le pouvoir spirituel de l’évêque est très respecté, comme celui du roi qui, lui, détient sa place « par la grâce de Dieu ». Par exemple, Louis VII accorde au XIIe siècle à son évêque le droit de nommer les abbés royaux des différents monastères de Senlis. Les établissements religieux ont alors de grands biens fonciers ainsi que le chapitre de la cathédrale. Celui-ci, formé d’une quinzaine de chanoines, est propriétaire d’un bon nombre de maisons dans la ville. Il en reçoit des cens et des surcens, une sorte d’impôts locaux. Au Moyen Âge, l’évêque a les revenus de ses bois, de ses vignes, de ses moulins, de ses viviers, etc. Grâce à ses revenus fonciers, il peut entreprendre de grands travaux dans ses bâtiments. Cela explique le nombre de campagnes de constructions réalisées dans le palais épiscopal de Senlis au cours des siècles. La gestion d’un diocèse nécessite des locaux administratifs appelés « les bâtiments de l’officialité ». Ils comprennent même une prison. Ce sont ces constructions qui ont été détruites en 1867 pour agrandir la place Notre-Dame dont elles occupaient la moitié est, devant le musée actuel.
Le palais
La date d’installation du palais épiscopal à son emplacement actuel n’est pas connue. Sous Rieul, au IIIe siècle, il ne se trouvait pas là, puisque le lieu de culte se situait hors de la muraille gallo-romaine, à la place de la collégiale Saint-Rieul, disparue après 1803. Dès le XIIe siècle et la construction de la cathédrale, les archives attestent de la présence du palais à son emplacement actuel. Les évêques de Senlis règnent sur un diocèse peu étendu, pourvu de deux petites villes, Senlis et Crépy-en-Valois, leur campagne environnante et les villages, soixante-trois paroisses au total. Malgré cette superficie réduite, de grands personnages siègent sur le trône épiscopal de Senlis en raison de la proximité de Paris et de celle du roi.
Une centaine de titulaires se sont succédé de la fin du IIIe siècle à la Révolution, de saint Rieul à Monseigneur de Roquelaure. En 1801, le diocèse est officiellement supprimé et rattaché au diocèse de Beauvais qui absorbe également celui de Noyon. D’éminents personnages ont occupé ce poste très convoité.
Le chancelier Guérin (1157-1227), évêque et moine soldat, aide le roi à gagner la bataille de Bouvines en 1214. Philippe Auguste l’honore en offrant, à la sortie de Senlis, le château et le domaine de Montleroy, qui devient Montlévêque. En outre, est créée l’abbaye de la Victoire dont l’évêque de Senlis aura longtemps les bénéfices comme abbé. Enfin, le palais épiscopal est doté d’une très belle chapelle au XIIIe siècle, baptisée « chapelle du Chancelier Guérin ». Toutefois, rien n’assure que cet évêque en soit à l’origine. En 1496, un incendie détruit le palais alors très vétuste. Toutes les archives disparaissent. La reconstruction est immédiatement entreprise.
En 1503, est nommé Monseigneur de Blanchefort. Il ne prête serment qu’en 1509 après un procès avec ses chanoines et installe dans son palais une « chambre gothique » appelée aussi « chambre des Anges ». Elle se trouve dans l’une des tours de la muraille gallo-romaine du IIIe siècle. Ses armoiries figurent sur la clé de voûte et sur l’une des consoles tandis que les autres sont ornées d’anges musiciens.
Deux ans plus tard, Jean Calveau (de 1517 à 1521) lui succède. Il est nommé garde des Sceaux, « ayant prêté 6000 livres au roi » et fait renouveler à ses frais les croisées du sanctuaire. Ses armoiries, peintes sur un mur dissimulé par la cage d’escalier du XVIIIe siècle ont été retrouvées récemment. Ce secteur qui correspond à un ancien accès au palais épiscopal a été fortement remanié. Par ailleurs, c’est peut-être Jean Calveau qui a fait peindre sur le bouchage d’une ancienne porte de la chapelle du chancelier Guérin la liste des premiers évêques de Senlis.
