Le château en 3D ?

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Son histoire

Le site de Falaise, implanté en bordure des premiers contreforts du massif armoricain, est occupé par l’homme depuis au moins le Mésolithique (vers 7 000 av. J.-C). Différents types d’habitats se succèdent au cours des siècles, et il semble qu’à l’époque carolingienne, si l’on en croit d’illustres historiens dont Michel de Bouärd, il existe déjà une fortification sur le rocher. Tirant profit de cette protection, la ville se développe sur l’éperon rocheux formé par les deux vallées de l’Ante et du Marescot. Suit, au début du Xe siècle, la victoire obtenue par Rollon le viking sur le roi de France ; en acceptant de devenir chrétien, il négocie un large territoire au nord de la Seine au cœur duquel se trouve Falaise qui devient l’une des premières cités de Normandie. Dans ce nouveau paysage politique, la ville et le château vont sensiblement se développer et se transformer.

Vers l’an 1000, la forteresse ducale est particulièrement efficace et protège un vaste domaine.

Construit sur le modèle des mottes fortifiées, le château est alors protégé par une solide enceinte entourant la basse-cour et est, sur la pointe, dominée par un donjon dont les bases au moins sont maçonnées.

Lieu de pouvoir des nouveaux maîtres du pays, la ville est le lieu de naissance du plus célèbre d’entre eux, Guillaume le Conquérant, futur roi d’Angleterre. A cette époque, c’est une cité prospère qui compte sans doute 3000 ou 4000 personnes.

Il ne reste aujourd’hui que de faibles traces du donjon de Guillaume et c’est à Henry Ier “ Beauclerc”, son dernier fils, que nous devons la construction du plus ancien des bâtiments qui constitue aujourd’hui la place forte de la haute cour (1123). Devenu roi d’Angleterre, il s’inspire très directement des forteresses anglaises pour rénover le château familial : il en reproduit le plan carré, avec la partition par étage, l’aménagement d’espaces intérieurs voués à la résidence du seigneur et l’accès bien défendu par un escalier menant à l’étage et protégé par un avant-corps. Le grand donjon de Falaise est une forteresse typiquement anglo-normande. Henri Ier œuvre également beaucoup pour la ville, et y fait construire de nombreux bâtiments.

A sa mort, de nouveaux conflits secouent le royaume anglo-normand pendant vingt ans. Mathilde sa fille et Etienne de Blois son neveu disparaissent à leur tour, et c’est Henry II Plantagenêt, le fils de Mathilde qui hérite du double titre de duc et de roi. Son union avec Aliénor d’Aquitaine le place à la tête d’un vaste domaine qui comprend : en France, la Normandie, l’Anjou, l’Aquitaine, le Limousin ; en Grande Bretagne, l’Angleterre.

Il exerce aussi un étroit contrôle sur le Pays de Galles et l’Ecosse.

Nous sommes en 1154 : jamais le royaume anglo-normand, qu’on appelle aussi l’empire Plantagenêt, n’a été aussi fort. Ce territoire va nécessairement susciter la convoitise du roi de France, dont le propre domaine est bien moindre… A cette même période, le château de Falaise s’agrandit du “ Petit Donjon ”. Il protège le front ouest de la forteresse et il est aménagé en résidence.

A la fin du XIIe siècle, le roi de France Philippe-Auguste s’oppose fréquemment aux ducs normands : Henry II tout d’abord, puis ses fils, Richard Cœur de Lion et Jean sans Terre : c’est contre ce dernier qu’il obtiendra une victoire décisive : la Normandie devient française.

En 1204, l’annexion du duché Normand au royaume de France met donc fin à la saga des ducs. Le nouveau maître de Normandie a besoin d’appuis locaux : il se montre très conciliant avec les falaisiens et reconstruit nombre de bâtiments détruits pendant le siège. Le troisième des donjons du château, voit le jour : c’est une tour de défense cylindrique, plus adaptée au siège et qui, haute de 30 mètres, symbolise son pouvoir.

Dans l’enceinte, Philippe-Auguste aménage un châtelet qui remplace l’ancienne tour-porte qui mène aux donjons. Il flanque les remparts de tours nouvelles ou transforme celles qui existent et fait construire un logis vicomtal le long du rempart nord. Aux guerres du XIIe siècle, succèdent de longues années de paix en France. Le XIVe siècle est quant à lui catastrophique : les rois capétiens grèvent lourdement le peuple français ; des famines puis la peste s’abattent sur le royaume.

La guerre de cent ans débute en 1337.

Avant l’occupation anglaise, il n’est pas sûr que Falaise ait été sévèrement touché par la guerre : les témoignages qui subsistent donnent l’idée d’une réelle prospérité.

