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Château de Quéribus - Les Citadelles du vertige - Châteaux cathares - Association French Baroudeur
Château de Quéribus - Les Citadelles du vertige - Châteaux cathares - Association French Baroudeur
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Le contexte historique

Dès les origines, le massif des Corbières abrita l’homme, comme en témoignent les découvertes effectuées le long de la vallée du Verdouble, à Tautavel ou, plus près du site de Quéribus, dans les grottes du Grau de Padern. Là, fut trouvé un mobilier datant du paléolithique supérieur.

Près de Cucugnan, un menhir, aujourd’hui disparu, ainsi que la Peira Dressa signalée par G. Sicard, attestent la présence des hommes à l’âge des Métaux. À l’aube de l’Histoire, la peuplade gauloise des Voleuse Tectosages occupait le pays.

Dès le IIe siècle avant notre ère, les Romains créèrent une colonie sur le pourtour de la Méditerranée afin de pouvoir rejoindre plus aisément la Péninsule Ibérique. D’importantes voies permettaient les liaisons, en particulier la Voie Domitienne qui longeait la côte narbonnaise vers les Pyrénées.

Les gisements miniers des Corbières attirèrent très tôt les Romains qui tracèrent un réseau de voies secondaires pour desservir leurs exploitations. Le long de ces voies, dont l’une passait depuis Tuchan par Cucugnan vers Bugarach, ont été mis au jour de nombreux vestiges gallo-romains, ainsi que des tombes à dalles (Cucugnan, Paziols) renfermant des objets usuels.

Au Ve siècle, les Wisigoths, supplantèrent l’Empire romain en s’installant en Espagne et en Gaule du Sud. La mort de leur roi Alaric, battu par les Francs à Vouillé en 507, fit de la Septimanie, région incluant les Corbières, la frontière nord de leur royaume.

Au début du VIIIe siècle, les Sarrasins pénétrèrent à leur tour dans la région et conquirent la Septimanie (ancienne Narbonnaise) d’où ils ne purent être délogés qu’en 759 par Pépin le Bref.

L'époque carolingienne

Dans les premières années du Xe siècle, le pays de Peyrepertuse, qui englobait le site de Quéribus, faisait partie d’un important territoire donné par Charlemagne, en récompense de ses faits d’armes contre les Sarrasins, à son cousin Guilhem qui le légua à ses enfants.

À la suite de mouvements de révoltes fomentés contre lui en Septimanie, Charles le Chauve trouvant cette contrée trop puissante, la scinda en 865 en deux duchés ou marquisats : la Gothie ou Septimanie et la Marche d’Espagne qui devint en 874 l’apanage de Wilfred le Velu, comte de Barcelone. Celui-ci possédait en outre, conjointement avec la Maison de Carcassonne, le Razès, le Pays de Sault, le Donezan, le Capcir, le Fenolhedès et le Pérapertusès.

En 965 et 967, un petit-fils de Wilfred le Velu, Oliba, surnommé Cabreta, comte de Cerdane et de Berga, reçut en héritage le comté de Fenolhedès et le Perapertusès. Particulièrement ambitieux, Oliba Cabreta entra en guerre en 980 contre le comte Roger Ier de Carcassonne et vaincu, se retira après avoir partagé ses domaines entre deux de ses fils, dont Bernard Taillefer qui forma la Maison des Besalù en recevant les comtés de Besalù, Berga, Ripoli, Vallespir, Fenolhedès et le Pérapertusès.

Des premières mentions aux dernières résistances

C’est par la mort d’un homme et au travers de ses dernières volontés que fut cité pour la première fois le nom de Quéribus. En effet, au mois de septembre de l’an 1020, Bernard Taillefer, comte de Besalù, était emporté par les eaux du Rhône alors qu’il revenait de Provence. Son testament ouvert révélait le partage de ses possessions en faveur de ses descendants.

Ainsi, son fils aîné Guilhem reçut les comtés et châteaux de Besalù, Ausone, Fenouillet, « Perapertusa et Popia et Cherbucio avec le Pérapertusès et l’abbaye de Cubières ; le château de Penna, le château de Taltevolo (Tautavel) et les terres jusqu’au Puig d’Aguilar » (Marca Hispanica, pr. n°191).

L’on sait, par ailleurs, que Bérenger, vicomte de Narbonne rendit en 1066, hommage à Guilhem, comte de Besalù, pour le château de Quéribus, dont la femme, Garsinde, avait reçu en dot le domaine utile (les revenus) de son père Bernard Taillefer.

Au XIe siècle, les droits de propriété sur la forteresse étaient ainsi partagés entre le comte de Besalù pour les droits de suzeraineté et le vicomte de Narbonne pour le domaine utile. La situation resta identique jusqu’en 1111 date à laquelle le comté de Besalù s’intégrait à la Maison de Barcelone, et ce, en raison de promesses faites par Bernard II, comte de Besalù, décédé sans postérité.