En 1527, le roi François Ier fait venir, de Troyes à Senlis, son confesseur, « illustre théologien qu’on nomme Parvi si vanté de tous, petit par la taille mais si grand par ses vertus » dit Erasme. Précepteur des enfants de France, Guillaume Parvi ou Guillaume Petit (de 1527 à 1536) participe, après l’incendie de 1504 qui avait dévasté la cathédrale, au rehaussement des voûtes du vaisseau central, à la création d’un deuxième bas-côté et à l’agrandissement du transept avec les portails nord et sud. Il fait venir les plus grands architectes du royaume. Martin puis Pierre Chambiges qui participent à ces travaux et à la rénovation de l’église Saint-Pierre. L’évêque fait embellir le palais épiscopal en faisant construire la curieuse galerie Renaissance, telle une loggia, qui surmonte la muraille gallo-romaine. A la fin du XVIe siècle, le fameux ligueur Guillaume Rose (de 1584 à 1602) est l’évêque. Grâce à lui, Senlis est protégée. Aucun élément architectural du palais n’est documenté pour cet important personnage.
En 1609, le roi appelle d’Auvergne à Senlis Monseigneur François de La Rochefoucauld, évêque de Clermont pour l’avoir plus près de lui. Cardinal, il reçoit, en 1618, la charge de grand aumônier de France. En 1622, il est président du Conseil d’État et quitte Senlis en 1624. Il achète l’hôtel du Faisan, mitoyen avec son palais, et fait prolonger la galerie sur la muraille gallo-romaine.
Au XVIIe siècle, Nicolas Sanguin (1624-1651) « héberge dans son palais des hôtes princiers ou royaux : le 3 juin 1625, c’est Henriette de Bourbon qui se rendait auprès de son mari, le roi Charles Ier d’Angleterre. En 1634 et 1635, Louis II et sa cour y séjournent pendant quelques jours… ». Denis Sanguin (1651-1702), son neveu, lui succède. Il ne semble pas qu’ils aient eu d’impact sur le palais épiscopal.
Arrivant de l’évêché de Dôle, Monseigneur Jean-François de Chamillard siège de 1702 à 1714. Son père était de la région, seigneur de Roberval. Il sera membre de l’Académie Française, aumônier de la duchesse de Bourgogne. Il fait rhabiller la façade du palais telle qu’elle nous apparaît aujourd’hui, avec ses grandes fenêtres, pour donner du travail aux ouvriers de la ville, dit-on. Il aurait aussi fait construire le monumental portail fermant alors la cour de l’évêché devant la place Saint-Frambourg. Il fut déplacé après la Révolution et réinstallé à Senlis, 25 rue de Beauvais.
Frère du ministre et administrateur des Ponts-et-Chaussées qui fait dresser le fameux Atlas des routes de France au XVIIIe siècle, Monseigneur Firmin de Trudaine (1679-1754) lui succède de 1714 à 1754. Le musée détient un manuscrit richement illustré d’enluminures relié aux armes de cet évêque.
De 1754 à 1801, le dernier évêque de Senlis, Monseigneur de Roquelaure (1721-1818), qui est très généreux avec les habitants de Montlévêque, se rend souvent aux Tuileries. Membre de l’Académie Française, il est nommé par Napoléon Bonaparte archevêque de Mâlines, dans la future Belgique, où il aura encore un grand rôle.
Mgr de La Rochefoucauld
Mgr de Roquelaure
Saint Rieul, Premier Évêque et patron de Senlis
Liste des premiers évêques de Senlis, peinture murale
Les collections
Le catalogue de l’inventaire du musée est riche de 3 178 entrées. Seulement les objets les plus intéressants ont été sélectionnés pour l’exposition permanente. Bien que représentant la majeure partie de la collection de par le nombre des pièces, le très riche fonds d’estampes, gravures et dessins n’est pas accessible au grand public, hormis quelques échantillons.
Rez-de-chaussée
Dans la salle basse de la chapelle du chancelier Guérin, par où s’effectue l’entrée, une maquette en bois du secteur sauvegardé de Senlis à l’échelle 1 : 500e est exposée. En bas de l’escalier monumental desservant l’étage, trône la statue en marbre L’Oiseleur (1878) par François Truphème, dépôt de l’État depuis 2006.
La salle voûtée du rez-de-chaussée est consacrée au Moyen Âge et plus particulièrement à la sculpture. Les œuvres les plus réputées sont la crosse de l’évêque Guérin du deuxième quart du XIIe siècle ; une pietà du premier quart du XVIe siècle, d’un artiste anonyme ; et une tête d’homme sculptée du XIIIe siècle connue comme la « tête de Senlis ». Il y a également douze autres têtes sculptées, six chimères, cinq chapiteaux et une gargouille. Une dalle funéraire représentant un laboureur et sa charrue, de 1260 environ, et une pierre tombale de la première moitié du XIIIe siècle, rappelant la dédicace d’une église, sont également remarquables. La paroi délimitant la salle vers le nord n’est autre que l’enceinte gallo-romaine, dont la structure a été minutieusement mise à jour.
