Lieutenant Bob Orrell

Sursitaire jusqu’à l’obtention de son diplôme d’ingénieur en Génie Civil, Bob Orrell est incorporé dans le « Royal Enginers » en 1942. Il suit un stage de six mois pour devenir Officier. Il participe ensuite à la mise au point et au développement du célèbre pont « BAILEY » et d’autres ouvrages du Génie Civil Militaire Britannique.

Dans le cadre des préparatifs de l’invasion de la France, sa Compagnie est envoyée en Écosse où elle subit un entrainement poussé concernant les techniques de débarquement, la démolition sous-marine d’ouvrages anti-débarquement et l’organisation des plages.

Le 6 juin 1944, la 91 Field Compagny R.F. débarque à la Brèche de Colleville à 17h puis s’installe pour la nuit le long de la route Ouistreham-Lion sur mer.

Le 7 juin, la Compagnie fait mouvement vers Ouistreham, en passant à travers Riva-Bella puis s’installe dans une grande ferme du bourg.

Le 8 juin, le lieutenant de reconnaissance est blessé, Bob le remplace. C’est ainsi que le lieutenant Orrell reçoit l’ordre de répertorier le stock de matériel Allemand abandonné. Ceci conduira donc à la prise du Grand Bunker et à la capture des 53 soldats Allemand qui s’y étaient retranchés. Ainsi, lorsque le Capitaine de la compagnie est blessé dans la nuit du 9 au 10 juin, le Lieutenant Orrell est immédiatement promu Capitaine.

Fin juin, Bob Orrell, supervise la construction des ponts « London » et « Euston » sur l’Orne. Commancés à l’aube, ils seront achevés à 11h00. Ultérieurement, tout le personnel de la Compagnie participera à la construction d’un pont à Rouen en 48h non stop. Puis un pont sera construit à Elbeuf.

Lors de l’opération « Market garden » qui devait conduire le XXXe Corp Britannique au coeur du Reich, à travers la Hollande, la Compagnie construit une passerelle sur le trou du tablier du pont de Nimegue et un ouvrage annexe au pont principal.

Après l’échec de cette opération, le capitaine Orrell passe l’hiver à Nimegue. Il obtient une permission de 15  jours en Angleterre, pendant laquelle il se marie. Il est promu Commandant avant d’être envoyé en Malaisie pour y préparer un débarquement important. La bombe atomique d’Hiroschima, trois jours avant la date fixée pour le débarquement, mettra un terme à cette opération, dans un premier temps, puis à la Seconde Guerre Mondiale.

Démobilisé en 1946, Bob Orrell a ensuite occupé le poste d’ingénieur des ponts et chaussées. À la retraite, il militait activement pour le désarmement et pour la paie dans le monde.

Le lieutenant nous a quitté le 30 juin 2014.

Entrer dans le bunker !


Ouvrir la porte blindée du bunker ne sera pas une mince affaire. Une première charge de dynamite de trois kg placée sur les gonds de la demie porte supérieure n’a que très peu d’effets. Bob Orrell et ses hommes essaient alors de dégonder la porte à l’aide d’une masse et d’une barre à mine sans plus de succès. Une nouvelle charge de cinq kg d’explosif brisant est utilisée. La porte est disloquée mais elle se trouve forcée vers l’intérieur. Il faudra encore un long moment avant de dégager l’entrée. En tout, quatre longues heures auront été nécessaires au Lieutenant Orrell et à ses hommes pour pénétrer à l’intérieur du Grand Bunker. Une mitrailleuse pointée sur le couloir d’entrée aurait pu les décimer, mais durant tout ce temps, ils n’essuient aucun tir…

Ils ne seront pour autant pas au bout de leur surprise ! En entrant avec leur lampe tempête, ils trébuchent sur deux caisses de grenades à manche abandonnées là, dans l’entrée. Ils découvrent un important arsenal entreposé dans la salle des filtres. Soudai, une voix leur demande dans un anglais parfait de monter. Sceptique, le lieutenant Orrell répond qu’il préfèrerait les voir descendre. C’est ainsi que 53 soldats allemands dont deux officiers se rendent à un officier britannique accompagné de trois de ses hommes. Enfin, la ville de Ouistreham est entièrement libérée.

