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Une forteresse et une famille
Le destin de la famille de Polignac et celui de la forteresse sont liés intimement à l’Histoire de France…
Site occupé dès la préhistoire, la forteresse de Polignac est mentionnée pour la première fois dans une charte des années 930. Au départ, place forte destinée à assurer la sécurité de la cité du Puy-en-Velay, le site devient la propriété de la famille de Polignac au XIe siècle. En effet, de grandes dynasties s’affranchissent du pouvoir royal et créent leur propre pouvoir, ce que font les Polignac.
Seigneurs turbulents mais aussi parfois belliqueux, les Polignac se querellent avec les évêques du Puy durant 2 siècles. ils sont alors les seuls seigneurs capables de s’opposer à leur hégémonie, bien qu’ils se voient pourtant contraints de rendre hommage à l’évêque en 1213 sur ordre royal. Ils resteront malgré cela la première famille du Velay, et participeront à tous les grands affrontements, des Croisades à la Guerre de 100 ans, montrant en chaque occasion leur bravoure et leur dévouement au roi de France.
Au XVIe siècle, les Polignac assagis, occupent alors les plus hautes fonctions auprès du roi. Durant les Guerres de Religion, ils restent fidèles au roi Henri III puis à Henri IV, alors que la ville du Puy-en-Velay elle, se rallie aux ligueurs, catholiques intransigeants. En contribuant au triomphe de la cause royaliste, la forteresse joue un rôle politique et militaire essentiel dans l’histoire de France.
Au XVIe siècle, la forteresse est délaissée pour le château de Lavoûte-Polignac, situé en bord de Loire à 15 kilomètres de là.
Au XVIIIe siècle, la forteresse est finalement abandonnée, la famille réside alors à Versailles à la cour du roi, occupant des postes prestigieux. La duchesse de Polignac, Yolande de Polastron est ainsi la favorite de la reine Marie-Antoinette. Son fils le Prince Jules de Polignac deviendra 1er ministre de Charles X.
La forteresse verra son destin basculer lors de la Révolution Française de 1789, suite à laquelle elle est vendue comme Bien National. Elle finira par servir de carrière de pierre pour les habitants des alentours.
La forteresse est aujourd’hui la propriété de la Fondation Forteresse de Polignac, présidée par le Prince Ludovic de Polignac.
Le qualificatif de : "forteresse imprenable et autosuffisante", sied parfaitement au site de Polignac. C'est l'archétype de la vraie forteresse...
- Falaise de 60 mètres
- 3 hectares de terrain
- 800 mètres de remparts
- 7 portes fortifiées
- Un puits de 83,50 mètres de profondeur
- Une immense basse-cour
- Un espace artisanal avec notamment : forge et fabrique d'armes
- Un donjon de 32 mètres de haut
- Une capacité d'accueil de 1000 personnes en cas d'alerte
- Une vue unique sur tout le Velay
- 1 - Souricière
- 2 - Tour de la géhenne
- 3 - Corps de garde
- 4 - Salle d'armes
- 5 - Ateliers
- 6 - Chapelle
- 7- Vicomté
- 8 - Seigneurie
- 9 - Donjon
La 5ème porte
Cette forteresse est naturellement défendue par la falaise qui l’entoure, et son chemin d’accès est jalonné de 6 portes fortifiées. Vous venez de passer la 5ème porte, principal point d’accès à la plateforme, elle était dotée d’un système qui la rendait pratiquement inviolable.
Une fosse sèche d’environ 5 mètres de long barrait le passage à l’origine, même si elle est maintenant bouchée. L’ennemi se trouvait ainsi bloqué à distance de la porte, sous le feu des soldats postés au-dessus, à l’abri des remparts. Le seul moyen de franchir cette fosse, était donc de la remplir de bois pour l’enjamber. Autant dire que cela s’annonçait long et périlleux…
Une fois arrivés sous la porte, les assaillants doivent alors la forcer à l’aide de moyens biens limités, car il n’est pas possible de monter jusque là avec un bélier. La pente est trop importante pour arriver à le tirer jusqu’ici. Pendant que l’ennemi tente de forcer la porte, les soldats quant à eux se tiennent juste au-dessus, au niveau d’une ouverture appelée assommoir. Nul besoin d’expliquer quelle est son utilité, si ce n’est de jeter des projectiles sur la tête des ennemis, afin de les empêcher de franchir la porte, ou tout simplement de leur tirer dessus avec des arbalètes. Néanmoins, cet assommoir a une autre fonction : permettre de jeter de l’eau froide sur la porte, au cas où l’ennemi essaie de m’enflammer.