Depuis la deuxième salle, il est possible d’accéder dans un renfoncement dans la muraille gallo-romaine, percé lors de la construction de l’une des tours au haut Moyen Âge, aujourd’hui disparue. Cette petite pièce sans ouvertures vers l’extérieur est consacrée à la nécropole de Chambly, utilisée du Ve au VIIe siècle. Les quarante pièces exposées dans la vitrine donnent un aperçu du savoir-faire de l’artisanat d’art de l’époque (bagues, boucles de ceinture, fibules, coupes, vases). Il y a également de divers objets de ferronnerie.
La deuxième grande salle du rez-de-chaussée, entre la salle voûtée et le chevet de la cathédrale, est consacrée à l’archéologie et expose des objets allant de l’âge du fer au haut Moyen Âge (époque mérovingienne), avec toutefois des exceptions. Le centre de la salle est occupée par le socle monumental en bronze de la statue de l’empereur Claude, retrouvé sans la statue dans le périmètre du château royal, en 1952. De différents vestiges en bronze retrouvés près de la statue, parmi une multitude d’objets, sont exposés dans deux vitrines. Une autre pièce phare est le buste de l’empereur Vespasien de la seconde moitié du Ier siècle, découvert à Senlis en 1866.
L’âge du fer est représenté par une vitrine contenant dix-huit objets, dont des céramiques. Deux vitrines rassemblent les petits objets de l’époque gallo-romaine les plus intéressants parmi les vastes collections dont dispose le musée : pièces en bronze, monnaie, urne en verre, etc. Une bonne partie de ces objets proviennent de Senlis et de ses environs. L’art mérovingien est présent avec des bijoux et ornements de différentes matières, des récipients en céramique, une hache etc. ; ces objets sont d’origines diverses. La production de carreaux de pavement de la tuilerie de Commelles à Orry-la-Ville (« fabrique de Commelles ») est exposée dans une autre vitrine ; ces treize carreaux décorés datent des XIIe et XIIIe siècles. Finalement, une dernière vitrine contient huit objets en fer du XIVe siècle provenant du site de fouilles « les fermes du Bellé » à Neuilly-en-Thelle.
Sous-sol
La salle voûtée du sous-sol est consacrée au Temple gallo-romain de la forêt d’Halatte, dont les produits des fouilles n’occupent toutefois qu’une petite partie la superficie. C’est aussi le bâtiment lui-même qui mérite toute l’attention du visiteur et fait partie intégrante de l’exposition du musée. D’une part, il y a les voûtes d’ogives du XIVe siècle ; d’autre part, les fondations de l’enceinte gallo-romaine ont été mises en valeur, ce qui permet de distinguer les vestiges lapidaires de différente nature incorporées dans l’œuvre. Ils rappellent que l’histoire de la ville de Senlis remonte plus loin que les remparts de la cité. L’on voit des blocs de pierre portant des traces sculptées, comme p.ex. des cannelures, ou des vestiges d’inscriptions, mais également de nombreuses meules de petit format. Au milieu de la salle, l’enceinte est percée pour laisser la place à l’entrée d’un long escalier à main, descendant vers le deuxième sous-sol situé à l’extérieur de la cité, et non sous l’ancien palais épiscopal. À l’extrémité orientale de la salle, sont exposées à l’air libre les près de trois cents ex-votos anatomiques du temple d’Halatte, de forme et de taille différentes, témoignages de la vivacité des croyances populaires païennes et de l’imaginaire collectif de l’époque. D’autres objets trouvés sur le périmètre du temple complètent l’exposition : deux statues aux têtes mutilées, une urne, un crâne, cinq pièces de monnaie et dix-sept objets divers, la plupart en bronze ou en terre cuite.
