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Créée au Ier siècle apr. J.-C., Aregenua est le chef-lieu des Viducasses, un des peuples de la Gaule lyonnaise. La cité apparaît comme une ville-étape sur la carte de Peutinger. Son âge d’or se situe aux IIe et IIIe siècles. On sait grâce à une inscription (marbre de Thorigny) que la cité avait un statut privilégié du point de vue fiscal et que ses magistrats étaient de droit citoyens romains.

Très touchée par les premières invasions barbares à la fin du IIIe siècle, Aregenua ne s’entoure pas pour autant d’une enceinte.

Au temps de la christianisation, elle ne devient pas siège d’évêché à la différence de la plupart des autres cités de la future Normandie. Autant de signes ou de causes qui annoncent un déclin de la capitale des Viducasses.

Aregenua n’est toutefois pas abandonnée au Bas-Empire : les archéologues ont constaté de nouvelles constructions de maisons, des restaurations et ont retrouvé des pièces de monnaie et des produits artisanaux, indices du maintien d’un commerce à longue distance. Cependant, il est clair que la ville d’Augustodurum (Bayeux), défendue par un castrum, prend le pas sur Aregenua.

Au Haut Moyen Âge, les habitants s’installent un peu plus au nord (hameau Saint-Martin) et utilisent les ruines gallo-romaines comme carrière pour construire leurs habitations (exemple : maison des Gaudines). Aregenuan’est plus qu’un simple vicus. C’est la seule capitale de cité de Normandie, avec Lillebonne, qui ne soit pas devenue une ville au Moyen Âge.

Les fouilles archéologiques ont permis d’esquisser une image d’Aregenua d’autant plus facilement qu’aucune ville moderne n’a recouvert les vestiges gallo-romains. Ce type de condition est assez exceptionnel pour une ancienne capitale de cité (cas de Jublains aussi). La première découverte, le marbre de Thorigny, remonte à 1580. Les premières fouilles ont commencé sur le site en 1697, 45 ans avant celles de Pompéi.

Aregenua se trouve à un carrefour de voies antiques: le Chemin Haussé, identifiée à l’une des voies figurant sur la table de Peutinger reliait Bretteville-l’Orgueilleuse à Jort. Cet itinéraire fut utilisé durant tout le Moyen Âge où l’appellation de « Chemin du Duc Guillaume » sur certains cadastres. Les axes de communication filaient vers le Contentin, vers les pays de la Loire, vers Lisieux et vers Rouen. Certaines de ses voies formaient le cardo et le decumanus de la cité. ils n’étaient toutefois pas aussi droits qu’on se l’imagine habituellement.

Les archéologues ont reconnu plusieurs constructions monumentales :

  • un aqueduc
  • un théâtre romain, d’une taille moyenne (80 mètres de diamètre environ), transformé apparemment en amphithéâtre au IIe siècle
  • des thermes romains publics. On connaît ses deux fondateurs, deux notables de la ville : Solemninus et son fils Titus Sennius Sollemnis
  • un sanctuaire dans lequel fut retrouvé un autel à Vénus et à Mars. Ce temple est sous l’actuelle église Notre-Dame. C’est un cas assez rare de continuité entre un lieu de culte païen et un lieu de culte chrétien.
  • une domus exceptionnelle par son décor. Appelée « maison au grand péristyle », elle fut fouillée en 1988-1991 par P. Vipard. Son plan qui s’étend sur 1250-1 500 m2 s’organise autour d’une cour centrale ornée d’un bassin (impluvium) et entourée d’un péristyle. Un hypocauste assurait le chauffage de plusieurs pièces. La salle d’apparat, la cour et le jardin étaient décorés (fresque d’Achille et Téthys, sculptures bacchiques, colonnes ciselées de motifs végétaux, piliers ornés de bas-reliefs, mosaïques …). La domus conserve aussi une partie de son dallage d’origine en calcaire. C’est une demeure typiquement méditerranéenne qui prouve l’assimilation de l’architecture romaine par les Gaulois du Nord.
  • une basilique civile et un bâtiment abritant la curie, actuellement en cours de fouille

Un quartier artisanal a été repéré au sud-ouest : un atelier de bronzier et des fours de verriers ont été dégagés.

Le musée archéologique de Vieux-la-Romaine, ouvert en 2002, montre les découvertes tandis que la maison au grand péristyle (plus exactement ses vestiges restaurés) est librement accessible.

