Le château en 3D ?

La France et l’Angleterre se sont disputé la possession de la Guienne pendant trois siècles dans la période du moyen âge qui s’étend de 1152 à 1453. Le traité de Pecquigny termina le différend aux dépens de la couronne d’Angleterre.

Les forteresses des bords de la Garonne et du Ciron, Villandraut, Budos, Landiras, Roquetaillade, Noaillan, La Trave, La Brède, Langoiran, etc., s’inclinèrent, selon les circonstances ou leurs intérêts, tantôt sous la domination anglaise, tantôt sous la domination française ; mais il n’est pas douteux que les seigneurs, bourgeois et paysans gascons eurent une préférence marquée pour la couronne d’Angleterre.

Celle-ci fut, en effet, à leur égard, toujours très sobre d’impôts; elle ne leur en demandait que dans, des cas urgents.

Son administration sage, prudente, respectueuse des libertés communales, encourageant le commerce, rendant bonne justice reçut en retour de la part des habitants de la Guienne des preuves d’une fidélité qui ne se démentit qu’à de rares intervalles.

D’ailleurs cette région dont le commerce des vins constituait la principale richesse trouvait dans l’Angleterre un débouché facile et un marché important. Le port de Bordeaux regorgeait de navires anglais, et la mer, « le chemin qui marche », rendait les transactions sans entraves, tandis que le transport des vins sur le continent était très difficultueux sur des routes peu sûres en raison des guerres incessantes et des chemins en mauvais état.

La cour de Londres, pour s’attirer la sympathie de cette riche contrée, se faisait gloire de donner la plus éclatante hospitalité aux seigneurs gascons ; c’est ainsi qu’en 1233, plus de deux mille chevaliers de Guienne, de Gascogne et du Poitou, se rendirent à Londres pour assister à des fêtes splendides qui furent données en leur honneur.

En 1340, le roi Edouard, à l’occasion de la réédification du château de Windsor, assembla les chevaliers de la Table Ronde; parmi les seigneurs étrangers invités, on y relève les noms des sires d’Albret, de Landiras, de Montferrand, de Langoiran, de Budos, etc.

La conquête de la Guienne. ne fut définitivement faite qu’on 1450, par Dunois, qui signa la « Paix de Bordeaux ».

Le Château de Budos et les châteaux forts de VillandrautLandiras, La Réole, Langon, etc., capitulèrent vers cette époque ; ceux de Noaillan et La Brède résistèrent encore quelque temps au roi de France.

La bataille de Castillon marque la suprême convulsion de la Guienne (1453). Dès lors, cette province se tint tranquille et s’infiltra peu à peu, aux autres provinces françaises.

Enfin Louis XI signa avec l’Angleterre la « Paix marchande ». Cette paix bienfaisante eut pour heureuse conséquence de donner un nouvel essor au commerce bordelais, et d’établir définitivement le roi de France en possession. de la Guienne.

Le château

L’élégance des formes et la distinction dans la construction sont la caractéristique du vieux château.

Ses murailles ont à peine 1 mètre 10 d’épaisseur moyenne, tandis que celles de son voisin de Villandraut, qui est un des plus remarquables spécimens de l’architecture militaire, dépassent 2 mètres.

Le château a la forme d’un quadrilatère dont les côtés ont environ 60 mètres de longueur et 50 mètres de largeur.

Les quatre coins sont marqués par des tours, trois rondes et une octogonale.

La tour Sud a deux portes, qui s’ouvrent sur les fossés. La chambre du rez de chaussée semble avoir servi de salon ; on y voit encore des vestiges d’ornements en plâtre.

La tour ouest, qui est octogonale, servait de pigeonnier. On y voit, au premier étage, dans la direction du sud, une grande lucarne en forme de tronc de cône évasé et aplati horizontalement, qui était utilisée pour les feux de mousqueterie.

La tour Nord possède une porte donnant accès dans les fossés. La tour Est a des meurtrières en forme de croix, pratiquées pendant les guerres de religion et de la Fronde. Ces quatre tours ont trois étages. Leur élévation est de 20 mètres ; leur diamètre de 7m 5O, sauf Ia tour Ouest qui n’a que 3m 50.

L’entrée principale est surmontée d’une très belle tour carrée. Sur la face de la cour intérieure, on aperçoit une fenêtre cintrée, en bon état de conservation.

Les tourelles ou petits donjons des trois autres façades, dont le saillant se trouvait dans la cour intérieure, n’existent plus ; on en voit cependant les vestiges sur la façade nord ouest.

Des murs de courtine apparaissent encore sur les façades nord ouest et sud est. Contre les murs intérieurs et extérieurs, on aperçoit encore six latrines en saillie ou égouts.

Les fossés devaient avoir une vingtaine de mètres de largeur; cette largeur était la même aussi bien contre les murs qu’aux abords des tours ;  au delà des fossés, il y avait des glacis d’une quarantaine de mètres. La profondeur des fossés devait être d’une dizaine de mètres.

La porte principale, qui n’est pas placée symétriquement au milieu de la ligne murale, était précédée d’une barbacane ou meurtrière pour battre les fossés.

La porte d’entrée, précédant la terrasse, située au bord de la route qui monte sur Budos et à environ quarante mètres des fossés, était surmontée d’une petite tour carrée, dont les piles subsistent encore, avec un beffroi contenant une cloche destinée à régler le service du château. La cour intérieure a environ 50 mètres de longueur et 40 mètres de largeur.