L’autre grande salle du sous-sol ne constitue pas un élément de l’ancien palais épiscopal, mais abrite les fondations d’un domus gallo-romaine du IIe ou IIIe siècle, conservées in situ. Elles ont été découvertes en 1986 à 2,2 m au-dessous du niveau du sol et sont dans un bon état de conservation. Un parcours aménagé permet d’apprécier de près ces vestiges relativement rares : en effet, la délimitation du Senlis antique correspondant largement au secteur sauvegardé actuel, les possibilités d’effectuer des fouilles sont limitées, et la construction des caves médiévales a provoqué la destruction d’une grande partie de la mémoire archéologique de la ville. À l’instar des deux salles voûtées, la muraille gallo-romaine a également été mise en exergue. Dans un petit renfoncement caverneux, une quinzaine de vestiges lapidaires gallo-romains a trouvé refuge.
Étage
Escalier d’honneur
Trois peintures de grand format sont accrochées dans l’escalier d’honneur : Les Numismates par Louis-Jean Charbonnel (Bélinay 1848 – Paris 1885) de 1876 ; Aux enfants assistés : l’abandon par Édouard Gelhay (Braine-sur-Vesle 1856 – Paris 1939) de 1886, donné par le baron Alphonse de Rothschild en 1887 ; et Matines par Émile Renard (Sèvres 1850 – Barbizon 1930) de 1894, donné par la baronne James de Rothschild en la même année. Ce dernier tableau a été montré sur plusieurs expositions avant la Première Guerre mondiale, dont l’exposition universelle de 1900.
Chapelle du chancelier Guérin et son antichambre : Thomas Couture
La chapelle du chancelier Guérin, pendant un temps atelier du peintre académique Thomas Couture natif de Senlis, accueille, depuis 2012, les œuvres de l’artiste de la collection du musée. L’artiste est représente par un buste en marbre par Tony Noël, exécutée à titre posthume vers 1885 en reprenant la buste en bronze sur sa tombe au cimetière du Père-Lachaise. Un total de vingt-neuf œuvres de Thomas Couture sont exposées, dont quatre dessins et dix études pour des peintures monumentales. Seulement une minorité appartiennent au musée, la plupart étant des dépôts d’autres musées. S’y joignent quelques tableaux faisant référence à l’artiste.
Grande salle : peintures du XVIIe au XIXe siècle
La collection des peintures du XVIIe au XIXe siècle est assez éclectique, car provenant pour l’essentiel de dons de particuliers au musée de la ville, effectués en bonne partie à l’occasion de l’ouverture du musée dans la chapelle de l’hôpital de la Charité en 1888. Le point commun des tableaux est leur grande qualité ; en effet, la plupart des artistes représentés sont très réputés. Quelques œuvres ont été offertes dès leur exécution par l’auteur, d’autres ont été données par les familles des artistes. Les principaux donateurs avant la Première Guerre mondiale sont Paul Marmottan et Alphonse de Rothschild, puis Antoine Reyre en 1934. À partir de la fin des années 1980 commence le mécénat du FRAM, qui soutient l’acquisition d’une à deux peintures par année jusqu’à la fin du XXe siècle. La cathédrale de Senlis a déposé nombre de tableaux religieux au musée, et ceci de la fin du XIXe siècle jusqu’à l’époque actuelle. Globalement, les sujets représentés sont des plus divers : scènes bibliques et mythologiques, portraits, paysages, scène de genre de la vie quotidienne. Si aucune école ne prévaut pour les œuvres des XVIIe et XVIIIe siècles, la peinture académique et naturaliste domine parmi les tableaux du XIXe siècle, contexte dans lequel le « tisserand breton » de Paul Sérusier détonne. La liste ci-dessous donne l’ensemble des peintures du XVIIe au XIXe siècle exposées dans la grande salle, avec leur provenance.
Chambre de Mgr Blanchefort : Les primitifs modernes
Le galeriste, collectionneur et critique d’art allemand Wilhelm Uhde, ayant longtemps vécu à Senlis ainsi qu’à Chantilly, a trouvé le terme des « primitifs modernes » pour désigner cinq représentants de l’art naïf dont il faisait la promotion : Séraphine Louis dite Séraphine de Senlis, André Bauchant, Camille Bombois, Louis Vivin et bien sûr Henri Rousseau, dit le douanier Rousseau. Jusqu’en 1974, aucun de ces artistes n’était représenté aux musées de Senlis, puis la sœur d’Uhde, Anne-Marie Uhde, offre à la ville le tableau « restauré » par Séraphine, Bouquet de fleurs.