À partir de plans dressés par la société des antiquaires de Normandie, de récentes prospections aérienne et géophysique ont permis de confirmer, au lieudit « le champ des crêtes », la présence du forum de la ville et de différents édifices publics, thermes, mais aussi curie et probablement basilique civile. Une nouvelle campagne de fouilles a débuté en 2007, qui devrait se poursuivre dans les années à venir pour dégager ces édifices publics encore mal connus pour la cité d’Aregenua.

L’ensemble des vestiges archéologiques retrouvés dans le Bas de Vieux sont inscrits à l’inventaire supplémentaire des monuments historiques (ISMH, 27/06/1988). Les ruines du théâtre gallo-romain quant à eux bénéficient de deux types de protection : les vestiges contenus au lieu-dit du Jardin Poulain sont classés (CLMH, 21/04/1980), alors que ceux retrouvés au lieu-dit de l’école sont seulement inscrits (ISMH, 06/02/1980).

Thermes

Les Gallo-Romains se soucient beaucoup de leur apparence. Chez les femmes, comme chez les hommes, l’hygiène tient une place importante. Les thermes sont de grands bâtiments destinés au bain. Ils sont fréquentés quotidiennement, aussi bien par les hommes que par les femmes (mais séparément). Ils sont composés d’une salle froide (le frigidarium), d’une salle tiède (le tepidarium) et d’une salle chaude (le caldarium). Le plaisir du bain s’accompagne de séances d’athlétisme qui se déroulent dans une cour extérieure (la palestre). les habitants aiment se réunir, converser et se délasser dans les nombreuses salles des thermes.

Les Gallo-Romains se font masser, épiler et passer le strigile sur le corps. Le strigile est une sorte de racloir en fer ou en bronze recourbé, utilisé pour retirer poussières et peaux mortes sur la peau enduite d’huile.

Les thermes d’Aregenua se trouvent dans le champ à côté du forum. Ce site archéologique fait partie des premiers chantiers archéologiques de France. Il a été fouillé pendant le règne du Roi Soleil, Louis XIV.

La Maison au Grand Péristyle

Située à proximité du forum et des thermes, au coeur de la ville romaine, la Maison au Grand Péristyle, fouillée entre 1988 et 1991, est une riche et vaste demeure de notable. Cette maison urbaine a connu, au fil de son existence, diverses phases de construction et de restructuration. La restauration de ses vestiges, présente sa configuration la plus aboutie, lors de son occupation de la fin du IIe siècle jusqu’à la fin du IIIe siècle ap. J.-C.

la Maison au Grand Péristyle est ainsi nommée en raison de l’agencement de la plupart de ses pièces autour d’un jardin central à ciel ouvert bordé d’une galerie périphérique à colonnades : le péristyle. Ce modèle d’organisation architecturale caractéristique des demeures nobles romaines, se raréfie à mesure que l’on s’éloigne du bassin méditerranéen, et reste, pour des raisons d’ordre climatique notamment, exceptionnel au nord de la Loire.

Cette domus n’est nullement représentative de l’habitat romain moyen. Son plan, sa taille (1420m2 au sol et un étage rehaussant deux de ses ailes au moins), le luxe de son confort et le faste de ses décors en font une véritable résidence aristocratique, propriété d’un richissime et éminent personnage de la cité.

Ainsi, cette maison dispose du summum des équipements de confort de l’époque : eau courante sous pression (d’ordinaire réservée aux édifices publics à alimentant bains privés, bassins et jets d’eaux, égouts d’évacuation des eaux pluviales et usées, système de chauffage par le sol et les murs, et vitres à certaines fenêtres.

Plus remarquable encore sont ses décors, particulièrement riches et soignés : colonnes ciselées, pilastres aux bas-reliefs sculptés, statues de pierre et de stuc, placages de marbre, mosaïques au sol, peintures murales colorées aux motifs géométriques ou figuratifs.

La maison au Grand Péristyle est en fait plus qu’une simple demeure : s’y côtoient, selon l’heure du jour, activités privées, cultuelles et officielles. Elle est le cadre de l’expression et de l’exercice du pouvoir, et doit, par sa magnificence afficher et asseoir la puissance sociale et politique de son propriétaire.