Le comte de Barcelone, Raymond Bérenger III, étendit encore ses possessions en 1112 par son mariage avec Douce, héritière des comtés de Provence et de Gévaudan, et en 1117 par le legs du comte de Cerdagne, mort sans descendance. Dès lors, le château de Quéribus, dont le domaine utile avait été confié à Aymeri, vicomte de Narbonne, fit partie d’un puissant ensemble territorial rassemblant les vastes possessions des quatre maisons comtales de Barcelone, Besalù, Cerdagne et Provence.

Après être rentré en possession des biens de son père, Raymond Bérenger IV, comte de Barcelone, épousait en 1137 Pétronille, héritière du royaume d’Aragon. En 1162, leur fils Alphonse en devenait roi. Le Fenolhedès et le Pérapertusès constituaient la frontière septentrionale aragonaise.

Tout au long de ce XIIe siècle, un état de guerre quasi permanent, dû à l’avidité des seigneurs et à la complexité du système féodal, avait considérablement affaibli la région à la veille d’un conflit sanglant qui allait durer près d’un demi-siècle.

La croisade contre les cathares et la conquête Française

En ce début d’été 1209, une des plus importantes forces armées qu’ait jamais connu l’Europe, s’avance vers le Midi. C’est le départ d’une croisade préparée et ordonnée par l’Eglise catholique, armée et dirigée par la noblesse européenne coalisée : les premiers à bout d’arguments, pour tenter de réduire le mouvement cathare devenu par trop important, les seconds pour assouvir leur soif de terres et de richesses méridionales. Le ton de cette « guerre sainte » est donné le 22 juillet de cette même année par le massacre de tous les habitants de Béziers. Peu à peu, tombent les principales places fortes, dont les réfugiés cathares sont impitoyablement brûlés.

Ainsi, en août 1209, Carcassonne capitule. En juillet 1210, c’est au tour de Minerve où périssent 150 cathares. La même année, au mois de novembre, le château de Termes tombe après un siège de quatre mois, il est suivi en 1211 par la place de Lavaur, théâtre d’une extermination des plus sauvages.

La première phase de cette croisade se termine par la défaite de Muret et la mort de Pierre II, roi d’Aragon, lors de cette bataille, le 12 septembre 1213, ainsi que par l’entrée à Toulouse de Simon de Montfort et la soumission complète de tout ce qui restait hors de sa domination, excepté le Fenolhedès et le Pérapertusès, dont Quéribus, demeurés jusque-là, en dehors de l’affrontement. Cette région peuplée de seigneurs faidits (dépossédés de leurs terres pour cause de soutien à « l’hérésie ») ne peut se résoudre à se soumettre à une suzeraineté étrangère.

C’est ainsi, qu’impuissant devant les révoltes, Nuno Sanche, régent du royaume d’Aragon, vend en 1239 les châteaux de Peyrepertuse et de Quéribus à Louis IX pour 20 000 sols melgoriens. Entre-temps, la mort de Simon de Montfort (1218) déclenchait une reconquête de la part des comtes de Toulouse. Celle-ci était écrasée en 1226 par le roi Louis VIII qui avait pris la tête de la seconde croisade. Le traité de Meaux, signé en 1229, met définitivement fin aux croisades contre les Albigeois dont la destruction va être désormais confiée à l’inquisition.

Depuis plusieurs années, la place de Quéribus est commandée par le chevalier Chabert de Barbaira, ancien ingénieur militaire du roi d’Aragon et qui, à la mort du vicomte Pierre de Fenouillet en 1242, est investi de la totalité du pouvoir militaire sur les places fortes encore indépendantes du Fenolhedès. Cette terre, protégée par un homme acquis aux idées albigeoises, demeure l’un des derniers refuges de la religion persécutée dont Quéribus paraît être le lieu d’asile privilégié, puisqu’il accueille dès 1229, l’évêque cathare du Razès, Benoît de Termes qui y meurt certainement assez âgé, entre 1233 et 1241 (Manuscrit 609, B.M. de Toulouse).

Par ailleurs, un témoignage indique qu’à cette date : « On voyait, au château de Quéribus, Pierre Paraire, diacre des hérétiques du Fenouillèdes, Raimond de Narbonne et Bugaraig, hérétiques que gardait là Chabert… » (Doit, 24, f° 181-182). Ce rôle s’accentue considérablement et prend une part primordiale au lendemain de la chute et du bûcher de Montségur (16 mars 1244).

À partir de 1248, la paix relative qui régnait jusqu’alors sur cette contrée est à nouveau troublée par de nombreuses expéditions successives, commandées par les sénéchaux de Carcassonne qui tentent, parfois depuis Peyrepertuse, de briser une résistance obstinée. Ainsi en 1248, Louis IX demande à Chabert de Barbaira de restituer les castra de Molhet et Padern, qu’il avait usurpé, à l’abbaye de Lagrasse. Louis IX, à son retour de croisade, nomme en 1254 le picard Pierre d’Auteuil sénéchal de Carcassonne. C’est à lui qu’il incombe, avec l’appui d’Olivier de Termes, un des anciens compagnons faidits de Chabert, rallié au roi de France, de réduire le dernier îlot de la résistance occitane : Quéribus.