À sa disparition en 1988, Anne-Marie Uhde lègue à la ville trois de ses propres œuvres ; l’un des chefs-d’œuvre de Séraphine, L’Arbre de vie ; deux peintures de Louis Vivin ; deux peintures de C. Royer, artiste dont peu d’éléments bibliographiques sont connus ; ainsi que le portrait d’Anne-Marie Uhde par Helmut Kolle. Par ailleurs, Anne-Marie Uhde avait déjà offert dix-huit se ses œuvres en 1984. Ce noyau de collection d’art naïf a été complété dès 1989 par un important dépôt du musée national d’art moderne, comprenant un tableau d’André Bauchant ; six tableaux de Camille Bombois ; deux tableaux de Dominique Peyronnet (artistes non encore présentes à Senlis jusque-là) ; ainsi que six tableaux de Louis Vivin. Quatre tableaux de Séraphine, deux autres peintures d’André Bauchant et une de Camille Bombois ont été achetés en 1988, pendant les années 1990 et en 2009 grâce au mécénat. Puis dernièrement en 2012, les amis du musée ont financé une septième œuvre de Bombois. Le douanier Rousseau, sans doute le représentant des « primitifs modernes » le plus connu, n’est pas encore représenté dans la collection du musée d’art et d’archéologie.
- Anonyme, Portrait de Thomas Couture, huile sur toile, ancien fonds
- Charles Monginot (Brienne-le-Château 1825 – Dienville 1900), Portrait d’homme, huile sur toile, achat, 2007
- Joseph Soumy (Le Puy-en-Velay 1831 – Saint-Genis-Laval 1863), Les Romains de la décadence (d’après Thomas Couture), huile sur toile, dépôt du musée des beaux-arts de Lyon, 2011
- Thomas Couture (Senlis 1815 – Villiers-le-Bel 1879) :
- L’Empire s’appuyant sur l’Église et sur l’Armée pour terrasser l’Anarchie, étude pour le décor du pavillon Denon au Louvre, crayon, sanguine, lavis, gouache et pastel sur papier marouflé sur toile, non daté, don Bertauts-Couture, 1926
- Étude de lierre et de vigne, fusain sur papier bleu, achat en vente public, 2012
- Homme assis avec un personnage agenouillé qui se prosterne devant lui, étude pour Timon d’Athènes (?) [verso] / Nu féminin [recto], pierre noir sur papier bleu, achat en vente public, 2012
- Intérieur du tribunal de Senlis, étude pour Pierrot en correctionnelle, pierre noir sur papier bleu, achat en vente public, 2012
- Portrait de Jean Couture, huile sur toile, 1840, dépôt du musée national du château de Compiègne, 1967
- Jeune Italienne, huile sur bois, vers 1877, dépôt du musée national du château de Compiègne, 1967
- Portrait d’homme, huile sur toile, 1851, achat des Amis du musée, 2002
- La Mélancolie, huile sur toile, 1835, dépôt de l’École nationale supérieure des beaux-arts, 2011
- Portrait d’homme, huile sur toile, vers 1868, achat avec participation du FRAM, 2000
- Portrait de la baronne Marie-Marguerite d’Astier de la Vigerie, huile sur toile, 1847, achat avec participation du Fram et des Amis du musée, 2001
- Portrait de jeune garçon, huile sur toile, 1846, achat avec le concours des Amis du musée et de la DRAC Picardie
- Salle d’audience du tribunal de Senlis, huile sur toile, années 1860, dépôt des Musées nationaux, 1955
- Bras droit, étude pour La Noblesse, huile sur toile, entre 1867 et 1876, dépôt du musée national du château de Compiègne, 1967
- Une main tenant une plume, l’autre un verre, étude pour La Noblesse, huile sur toile, entre 1867 et 1876, dépôt du musée national du château de Compiègne, 1967
- Main tenant un maillet, étude pour La Noblesse, huile sur toile, entre 1867 et 1876, dépôt du musée national du château de Compiègne, 1967
- Main tenant une corde, étude pour La Noblesse, huile sur toile, entre 1867 et 1876, don, vers 1926
- La Noblesse, huile sur toile, entre 1867 et 1876, don de la baronne Jeanne Riesler-Couture, fille de l’artiste, 1910