Les  appartements étaient situés à gauche de l’entrée. C’est par ces appartements qu’on pouvait pénétrer au premier étage des tours qui n’avaient pas d’escaliers.

On accédait au deuxième étage par le chemin de ronde, et au troisième, par une échelle et une trappe. Les fenêtres de ces appartements donnaient sur la cour intérieure, au fond de laquelle se trouvaient les servitudes: poulailler, écuries, chai, cuvier, etc. A droite de la porte d’entrée il y avait la chapelle.

La prison, dont l’ouverture se voit encore dans la tour Nord, prenait jour et air du côté des fossés.

L’eau était fournie par un puits.

Cette reconstitution de l’état des lieux a pu être faite grâce, à un inventaire, daté du 1er janvier 1791, de Catherine Delphine de Brassier, veuve de Michel Joseph de La Roque Budos.

Une poterne ou porte secrète, dont les traces sont parfaitement conservées, se trouvait à côté de la tour Nord. C’est de cette porte que partait le souterrain (suivant la légende) qui reliait le château de Budos au château de Landiras. Au pied de la tour Est on voit encore les vestiges d’une citerne.

La plus belle des tours, tant par sa conservation que par l’élégance de son style, est celle de l’entrée principale. Elle est carrée ; elle avait trois étages comme les autres ; elle est crénelée et surmontée d’un chemin de ronde.

La porte d’entrée était précédée d’un pont levis qui se relevait contre une feuillure ménagée de chaque côté des pieds-droits ; les pierres sur lesquelles il tournait suivant son axe existent encore dans le mur, au dessus de la porte.

Il y avait aussi une herse et un assommoir, à la disposition des hommes postés en arrière des créneaux, sur le chemin de ronde du deuxième étage. Ce chemin de ronde reliait les tours de la façade ; il paraît bien conservé sous le lierre qui l’a envahi. Une porte avec des barres de fer s’enfonçait dans le mur; les trous sont encore apparents.

La construction du mur est un blocage revêtu d’un parement en pierres taillées en carré et de dimensions les plus diverses.

C’était la fontaine du bourg, située à côté de l’église, qui déversait ses eaux dans les fossés. Le verger et le jardin se trouvaient au nord du château; la garenne ou parc à l’ouest; la terrasse à l’est. Ces endroits sont encore ainsi désignés de nos jours.

Le seigneur rendait la justice à Fonbanne, et qui s’appelle « à la Cour ».

A deux kilomètres environ, à l’ouest du château, il existe les vestiges d’un petit poste militaire. Il est connu sous le nom de Tuc Haut de la Motte. Il a la forme d’un cône tronqué, et paraît avoir été entouré d’un fossé profond. Son diamètre à la base est de 40 mètres ; sa hauteur de 12 mètres. Sa plate-forme devait avoir une dizaine de mètres de tour.

Il est permis d’admettre que le Tuc Haut de la Motte était un point de surveillance et de défense, destiné à retarder la marche des assaillants, qui ne pouvaient se risquer à l’attaque du château avant de s’être emparés de cette petite forteresse.

La situation stratégique du château, à mi côte, semble paradoxale à notre époque, elle ne conviendrait guère, en effet, aux méthodes modernes, et aux armes à longue portée ; mais, si on se reporte au temps de sa construction, on ne peut, au contraire, qu’admirer combien cette situation répondait parfaitement aux nécessités d’alors et aux manières des guerres féodales.

Une immense plaine, découverte tout à l’entour, facilitait les sorties et ne permettait en aucune façon aux assaillants de se dérober à la vue des défenseurs. Les tours très hautes constituaient des postes de surveillance excellents. Les énormes fossés étaient toujours remplis d’eau, grâce à la canalisation de la fontaine du Haut Budos ; ces eaux, se renouvelant constamment, se déversaient dans les sources de Fonbanne qui les amenaient, à leur tour, dans le Ciron.

Il n’est pas douteux que cette grande facilité de faire en toute saison le plein des fossés a été la raison primordiale du choix de l’emplacement du château et on comprend à quel point des fossés ainsi aménagés augmentaient la valeur de la défense et l’efficacité de la protection.

Sa faiblesse consistait dans le peu d’épaisseur de ses murs, épaisseur suffisante à l’époque de sa construction pour faire échec à la flèche, à la pique, à la hache, mais incapable de résister au canon.

C’est pourquoi, en 1421, André de Budos fit preuve de sage prudence en ne voulant pas exposer ses murailles aux coups de la « grande bombarde ». Mais, à défaut de puissance et de force, le château possède la grâce du style et l’harmonie de la silhouette, qui ravissent le regard et le prolongent dans le lointain passé.

Depuis le damoiseau Géraud, qui fut le premier seigneur de Budos, des années nombreuses, des fortunes diverses n’ont pu abattre la vieille forteresse.

Les seigneurs de Budos

La famille « de Budos » est une des plus vieilles de la Guienne. Son nom figure sur un titre de 1273 ; mais il est permis d’affirmer que son origine est encore plus ancienne.

Elle habitait, en effet avant cette date, un petit château « Le Castera« , dont l’emplacement situé à trois cents mètres environ et au sud ouest des ruines actuelles du château féodal, en a conservé l’appellation.

Le premier du nom de cette famille, Géraud de Budos, Damoiseau, se rallia à la cause du Roi d’Angleterre, en 1273. Il eut un fils, Pierre de Budos, damoiseau, qui vécut sous saint Louis.