Au IVe siècle, à la suite d’incendies et parallèlement au déclin de la ville, la domus tombe progressivement en décrépitude. Une rue la perce et l’ampute de son aile occidentale avant qu’elle ne soit définitivement abandonnée. Dès lors, démolisseurs et récupérateurs de matériaux se chargent de son démantèlement, ne laissant que ruines et gravats.

Forum

Le forum est construit au début du IIe siècle, modifié durant le même siècle, puis dans le premier tiers du IIIe siècle. C’est toujours au début du IIIe siècle que son décor est enrichi et témoignage de « la période d’apogée que connaît la capitale ».

Le forum est utilisé comme boucherie dès la fin du IIIe siècle, suite au changement politique et administratif : le territoire de la cité des Viducasses est intégré en partie par la cité de Bayeux.

XVIe – XIXe siècles

Les premières découvertes sur ce site datent du XVIe siècle avec la mise au jour du marbre de Thorigny.

Le « champ des Crêtes » d’une superficie de 4000m2, situé à proximité du forum, est fouillé à plusieurs reprises : tout d’abord dès le XVIIe siècle dans le sud du village avec la découverte de quelques vestiges antiques et médiévaux, puis par l’intendant de la généralité de Caen, Nicolas-Joseph Foucault.

Puis, d’autres fouilles sont menées sur différentes périodes entre 1839 et 1861 notamment par Arcisse de Caumont et Antoine Charma. En 1828, C-A Gervais avait exploré la même parcelle que celle de l’intendant Foucault au début du XVIIIe siècle qui a révélé les thermes et le gymnase. En février et mars 1840, François Besongnet et Charles Gervais poursuivent les travaux de C-A Gervais en arrivant à la conclusion que le forum se situe dans une autre parcelle du site. Arcisse de Caumont arrive sur le site le 19 mars 1840 pour entreprendre de faire les plans des murs déjà dégagés et découvre les trois rangées de gradins de la Curie. Les fouilles de la société des antiquaires de Normandie réalisées par Antoine Charma en 1859 concernent des édifices déjà fouillés, mais permettent de dresser des plans précis et détaillent les décorations en marbre utilisées sur le forum. Cependant les fouilles d’Antoine Charma amènent à des interprétations erronées car il conclut qu’il s’agit de fresques de thermes et non de décors d’un sénat ou d’une basilique. Un plan est dessiné par Georges-Aimar Lavalley-Duperroux à cette époque, mais il ne sera redécouvert dans les archives départementales du Calvados qu’en 1991.

XXe siècle

Dès le début du XXe siècle, Maurice Besnier dans son livre Histoire des fouilles de Vieux tente de localiser l’emplacement du forum d’après les différentes fouilles de la société des antiquaires de Normandie réalisées au siècle précédent.

En 1972, une nouvelle campagne de fouilles archéologiques débute. Deux sondages de deux mètres sur un mètre sont réalisés pour déterminer la stratigraphie du terrain. ces fouilles vont révéler des objets allant du Ier siècle de l’époque des empereurs romains Tibère et Néron jusqu’au milieu du IVe siècle.

En 1977, Christian Pilet reprend les travaux de Maurice Besnier mais affirme qu’il y a deux groupes de thermes et que le forum se situe ailleurs sur le site. En 1987 et 1989, de nombreuses photographies sont prises par avion permettant de mieux révéler l’emplacement des différents murs. Enfin, en 1991, le plan de Lavalley-Duperroux est retrouvé dans les archives départementales du Calvados , ce qui permet de mieux interpréter les données dont disposent les archéologues.

XXIe siècle

Des prospections par méthode électrique tractée sont réalisées en 2005, elles permettent d’obtenir la localisation du forum et la réalisation de trois cartes d’interprétation.

Le conseil général du Calvados acquiert la parcelle du champ des Crêtes peu avant 2006, qui devient dès lors une réserve archéologique. De nouvelles fouilles archéologiques organisées par le service archéologique du conseil général du Calvados ont lieu en 2007 et permettent la réalisation d’un plan d’ensemble du forum. Cette même année, deux phases de recherches portant sur les maisons et l’urbanisme de la cité sont également réalisées. La première phase se déroule en juin et juillet 2007 sous forme de sondages qui permettent de réaliser le plan du forum et de déterminer la localisation de la Curie. La deuxième phase se déroule à partir de 2008 de manière pluriannuelle.