- Académie masculine [recto] / Canon, étude pour Enrôlement des volontaires [verso], huile sur toile, 1848, don de la famille de l’artiste, 1926
- Étude pour saint Rieul, huile sur toile, vers 1860, dépôt du musée national du château de Compiègne, 2009
- Saint Rieul, huile sur toile, années 1860, don de la famille de l’artiste, vers 1910-1920
- Le Denier de Saint-Pierre, huile sur toile, non daté, achat avec le concours des Amis du musée, 2004
- Le Retour de l’audience, huile sur toile, entre 1860 et 1867, dépôt de l’État, 1966
- Académie féminine, étude pour Timon d’Athènes, huile sur toile, 1877, dépôt du musée national du château de Compiègne, 1967
- La Commandite, huile sur toile, années 1860, achat avec le concours des Amis du musée et du FRAM, 2002
- Tête de Pierrot, étude pour Le Souper après le bal masqué, huile sur toile, vers 1855, achat avec le concours du FRAM, 1993
- Chats au coin du feu, huile sur toile, vers 1877, dépôt du musée national du château de Compiègne, 2009
- L’Écluse du moulin Saint-Rieul près de Senlis, huile sur toile, années 1860, dépôt du musée national du château de Compiègne, 1967
- Projet de décor pour le pavillon Denon du Louvre, huile sur toile, vers 1856, don, 1926
- Anonyme, Portrait de Monsieur Bacouël, dernier tiers du XVIIIe siècle, huile sur toile, don Édouard de Pontalba, 1908
- Anonyme, Les Adieux d’Eucharis et de Télémaque, huile sur toile, 1re moitié du XIXe siècle, mode d’acquisition inconnu
- Anonyme, La Conversion de saint Paul, huile sur toile, fin XVIe siècle, dépôt de la cathédrale de Senlis
- Edmond Marie Félix de Boislecomte, (Arras 1849 – ? 1923), Le Lutrin d’Aulnay-lès-Bondy, huile sur toile, 1887, don de l’artiste, 1892
- Antoine-Félix Boisselier (Paris 1790 – Versailles 1857), Au calvaire, forêt de Fontainebleau, huile sur toile, 1825, achat avec participation du FRAM, 1997
- Philippe de Champaigne (Bruxelles 1602 – Paris 1674), La Fuite en Égypte, huile sur bois, vers 1655, don Antoine Reyre, 1934
- Englebert Fisen (attribué à) (Liège 1655 – Liège 1733), Nathan reprochant à David la mort d’Urie, huile sur toile, vers 1720, achat avec participation du FRAM, 1987
- Michel ou Mathieu Fredeau, La Vierge présentant l’enfant Jésus à sainte Jeanne de France, huile sur toile, vers 1640, dépôt de la cathédrale, fin des années 1980
- Giovanni Antonio Galli, dit Spadarino (attribué à) (Rome 1585 – Rome 1653), Saint Sébastien, huile sur toile, 1re moitié du XVIIe siècle, don Antoine Reyre, 1934
- Luca Giordano (Naples 1634 – Naples 1705), Philosophe, huile sur toile, vers 1660, don Antoine Reyre, 1934
- Nicolas-Jacques Juliard (Paris 1715 – Paris 1790), Portrait du chanoine Afforty (1706-1786), huile sur toile, vers 1760, don d’Emmanuel Fossé-d’Arcosse,8 avril 1879
- René Lami (? – ?), L’Institut, le matin, vers 1886, huile sur toile, don de l’artiste, 1886
- Georges-Émile Lebacq (Jemappes 1876, Bruges 1950), L’Étang du parc d’Ognon, huile sur toile, 1931, don de Mgr Ramondot (exécuteur testamentaire de l’artiste), 1978
- Jean-François Millet, dit Francisque fils (Paris 1666 – Paris 1723), Paysage à la grotte avec sarcophage antique, huile sur toile, 1717, achat avec participation du FRAM, 1996
- Caspar Netscher (Heidelberg 1639 – La Haye 1684), Allégorie des saisons, représentant Cérès, l’Amour, Bacchus et Pomone, huile sur toile, non datée, don Paul Marmottan, 1887
- Lorenzo Pasinelli (attribué à) (Bologne 1629 – Bologne 1700), Saint Luc peignant la Vierge, huile sur toile, 2e moitié du XVIIe siècle, achat avec participation du FRAM, 1998