L’héritage fut recueilli sous Philippe le Bel, par Raymond Guillaume de Budos (poble bars Io senhor na Ramond Guilhem. de Budos cavoir, senhor deu dey loc).

(Bars, mot gascon, signifie homme noble, d’où baron ; c’était la plus haute qualité que pouvait posséder un gentilhomme à cette époque ; cavoir, c’est‑à‑dire chevalier ; na, n’ par élision, particule de noblesse).   

Raymond Guillaume de Budos, seigneur de Caron et de l’Auriol, épousa Jeanne de Goth, fille de Béraud de Goth et d’Ida de Blanquefort, soeur du pape gascon Clément V, né au château de Villandraut et inhumé dans l’église d’Uzeste.

Il devint gouverneur de Bénévent, en 1307, et du comtat Venaissin, en 1309. Il tenait cette dernière charge de son oncle, le pape, qui n’oubliait pas les membres de sa famille.

Il figura sur le testament de Clément V pour une somme de deux cents florins. Son frère, Amanieu de Fargues, fut évêque d’Agen, en 1325. Un autre de ses frères, Galard de Budos, était cartulaire (notaire) à Bordeaux, en 1293.

Raymond Guillaume se dépensa beaucoup pour la cause anglaise. En récompense de ses bons services, le roi Edouard 1er lui accorda haute, moyenne et basse justice dans la paroisse de Budos, y compris tous les droits royaux.

Il acquit de Guillaume de Randon, seigneur de Saint Luc, le 13 février 1321, la baronnie de Portès Bertrand, terre considérable dans le diocèse d’Usez (Uzès) en Languedoc. Il possédait aussi la Tour de Bisqueytan, près de Branne, en Entre-deux-Mers.

Raymond Guillaume se maria deux fois, avec :

  • Esclarmonde de la Motte, dont il eut trois fils :
    • André
    • Raymond Guillaume, chevalier
    • Bertrand, chevalier
  • Cécile de Baux, dite Rascasse, fille de Bertrand de Baux, comte d’Avellin, qui lui donna trois fils et deux filles :
    • Guillaume Raymond
    • Bertrand
    • Aymieu
    • Régine
    • Assende.

Dans sa Chronique de Bordeaux, Delurbe, dit que plusieurs châteaux forts, comme ceux de Villandraut, Budos sur le Ciron, Roquetaillade, Noaillan, Landiras, La Trave, La Brède, etc., furent bâtis sous le pontificat de Clément V. C’est donc à Raymond Guillaume qu’il faut vraisemblablement attribuer la construction du château de Budos.

Le titre suivant, émanant du roi Edouard 1er écrit de Wynten, le 9 mars 1306, au sénéchal de Gascogne, permet même de l’affirmer

« Le chevalier de Budos, neveu, de Clément V, souverain pontife, nous a supplié de lui permettre de créneler sa maison de Budos; de l’entourer de murs, tours, fossés et enfin de la fortifier. Par respect pour le Souverain Pontife et parce qu’une forteresse de cette nature protégera non seulement nos posses­sions dans cette partie de la Guienne, mais aussi les sujets du neveu du Pape, nous accordons au susdit Raymond la permission de fortifier son château et nous lui concédons à perpétuité à lui, ses héritiers et successeurs, et nous engageons à ne le troubler en aucune manière dans cette possession ».

Son fils, André, dans des titres de 1342 et 1343, est qualifié Miles ou chevalier. Le roi d’Angleterre lui continua les mêmes faveurs qu’à son père et lui accorda, en 1358, l’autorisation de construire une « maison forte » sur  terre noble d’Ayran, en Arruan (Saint Médard d’Eyrans).

Cette terre d’Eyrans lui avait été donnée en échange de la Tour de Bisqueytan, par Eyquem Guilhem, de la Motte de Buch.

Par une lettre du 14 juin 1341, adressée au Sénéchal de Gascogne et connétable de Bordeaux, le roi, d’Angleterre mande de faire jouir André de Budos de la prévôté de Barsac, du bailliage de Damazan et de la terre de Veyrines jusqu’à nouvel ordre ; en 1348, il reçut encore La Parade et le bailliage de Castelseigneur en Agenais.

La permission de construire une maison forte à Barsac lui fut cependant refusée par Edouard III qui savait, même contre ses plus fidèles amis, rendre bonne justice, comme le témoignent des lettres de 1342 et de 1343, écrites au sénéchal de Gascogne pour faire tout droit des hostilités commises par André de Budos, sur le château d’Arbanats dont Pellegrine de Blanquefort, veuve de Geoffroy de Goth, avait la garde comme tutrice de sa fille, et pour réintégrer Jean de Saint Symphorien, seigneur de Landiras, dans la possession de haute et basse justice de ses terres, qu’André de Budos avait envahies.

Les marques d’amitié que lui donna le roi d’Angleterre ne tournèrent pas, en,fin de compte, à son avantage ; il se vit en effet, en 1340, confisquer par le roi de France, Philippe de Valois, sa baronnie de Portes Bertrand, « pour avoir trahi le roi et embrassé le parti des Anglais ». L’archevêque d’Auch eut le gouvernement de cette baronnie. pendant un certain temps. Pour l’indemniser de ces pertes considérables, le roi lui accorda une rente de sept cents livres en monnaie de Bordeaux, la châtellerie de Mussidan ainsi que d’autres objets.

