Le site en 3D ?

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Le site de Sanxay semble être occupé dès la fin du Ier siècle av. J.-C. ; en témoignent des monnaies retrouvées sur place. C’est vers le milieu du Ier siècle de notre ère que sont construits le temple octogonal, les premiers bâtiments à l’emplacement du sanctuaire et les premières habitations « en dur ».

C’est au IIe siècle que Sanxay prend toute son importance, avec la construction du temple à double cella ; dans la foulée, l’aménagement du temple octogonal est complété et les premières installations du sanctuaire thermal sont construites ; les agrandissements se succèdent jusqu’à la fin du IIe siècle.

Sanxay semble péricliter ensuite, peut-être à cause de la crise du IIIe siècle, peut-être en raison de la montée du christianisme qui, avec Hilaire de Poitiers et Martin de Tours au IVe siècle, prend le pas sur le paganisme ; en tout cas, aucune construction n’est attribuée au IIIe siècle.

Sous la tutelle du centre des monuments nationaux, les vestiges encore visibles de Sanxay sont ouverts au public.

Sanxay et les sanctuaires ruraux

L’interprétation de l’agglomération a donné lieu, dès la découverte, à des polémiques dont on ne retiendra que les arguments les plus sérieux.

La théorie du père Camille de La Croix

Comme ce site est peu favorable à un habitat, mais qu’il est situé au centre du pays picton, qu’il n’est ni une villa ni un établissement thermal, les eaux n’étant pas minérales et la présence d’une tombe gauloise indiquant qu’il était occupé avant l’arrivée des Romains, C. de La Croix a émis l’idée que c’était le lieu de réunion (concilium ou conciliabulum) de la nation pictonne avant la conquête. Ces lieux de rassemblement, d’abord tolérés, auraient ensuite été détournés par l’occupant de leur but politique et transformés en lieux de pèlerinage, de spectacle et de divertissement, avec des hôtelleries réservées au gouverneur d’Aquitaine et aux notables.

Autres hypothèses

Pierre Delbarre, un journaliste, avança dès octobre 1881 l’idée qu’il s’agissait d’une station thermale. Sa thèse a été reprise par Juste Lisch qui a vu, en outre, une véritable ville dans cette station, puis par Ferdinand Delaunay. Sans contester que ce site ait pu être le siège de réunions pictonnes, qu’il rapproche des « pardons » armoricains, cet auteur a estimé que cela ne suffisait pas à justifier la présence d’hôtelleries permanentes. Selon lui, l’attribution vraisemblable du temple à Apollon, dieu des eaux guérisseuses, en fait un lieu de cure, le « Vichy du Poitou », même si ses eaux ne sont pas minérales : la chaleur et les différences de température suffisent à l’hydrothérapie.

Joseph Berthelé, dans son ouvrage Considérations sur les théories émises dans la presse au sujet des monuments de Sanxay (1882), a contesté cette théorie : « Pour pouvoir admettre à Sanxay l’existence d’un traitement sous l’oeil d’un dieu guérisseur, nous devrions trouver, en dehors du grand temple, un second temple, qui fût spécialement à l’usage du balnéaire ». Or, c’est précisément l’existence de ce second temple que Pierre aupert a pu mettre en évidence en 1985 dans le balnéaire, dès lors dénommé sanctuaire thermal.

Quant ay thème de la ville, il a été repris, entre autres, par Auguste François Lièvre. Enfin, le disert Adrien Caillé a rejeté, en 1887, la thèse du lieu de réunion politique, mais approuvé celle d’un centre cultuel. Tels furent les termes d’un débat de dix années. La seule nouveauté introduite par la suite a résidé dans l’attribution, erronée, du grand temple à Cybèle et au culte impérial par Gustave Chauvet, en 1924.

Le théâtre

Le monument de Sanxay ne se conforme pas au plan d’un théâtre romain classique : sa cavea outrepasse largement le demi-cercle ; son orchestra est presque circulaire et aucun bâtiment important ne ferme l’arrière de la scène. Il entre dans le groupe des édifices mixtes. Ce type de monument, dont l’appellation (amphithéâtre ou théâtre) est toujours discutée, ne se rencontre qu’en Gaule, et principalement, comme à Sanxay, dans des ensembles monumentaux ruraux ; il est possible que cet aménagement permette de l’utiliser pour des spectacles de nature plus diversifiée.

Le théâtre mesure 88,60 m de diamètre extérieur et son orchestra, presque parfaitement circulaire, mesure 37,80 m de diamètre. Dans cette configuration, la capacité du monument est évaluée à 6 600 spectateurs.