- Pierre-Alexandre Pau de Saint-Martin (Mortagne-au-Perche, milieu XVIIIe siècle – Paris 1820), Vue prise à Poissy ou l’île de Croissy, huile sur toile, non datée, don Paul Marmottan, 1888
- Fernand Pelez (Paris 1848 – Paris 1913), Victime – L’Asphyxiée, huile sur toile, 1886, dépôt de l’État, 1887
- Antoine Pesne (attribué à), Scène pastorale, huile sur toile, XVIIIe siècle, achat, 1989
- Émile Renard (Sèvres 1850 – Paris 1930), Les Communiantes, huile sur toile, 1919, don de l’épouse de l’artiste, 1931
- Valentine Reyre (Paris 1889 – Ermont 1943), Réunion d’enfants dans un jardin, huile sur toile, 1908, don Antoine Reyre, 1934 ; quatre-vingt-quatre autres peintures de la même artiste non exposées
- Augustin-Théodule Ribot (Saint-Nicolas-d’Attez 1823 – Colombes 1891), Nature morte aux œufs sur le plat, huile sur toile, entre 1860 et 1875, don de Pierre Balaschoff, 1887
- Ary Scheffer (Dordrecht 1795 – Argenteuil 1858) :
- Portrait de Monsieur Georges Becht, huile sur toile, 1818, don M. et Mme Dupré-Maurer, 1888
- Portrait de Madame Georges Becht, née Élisabeth Jayerschmidt, huile sur toile, 1818, don M. et Mme Dupré-Maurer, 1888
- Célestin André Marie Serenne (Nantes 1846 – ? 1895), Un chagrin de famille, huile sur toile, 1888, don baron Alphonse de Rothschild, vers 1888
- Paul Sérusier (Paris 1864 – Morlaix 1927), Le Tisserand breton, huile sur toile, 1888, don baron Alphonse de Rothschild, 1905
- Francesco Solimena (entourage de) (Canale di Serino 1657 – Barra 1747) :
- Le Combat des Centaures et des Lapithes, huile sur toile, fin XVIIe siècle – 1re moitié XVIIIe siècle, don Antoine Reyre, 1934
- Adoration des mages, huile sur toile, 1re moitié XVIIIe siècle, achat, 1992
- Francis Tattegrain (Péronne 1852 – Arras 1915), Retour de la pêche à Berck, huile sur toile, 1878, don de l’artiste, 1878 ; quatre autres peintures du même artiste non exposées
- Eugène Romain Thirion (Paris 1839 – Paris 1910), Persée vainqueur de Méduse, huile sur toile, 1867, don de la veuve de l’artiste, 1910
- Charles Amédée Philippe van Loo (Rivoli 1719 – Paris 1795), La Guérison miraculeuse de saint Roch, huile sur toile, 1760, don du fils de l’artiste à la cathédrale, dépôt au musée vers 1992
- Claude Vignon (Tours 1593 – Paris 1670), Saint Ambroise, huile sur toile, vers 1623-1625, dépôt de la cathédrale, 1985
- André Bauchant (Château-Renault 1873 – Montoire-sur-le-Loir 1958) :
- La fête de la Libération, huile sur toile, 1945, dépôt Musée national d’art moderne – Centre Pompidou, 1989
- La Rencontre, huile sur toile, 1928, achat avec participation du FRAM, 1992
- Mère et enfants, huile sur toile, 1923, achat avec participation du FRAM, 1990
- Camille Bombois (Venarey-les-Laumes 1883 – Paris 1970) :
- Bord de rivière animé, huile sur bois, vers 1925, achat avec participation du FRAM, 1998
- Nature morte au bouqet sur fond noir, huile sur toile, don des Amis du musée, 2012
- Le Pont de Chablis, huile sur toile, dépôt du Musée national d’art moderne – centre Pompidou, 1989
- Le Sacré-Cœur, huile sur toile, 1932, dépôt du Musée national d’art moderne – centre Pompidou, 1989
- L’Athlète forain, huile sur toile, vers 1930, dépôt du musée national d’art moderne – centre Pompidou, 1989
- L’Église de Cheny, huile sur toile, 1932, dépôt du musée national d’art moderne – centre Pompidou, 1989
- Les Lutteurs, huile sur toile, vers 1920-1922, dépôt du musée national d’art moderne – centre Pompidou, 1989
- Nu aux bras levés, huile sur toile, 1925, dépôt du musée national d’art moderne – centre Pompidou, 1989
- Séraphine Louis (Arsy 1864 – Clermont-de-l’Oise 1942) :
- Bouquet de fleurs, tableau restauré par Séraphine, huile et Ripolin sur toile, vers 1927, don Anne-Marie Uhde, 1974-1975