En 1327, André de Budos vendit au noble baron Raymond de Fargues, seigneur de Mauvesin, tous les péages qu’il avait le droit de percevoir sur la Garonne, à La Réole, dont il avait hérité de Arnaud de Pins, bourgeois de La Réole.

Ces péages consistaient. en trois médailles bordelaises pour vingt tonneaux de vin ; une médaille bordelaise pour soixante boisseaux de blé; un quart et demi de médaille pour soixante quartiers de sel, passant sur le fleuve.

Cette vente fut faite pour cinq cent trente livres bordelaises. En conséquence de quoi :

« André de Budos se dévêtit de ce péage dans les mains du représentant du redoutable père en Christ, le cardinal prieur de La Réole qui en investit féodalement l’acquéreur, et celui-ci s’engagea à payer sa part de la médaille d’or d’esporle que les co-propriétaires du péage du port de La Réole devaient à chaque nouveau prieur ».

A cette époque, les seigneur de Budos payaient une rente à l’archevêque de Bordeaux pour les dîmes qu’ils percevaient à Budos, Saint Médard d’Eyrans, Lassatz, Sauternes, Barsac et Preignac. Ils payaient aussi un boisseau de mil ou de seigle pour les moulins de Fonbanne (Budos), qui relevaient de l’archevêque de Bordeaux, auquel ils devaient le droit de, capten (protection). Ce sont les très abondantes sources, au nombre de onze, qui fournissent de nos jours la plus grande partie de l’eau à la ville de Bordeaux. En vertu du traité de Brétigny, André rentra, en possession de sa terre de Budos (1360). En 1349, un seigneur de Budos (un fils d’André probablement), épousa une fille de la maison de Belhade dont le château situé, dans le canton de Pissos (Landes), appartient actuellement à La famille de Rochefort.

Duchêne raconte qu’André de Budos

« chargé de vieillesse et oppressé de la maladie dont il mourut, rassembla à son chevet ses vingt-deux enfants « masles », et leur dit que Portes Bertrand était nuement tenu du roy de France, qui était le plus vaillant prince de tout autres; par quoi, il leur recomman­dait qu’ils fussent bons et léals Français, et à ceux de ses enfants qui seraient bons Français il donnait sa bénéissson, et aux autres sa malédiction selon l’ancien Testament».

L’aîné de cette superbe famille, Thibaut ou Théobald, chevalier, noble et puissant baron de Budos, ne suivit pas cependant les sages conseils de son père, car il figure, en 1363, sur la liste des seigneurs gascons qui se rallièrent au prince de Galles. En récompense, la prévôté de Barsac lui fut restituée (1368). Le 9 juillet 1373, le prince de Galles, étant sur le point de retourner en Angleterre et après avoir ordonné le duc de Lancastre son lieutenant en Guienne, assembla la plupart des nobles du Bordelais dans l’église métropolitaine de Saint André et reçut d’eux le serment de fidélité.

Les principaux étaient les seigneurs de Pomiers, de Roquetaillade, de Sivrac, de Gabarret, de Curton, d’Ornon, de Montferrand, de Budos, de la Lande, de La Brède, de Duras, elc,. A celte occasion, le baron de Budos donna au prince de Galles « pour esporle et devoir, deux lances ».

En 1376, Thibaut de Budos, qui était d’un caractère guerrier et aventureux, s’unit aux capitaines de La Réole et de Meillan, et, en leur compagnie ravagea dans les Landes les seigneuries de Marsan, Tursan et Gavardan, de si vilaine façon que Gaston Phoebus, comte de Foix, se plaignit aux jurats de Bordeaux, par une lettre très vive, des incursions de ces seigneurs inféodés aux Anglais.

Thibaut se rappela, cependant plus tard les bons conseils que lui avait donnés son père sur son lit de mort, puisqu’après la campagne de Du Guesclin et du duc d’Anjou, en Guienne, il alla faire sa soumission au roi de France, Charles V, à Montargis, en 1379.

Les villes des bords de la Garonne étaient à cette époque, presque toutes redevenues françaises. Du Guesclin et le duc d’Anjou, dans les campagnes de 1370, 74, 77, avaient repris aux Anglais Saint Macaire, Rions, la Réole, Monségur, Bazas, Noaillan, Auros, etc…

C’est dans ces guerres que s’illustra Bertrand de Montferrand, seigneur de Landiras, qui avait épousé Isabelle de Préchac.

Ces forteresses, qui étaient pour Bordeaux, a l’époque où elles appartenaient à la couronne d’Angleterre, autant de postes avancés derrière lesquels s’abritait la capitale, étaient devenues, par le changement de domination, des villes ennemies.

L’histoire de cette région est d’ailleurs pleine d’actes de violence et de tracasseries de toutes sortes que suscitaient les seigneurs de ces châteaux au grand dommage du commerce bordelais et par conséquent des intérêts anglais.

Le fils de Thibaut, André, servit le roi de France, Charles VII, avec tant de fidélité et de zèle qu’on le surnomma le « Fléau des Anglais ». Il devint, gouverneur de Bazas (1424).

L’abandon de la cause anglaise par André de Budos fut un  événement qui eut un grand retentissement. Henri V, roi d’Angleterre,  possédait alors presque tout le royaume de France, et c’était le moment où son autorité semblait indiscutable qu’André de Budos choisissait pour lever l’étendard de la révolte.

On disait à Bordeaux qu’André de Budos, dont l’esprit fin et le noble coeur étaient connus, était resté fidèle à Heuri V, tant que celui-ci n’avait été que duc de Guienne, et qu’il comprenait que si les Plantagenets devenaient rois de France, il n’y aurait plus dès lors qu’un seul maître. Il prévoyait que justice ne serait plus rendue aux seigneurs gascons qui voudraient passer d’une domination à l’autre.

