Son histoire

L’abbaye des Vaux-de-Cernay est fondée en 1118 par un groupe de moines dans un site donné par Simon et Eve de Neauphle à la congrégation normande de Savigny, dont la maison mère se trouve près d’Avranches. En 1147, avec l’ensemble des abbayes de la congrégation, elle est rattachée à Cîteaux.

Comblée de dons par tous les seigneurs des environs, l’abbaye connaît une période de grande prospérité aux XIIe et XIIIe siècles. Pierre des Vaux de Cernay, un de ses moines, est le chroniqueur des croisés lors de la croisade des albigeois. L’un de ses abbés, Thibaut de Marly, élu en 1235 et mort en 1247, est canonisé en 1261 et ses reliques suscitent des pèlerinages. Lors de sa fondation en 1204, Port-Royal des Champs est d’abord un prieuré rattaché aux Vaux-de-Cernay, avant de s’en affranchir. De nombreux sites des environs dépendaient de l’abbaye des Vaux, comme la ferme d’Ithe, près de Jouars-Pontchartrain.

Au XIVe siècle, la vie intellectuelle et matérielle de l’abbaye se ralentit. Au XVe siècle, après la Guerre de Cent Ans les bâtiments sont abandonnés.

En décembre 1463, par ses lettres patentes, le roi Louis XI confirma sa protection royale, octroyée par ses prédécesseurs.

L’abbaye est donnée en commende à Armand-Louis Bonnin de Chalucet. La galerie sud et le cloître sont alors reconstruits. L’abbaye est restaurée au XVIIe siècle et des travaux considérables sont entrepris au XVIIIe siècle. Mais après la Révolution française, en 1791, les biens mobiliers et immobiliers de l’abbaye sont vendus comme biens nationaux. Les bâtiments sont utilisés comme carrière de pierre et tombent progressivement en ruine.

En 1873, le parc et les bâtiments sont acquis par la baronne Charlotte de Rothschild (fille de James de Rothschild). Celle-ci entreprend de reconstituer et de restaurer le domaine. Elle y fait remonter la grille d’entrée, chef-d’œuvre de ferronnerie du XVIIIe siècle sur un dessin de Contant d’Ivry, provenant de son château d’Arnouville à Arnouville-lès-Gonesse, dont elle fait également enlever pour les faire remonter aux Vaux les ferronneries de l’escalier d’honneur. Elle fait relever les bâtiments. Après sa mort en 1899, le domaine passe à son petit-fils, Henri de Rothschild, connu comme auteur dramatique sous le pseudonyme d’Henri Pascal.

Après la mort de ce dernier en 1946, le domaine est racheté par l’industriel Félix Amiot, constructeur d’avions, qui y installe ses bureaux d’études.

En 1988, le domaine est racheté par le groupe Savry, dirigé par Philippe Savry, spécialisé dans les hôtels installés dans des bâtiments historiques (citadelle Vauban de Belle-Île-en-Mer, château d’Ermenonville…). Celui-ci transforme l’abbaye en un hôtel-restaurant qui ouvre ses portes l’année suivante. Aujourd’hui, le domaine regroupe trois hôtels.

Le 4 janvier 1994, l’abbaye est classée au titre des monuments historiques. Cette protection concerne les parties bâties, ainsi que les sols sur lesquels elles sont construites, et la grille en fer forgé du XVIIIe siècle. Cet arrêté vient en remplacement d’une inscription aux monuments historiques datée du 28 octobre 1926, arrêté qui ne fut pas annulé et est donc toujours en vigueur.

Le petit moulin

Le petit moulin faisait partie du domaine de l’abbaye et du réseaux de moulins qui y était rattachés (7 en tout).

Plan initial de l’abbaye

Les bâtiments étaient imposants car il ne faut pas oublier que l’abbaye a abrité jusqu’à 400 personnes (environ 200 moines et autant de convers), et que le domaine qui entourait cette abbaye s’étendait sur 3 000 hectares.

Architecture

Les deux éléments les plus remarquables sont les ruines de l’abbatiale et la salle capitulaire des moines. Cette salle, qui fait 80 m de long, comporte deux travées de voûtes gothiques qui en fait l’une des plus grandes salles de ce type en France, avec celle du collège des Bernardins à Paris. Différentes salles peuvent être visitées, comme l’ancien cloître, la galerie de lecture, le moulin, la salle capitulaire.

Près de cette abbaye, se trouve la fontaine de Saint-Thibaut (XXe siècle). L’édifice élevé au-dessus de la fontaine Saint-Thibaut est construit lors de la restauration du domaine par la famille de Rothschild. Selon la légende, au XIIIe siècle, saint Louis enjoint l’abbé Thibaut de Marly de prier pour son épouse Marguerite de Provence, qui est stérile. Thibaut fait boire à la reine de l’eau de la fontaine. Exaucée, la reine met au monde onze enfants. L’eau de la source est depuis réputée pour favoriser la fécondité des femmes.

Ouvrages de référence

Informations utiles

reception.cernay@leshotelsparticuliers.com

Tel: 01 34 85 23 00

Abbaye des Vaux de Cernay, Domaine de l'Abbaye des Vaux de Cernay, 78720 Cernay-la-Ville