Notons que les textes rapportant le siège et la chute de Quéribus sont souvent flous et partiels. Ils s’accordent cependant sur le fait que le 5 mai 1255, le sénéchal de Carcassonne demande aide et secours à l’archevêque de Narbonne pour poursuivre les opérations.

Cette aide lui est apportée après maintes tergiversations, « … parce que le château de Quéribus était le refuge des hérétiques et des larrons et qu’ainsi cette affaire concernait l’Eglise ». Le siège fut certainement de courte durée et il n’aboutit pas à la prise de la forteresse par les armes. En effet, c’est en échange de sa liberté que Chabert de Barbaira, fait prisonnier par Olivier de Termes, abandonne la citadelle au roi Louis IX et au sénéchal de Carcassonne auxquels il promet d’observer les conditions qui lui ont été dictées et ceci « … à peine de 1000 marcs d’argent sous caution de Philippe de Montfort et de Pierre des Voisins. » (Doit, 154, f° 132).

Ainsi tomba Quéribus, « dernier boulevard de l’indépendance méridionale ». Aucun écrit ne précise ce qu’il est advenu des cathares et de la garnison qui occupaient la forteresse. Vraisemblablement après ces évènements, peut-être en 1256 (texte non daté) une « guerre » oppose Chabert et Olivier de Termes : Chabert, chevalier fidèle à ses idéaux, souhaite-t-il se venger de son ancien compagnon renégat ? C’est dans l’ordre des choses possibles, mais il tombe dans un guet-apens tendu par celui-ci qui le remet entre les mains du roi. Par la suite Chabert de Barbaira est mentionné en trois occasions : à Barcelone en 1275, à Perpignan, et le 12 septembre 1278 lors de la signature du partage d’Andorre entre l’Evêque d’Urgelet le comte de Foix.

De la forteresse royale au déclin

Devenu forteresse royale, Quéribus fut doté dès juin 1255 d’une garnison qui comptait, en août de la même année, 20 sergents d’armes aux gages de 8 deniers par jour. Le traité de Corbeil signé le 11 mai 1258 entre la France et l’Aragon, confirmait l’annexion capétienne du Sud des Corbières en fixant les limites des deux royaumes. Le roi Louis IX renonçait à tous ses droits sur les anciens comtés de la Marche d’Espagne (Roussillon, Cerdane, Barcelone, etc…), tandis que le roi Jaime Ier cédait sa suzeraineté sur tous les territoires qu’il possédait au Nord à partir du Fenolhèdes et des Corbières.

Ainsi Quéribus, après avoir défendu les terres du Sud, se devait maintenant de protéger celles du Nord. À cette époque, les ingénieurs du roi firent procéder à d’importants travaux de modification et d’agrandissement de la place, tandis que s’installait, en 1259, le premier châtelain dont le nom est parvenu jusqu’à nous : Nicolas (alias Michel) de Navarre. Les châtelains ou gouverneurs, officiers rétribués, étaient nommés par le sénéchal de Carcassonne ; leur identité nous est connue jusqu’à la Révolution. Un extrait de l’état des garnisons des places fortes de la sénéchaussée de Carcassonne précise qu’en 1260, le nombre des sergents d’armes était passé à 10 pour Quéribus.

En 1321, il était demandé au sénéchal, par le roi, de veiller au bon armement du château auquel on fit livraison de matériel.

Un texte nous indique qu’en 1360 la totalité de la dîme, des prémices et de la tasque (impôts sur les récoltes et le bétail) était versée par la châtellenie à l’archevêché de Narbonne. À la suite d’une visite, en 1404 du vicaire général de cette ville, La Chapelle Saint-Louis de Quéribus fit l’objet de réparations.

Malgré l’accord signé en 1258, de nombreux conflits territoriaux ensanglantèrent longtemps encore la région ; ainsi, les troupes du roi d’Aragon venues libérer Perpignan et le Roussillon d’une occupation déclenchée par Louis XI, s’emparaient de Quéribus en 1473. Son châtelain Pierre Peur dit Malebête, paya les conséquences de ce revers et fut destitué lors de la reconquête de la place en 1475. Par la suite, des essais de conciliation entre les deux royaumes furent tentés, mais ils ne représentèrent que de courtes trêves au milieu de longues périodes d’actions belligérantes provoquées par les rois de France successifs désireux de s’approprier la terre convoitée du Roussillon.

Une série de documents attestent qu’au début du XVIe siècle les habitants de Cucugnan payaient une redevance annuelle de 10 sols (ou sous) pour faire paître leur bétail dans le bois de la châtellenie dont le titulaire recevait une rétribution royale annuelle de 50 livres et 15 sols.

On retrouve, datant de la même époque, le testament de Jean de Lévis, capitaine de Quéribus, par lequel il léguait à son successeur, le noble Aymeric de Basilic, ses chevaux avec leur harnachement et donnait tous ses autres biens meubles au couvent des Cordeliers de l’église de Mirepoix où il voulait être inhumé.