C’était donc plus par espoir d’indépendance et de liberté que par intérêt qu’André de Budos s’était rallié au roi de France.

La capitale anglaise ne pouvait laisser sans châtiment un aussi puissant voisin. Les jurats de Bordeaux, présidés par Jean Tiptost, Sénéchal de Guienne au nom du roi d’Angleterre se préoccupèrent de cette situation, en 1420, ils ordonnèrent de faire achever au plus tôt le grand canon qui était commencé pour le siège des châteaux.

« Item, ordonnat que lo gran canon loquau es commensat qué siat acabat to plustot que poyrat; bonament loquau deu tirar VII quintaus »

Dans les séances des 7 et 8 mai 1421, les jurats étudièrent la question du siège. Le 14 juin 1421, ils émirent l’opinion que la défection d’André de Budos était un mauvais exemple et décidèrent qu’il fallait à tout prix lui prendre son château, un des plus important de la terre gasque. Menaut de Fabars commanderait les troupes anglaises. Les troupes bordelaises étaient sous les ordres des jurats Vigouroux Estève et Arnaud Miqueu. On emporta vingt francs par homme et un tonneau de vin. Un gabarier du quai de la Saline, Fontbodeau, fut réquisitionné avec six matelots, des charpentiers et un balistier,  « per anar a Budos ab lo son baysset ». Portée par la voie du Ciron, la bombarde tirant plus de sept cents livres de balles et deux canons de moindre calibre. Il devait prendre à Podensac des boulets de pierre. Pour ce service, Fontbodeau reçut huit franc.

Cette bombarde était, paraît-il, monstrueuse ; par son poids elle faisait la charge d’une gabarre de dix neuf tonneaux.

Forgée à Bordeaux, par Jean GAUTIER, officier d’artillerie qui avait des ateliers à la porte Calhau (Caillou), elle avait coûté fort cher, et ses réparations, suivant un état qui en fait mention, allaient de quinze a vingt quintaux de fer.

Devant un pareil déploiement de forces et, comprenant que les murailles de son château seraient incapables de résister à cet énorme canon, André de Budos consentit, le 29 juin 1421, en présence de Galanor, capitaine de Saint Macaire, a une entrevue avec Menaut de Fabars, a qui il déclara « qu’à la vérité il ne se ferait point Anglais » (c’était ainsi qu’on désignait à cette époque ceux qui suivaient le parti du roi d’Angleterre), mais qu’il mettrait son fils en otage entre les mains du roi d’Angleterre aussi bien que le lieu de Budos, pourvu que les terres du Bordelais qu’il avait vendue, pour le service du roi lui fussent restituées. Menaut de Fabars fit part de ces propositions aux jurats de Bordeaux qui les acceptèrent.

De Budos, Menaut de Fabars emmenant le même canon  qui avait, servi au siége de Budos alla prendre Saint Macaire.

Charles VII, en témoignage  du désintéressement d’André de Budos qui avait abandonné ses biens « à la mercy des ennemis pour maintenir le juste parti du roy et avoir fait preuve d’un si louasble, mespris », l’honora de l’état de, conseiller et chambellan de sa maison, en 1424 ; il lui donna aussi des rentes et revenus sur Marvejols, Beaucaire et Nîmes. Après avoir guerroyé dans le Languedoc avec le comte de Foix, André de Budos se retira à Portes Bertrand où il finit tranquillement ses jours.

En 1422, le roi d’Angleterre confia la garde du château à de Pons, seigneur de Castillon.

En 1433 Henri VI le donna au duc de Glocester.

En 1440, il appartenait à François de Montferrand, seigneur de Lesparre, de Portets, d’Uzeste et de Landiras, soudan ou souldich (défenseur) de La Trave.

Cette terre de Landiras était venue dans la famille de Montferrand par le seigneur baron de Saint Symphorien. C’est dans ce château de Landiras qu’est née, en 1556, Jeanne de Lestonnac, dame et baronne de Landiras, fondatrice, à Toulouse, des Filles de Notre-Dame, dont l’ordre fut consacré, en 1806, par Mgr de Sourdis, archevêque de Bordeaux.

Jeanne de Lestonnac a été béatifiée en 1834.

Aux termes de la capitulation de Dax (1443), François de Montferrand avait promis de livrer à Charles VII les châteaux de Budos et de Castelnau de Cernès, près Saint Symphorien, qu’il tenait de la couronne d’Angleterre.

Les garnisons de ces châteaux devaient être prisonnières de guerre. Les clauses de ce traité ne furent jamais exécutées, François de Montferrand ayant préféré laisser son fils, Bérard, en otage entre les mains du roi d’Angleterre.

En 1446 le Château de  Budos devint la propriété de Jean, comte de Foix.

Ce n’est qu’en 1460, époque à laquelle la Guienne devint définitivement province française, que les seigneurs de Budos rentrèrent en possession de leur château et de leurs terres.

Le fils d’André, Thibaut, IIe du nom, magnifique et puissant baron du Budos, seigneur d’Ayran et de Portes, capitaine de deux compagnies sous Louis XI, devint maître d’hôtel, conseiller et chambellan de Charles VIII, dont il reçut deux mille livres de rentes pour ses bons et loyaux services.