Les fouilles de 2007 permettent de révéler une partie de la place centrale du forum à l’aide deux tranchées perpendiculaires révélant des cailloux et des blocs de marbre de Vieux.

Architecture

Aregenua est bâtie en utilisant le plan tripartite à l’image de la majorité des cités occidentales de l’Empire romain. En effet, la majorité des bâtiments administratifs sont regroupés en formant une sorte de pôle composé de la basilique, de la curie et des autres bâtiments de gestion de la cité. Ce pôle se développe au début du IIe siècle et s’embellit à la fin de ce dernier. Au IIIe siècle, les différents travaux sont achevés mais un lent déclin architectural commence : à partir de cette époque, une boucherie remplace certains édifices publics jusqu’au IVe siècle. La boucherie traite principalement des bovins et des porcs.

En théorie, le forum est situé à la croisée du cardo et du decumanus, mais en réalité sur ce site, un decumanus est bien visible et plusieurs cardinales sont attestés. Par ailleurs, le forum se situe sur un coteau orienté vers le sud. Il rassemble les fonctions politique, religieuse, judiciaire et commerciale.

Le bâtiment au nord-est des thermes du Champ des Crêtes possède des sols en marbre et une salle à abside. La prospection électrique a mis en évidence une place de 85m sur 50mmunie d’un portique et de boutiques sur le côté méridional. Un édifice, peut-être un temple, de 27m sur 14m a été reconnu. Dès 2005 est émise l’hypothèse qu’avec ces fonctions rassemblées, « organes de la vie civique et religieuse », le forum a été reconnu. La présence d’une basilique, lieu de commerce et judiciaire, est aussi soupçonnée.

La localisation du complexe est un signe de l’histoire de la cité. Le noyau de la colonie est peut-être situé sous ce complexe : les îlots sont plus petits dans cette zone (50m sur 60m) alors que les îlots périphériques ont 90mde côté. Le forum serait resté au même emplacement, et donc ne serait pas au centre géométrique de la cité des Viducasses.

Le forum de Vieux de forme rectangulaire mesure 115m sur 51,50m, une dimension modeste que l’on peut comparer à la taille d’une insula. Deux decumani permettent d’y accéder par les plus longs côtés. Il ne se situe pas au coeur de la ville mais à l’extrémité d’un plateau dominant la vallée de La Guigne entouré par différentes voies de circulation, deux decumani et un cardo.

La place centrale mesure 68m sur 21m. Elle semble être divisée en deux zones bien distinctes : une zone sacrée à l’ouest avec la présence d’un temple et une zone publique à l’est. Cette place est entourée par une série de boutiques d’une dimension standard comprise entre 5,90m et 6,20m. Des portiques se situent entre la place et les boutiques.

Au nord de la place centrale, l’archéologie révèle la présence de boutiques et de galeries-portiques qui au cours des siècles vont subir quelques aménagements. Le sud de la place comporte également des boutiques qui ne semblent pas subir de transformations majeures, et on trouve encore plus loin dans cette direction l’édifice. À l’ouest de la place, des traces laissent penser à des aménagements possibles, mais sans pouvoir en préciser la nature exacte.

Les portiques et les boutiques se situent sur les plus longs de ses côtés. À l’ouest de l’axe nord-sud, deux boutiques de 8m2 (quatre mètres de longueur sur deux mètres de largeur) sont découvertes lors des fouilles archéologiques de 1982, séparées par un mur en torchis et une cloison en bois. L’une des boutiques serait celle d’un vendeur de grains et de vaisselle et l’autre une boutique de poterie qui possède de l’argile prête pour utilisation et un four de potier. Devant les deux boutiques, un caniveau et un trottoir sont également déterrés. Ces deux boutiques sont détruites à la fin du IIIe siècle.

Dans l’Antiquité, la vie religieuse et civique sont très liées. L’archéologie révèle qu’aucune voie ne passe par l’aire sacrée, tout en soutenant la probable existence d’un porticus triplex. La dimension du temple, probablement construit dans la deuxième partie du IIe siècle, semble être de 12,5m sur 11m avec une épaisseur de mur de 1,25m en marbre de Vieux pour le mur est.

Les archéologues évoquent l’hypothèse que ce temple pouvait être dédié à Mercure, à Sucellus, à Vulcain qui sont des divinités vénérées dans la ville ou alors au culte impérial. Un fragment d’un autel faisant référence au culte de Vulcain et au culte impérial est révélé lors des fouilles. Vulcain est une divinité très appréciée sur le territoire des Viducasses en raison d’abondants gisements de fer.