La signature du Traité des Pyrénées, le 7 novembre 1659, entre l’Espagne et la France, en fixant l’annexion définitive du Roussillon par cette dernière, et en établissant leurs frontières aux sommets pyrénéens, fit perdre à Quéribus son importance stratégique. Cependant, une garnison resta à demeure, puisque quarante ans après ces évènements, le recteur de Cucugnan était toujours chargé d’administrer les sacrements aux soldats et gens du château et de dire la messe en La Chapelle Saint-Louis moyennant le versement de deux setiers de blé. Les archives de Cucugnan signalent qu’en 1757, Quéribus avait pour châtelain le baron de Sournia dont les descendants, les Castéras Sournia furent nommés dans cette fonction jusqu’à la Révolution sans occuper les lieux. La forteresse passablement ruinée servit alors de repaire notamment en 1774 à une troupe de voleurs qui écumaient la région ; parmi eux, se trouvait « une fille de Vignevieille travestie en homme ».

Longtemps abandonné aux éléments et parfois à l’oubli, Quéribus resurgit du passé comme le symbole d’une lutte désespérée et d’une résistance impossible. « De cette histoire et de ces héros fous, il ne reste plus qu’une chanson de geste dont les mots sont de pierre, dont la musique est faite de lumière, d’odeurs et de vent. Et puis, dressés sur le bleu du ciel, tout en haut des socles que la nature a façonné de ses doigts de géant, pour ceux-là qui n’étaient que des hommes, les sarcophages du souvenir ». (Michel Roquefort, Citadelles du vertige, p. 29).

Description du site

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Situation et accès

Epousant le contour d’un piton rocheux qui émerge à 728m d’altitude de la crête méridionale des Corbières, le château de Quéribus projette sa silhouette massive au-dessus de l’à-pic vertigineux. Sa situation stratégique de premier ordre lui permet d’exercer une remarquable surveillance sur la totalité de la plaine roussillonnaise au Sud et de barrer l’entrée du massif des Corbières en verrouillant le Grau de Maury.

On accède au château depuis le Grau par une étroite route carrossable à forte déclivité conduisant à un parking aménagé en contre-bas de la citadelle, et d’où un large sentier monte régulièrement le long du versant nord de la montagne jusqu’à un terre-plein délimité au nord-ouest par une muraille arasée. Cet espace dénommé « plate-forme » supportait une vaste bâtisse ainsi que le départ d’un système de fortifications avancées. De là, un escalier, tantôt creusé dans la roche et franchissant après quelques degrés les vestiges d’un premier seuil, amène au travers de chicanes à l’entrée de la forteresse. Celle-ci se compose de trois enceintes successives, disposées en paliers et dominées par le donjon.

Les deux premières enceintes


L'enceinte basse comporte trois parties

Première partie

Cette partie est destinée à défendre l’escalier d’accès et est constituée d’une haute muraille d’appareil moyen axée Nord-Sud, d’une épaisseur de 1,50m et percée de deux canonnières dont une double. On peut remarquer, sur le parement extérieur de ce mur, et à hauteur de la canonnière double, une rangée horizontale de quatre boulets en remploi scellés dans la maçonnerie à intervalles irréguliers. Environ deux mètres plus haut, sept autres boulets sont disposés à intervalles plus réguliers.

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Deuxième partie

La seconde partie, orientée Est-Ouest, débute à 2 mètres environ de l’extrémité nord du premier mur : au bas de ce second mur, s’ouvre l’entrée du château protégée par un assommoir ménagé dans un retrait du parement intérieur et voûté en plein cintre. À l’Est de ce retrait on trouve trois meurtrières.

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Troisième partie

Enfin, un troisième mur Sud/Ouest – Nord/Est, percé de deux meurtrières, termine cette enceinte.

Les canonnières, l’assommoir et les meurtrières constituant les défenses de l’accès à la porte d’entrée, sont desservis par un chemin de ronde. Celui-ci part du haut de l’escalier sur lequel s’ouvre la porte et court le long des murs formant la première enceinte. Les approches de la porte sont donc protégées par ce système de défense et interdites au Nord par la barrière rocheuse qui lui fait face.

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La seconde enceinte

Après avoir suivi les bords de l’abîme, un escalier en S pénètre dans la deuxième enceinte dont la base du mur ouest est constituée d’un appareil cyclopéen. Dans sa partie nord, cet espace renferme les vestiges d’une salle sensiblement rectangulaire, partie d’un bâtiment dénommé « Caserne » et affecté au cantonnement des soldats. On peut encore y découvrir un large seuil et quatre départs d’arcs diaphragmes qui devaient soutenir le plancher dont subsistent les arrachements.

Face à cette pièce, au bas de la troisième enceinte, une construction cubique assise sur le rocher et étanchée intérieurement par un enduit rose, dit enduit fontainier (ou mortier de tuileau), correspond à une première citerne.