Il avait épousé le 25 novembre 1471, en premières noces, Marguerite de Lestrange, qui mourut sans enfants en 1488, et dont la dot fut restituée. Il se remaria avec Anne de Joyeuse, dont il eut dix enfants.

Le fils aîné de Thibaut fut Jean de Budos, baron de Portes ; il était colonel de gens à pied, au siège de Perpignan ; il fit la campagne d’Italie avec François ler, et rendit en 1533 hommage au roi en raison de sa baronnie de Budos.

Il vendit en 1527 sa terre et sa seigneurie d’Ayran, dont sa famille était propriétaire depuis deux siècles, à Antoine de Cousinier, qui s’en qualifia seigneur en 1539.

Jean de Budos avait épousé Louise de Porcelet, fille de Pierre de Porcelet, seigneur de Maillanes, dont il eut :

  • Jacques
  • Gabrielle, épouse du seigneur de Lussan
  • Jeanne, épouse du seigneur de Roizilles

Jacques de Budos fut gouverneur de Barsac (1585), gouverneur du Pont Saint Esprit (1595) ; il devint chevalier de l’ordre de Saint Michel, et du Saint Esprit pour les services qu’il rendit à Charles IX dans les guerres de religion. Il fut aussi gouverneur des villes d’Alais, Saint Ambroise, Barjac et Vans. Sa baronnie de Portes Bertrand fut érigée en vicomté et sa terre de Teyragnes en baronnie. Il était marié à Catherine de Clermont, dont il eut trois fils et quatre filles :

  • Antoine Hercule
  • Henry, comte de Saint Prix
  • Balthazar, évêque d’Agde
  • Louise
  • Marie, épouse du baron de Fournel
  • Marguerite, épouse du comte de Dérimicens
  • Laurence, abbesse de la Trinité à Caen

Grâce à la protection d’Henri IV, l’aînée des filles de Jacques de Budos, Louise « la plus belle et la plus accomplie dame de son siècle », épousa Henry, duc de Montmorency, maréchal et connétable de France. Elle mourut au château de Chantilly  le 26 septembre 1598.

Antoine Hercule fut fait, en 1612, chevalier de l’ordre du Saint Esprit. Il était vicomte de Saint Jean, chevalier des ordres du Roi, vice amiral de France, lieutenant du roi en Languedoc, Cévennes et Gévaudan. Il obtint, en 1613, des lettres patentes portant érection de sa vicomté de Portes en marquisat. Il fut toute sa vie un fidèle et dévoué serviteur de Louis XIII.

Pendant la période troublée des guerres de religion, la garde du château fut confiée à Louis de Lur, vicomte d’Uza. Une lettre de M. de Noailles à M. de Lur est particulièrement intéressante :

« Il faut, écrivait-il, que vous choisissiez, parmi ceux de la commune de Budos, les principaux et les fidèles, et non suspects de la religion, pour conserver cette place, la leur bailliez en garde, et de ne la rendre qu’à Sa Majesté ou ses lieutenants généraux ».

Les citoyens de Budos s’acquittèrent courageusement et fidèlement de leur mission, car le château resta toujours aux catholiques.

C’est de l’époque des guerres de la Fronde que date le commencement de la destruction du château de Budos.

Il fut pris, saccagé, pillé, et ses archives furent brûlées par Lasserre, capitaine de cavalerie qui en avait été le commandant pendant quelques temps. Le colonel Baltazar battit les troupes de Lasserre dans un terrible combat sous les murs du château. Les morts furent enterrés à cinq cents mètres environ.

Cet endroit a été retrouvé en 1895, dans des défoncements de terre, au clos d’Armajan. On mis à jour des débris d’armes et des ossements.

Ce Lasserre avait été capitaine dans le régiment du colonel Baltazar ; il abandonna lâchement son service pour entrer dans le parti ennemi. Il se faisait appeler Lasserre Baltazar.

Après sa défaite de Budos, il alla saccager Langon, mais il fut peu de temps après fait prisonnier à Bazas par les troupes de Baltazar.

Depuis 1571, les seigneurs de Budos n’étaient plus propriétaires du château et des terres de leurs ancêtres que Charles VII leur avait rendues.

Jacques de Budos, vicomte de Portes, avait en effet, aliéné tous ses biens, moyennant la somme de trente mille livres, à Raymond de la Roque, par acte passé chez le notaire Deperroy, à Bordeaux.

Raymond de La Roque prit dès lors à son compte le nom et les privilèges de la maison de Budos ; il en devint seigneur foncier et haut justicier.

La famille de La Roque habitait à cette époque, le château de Coymères, près Langon.

Les seigneurs de la Roque étaient barons de Langon. Ils avaient acheté cette seigneurie à Frédéric de Foix et Françoise de La Rochefoucauld son épouse, pour la somme de quarante cinq mille livres ;  mais ils ne jouirent de leur acquisition que fort peu de temps, puisqu’ils la vendirent en 1544, à François de Candale, évêque d’Aire ; c’est par les Candale qu’elle passa au duc d’Epernon seigneur de Cadillac, gouverneur de Guienne.

Jusqu’à la Révolution, il y avait, dans le sanctuaire de l’église paroissiale de Budos, du côté de l’évangile un mausolée dont les restes qui consistent en pierres finement dessinées et la moitié d’un chevalier agenouillé sur un coussin se trouvent aujourd’hui au musée de la  bibliothèque de la ville de bordeaux. On y lit l’inscription suivante :

« Ci-gît noble Raymond de La Roque, escuyer, baron de Budos, seigneur de Tastes et de La Tour, décédé le 21 avril 1591, à l’âge de cinquante sept ans ».

