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Prenons de la hauteur...
Avant de vous plonger dans l’histoire du château, il convient de procéder à un bref rappel historique. Le château de Rauzan fut construit à la demande de Jean Sans-Terre au XIIIe siècle. Fils d’Aliénor d’Aquitaine et du roi d’Angleterre Henri II Plantagenêt, Jean était initialement destiné à une carrière ecclésiastique. Étant le cinquième enfant de la famille, il n’était en effet pas destiné à monter sur le trône ou à recevoir un quelconque territoire en héritage. Son père le surnomma donc Jean Sans-Terre. Et pourtant, en 1199, Jean devint roi suite au décès de son frère Richard Coeur de Lion. Il entreprit alors la construction de nombreux châteaux afin d’asseoir son pouvoir.
LE PONT
Le château constitue l’un des derniers points défensifs avant Bordeaux, ce qui en fait un lieu stratégique. Le pont levis constituait le premier obstacle pour les assaillants. Il permettait de franchir les douves qui, contrairement à d’autres, étaient sèches. Sur la droite se trouve le donjon. D’une hauteur de 31 mètres, il demeure être le plus haut donjon de l’Entre-Deux-Mers.
On peut également observer des archères, et au sommet du rempart et des différentes tours se trouvaient le chemin de ronde ainsi que des sourds qui permettaient de surveiller les environs en toute sécurité.
Au XVe siècle fut rajoutée une barbacane. Il s’agissait d’une grande tour circulaire qui permettait de protéger le pont levis ainsi que la basse-cour lors d’attaques.
LA COUR D'HONNEUR
La cour d’honneur ou Haute-Cour était l’espace réservé aux seigneurs. Le long du rempart se trouvaient des communs. Ces espaces abritaient des personnes indispensables au château comme le forgeron, le maréchal ferrant ou encore les cuisiniers. Dans l’une des salles de ces communs, on y retrouvait les oubliettes. Bien que ce terme, sous-entend une condamnation à perpétuité, il est à nuancer. Au Moyen-Âge, la justice est publique, démonstrative et ostentatoire. On expose très souvent le criminel et son jugement pour dissuader le reste du peuple de commettre un crime. Aucun ossement n’a donc été retrouvé au sein de ces oubliettes !
LE LOGIS SEIGNEURIAL
Dans cette cour, nous nous trouvons au coeur de deux époques bien distinctes. Au XVe siècle, le château fut racheté par Bernard Angevin, un bourgeois bordelais. la guerre de Cent Ans étant terminée, il décida de procéder à différents remaniements.
On oublie alors l’architecture défensive au profit du confort. Il sera à l’origine du réaménagement du logis seigneurial. Au premier étage se trouvait la salle de réception. Au second prenaient place les appartements du seigneur.
Nous pouvons d’ailleurs observer de superbes vestiges de peinture en faux appareillage.
LA TOUR D'HONNEUR
L’accès aux différents étages du logis se faisait grâce à l’escalier monumental que renferme cette tour d’honneur. Plusieurs éléments font de cette tour un témoignage de la puissance et de la richesse de Bernard Angevin.
Une porte de style gothique laisse entrevoir les vestiges du blason de Bernard Angevin. Lors de l’ascension nous pouvons également remarquer la présence d’une main courante directement sculptée dans la pierre. Enfin, au sommet de cette tour, nous découvrons une magnifique voûte en palmier, l’un des seuls exemplaires de la région.
LE DONJON
L’accès au donjon donne sur une salle des gardes. Aujourd’hui accessible par la passerelle installée dans la logis seigneurial, on y pénétrait autrefois à l’aide d’une échelle. En cas d’attaque, seigneurs et gardes pouvaient se réfugier dans le donjon, puis retirer l’échelle pour rendre le lieu impénétrable. Les étages supérieurs sont quant à eux davantage spacieux, en raison de leur plan octogonal. Ils étaient destinés à recevoir la famille seigneuriale au XIIIe siècle.
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