La cavea, dont la pente moyenne dans l’axe du théâtre est de 40 %, repose sur une série de murs courbes qui la divisent en trois zones : en bas, près de l’orchestra, les premiers rangs de gradins sont réservés aux notables. Au sud-ouest, au premier rang, une petite loge semi circulaire est sans doute celle d’un magistrat. Les murs, qui ne disposent de presque aucune fondation, construits en petit appareil de moellons calcaires directement sur le rocher, supportent des gradins en bois. Si le bois a disparu, les nombreux clous retrouvés dans les fouilles du théâtre attestent de ce mode de construction. Les espaces compris entre les murs, latéralement, et les gradins, au-dessus, ont pu être aménagés en locaux de service. Des grands blocs de calcaire blanc forment le couronnement du mur ceinturant l’orchestra.

Le dernier rang des gradins est surélevé d’environ14 m par rapport à la scène. Les gradins sont accessibles par deux couloirs larges de 4m donnant également accès à l’orchestra et par deux séries de deux vomitoires de largeur plus réduite, au tiers (largeur de 2,60m) et aux deux tiers (largeur de 1,40m) de la hauteur de la cavea, mais qui sont parallèles aux grands couloirs et aux courbes de niveau. Les couloirs donnant accès à l’orchestra et qui sont munis de contreforts sont peut-être voûtés pour pouvoir supporter des gradins, mais il est impossible de l’affirmer.

Un mur haut d’environ 2 m sépare l’orchestra du premier rang de gradins.

Une source est située dans l’orchestra mais les fouilles récentes ne permettent pas de mettre en évidence d’éventuels aménagements destinés à son captage. En bordure de l’orchestra, du côté opposé à la cavea, une petite construction d’un mètre de haut au maximum est certainement le socle d’un autel ou d’un petit temple.

La hauteur du mur de façade n’est pas connue. Si Camille de La Croix pense que ce mur ferme le théâtre sur toute sa largeur et lui attribue une hauteur de 14 m, Jean-Camille et Jules Formigé estiment qu’il ne sert qu’à fermer les gradins et que sa hauteur décroît en se rapprochant du centre du monument. Cette seconde proposition, qui permet aux spectateurs, compte tenu de l’orientation du théâtre, d’avoir toujours une vue sur les bâtiments cultuels du site, semble prévaloir au vu des observations les plus récentes.

Cent quarante trois fragments d’inscriptions sont retrouvés par Camille de la Croix lors des fouilles du théâtre. Plus d’une centaine a disparu depuis et il n’est pas possible, à partir des éléments conservés, qui ne proviennent peut-être même pas tous du monument lui-même, de proposer une datation fiable pour sa construction. De La Croix propose une date tardive (IIe ou IIIe siècle) que rien ne permet de valider. La forme et l’architecture du monument ne renseignent pas davantage sur ce point. L’abandon du théâtre coïncide peut-être avec le déclin général du site de Sanxay au cours du IVe siècle.

Relevé de Camille de la Croix

Fouilles

L’emplacement des vestiges est connu depuis longtemps, et les ruines ont servi de carrière de pierres mais ce n’est qu’en 1865 qu’une commission est chargée par la Société des antiquaires de l’Ouest de faire les premiers relevés sur le site.

De à , le père jésuite Camille de La Croix entreprend un travail systématique de déblaiement des ruines mais les terrains étant simplement loués pour le temps des fouilles, il doit faire vite et combler les excavations en fin d’opération. Des plans précis du site sont levés, des dessins réalisés, quelques photos prises, et une publication éditée, mais les techniques de fouilles alors en usage et la faiblesse de la documentation écrite conduisent à une perte importante et irrémédiable d’informations. Les objets retrouvés, quant à eux, ne sont pas décrits ni répertoriés, et une partie est dispersée, entre autres par les fouilleurs qui en distribuent à leurs amis. C’est dès 1882 que plusieurs vestiges sont classés comme monuments historiques.

Certains des terrains étant acquis par l’État en 1884 et 1885, Jean-Camille Formigé puis son fils Jules commencent un relevé des ruines.

De 1985 à 1994, la mise en valeur du site s’accompagne, sous la direction de Pierre Aupert, de la reprise des fouilles archéologiques dans le sanctuaire, le temple et le théâtre. À partir de 1998, les trois ensembles visibles, théâtre, temple et sanctuaire, font l’objet de relevés précis et de nouvelles études.

Reconstitution imaginaire du bâtiment de scène du théâtre, par Jean Camille Formigé, 1884. (Paris, MAP.)

Plan du théâtre de Sanxay, par Myriam Fincker. A à F murs de support des gradins. V1-V2 Vomitoria (couloirs d’accès aux gradins). O Orchestra (aire des spectacles). P Parodoi (couloirs d’accès à l’orchestra). S Sacellum (édifice sacré).