- L’Arbre de vie, huile et Ripolin sur toile, 1928, legs Anne-Marie Uhde, 1988
- Grappes et feuilles roses, huile et Ripolin sur toile, vers 1929, achat avec participation du FRAM, 1993
- Orange et trois quartiers d’orange, huile et Ripolin sur toile, vers 1915, achat, 2009
- Les Chardons, Ripolin sur bois, vers 1930-1931, achat avec participation du FRAM, 1991
- Les Grandes Marguerites, huile et Ripolin sur toile, vers 1929-1930, achat avec participation du FRAM, 1988
- L’Arbre de Paradis, Ripolin sur toile, vers 1929-1930, dépôt musée national d’art moderne – Centre Pompidou, 1989
- Dominique Peyronnet (Talence 1872 – Paris 1943) :
- Le Château de la Reine blanche aux étangs de Commelles, huile sur toile, 1933, dépôt Musée national d’art moderne – Centre Pompidou, 1989
- Sieste estivale, huile sur toile, 1933, dépôt musée national d’art moderne – Centre Pompidou, 1989
- C. Royer (?, ? – ? 1920) :
- Jardin, huile sur toile, non daté, legs Anne-Marie Uhde, 1988
- Maison de banlieue, huile sur toile, non daté, legs Anne-Marie Uhde, 1988
- Helmut Kolle (Charlottenburg 1899 – Chantilly 1931), Portrait de Anne-Marie Uhde, huile sur toile, vers 1929-1930, legs Anne-Marie Uhde, 1988
- Anne-Marie Uhde (Lunebourg 1889 – Paris 1988) :
- La Maison de Posen (Prusse), huile sur carton, 1975, legs Anne-Marie Uhde, 1988
- Fleurs rouges, huile sur toile, 1982, don de l’artiste, 1984
- Rebord de fenêtre, huile sur toile, 1967, don de l’artiste, 1984
- Fleurs d’automne, huile sur toile, 1983, don de l’artiste, 1984
- Bouquet de fleurs dans un vase, huile sur toile, 1950 ?, don de l’artiste, 1984
- Marguerite, huile sur toile, 1980, don de l’artiste, 1984
- Petites fleurs dans un vase vert, huile sur toile, 1974, don de l’artiste, 1984
- Jacinthe, huile sur toile, non daté, don de l’artiste, 1984
- La Tulipe épanouie, huile sur toile, 1980 ?, don de l’artiste, 1984
- Fleurs jaunes fanées dans un vase, huile sur toile, non daté, don de l’artiste, 1984
- Un lupin bleu, huile sur toile, 1976 ?, don de l’artiste, 1984
- Grand bouquet de fleurs, huile sur toile, non daté, don de l’artiste, 1984
- La Grande Rose blanche, huile sur toile, 1982 ?, don de l’artiste, 1984
- Tulipes jaunes, huile sur toile, 1975, don de l’artiste, 1984
- Trèfles, huile sur toile, 1980, don de l’artiste, 1984
- La Fleur ronde, huile sur toile, 1980, don de l’artiste, 1984
- Fleur solitaire, huile sur toile, non daté, don de l’artiste, 1984
- Allée dans un jardin public, huile sur toile, 1983, don de l’artiste, 1984
- La Paix dans la montagne, huile sur toile, non daté, don de l’artiste, 1984
- Hiver à Paris, huile sur bois, 1942, legs de l’artiste, 1988
- La Place des Vosges, huile sur toile, non daté, legs de l’artiste, 1988
- Louis Vivin (Hadol 1861 – Paris 1936) :
- La Cathédrale de Reims, huile sur toile, vers 1923, dépôt du musée national d’art moderne – centre Pompidou, 1989
- Le Chevet de Notre-Dame de Paris, huile sur toile, vers 1925, dépôt du musée national d’art moderne – centre Pompidou, 1989
- La Chasse, huile sur toile, vers 1926, dépôt du Musée national d’art moderne – centre Pompidou, 1989
- Notre-Dame de Paris, huile sur toile, non daté, dépôt du musée national d’art moderne – centre Pompidou, 1989
- Le Port, huile sur toile, vers 1930, legs Anne-Marie Uhde, 1988
- Venise, huile sur toile, vers 1933, dépôt du Musée national d’art moderne – centre Pompidou, 1989
- Le Cerf et les loups, huile sur toile, vers 1926, dépôt du Musée national d’art moderne – centre Pompidou, 1989
- Nature morte aux citrons, huile sur toile, vers 1930, legs Anne-Marie Uhde, 1988