Le château en 3D ?
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Prenons de la hauteur...
Construit à partir du début du XIe siècle par les premiers seigneurs de Lavardin, le château fut vendu au comte de Vendôme vers 1130, dont il devint la principale forteresse à partir de la fin du XIIe siècle. Complètement remanié aux XIIe et XVe siècles, il fut enlevé aux Ligueurs en 1589, puis démantelé l’année suivante sur ordre d’Henri IV, duc de Vendôme et roi de France.
Le premier château, celui de Salomon de Lavardin, au début du XIe siècle, paraît avoir été constitué d’un donjon de bois sur motte, protégeant un logis seigneurial établi au sommet du promontoire. La forteresse des comtes de Vendôme (XIIe–XVe siècles) se composait de trois ou quatre enceintes entourant un donjon quadrangulaire, le tout bâti sur trois paliers rocheux retaillés au Moyen Âge pour en accroître la verticalité. Au pied du château, entre le promontoire et le Loir, une dernière enceinte protégeait le prieuré Saint-Martin (Saint-Gildéric), fondé vers 1040 par le premier seigneur de Lavardin dans un « bayle » extérieur. Durant le haut Moyen Âge, le promontoire qui portera le château a été occupé par un cimetière, dont on a retrouvé plusieurs fosses taillées dans le rocher.
De la première enceinte subsiste une grande porte ou « châtelet » (XIIe–XIVe–XVe siècles), dont on remarque les mâchicoulis de tradition bretonne et les embrasures pour le canon (vers 1400). Cette porte donnait accès au premier palier du promontoire affecté aux activités de la garnison et des serviteurs.
Face à cette porte se trouvait notamment l’entrée des galeries et d’un grand cellier souterrain ; au nord du palier une cuisine troglodytique avec un four à pain.
Sur le second palier, accessible par un escalier dont on voit les ruines face au châtelet, étaient aménagés plusieurs logis.
À l’Est, on trouve le logis (XIIe–XIVe–XVe siècles) qui est attribué au capitaine-châtelain ; au nord, ce qui pourrait être la crypte de la chapelle castrale (XVe siècle) ; au centre, un grand logis d’apparat bâti dans les dernières années du XVe siècle, à partir d’un logis plus ancien (XIIe siècle). Il en reste de remarquables voûtes aux armes des Bourbons-Vendôme, une niche de lampe à huile ornée de trois masques. Une salle de garde (fin XVe siècle) est installée sous cet escalier afin de contrôler le passage dans les galeries souterraines.
Sur le dernier palier, protégé par une forte chemise (vers 1200-XVe siècle), percée d’embrasures pour les canons (XVe siècle), s’élève un imposant donjon rectangulaire édifié au XIIe siècle. Cette construction est en partie fondée sur les murs du logis, ou domicilium, élevé par le seigneur de Lavardin, probablement dans les années 1070. Renforcé de trois fortes tours entre la fin du XIIe siècle et les années 1200, il a été reconstruit par les comtes de Vendôme, entre la fin du XIVe siècle et le milieu du XVe siècle. L’essentiel de ces travaux est attribué à Louis Ier, comte de Vendôme de 1393 à 1446.
Du haut de ses 26 mètres, le donjon domine le village et la vallée.
Au-dessus de la porte, on remarque les armes de Jean VII de Bourbon-La Marche, comte de Vendôme de 1372 à 1393. Plus haut, on peut encore voir les restes de la porte donnant accès au premier étage du donjon depuis le sommet de la chemise. De l’intérieur, la vue d’ensemble est impressionnante. On note, au rez-de-chaussée, l’appareil très allongé du premier logis seigneurial, dans les étage une cheminée aux armes de Charles VII portées par deux anges (vers 1420), une fenêtre polylobée (XIVe siècle). On admire surtout les vestiges de l’escalier, installé vers 1400 dans une tour pleine cantonnant l’angle du donjon depuis la fin du XIIe siècle, et les voûtes du second étage (vers 1400-1415).
Sur les retombées des voûtes, on observe les armoiries de Louis II d’Anjou (1384-1417) et de la comtesse de Vendôme, Alix de Bretagne (décédée en 1377). Dans la tour cantonnant le donjon au sud-ouest est aménagé un étroit cachot, uniquement accessible par un puits (XVe siècle ?).
Les second et troisième paliers du promontoire sont creusés d’un réseau de galeries et d’escaliers souterrains permettant de circuler dans le château et d’atteindre le donjon et son fossé (au moins XIVe–XVe siècles). À l’ouest subsistent également des défenses avancées et une butte, dont ne sait encore s’il s’agit d’un tumulus protohistorique ou d’une motte protégeant le logis des premiers seigneurs au XIe siècle. Des travaux anciens ont montré que cette partie du site a été occupée depuis la Protohistoire, si ce n’est le Néolithique.