La souricière
S’il reste quelques ennemis, ils viennent d’entrer dans une cour appelée « souricière » en raison de son étroitesse, de sa forme de coude et des hauts murs l’entourant. L’ennemi se trouve ici pris au piège entre les 2 dernières portes et sous le feu des soldats postés tout autour de cette cour, derrière leurs ouvertures de tir. Nous remarquons par exemple deux canonnières sur les côtés de la 6ème porte. Elles sont le signe de l’adaptation de La Défense à l’évolution de l’armement. on peut donc utiliser des armes à feu telles que les arquebuses ou les mousquets.
La Tour de la géhenne
Le terme géhenne signifie l’enfer dans les écrits bibliques.
Le rez-de-chaussée de cette tour a servi de prison et de dernière demeure à une vicomtesse de Polignac. En effet, vers 1170, le vicomte Héracle III de Polignac avait épousé Belissende, fille du comte de Clermont.
Le troubadour du vicomte, dénommé Guillaume de Saint-Didier, tomba sous le charme de Bélissende au point de lui écrire une chanson d’amour. Sauf que la belle est catégorique : « si mon mari ne me l’ordonne point et ne m’en prie, je ne vous prendrai ni pour chevalier ni pour mon serviteur ». Non décontenancé par cette réponse, le troubadour écrivit une nouvelle chanson remplie de messages codés. Le véritable nom de chacun des protagonistes y est dissimulé sous le surnom « Bertran ». Guillaume demanda au vicomte de l’apprendre et de la réciter à sa femme. Ce dernier s’exécuta, et Bélissende, comprenant de qui provenaient ces belles paroles, s’éprit du troubadour.
Tout a une fin, et le vicomte apprenant toute l’histoire, fit river une ceinture de fer à sa femme et ordonna qu’elle fut attachée par une chaine à la principale poutre du plancher de la tour, transformée en geôle perpétuelle.
Comment fonctionne la prison au Moyen-Âge ?
Au XIXème siècle, les idées reçues sur l’emprisonnement se sont propagées : en réalité, pas d’oubliettes et peu de prisons !
Au Moyen-Âge, l’enfermement n’est que temporaire car il n’est pas considéré comme une peine de justice. Les prisonniers y restent souvent pour une courte durée : quelques jours, voire une année, pour compenser l’amende pécuniaire.
Loin d’être des espaces clos, les prisons ne sont pas dotées d’une architecture spécialisée répondant à un usage particulier. « Tenir prison » pouvait ainsi se faire dans un quartier, une ville, la maison d’un particulier, un couvent, une « prison privée, etc..
Au Moyen-Âge, la prison concerne avant tout les plus pauvres qui ne sauraient fournir de caution ou payer l’amende exigée à l’issue du procès.
Les ateliers
La zone artisanale
Ces vestiges sont les restes des ateliers qui constituaient en quelque sorte la basse-cour de la forteresse. De nombreuses activités indispensables à tout grand seigneur se regroupaient dans cette zone.
Ces activités permettaient de répondre aux besoins quotidiens dans une forteresse.
Si la présence d’un atelier monétaire dans lequel les Polignac faisaient battre monnaie est hypothétique, cette zone abritait une forge et un atelier de fabrication d’armes, un lieu de stockage de 4 niveaux dont 2 taillés dans la roche, un four à pain et des cuisines.
La défense toujours présente
En arrière et en contrebas de cette zone se prolonge l’affectation défensive de la forteresse. Son aménagement est caractéristique du XVIe siècle avec notamment des canonnières. Après la pointe Sud, le rempart se dirige vers l’Est et enjambe une énorme faille du rocher remblayée par un mur très haut épaulé par trois contreforts.
La Tour casematée
La partie basse de la tour est couverte d’une voûte et fait penser à un petit bunker. Elle est percée de multiples archères canonnières balayant toute la partie Sud-Est du village. La partie haute est elle-même percée d’ouvertures de tir et notamment de bretèches destinées à jeter des projectiles sur l’ennemi ou permettant d’effectuer un tir plongeant.
Cette tour démontre que la forteresse s’est adaptée à l’évolution de l’armement et notamment au développement des armes à feu.
La Chapelle
Dès le XIe siècle, un lieu de culte est dédié à Saint-Andéol sur le site de Polignac et il a déjà une fonction funéraire. Les seigneurs de Polignac y seront enterrés jusqu’en 1289.
Les vestiges qui subsistent de cette église romane nous permettent d’en restituer le plan d’origine. Elle adoptait un plan simple caractéristique des petits édifices romans de Haute-Loire.