A cette époque, les étangs qui bordent les remparts du château au sud sont aménagés en viviers. Au cœur de l’enceinte, un puits profond alimente la communauté en eau potable. Il est au centre d’un complexe résidentiel important, implanté sur le front sud de l’enceinte.

Ces bâtiments ont aujourd’hui disparu : l’étude des documents d’archives permet de les imaginer mais leur situation précise ne pourra être donnée qu’après une vaste campagne de fouilles. L’occupation anglaise en Normandie, qui débute en 1418 relance un lourd programme de restaurations et d’aménagements militaires dans l’enceinte, ainsi que la construction de salles attribuées aux nouveaux administrateurs de la ville et de la vicomté.

Quinze tours de flanquement protègent les remparts du château. On aménage des ouvertures adaptées aux nouvelles techniques de combat, des canonnières.

Le XVIe siècle est durement marqué par les guerres de religion et le déclin des établissements religieux. Le couronnement de Henri IV, roi de France protestant, va provoquer de sérieux conflits en Normandie. La ville de Falaise, particulièrement hostile au nouveau roi, subit donc un siège sévère conduit par le monarque lui-même :

En janvier 1590, les armées royales détruisent le rempart Ouest de l’enceinte castrale « par 400 coups de canon » et pénètrent dans le château : les marécages qui entourent le château et les vieux murs n’ont aucune efficacité devant les tirs modernes de l’artillerie. Quelques jours après, le gouverneur de Falaise se rend, en même temps que le rôle militaire du château disparaît. Le déclin amorcé se confirme, les bâtiments se dégradent.

Les XVII et XVIIIem siècles, sont ceux d’un développement général de l’économie de la ville. De beaux hôtels particuliers sont construits, ainsi que l’actuel hôtel de ville. Les portes de l’enceinte urbaine, symboles des défenses médiévales, sont rasées : on perce de nouvelles routes : on aménage de nouveaux espaces urbains.

Avant la Révolution Française, Falaise compte 15000 habitants.

Au XVIIIe siècle, on procède à d’importants travaux. Les fossés sont progressivement comblés. Les toitures des donjons s’effondrent et disparaissent, il est envisagé de les faire raser : mais le coût des travaux est si élevé qu’on y renonce. En 1790, on destine le bâtiment à des fonctions administratives, on élève des arcades classiques dans le vestibule du logis et c’est un collège qui est construit. La chapelle castrale est partiellement détruite.

Les donjons sont abandonnés.

Ce ne sera qu’en 1840 que dans l’esprit d’une reconnaissance générale des monuments anciens – et par la volonté du premier ministre « des Beaux-Arts », Prosper Mérimée -, qu’on classe le château. Grâce à cette première restauration, on sauve les murs du château.

Mais la dernière guerre et les dommages du temps nécessitent de nouveaux travaux. C’est pourquoi, vers 1980, l’État et la Ville de Falaise – propriétaire – montent un vaste programme de restauration des donjons : elle durera dix ans (1986-1996).

Depuis 1996, un bâtiment d’accueil a été créé et la Haute-Cour restaurée. Il faut maintenant entamer les travaux de restauration de l’enceinte castrale. Résidence ducale, résidence royale, symbole du pouvoir politique central pendant de longs siècles, le château a subi ensuite une longue descente vers l’oubli. Aujourd’hui, il renaît pour le plaisir et la mémoire des visiteurs.

Architecture

On retrouve de premières traces de fortifications qui datent du Xe siècle sur le front est de l’enceinte castrale. Les différentes phases de construction sont clairement identifiables. Chacun des trois donjons correspond à une période de construction.

  • Le premier donjon, qui est le plus grand, correspond à la plus grande phase de construction. Faisant office de palais, il est construit suivant un plan quadrangulaire. Le premier étage est l’espace ducal qui sert d’habitat au seigneur des lieux. On y trouve la Grande-Salle qui sert pour les réceptions, la chambre du seigneur et la chapelle. On trouve également les traces d’une cuisine et de magasins à vivres. Ce donjon repose sur des fondations plus anciennes datant de l’époque de Guillaume Le Conquérant.
  • Le second donjon adopte également une forme quadrangulaire. Il se situe à l’opposé de l’entrée du château qui se situe dans le premier et plus grand donjon. De dimensions plus réduites, il n’a pas de réelle vocation militaire et reste avant tout un lieu d’habitation et d’agrément.
  • Le troisième donjon a une seule vocation, la défense du château. De plan circulaire, il est nommé « tour Talbot ».

Ouvrages de référence

Informations utiles

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Tel: 02 31 41 61 44

Château Guillaume-le-Conquérant, Place Guillaume le Conquérant 14700 FALAISE