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La troisième enceinte


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Poursuivant l’ascension, on arrive au pied de la face Sud de la troisième enceinte construite de pierres calcaires en appareil moyen. Des traces de réparations subsistent en haut du mur fait de petites pierres mêlées de fragments de tuiles. Cette troisième enceinte, de loin la plus importante, abrite plusieurs salles ainsi que l’élément principal du château ; le donjon.

Empruntons l’escalier à hauts degrés qui dessert une petite plate-forme précédant la porte d’entrée couverte par un arc en plein cintre et surmontée d’une bretèche (logette rectangulaire faisant saillie et garnie de mâchicoulis) portée par deux corbeaux à triple ressaut.

On débouche alors sur une sorte de vestibule sur lequel s’ouvrent trois autres portes :

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Immédiatement à gauche, celle d’une longue salle voûtée appelée magasin et qui contenait des réserves, éclairée au Sud par une meurtrière et donnant au Nord-Ouest sur une échauguette qui protégeait vraisemblablement la première citerne, rendue vulnérable par sa position à l’extérieur de l’enceinte principale.

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Par l’ouverture du Nord, on accède, en franchissant le seuil d’une porte s’ouvrant aussitôt à gauche, à un deuxième niveau au-dessus de la salle voûtée. Le sol de cette pièce était anciennement recouvert de carreaux de terre cuite de 16cm de côté. Son mur Est abrite les vestiges d’un four dont le ventre s’épanouissait dans le vestibule. Ce lieu communique, par une porte basse, avec une petite salle voûtée (« corps de garde ») munie de deux meurtrières, et qui recouvre une seconde citerne en excellent état et de grande capacité, dont on peut remarquer le système d’alimentation reconstitué lors des restaurations.

Au dessus de cette petite salle, une terrasse correspondant au troisième niveau de construction, laisse apparaître la base de meurtrières dans ses murs Nord et Ouest.

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À droite, un corps de logis à trois niveaux, logement du gouverneur de la place, est largement éclairé au Sud par de nombreuses ouvertures, et divisé en deux parties égales par une cloison percée d’une porte. Son mur septentrional conserve les vestiges des départs de deux arcs diaphragmes qui supportaient le plancher du premier niveau.

Le donjon


Arrêtons-nous quelques instants pour admirer la masse imposante du donjon de forme polygonale irrégulière, que jouxte une tour rectangulaire.

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Cet ensemble comprend trois parties

Une première partie, à deux niveaux, correspond à une cave et à une grande salle voûtée d’ogives.

La deuxième offre deux salles voûtées dont la supérieure comporte également deux niveaux.

La troisième enfin est constituée de la tour qui abrite un escalier en vis.

Deux cours précédent cet édifice, l’une haute conduisant directement au corps du donjon, l’autre basse menant à la tour.

Traversons cette seconde cour pour nous rendre, par une porte surmontée d’un linteau monolithe reposant sur deux corbeaux, au pied de l’escalier en vis formé d’un empilement de marches sensiblement triangulaires posées en porte-à-faux l’une sur l’autre et desservant à l’heure actuelle, par une cage cylindrique éclairée de quelques ouvertures au Nord-Ouest et au Sud-Est, les différents paliers du donjon ainsi que la terrasse sommitale.

Autrefois, il permettait de plus, l’accès à deux autres niveaux, l’un formé de constructions de bois courant le long de la face Est, l’autre au Sud constitué par une galerie couverte menant au corps de logis.

Au bas de l’escalier, après quelques marches, un étroit corridor pénètre dans une obscure pièce voûtée en berceau brisé et au sol rendu inégal par l’affleurement du rocher. Dans le mur du fond, une niche offrait un rangement pour une réserve d’éclairage. De ce lieu, part un boyau en crochet (sorte de « caponnière ») qui couvre la base rocheuse du donjon à l’Est. Ce passage éclairé par trois meurtrières et constitué, en partie par un couvrement et un mur extérieur bâtis, en partie par la roche, pouvait être barré par deux portes dont on peut encore déceler les emplacements.

Cet ouvrage se termine par une casemate au plan en arc de cercle, percée de trois meurtrières ; sa voûte longtemps effondrée à fait l’objet de restaurations. L’ensemble permettait d’assurer La Défense des abords Est du château.

La casemate Est

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Reprenant l’escalier à vis, nous arrivons, par un deuxième corridor, à une petite salle au plan irrégulier et dont le niveau supérieur, voûté en plein cintre, reçoit l’éclairage d’une ouverture située au Sud-Est.

Son plancher reposait sur un retrait du mur et sur un arc diaphragme. C’est alors que traversant cette sorte d’antichambre, le visiteur découvre, au coeur du donjon, le plus bel élément architectural du château : la salle du pilier, qui, au-delà de toutes les hypothèses qu’elle a pu susciter, nous livre la splendeur de sa réalité.