Le temple

Le temple de Sanxay présente un plan original : la cella est de forme octogonale, disposition parfois rencontrée en Gaule. Elle pourrait s’inscrire dans un cercle de 13m et être couverte d’une coupole. Une source prend naissance au niveau des fondations sud-est de la cella ; celles-ci sont constituées de grands blocs non jointifs de manière à pouvoir capter l’eau. Le portique périphérique qui l’enveloppe, au lieu d’épouser la même forme, comme c’est généralement le cas, représente une croix grecque dont chaque branche mesure plus de 10m de large.

La branche est de ce périphérique établit la liaison entre l’entrée de la cella et celle du péribole du temple. Une colonnade d’environ 8m de haut, supportée par le mur du portique, soutient les toits à deux pans de chaque branhe. Par comparaison avec d’autres temples de Gaule, une hauteur totale de 23m pour l’ensemble est possible.

Une série de quatre portiques délimite un péribole de forme sensiblement carrée (79 × 76 m) et d’une superficie de près de 4 000 m2 ; le sol des quatre portiques et celui de la galerie du temple se trouvent surélevés de près d’un mètre par rapport à celui de la cour. La partie est de cette enceinte, par trois escaliers, donne accès qu’aux deux galeries latérales ainsi qu’à un porche débouchant sur l’esplanade qui conduit à la cella ; la galerie ouest semble fermée par un mur, extérieurement comme côté cour, accessible par le portique nord et par une porte donnant directement sur l’extérieur ; les portiques nord et sud sont probablement ouverts sur la cour par une colonnade comparable à celle de la galerie du temple.

Un souterrain relie, en diagonale, le temple à l’angle sud-est du péribole. Se prolongeant à l’extérieur jusqu’à un bassin, il semble avoir pour fonction le drainage de la cella et de la galerie du temple.

Reconstitution du temple octogonal par Jean Camille Formigé. Les mosaïques sont imaginaires. Dessin aquarellé, 1884. (Paris, MAP.)

Les thermes

Plan du sanctuaire antérieur aux thermes, états I à III. Dessin de Pierre Aupert et Jean-Claude Colin. État I : péribole et niches. État II : galerie et salle-cella. État III : le temple à double cella et son annexe.

Plan de l’état IV. Rez-de-chaussée.

Cet ensemble de bâtiments a connu de nombreux bouleversements car pas moins de huit états successifs ont été mis en évidence. Seule sa partie orientale a été observée en détail, la partie ouest, remblayée, échappant aux fouilles.

Le premier état témoigne de la présence d’un temple dont seul le péribole, comportant trois niches ayant peut-être abrité des statues, est en partie conservé. Ce péribole est ensuite agrandi et une salle, interprétée comme la cella d’un temple, est construite. Deux cellae mitoyennes sont édifiées par la suite (26,60 x 14,80m, soit 90 x 50 pieds romains au total), disposition très rare ; les différentes interprétations proposées à ce temple et à ses aménagements intérieurs renvoient à un culte des eaux guérisseuses.

Les cinq dernières campagnes de modifications traduisent l’évolution du sanctuaire vers une fonction thermale. Dans un premier temps (état IV), deux thermes, qui ne communiquent pas, sont construits au nord-est et à l’ouest du grand temple. L’absence de certaines composantes habituelles des thermes romains, comme le frigidarium, non attesté dans le bâtiment du nord-est laisse à penser que l’établissement ne fonctionne pas comme des thermes classiques, mais qu’il est plutôt destiné à accueillir des curistes. Au IIe siècle (état V), les établissements thermaux sont agrandis par la reconversion des deux anciennes cellae du temple en piscines chaudes dont les bassins, l’un rond et l’autre carré, occupent la presque totalité de l’espace disponible, rendant difficile la circulation des curistes. Un VIe état, non daté, voit l’agrandissement vers l’est de l’ancien temple reconverti en thermes, avec la construction d’un nouveau bassin et de communications avec les autres salles. Ce bassin est ensuite surélevé et d’autres salles sont remaniées (état VII). Un VIIIe et dernier état, ne reposant que sur les relevés de fouilles du XIXe siècle, se caractérise par la construction, au nord-est du site, d’une enfilade de petites pièces correspondant à des thermes au fonctionnement plus classique. Dès lors que le site s’est orienté vers sa fonction thermale, les différents ajouts de pièces se sont accompagnés du maintien des aménagements précédents dans leurs fonctions initiales.

Plan des états VI et VII.

Plan de l’état VIII.

Plan de l’état V.

Informations utiles

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Tel: 05 49 53 61 48

http://www.sanxay.fr

Route de Ménigoutte, 86600 Sanxay

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