Raymond de La Roque avait épousé, par contrat passé, le 16 août 1566, devant Maurice Mautiac, notaire et tabellion royal, Jeanne d’Alesme, fille de Jean d’Alesme, conseiller au Parlement de Bordeaux, et de Jeanne Le Moyne.

Il fut élu jurat gentilhomme au premier rang de la ville de Bordeaux et mourut : dans l’exercice de cette charge.

Raymond de La Roque eut trois fils et deux filles :

  • Jean de la Roque Budos
  • André, père du marquis de Gravelines
  • Etienne, auteur des seigneurs de la Roque Latour
  • Jeanne, mariée au seigneur de Tastes, en Agenais
  • Jeanne, mariée à Pierre de Pomies

Jean de La Roque, baron de Budos, seigneur de Peyrat, Montallier, etc., reçut du maréchal de Matignon, le 22 mars 1592, une commission pour mettre sur pied au service du roi une compagnie de vingt chevaux légers et vingt arquebusiers à cheval.

Il épousa, le 16 septembre 1593, à Sainte Aulay sur Dordogne, ou fut passé le contrat, devant le notaire royal Frayssineau, Suzanne de Ségur, fille de messire François de Ségur, chevalier, seigneur de Sainte Aulay, Montayan, Ponchac, Fouguerolles, etc., gentilhomme de chambre du  roi Henri IV, gouverneur de Sainte Foy, capitaine d’une compagnie de trente lances, et de Jeanne de Mosnier.

Jean de La Roque Budos se remaria avec Catherine de Moneins, dont il n’eut pas d’enfànts.

En 1608, il revendiqua ses droits et rentes sur la ville de Saint Macaire, notamment les droits de plaçage des marchandises pour les jours de marché. Il eut, à cette occasion, une discussion des plus violentes avec un habitant de cette ville, nommé Mondier. Les jurats le mirent en prison ; mais le procès qui s’en suivit, et qui fut plaidé devant la Cour de Toulouse, se termina au profit du baron de Budos.

La chapelle du château de Budos, située dans la cour intérieure, à droite de la porte principale, était consacrée à saint Georges, patron des chevaliers. Le jour de la fête de ce saint, la population, suivant la tradition, s’y rendait en procession.

Pendant les guerres de religion, Jean de La Roque Budos, qui avait embrassé le parti de la Réforme, transforma la chapelle en écuries et brûla la statue de saint Georges qui y était vénérée.

Ce fut en 1670 seulement que l’archevêque de Bordeaux, Mgr de Béthune, autorisa Jean Pierre de La Roque Budos à rendre la chapelle au culte catholique, et la procession, qui était tombée en désuétude depuis longtemps, ne se continua plus.

Jean de La Roque Budos eut deux fils :

  • Messire Jean Pierre de La Roque, chevalier, baron de Budos, maintenu dans sa noblesse en 1634 ; confirmé dans son droit de bourgeoisie de la ville de Bordeaux en 1658 ; marié le 6 juin 1633 à Marie d’Espaignet, fille de Jean, chevalier, président du Parlement à Bordeaux, et de Charlotte de Mangeaut ;
  • Raymond III de La Roque, chevalier, baron de Budos. Il rendit hommage au roi, le 5 septembre 1672, pour les terres et les seigneuries de Budos qu’il tenait à hommage-lige en tous droits de haute, moyenne et basse justice.

Il reçut un certificat de services de François de Montferrand, sénéchal de Guienne, le 27 juillet 1694. Il avait épousé, en 1669, demoiselle Bonaventure de Chaumeils, fille de  Léonard de Chaumeils et de Jacqueline de Guichenères ; il fût inhumé dans la chapelle de Notre-Dame (église de Budos) sépulture ordinaire de la famille.

Un de ses fils, Jean Léonard,  mourut à Budos, à l’âge de trois ans, le 28 décembre 1681. Messire Jean Pierre de La Roque, fils du précédent, seigneur et baron de Budos, rendit hommage au roi en 1697, était à l’Assemblée de la noblesse en 1703. Il épousa, le 14 avril 1715, Marie Anne de Bordes, fille de Pierre, seigneur de Coupet et de Treulon, conseiller au Parlement de Bordeaux, et de Catherine d’Essenault.

Son beau frère, Jean de Bordes, qui mourut sans enfants en 1723, lui laissa ses biens et ses armes, que les la Roque Budos placèrent dans leur écusson.

En 1699, messire Jean Pierre de La Roque Budos et dame Bonaventure de Chaumeils furent parrain et marraine d’une cloche, dans l’église de Budos. Il eut une fille en 1717. En août 1721, messire Jean Pierre obtint du Régent la permission, signée par Daguesseau, de faire tenir des foires à Budos, le jour de la fête de saint Pierre et le jour de la fête de saint Romain. Cet usage existe encore de nos jours.