Cette salle, aujourd’hui d’un volume unique, comportait deux niveaux :

  • Son niveau inférieur n’est accessible que par une porte ménagée à l’angle Sud-Ouest du donjon ; un petit palier fait suite au seuil et précède un escalier étroit qui permet d’atteindre le sol de la salle basse. Celle-ci, d’une surface restreinte par l’affleurement rocheux, la base rectangulaire du pilier et les avancées bâties des angles Nord-Ouest et Sud-Est qui pourraient constituer les bases d’une construction primitive, reçoit le jour au Sud par deux baies et ventilée au Nord par un conduit d’aération. Cet espace pouvait servir de cave ou de cellier.
  • Le plancher du niveau supérieur s’appuyait sur la base du pilier, sur les solives dont on voit les traces d’encastrement, ainsi que sur une avancée du mur Est. Un renforcement prolonge au Sud cette salle carrée de 7 mètres de côté et s’ouvre sur une baie dont le meneau cruciforme détermine deux fenêtres inférieures rectangulaires et deux fenêtres supérieures en arc brisé. Le long des murs de ce renfoncement courent deux banquettes de pierre appelées « coussièges ». Sur le mur Ouest, sont visibles les arrachements de la hotte d’une cheminée. Sur la partie gauche du mur Nord, on peut remarquer une assez grande fenêtre murée (à l’aplomb du parement extérieur) et dont l’ébrasement se situe à la hauteur des culs-de-lampe. Sur la partie droite du mur, une autre ouverture a été totalement obstruée lors d’une campagne de restauration entreprise par les Services des Monuments Historiques. La majesté de ce lieu tient tout entière dans la puissance de son pilier s’épanouissant en une sorte de palmier aux branches irrégulières formant voûte. Les nervures de cette voûte d’ogives à quatre travées asymétriques, pénètrent à hauteur d’une double bague dans le pilier cylindrique excentré à base polygonale et reposant par ailleurs sur huit culots de type pyramidal. Les clés circulaires des croisées d’ogives sont d’une facture fruste sans décoration.

Cet ensemble voûté supporte une terrasse bordée d’un parapet en glacis vers l’extérieur et entrecoupé par trois larges canonnières. Trois gargouilles permettent l’écoulement des eaux.

La salle du pilier

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Regagnons la sortie par la porte Sud-Ouest, celle-ci, logée dans l’angle rentrant d’un pan coupé et défendue du haut de la terrasse par un mâchicoulis, s’ouvre à 2 mètres du sol de la cour haute que l’on rejoint par un escalier en bois et autrefois par une échelle mobile.

Avant de quitter le château, on remarquera sous la haute baie chanfreinée (l’arête des pierres est biseautée) trois meurtrières d’un type archaïque percées dans un petit appareil irrégulier semblant appartenir au donjon primitif. Le parement extérieur du mur Sud de la tour de l’escalier laisse apparaître les traces des divers aménagements la reliant au corps de logis.

Un sentier abrupt longeant la face Nord de la forteresse et se poursuivant sur l’arête rocheuse mène à deux plates-formes d’artillerie, l’une construite en pierres sèches, l’autre taillée dans la roche. L’utilisation de ces positions dominantes lors d’offensives contre Quéribus est attestée par de nombreuses traces de projectiles groupées sur la partie inférieur du parement Est du donjon et par l’effondrement partiel du couvrement de la casemate.

Le contexte géographique

Entre Massif Central et Pyrénées se dresse un ensemble montagneux aride, au relief tourmenté, délimité au Nord et à l’Ouest, par la Vallée de l’Aude, au Sud par celle de l’Agly : Les Corbières.

C’est au sommet de l’une des émergences rocheuses de la barrière calcaire méridionale de ce massif que s’élance vers l’azur, tel un observatoire de géant, le château de Quéribus. La crête rocheuse qui le supporte, traçant la limite des départements de l’Aude et des Pyrénées Orientales, s’étire d’Est en Ouest depuis Tautavel jusqu’au Pic de Bugarach.

Elle peut être franchie, à l’heure actuelle, par trois passages dont le Grau de Maury, autrefois nommé Grau de Quéribus, dominé d’un côté, par la Roque de la Pourcatière (770m) et le Roc du Courbas (939m), de l’autre par la masse puissante du château qui en fut le gardien particulièrement redoutable.

Au Nord, les pentes de cette crête, où s’étage tantôt la roche dénudée, tantôt la garrigue aux senteurs mêlées de thym, de romarin et de résineux, sont bordées par le ruisseau de Cucugnan, affluent du Verdouble.

La vallée de ce dernier, située à l’arrière de la barre rocheuse de Peyrepertuse et du village de Cucugnan, court jusqu’au pied du Mont Tauch. Au-delà, apparaissent les premières hauteurs du Termenès.

Au Sud, la falaise vertigineuse plonge vers le terroir de Maury au paysage mamelonné et arrosé par la rivière du même nom qui se jette dans l’Agly.

Au Sud-Ouest, le bassin formé par ce fleuve et ces affluents constitue le pays de Fenouillèdes (partie du département des Pyrénées Orientales) dont l’originalité est d’appartenir à la terre occitane. À partir du village d’Estagel, s’étend la plaine roussillonnaise jusqu’à la mer, tandis qu’à l’horizon du Midi, s’élève le massif du Canigou.

