Tout prince d’Europe en eût fait son palais, ce n’est pourtant que les écuries du Roi de France. Les contemporains de Louis XIV s’étonnaient ainsi de l’ampleur et de la majesté des écuries de Versailles. Leur situation exceptionnelle, face au Château, manifeste à elle seule la place accordée au cheval dans la représentation du pouvoir sous l’Ancien Régime.

Grande et petite écurie

Leur dénomination ne tient pas à leurs dimensions mais à leur affectation. Au nord, la Grande Écurie, sous. L’autorité du Grand écuyer de France, appelé « Monsieur le Grand », a la charge des chevaux de main, parfaitement dressés pour la chasse et la guerre. Au sud, la Petite Écurie, dirigée par le Premier écuyer, appelé « Monsieur le Premier », a le soin des montures servant à l’ordinaire, des chevaux d’attelage et des voitures. En principe, le Grand écuyer commande l’ensemble des écuries et haras, mais le Premier écuyer supporte mal cette subordination. Entre ces deux éminents personnages, la rivalité est constante.

La construction

Les écuries royales de Versailles sont le plus grand chantier royal jamais entrepris pour loger des chevaux ; un double chantier lancé en 1679 en prévision de l’installation de la cour et du gouvernement à Versailles. Placé sous la direction de l’architecte Jules Hardouin-Mansart, il est réalisé par une armée d’ouvriers en un temps record : trois années, de 1679 à 1682.

Les bâtiments

Avec leur plan original en fer à cheval, les bâtiments s’organisent autour de cinq cours. Les ailes latérales sont consacrées au personnel, le corps central, avec ses immenses galeries voutées, dévolu aux chevaux. Au cœur de chaque ensemble, le manège, rectangulaire à la grande Écurie, circulaire à la Petite.

Les écuries constituent l’un des plus importants départements de la Maison du Roi. L’activité y est constamment intense et près d’un millier d’hommes y travaillent : écuyers, cochers, piqueurs, postillons, valets de pied, garçons d’attelage, palefreniers, maréchaux de forge, aumôniers, musiciens, chirurgiens hippiatriques, école des pages… Un monde en soi.

Les chevaux du Roi

Les galeries abritent des centaines de chevaux rangés selon leur race et leur robe. Les chevaux espagnols, arabes et perses servent à la parade et aux carrousels ; les coureurs anglais à la chasse ; les chevaux carrossiers proviennent de Pologne, du Danemark et de Prusse. Les écuries de Versailles étonnent par la hauteur inhabituelle des voûtes, pat l’épaisseur des murs et par le pavement de pierre. Rang simple à la Grande Écurie ou rang double à la Petite, les chevaux ne sont séparés que par de simples bat-flancs, pour la beauté du coup d’œil et pour le bien-être des chevaux.

L’age d’or de l’équitation Française

L’art du dressage de tradition française atteint son point de perfection au manège de la Grande Écurie. De 1680 à 1830, s’y épanouit une nouvelle forme de la pensée et de la technique équestre : rendre au cheval monté la grâce de ses attitudes naturelles, obtenir une parfaite harmonie entre la monture et son cavalier. La prestance des écuyers de l’École de Versailles, renommée dans l’Europe entière, participe au prestige du royaume.

La collection

Les carrosses de Versailles ont été réunis par le roi Louis-Philippe en 1831, au moment où il transforme le château royal en musée dédié « A toutes les Gloires de la France ». Chaises à porteurs et traineaux rejoignent les collections en 1851, lorsque le premier Musée des Voitures de Trianon ouvre ses portes au public.

Ouvrages de référence

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