La lettre royale établissant des foires et marchés à Budos est ainsi conçue :

« Jean Pierre de La Roque, chevalier, baron de Budos, ayant fait remarquer au roi que le lieu de Budos est une ancienne baronnie, située dans le Bordelais, à six lieues de Bordeaux, qu’il est considérable, et qu’il n’y a ni foire ni marché, ce qui fait que les habitants ont de la difficulté pour vendre leurs denrées, le roi, de l’avis de son oncle, le duc d’Orléans, petit fils de France, régent, permet au dit de La Roque et à ses successeurs, barons de Budos, de faire tenir au lieu de Budos un marché, le jeudi de chaque semaine, et deux foires par chacun an, la première, le 29 juin, feste de saint Pierre, et la deuxième, le 24 novembre, feste de saint Romain, patron de la paroisse. Voulons que le dit exposant et succcesseurs fassent bastir et construire des halles, estaux, boutiques et échopes nécessaires, s’ils ne sont déjà construits ; qu’ils perçoivent on fassent percevoir les droits qui sont dûs, pourvu toutefois qu’à quatre lieues, à la ronde, il n’y ait aux dits jours autres foires ni marchés auxquels les présentes puissent porter préjudice, et que les dits foires et marchés n’échoient pas aux jours de dimanche et festes solennelles, auxquels cas ils seront remis au lendemain ».

Son fils messire Joseph de la Roque, écuyer, baron de Budos, se maria avec Delphine de Brassier, fille d’Etienne François de Brassier et de Marie Catherine de Montferrand, baronne de Beychevelle, co-seigneuresse de la baronnie de Sémignan et d’Arsins. Il mourut à Barsac, à cinquante cinq ans, en 1770, et fut inhumé dans l’église de Budos. Delphine de Brassier, ayant perdu ses deux frères, hérita du marquisat de Landiras et de la baronnie de Montferrand. Elle fuit convoquée en 1789 à l’Assemblée de la noblesse, à Bordeaux. Elle laissa trois enfants:

  • Marguerite de la Roque Budos mariée en 1775 à  Jean Calixte de Montmorin, marquis de Saint Hérem maréchal des camps et armées du roi ;
  • François Armand de La Roque, baron de Budos et de Montferrand, seigneur de Landiras et autres lieux, et en cette qualité premier baron de Guienne ; il fut convoqué à l’Assemblée de la noblesse à Bordeaux, en 1789. Il avait épousé, en 1787, Catherine de Ménoire de Barbe, fille de Guy de Ménoire, seigneur de Villemur, chevalier, président de la Cour des aides et finances de Guienne. Il fuit capitaine de dragons et chevalier de Saint Louis. Il émigra en 1789 ; fit la campagne de 1792, était à l’armée de Condé en 1795, 1796, 1797  et en Russie en 1799, 1800 et 1801. Le duc d’Angoulême lui délivra un certificat de digne et loyal gentilhomme, daté du  19 février 1801 de Ran, en Styrie. Le 5 brumaire an Il de la république française, il reçu du grand juge et ministre de la justice Régnier, son amnistie d’émigré. Il fut nommé colonel au titre honorifique en 1816, par le ministre secrétaire d’Etat duc de Feltre. Il mourut à Bordeaux, cours d’Albret N° 13 en 1825 ;
  • Charles François Armand de La Roque, chevalier de Budos. Du mariage de François Armand avec Catherine de Ménoire, naquit, au château de Budos, en 1789, Catherine Delphine de la Roque Budos qui épousa en 1801, Léon, baron de Brivazac.

Léon de Brivazac né en 1776, émigra en 1792, fit la campagne des Princes, sous les ordres de son oncle, le duc de Lorges, qui commandait le cantonnement de Limbourg. En 1791 il servit comme lieutenant dans le régiment de Dresnay et fit l’expédition de Quiberon. Revenu en Angleterre avec Ies débris de son régiment, il y tint garnison à Rumsey. Il se retira ensuite à Londres jusqu’à l’amnistie des émigrés.

Il revint en France en 1802. En 1814, il alla au devant du duc d’Angoulême, lorsque ce prince entra à Bordeaux ; servit dans ses gardes d’honneur et fut décoré des insignes du Brassard Bordelais. De son mariage avec Catherine Delphine de la Roque Budos il eut :

  • Léon 1er de Brivazac, mort en 1821
  • Léon Il de Brivazac
  • Marie Françoise de Brivazac, morte en 1830
  • Constance de Brivazac, qui épousa M. de Paty de La Parcaud.

Léon Il de Brivazac épousa une demoiselle de Lur Saluces et de ce mariage, naquit une fille mariée à M. le comte de Beauregard. Sous la Révolution, le château fut incendié et saccagé. Il fut ensuite vendu avec les terres qui en dépendaient, sur le prix d’estimation de 62 300 livres, au directoire du district de Cadillac ; ilappartenait alors à dame Marguerite de la Roque Budos, veuve de M. Jean Baptiste, Calixte de Saint Hérem, domiciliée à Bordeaux, à l’exclusion de ses deux frères émigrés.

En l860,  les frères Pierre et François Tauzin cédèrent, sur sa demande, à M. le baron Léon de Brivazac, le château et les terres, figurant sur la section C du plan cadastral de la commune de Budos, sous les numéro,; 410, 411, 412, 413, 414, 415, dont ils étaient propriétaires par moitié, pour la même somme de 10 000 francs, qu’ils les avaient payés autrefois.

En 1841 la Commission des monuments historiques de la Gironde arrêta, de concert avec le Maire de Budos, la continuation de la destruction des murs du vieux château, dont les pierres servaient à des travaux d’encaissement et d’endiguement du Ciron.

ARMES DE LA ROQUE BUDOS.

De gueules à la tour d’argent, crénelée de trois pièces; maçonnée de sable.

Et depuis l’acquisition de Budos, ont été ajoutées les armes de cette famille :

Écartelé d’azur à trois bandes d’or.

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