En parcourant les montagnes, on découvre çà et là aux détours des replis, de nombreuses bergeries abandonnées ou leurs vestiges, témoins d’une importante activité pastorale passée.

Partout alentour, dans les creux des vallées et grimpant aussi haut qu’il est possible, des vignes, des vignes aux ceps trapus et noueux.

Château de Quéribus - Les Citadelles du vertige - Châteaux cathares - Association French Baroudeur
Quéribus de nos jours

Le château de Quéribus fut classé Monument Historique dès 1907, la crête sur laquelle il se dresse bénéficie d’une protection au titre de la législation sur les sites depuis 1943. Le village de Cucugnan et ses abords ainsi que le défilé du Grau de Maury, au Sud de la commune font l’objet de la même protection.

Les premiers travaux de restauration furent engagés en 1951 par les Services des Monuments Historiques avec la réfection du donjon et la consolidation du rocher supportant le château. D’autres réfections suivirent au cours des années 1970 et 1980. La commune, propriétaire du site, conclut en 1972 un bail de location avec une personne privée. C’est à cette époque que débute l’ouverture au public du monument. Cependant, devant l’inexécution par le locataire des termes du contrat, situation qui aboutissait à la mise en péril du château, quelques personnes sensibilisées par le maire de Cucugnan créaient avec lui l’association de sauvegarde du château de Quéribus. Après un combat opiniâtre soutenu par de nombreux sympathisants célèbres ou obscurs, la justice permettait en 1983 à la commune de se ré approprier Quéribus. Dès lors, des travaux reprirent et de 1984 à 1989 des campagnes de fouilles archéologiques annuelles furent conduites parallèlement à une étude historique approfondie du site.

grâce à un afflux de visiteurs toujours plus nombreux et à la participation au programme « Pays Cathare », les conditions de visite ont pu être améliorées tant au château qu’au village de Cucugnan. Ainsi, différents travaux de consolidation et de mise en sécurité contribuent à la préservation du site. Des panneaux explicatifs, trois tables d’orientation et l’accès à la terrasse du donjon, d’où l’on jouit du point de vue le plus exceptionnel de toutes les Corbières, ajoutent à l’intérêt de la visite.

L'apport de l'archéologie

L’histoire de ce site prestigieux, toute de lumière et d’ombre, de certitudes et d’interrogations, méritait qu’on se penchât sur sa terre pour tenter de compléter ce que les documents nous avaient déjà livré. Cinq années de campagnes de fouilles et d’enquêtes ont donc permis de lever plus avant le voile. Trois zones en particulier ont fait l’objet d’études approfondies.

Le corps de Logis :

L’analyse des éléments dégagés lors de la fouille (vestiges de la toiture, aménagements du rocher, sols, objets,…) laisse envisager une première occupation liée à l’agrandissement du système défensif autour d’un donjon primitif, puis au XVe siècle une deuxième étape de réaménagement profond en vue de la création d’un logement pour le gouverneur, suivie de diverses reprises au cours du XVIe siècle.

La plate-forme :

Située au débouché de l’actuel sentier, contre le premier escalier, elle a révélé un ensemble important de bases de structures correspondant :

  • d’une part, à un vaste bâtiment rectangulaire couvert en appentis, aménagé en plusieurs espaces utilisés comme écurie et ateliers (dont une forge),
  • d’autre part, à un mur d’enceinte qui appartenait à un système plus vaste de fortifications formant une première ligne de défense et qui se poursuivait vraisemblablement jusqu’au pied du rocher supportant le donjon. Le XIIIe siècle semble être une période charnière pour la réorganisation de cet ensemble, avec toutefois un usage antérieur.

La terrasse :

Implantée sur la face Sud de l’éperon rocheux à 50 mètres en contrebas de la plate-forme, elle s’est avérée être l’unique habitat découvert à ce jour à proximité immédiate du château. Un rôle de surveillance devait être en outre attribué à ce lieu en raison de sa position. Des traces d’insertion de poutres dans la roche, une couche de démolition et un niveau d’occupation avec objets corroborent ces affirmations et permettent d’en fixer les débuts de l’utilisation à la fin du XIIIe siècle.

L’étude du mobilier découvert pendant les cinq années sur l’ensemble du site, a permis de révéler une importante activité artisanale tant du point de vue de la céramique locale et importée de Catalogne, que des métaux pour la fabrication des armes et de la clouterie. Elle apporte en outre des indices primordiaux pour proposer des datations. Ainsi, histoire et archéologie se rejoignent-elles.

Datation du monument

Il est à noter que la plupart des pierres ayant servi à la construction de l’édifice, hormis le donjon, ont été extraites sur place : les emplacements de plusieurs carrières sont visibles.

L’utilisation du site sur une très longue période ayant entraîné une adaptation permanente des structures à l’évolution des techniques militaires, rend difficile toute datation trop précise. On peut cependant discerner plusieurs campagnes de travaux.