La Chapelle est en forme de croix latine et mesure 16 m de long pour plus de 3,50 m de large. Le transept porte sur chaque bras une absidiole semi-circulaire, c’est à dire une petite chapelle latérale. L’abside centrale (le choeur) a quant à elle un mur plat à l’extérieur. Le tout est construit directement sur le rocher aplani et creusé pour distinguer l’espace du choeur surélevé de celui du transept.
La fouille partielle de La Chapelle a permis de dégager des inhumations à l’intérieur et à l’extérieur de celle-ci. Ces tombes sont creusées à même le rocher et suivent un plan anthropomorphe (un emplacement pour la tête et un coffre légèrement trapézoïdal). Elles ont été pillées au moment de la Révolution. Cette forme de coffre en pierre correspond pour la région à un mode d’inhumation qui se développe aux XIe-XIIe siècles.
La Cour d'honneur
Nous y entrons par une 7ème porte fortifiée qui délimitait la cour d’honneur de la basse-cour. C’est ici que s’organisait l’espace résidentiel de la forteresse de Polignac dont le donjon constitue le coeur. Cette cour est bordée par 3 bâtiments résidentiels et un mur dont les restes se trouvent derrière vous pour totalement la clôturer au Sud. Sur la gauche se trouve la seigneurie, habitat primitif des seigneurs. En face, la salle dont on aperçoit juste le départ de la voûte date du XVe-XVIe siècle et servit de salle de jeu. Enfin, sur la droite, s’élève la Vicomté, habitat construit à la fin du XVe-début du XVIe siècle pour compléter l’espace résidentiel. Construite directement sur les remparts, cette habitation est la plus confortable.
Au centre de cette cour d’honneur, deux points d’eau : sur la gauche, le « puits de l’oracle », ancienne citerne récupérant l’eau de pluie et sur la droite, le « puits de l’abîme » profond de 83,5 mètres.
La Seigneurie
Il s’agit de la première habitation du seigneur sur la plateforme. Ce bâtiment a été constamment remanié au fil des siècles comme le prouvent les multiples reprises sur les maçonneries ou encore les ouvertures bouchées. La façade Sud en est un bon exemple. plusieurs époques s’y chevauchent : du roman, avec l’ouverture du portail bouchée au rez-de-chaussée, du gothique, avec notamment les cheminées ou les arcs en accolade au-dessus des portes, et la période Renaissance avec la belle fenêtre à meneaux du 1er étage.
Le puits de l'oracle
Une citerne se trouve sous la cour d’honneur. Seule son unique entrée trahit son existence. Elle est maçonnée avec des pierres de taille disposées de manière circulaire. En se penchant sur le puits, il est possible d’entendre l’oracle… Derrière la grille et dans l’obscurité est caché un lieu unique. Un travail de numérisation en 3D permet aujourd’hui à la forteresse de Polignac de pouvoir nous faire découvrir ce trésor architectural.
La citerne réceptionnait autrefois les eaux de pluviales captées sur les différentes toitures des bâtiments visibles. Cette citerne est toujours intacte. Son emprise au sol est un carré de 7,00 m de côté et descend à 6,00 m de profondeur. Elle est divisée en deux parties par 4 colonnes supportant deux voûtes. Les pierres de taille sont sombres et contrastent avec l’enduit de tuileau, un imperméabilisant composé de fragments de terre cuite et de chaux.
Ci-contre : le puits de l'abîme
Le Donjon
Construit entre 1385 et 1421, dans le contexte de la guerre de Cent Ans, le donjon est l’ouvrage majeur du site.
Le donjon se doit de répondre à trois fonctions :
1 – La défense
Une large embrasure au rez-de-chaussée-de chaussée du donjon pouvait accueillir un canon. Le sommet du donjon est crénelé et muni de mâchicoulis, destinés à jeter des projectiles sur les assaillants.
2 – La symbolique
Le donjon répond parfaitement à cette fonction. De plan rectangulaire, 18 m de long et 15 m de large, il mesure 32 m de haut. il domine toute la région environnante. Il est le symbole de la puissance des seigneurs de Polignac.
3 – La résidence
Cet édifice est avant tout une habitation pour le seigneur avec ses 5 niveaux, sans compter la plateforme sommitale. On retrouve aux différents étages de nombreux éléments de confort (cheminées, fenêtres à meneaux, placards…). La circulation verticale se fait par un escalier à vis extérieur à la tour, une ouverture dans la voûte du rez-de-chaussée-de-chaussée témoigne de la présence d’un système de monte-charge permettant de faire circuler les denrées ou autres jusqu’au sommet de la tour.
- 1 - Lieu de stockage
- 2 - Cuisine
- 3 - Salle à manger
- 4 - 1ere chambre
- 5 - 2ème chambre
- 6 - Plateforme sommitale