Les défenseurs Allemands


Le six juin 1944, le télescope du grand bunker est mis hors d’usage durant le bombardement naval qui précéda le débarquement. Au cours de la matinée, les défenseurs allemands repoussent violemment les assauts successifs des troupes britanniques du n°4 Commando qui viennent de libérer les fortifications de la redoute de Vauban. Les commandos décrochent et emportent leurs blessés, mais renseignés par Mr Lefevre, ils réussissent à couper les lignes de communications téléphoniques avec les arrières. Les radios restent cependant opérationnelles et seront très utiles aux allemands.

En effet, bien qu’isolé, le grand bunker continuera à jouer un rôle important jusqu’à sa reddition. S’étant fait quelque peu oublier, les observateurs cachés à l’intérieur du bâtiment guideront le feu des batteries situées à l’Est de la rivière Orne, qui causeront de gros dégâts sur la plage de Sword et obligeront les anglais à décaler vers l’Ouest le débarquement des renforts.

Finalement, alors qu’il aurait été facile pour les sentinelles allemandes d’annihiler l’équipe du lieutenant Orrell le 9 juin au soir, par le biais de la meurtrière de l’entrée, rien ne se passa. Les allemands savaient que toute résistance serait suicidaire et qu’aucune aide n’était à attendre à l’extérieur. Aussi, dès que Bob Orrell et ses hommes eurent pénétré à l’intérieur du bunker, un sous-officier allemand parlant parfaitement anglais descendit des étages et annonça au jeune lieutenant que les 53 derniers défenseurs du point fortifié de Riva-Bella étaient disposés à se rendre. Surpris et embarrassé par le nombre, ce dernier prévint qu’au moindre problème, ses hommes ouvriraient immédiatement le feu. Heureusement, les allemands étaient résignés et ils furent conduits au camp de prisonniers provisoire de Colleville sans encombre. Bob Orrell revint aussitôt avec ses hommes et le sous-officier bilingue afin de faire une visite approfondie des lieux. Il constata que durant le répit que leur offrit la résistance de la porte, les défenseurs en avaient profité pour célébrer dignement la fin de la guerre avec de bonnes bouteilles qu’ils avaient dû se procurer dans les villas abandonnées des environs. Bob Orrell retourna ensuite à son campement de Ouistreham, non sans avoir emporté trois sacs pleins de souvenirs (pistolets, matériels optiques divers et les précieuses bouteilles) qu’il partagea ensuite au sein de sa compagnie.

Les 53 prisonniers connurent ensuite la captivité en Angleterre ou au Canada. Aujourd’hui la direction du musée n’a toujours pas réussi à entrer en contact avec quiconque des 53 derniers occupants du Grand Bunker, mais les recherches continuent.

Armurerie

L’armurerie et la soute à munitions étaient propres à chaque ouvrage. En effet, l’aménagement de ces pièces se faisait en fonction du rôle du bunker et de son armement de dotation. L’armurerie n’était destinée qu’au stockage et à l’entretien des armes qui ne servaient qu’en cas d’alerte. On y faisait également les réparations sommaires.

Détection et surveillance

Pour la surveillance et la détection, les défenses du Mur de l’Atlantique avaient à leur disposition deux types d’équipements : les matériels optiques classiques et les radars maritimes et aériens. Les radars étaient intéressants car ils avaient une portée plus importante que les matériels optiques et surtout parce qu’ils étaient moins tributaires des conditions météorologiques. Cependant, dans la nuit du 5 au 6 juin, les avions alliés déversèrent des milliers de rubans en aluminium sur la Manche, au large du Pas-de-Calais, dans le prolongement de la flotte du débarquement. Les radars détectèrent alors une armada de 200 km de long sur 15 km de large, ce qui était impossible. Le haut commandement Allemand ne prit donc pas au sérieux le rapport provenant de la station de Douvre qui avait pourtant repéré la flotte alliée.

Ouvrages de référence

Informations utiles

museegrandbunker@sfr.fr

Tel: 02 31 97 28 69

http://museegrandbunker.com

MUSEE DU MUR DE L’ATLANTIQUE OUISTREHAM- 14150 – AVENUE DU 6 JUIN