D’une construction primitive contemporaine ou antérieur au XIIe siècle semblent seuls subsister :

  • la base méridionale du donjon (petit appareil et archères),
  • l’avancée des murs dans la partie inférieure de la salle du pilier,
  • l’ouvrage défensif extérieur au pied de la face orientale du donjon.

À partir de la seconde moitié du XIIIe siècle, débute une grande période de constructions royales destinées à agrandir et perfectionner les châteaux qui veillaient sur la frontière avec le Roussillon : ainsi la tour de l’escalier, d’édification postérieure au donjon, semble dater de la fin du XIIIe siècle ou du début du XIVe siècle. Les archives du chapitre métropolitain de Narbonne attestent qu’à la suite de la demande du vicaire général de l’archevêché de cette ville, en 1404, des travaux furent effectués qui pourraient concerner la salle du pilier dont le voûtent paraît antérieur.

L’apparition des premières armes à feu portatives au début du XVI siècle a amené le remplacement des archers par des canonnières. Par la suite, d’autres modifications ont été apportées : ainsi, le mur-bouclier de la première enceinte ne peut être antérieur au XVe siècle. De même, dans le courant du XVIe siècle, il a été donné au parement du donjon, son dessin polygonal adapté aux tirs d’artillerie.

L’Histoire Générale de Languedoc mentionne qu’en 1597, lors de l’Assemblée des États de Languedoc, le roi fut prié de faire réparer les forteresses de frontières qui menaçaient ruine. Moins d’un siècle plus tard, en 1685, un état estimatif de travaux comporte une impressionnante liste de réparations à effectuer sur un Quéribus qui paraît en grande partie ruiné.

Dates importantes

Première mention du château de Quéribus : Cherbucio

Hommage de Béranger, vicomte de Narbonne au comte de Besalù pour le château. Le comte de Besalù possède les droits de suzeraineté, le vicomte de Narbonne possède le domaine utile.

Le comté de Besalù s’intègre à la maison de Barcelone.

Quéribus devient possession du roi d’Aragon en tant que place forte de frontière.

Assassinat de Pierre de Castelnau, légat du pape. Innocent III en prend prétexte pour prêcher la croisade.

Début de la Croisade contre les Albigeois conduite par le légat du pape. Massacre des habitants de Béziers (juillet), prise de Carcassonne (août) dont Simon de Montfort devient le vicomte.

Prise de Minerve (juillet) où 150 cathares périssent sur le bûcher. Prise de Termes (novembre) après plusieurs mois de siège. L’armée croisée ne s’avancera pas plus au sud pour cette première phase de la croisade.

Capitulation de Laveur où 80 chevaliers sont massacrés et 400 cathares brûlés. Reddition de Pierre Roger de Cabaret.

Défaite de la coalition méridionale à Muret et mort de Pierre II d’Aragon.

Entrée des croisés à Toulouse. Simon de Montfort est proclamé duc de Narbonne.

Mort de Simon de Montfort devant Toulouse en état d’insurrection.

Excommunication de Raymond VII qui avait entrepris la reconquête de ses terres. Seconde croisade menée par Louis VIII. Soumission des places fortes méridionales révoltées.

Traité de Meaux. Soumission de Raymond VII.

Vente du château de Quéribus par Nuno Sanche au roi de France.

Reddition de Peyrepertuse suivie de celle de Bérenger de Cucugnan.

Mort, à Quéribus, de l’évêque cathare Benoit de Termes.

Assassinat à Avignon du responsable de l’Inquisition, Guillaume Arnaud. Chabert de Barbaira qui commande Quéribus depuis plusieurs années, est investi du pouvoir militaire sur les forteresses encore indépendantes du Fenolhedès.

Prise et bûcher de Montségur où périssent 210 cathares.

Siège de Quéribus, capture de Chabert de Barbaira par Olivier de Termes et restitution de la forteresse par Chabert en échange de sa liberté.

Le Fenolhedès et Puilaurens passent au roi de France.

Traité de Corbeil. Quéribus devient forteresse royale de frontière pour la France. D’importants travaux y sont entrepris.

La garnison se compose d’un châtelain et de 10 sergents d’armes.

La Défense du château est renforcée sur ordre du roi. Guillaume Bélibaste, originaire de Cubières, et dernier « parfait » cathare, est brûlé à Villerouge-Termenès.

Réparation de La Chapelle Saint-Louis de Quéribus à la suite d’une visite du vicaire général de l’archevêque de Narbonne.

Prise de Quéribus par les troupes du roi d’Aragon venues libérer le Roussillon d’une occupation Française.

Destitution du châtelain Pierre Peur lors de la reconquête de la place.

Traité des Pyrénées confirmant l’annexion du Roussillon par la France. Fin de l’importance stratégique de Quéribus où une garnison est cependant maintenue.

Nomination successive des châtelains parmi les membres de la famille de Casteras-Sournia, qui n’occupent pas le château. La forteresse sera bientôt abandonnée aux bandes de brigands (1774).

Nomination successive des châtelains parmi les membres de la famille de Casteras-Sournia, qui n’occupent pas le château. La forteresse sera bientôt abandonnée aux bandes de brigands (1774).

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