Sa construction

C’est vers 1283 que fut édifiée sur l’actuelle place Saint Jacques et sur les vestiges de la petite chapelle Sainte Catherine, puis d’une première église détruite en 1195, une nouvelle église dédiée à Saint-Jacques. Celle-ci, située sur le chemin du pèlerinage à Saint-Jacques de Compostelle par mer, fut dotée en conséquence, de vastes proportions. Les travaux ne furent cependant achevés que vers la fin du XVIe siècle. L’évolution architecturale de l’église nous permet ainsi de retracer le cheminement de l’art gothique durant quatre siècles, jusqu’aux derniers feux du gothique flamboyant.

Son architecture

La façade à l’origine symétrique et édifiée au XIVe siècle dans le style gothique rayonnant, se voit dotée d’une tour des cloches au XVe siècle, ornée d’un décor flamboyant. Le décor du tympan a cependant disparu, martelé lors des guerres de religion. Au trumeau, une statue de Saint-Jacques représenté en pèlerin fut réalisée au XIXe siècle. A l’intérieur, le rez-de-chaussée de la nef et du chœur, plus austère furent édifiés au XIIIe siècle et les parties supérieures de la nef et la croisée du transept au XIVe siècle.

Au XVe siècle, des chapelles latérales sont aménagées entre les contreforts de la nef pour les corporations tandis que les voûtes du chœur et le décor des chapelles du chœur sont refaites au XVIe siècle, dans un style marqué par le gothique flamboyant (voûtes à liernes et tiercerons) et les premières influences de la renaissance. Ainsi les murs de la chapelle oratoire de l’armateur Ango est ornée de motifs inspirés de l’Antiquité gréco-romaine (médaillons, guirlandes, candélabres, animaux fantastiques…).

Le mur du trésor

Cette double influence se retrouve également dans le décor du mur du trésor, au sommet duquel se trouve une fenêtre, celle du prédicateur. Celui-ci surveillait le déroulement de la messe et descendait au moment opportun pour faire son sermon.
Ce mur comporte également un document d’un grand intérêt ethnographique, la frise dite des sauvages. Celle-ci sans doute réalisée vers 1530 représente les peuples d’Afrique, d’Asie et d’Amérique rencontrés par les navigateurs lors de leurs explorations.

A droite, la seconde partie de la frise rappelle certainement les festivités organisées lors des mitouries, qui se déroulaient en partie dans la ville et dans l’église, tous les ans au 15 août. Cette fête créée à la demande du roi Louis XI, commémorait la victoire de ce dernier sur les Anglais, à Dieppe en 1443. Probablement dès sa construction au XIIIe siècle, l’église Saint-Jacques reçut également les témoignages gravés dans la pierre, des marins, corsaires ou navigateurs partis à la découverte de nouveaux mondes, comme en témoigne le bateau gravé sur le soubassement du mur.

Cependant, il est aujourd’hui difficile d’imaginer l’ensemble du décor sculpté qui ornait l’édifice, la presque totalité de la statuaire ayant disparu durant le pillage de l’église par les Huguenots en 1562.
Enfin, l’église Saint-Jacques fut dotée du grand orgue dès le XVIIe siècle, puis d’un orgue de chœur à la fin du XIXe siècle.
Fragilisée par les vicissitudes des huit siècles passés, l’église Saint-Jacques se fortifie peu à peu grâce aux campagnes de restauration actuelles (transept et grand orgue) et à venir, qui devraient bientôt effacer ses dernières faiblesses.

URGENCE !

Le rapport de la DRAC d’octobre 2014 est alarmant, il stipule que des travaux sont à considérer comme URGENTS.

A l’intérieur, des débris de pierres et d’enduits provenant de la voute de la nef et du chœur entrainent la présence de filets de protection. Ces dégradations sont dues aux infiltrations d’eaux provenant des toitures et chéneaux. La restauration de la chapelle de Jehan Ango est prioritaire. Si rien n’est engagé, la richesse des sculptures Renaissance ne sera plus visible.

Janvier 2015, l’affaissement de la charpente du dôme et de son campanile a nécessité une intervention d’urgence. L’édifice a été fermé par la Ville de Dieppe pendant ces travaux d’étaiements et de consolidation. Le campanile a été déposé en attendant sa restauration. Ce chef d’œuvre de l’art gothique est menacé. Il est nécessaire de procéder rapidement à des travaux de sauvegarde et restauration.

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Ouvrages de référence

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