Curie

Le forum est composé de plusieurs bâtiments, dont la curie locale construite en deux phases. La première phase consiste en la construction d’une pièce importante de 12,40m sur 9,15m, qui est agrandie à la fin du IIe siècle et enjolivée ; cette phase dure jusqu’à la seconde moitié du IIIe siècle où la pièce atteint une surface de 12,15m sur 14,60m. La peinture et le marbre sont refaits à cette période. Dans un second temps, la façade Est est déplacée de 1,50m, ce qui permet de disposer d’une curie de 14,80m sur 14,60m. L’ancien mur oriental sert alors à faire un podium recouvert de dalles de calcaires joint par un mortier de tuileau et composé de trois rangs de gradins disposés en arc de cercle.

Le bâtiment est entouré par un mur imposant, renforcé par des contreforts dans la partie Est. Dans la seconde moitié du IIe siècle, le mur Est est abaissé de niveau et un nouveau mur est construit plus loin. Ces aménagements permettent une extension de l’aula (en français : la cour d’un bâtiment) et un agrandissement du bâtiment d’environ trois mètres. L’ancien mur Est est réutilisé comme une estrade et des niches sont créées afin d’y mettre des statues de différentes divinités.

La façade occidentale possède un stylobate en pierre de Caen.

Dans les remblais créés par les fouilles du XIXe siècle menées par la Société des antiquaires de Normandie, des fragments d’enduits sont découverts ; ils ont permis de recréer un décor marmoréen, même si la plupart sont trop petits pour être étudiés. Ces divers fragments permettent de supposer l’existence d’un opus sectile de différentes couleurs au IIe siècle : un premier sur fond rouge dans la style de la porphyre rouge, un deuxième avec diverses teintes de jaune comme celui de Chemtou, un troisième sur fond rose et un dernier sur fond vert. Parmi les éléments représentés, on peut identifier l’ombre du pied d’un candélabre, le vêtement d’un personnage et la peau d’une panthère. La majorité des décors sont toutefois perdus à cause des fouilles du XIXe siècle et des destructions causées par l’abandon du site. L’archéologie a permis de révéler  le nombre impressionnant de 36 280 fragments postérieurs à la seconde moitié du IIe siècle et principalement attribués à la Curie.

Les matériaux pour la décoration sont divers et proviennent de tout le monde romain : du marbre de l’Île grecque de Skyros, de l’Allier en Gaule, de Chemtou dans l’ancienne province romaine d’Afrique (en Tunisie actuelle) et de Phrygie, mais également du schiste bitumeux issu du secteur d’Autun, du calcaire arrivant des Pyrénées.

Au nord de la Curie, la « salle IV » possède également un stylobate en pierre de Caen. Sur le haut de la façade, une peinture murale de 12m de longueur sur 0,66m de hauteur est présente sur la façade. Cette peinture a pour seul objectif d’embellir la pièce le long d’une galerie. Il n’en reste que la partie inférieure, la partie supérieure ayant été détruite par un incendie au milieu du IIIe siècle. Cette catastrophe a nécessité le réaménagement de la galerie se situant à l’ouest de la curie.

La qualité de la conservation de l’enduit est très variable : certaines parties sont presque imperceptibles principalement dans la partie haute. La partie basse est, elle, mieux conservée et l’on peut y distinguer une plinthe beige et kaki, surmontée d’un filet blanc et d’une hauteur variant de 25 cm à 27 cm. Au-dessus de la plinthe, des imitations de roche sont présentes dans des compartiments en losange ou en disque. Ces roches sont du marbre jaune de Chemtou, du porphyre rouge et un marbre vert. La géométrie des formes n’est pas parfaite : les losanges ne sont pas réguliers et les disques ne sont pas toujours centrés.

Le vestibule se situe à l’ouest du forum et au sud de la curie. Il est le lien entre ces deux espaces de la vie publique avec une dimension de 9m sur 5,90m. La pièce semble avoir subi un affaissement du sol important et l’état du sol est très dégradé. Des rénovations importantes avec la pose d’un nouveau sol semblent avoir lieu dans la seconde moitié du IIe siècle.

A la fin du IIe ou au début du IIIe siècle, le vestibulum se dote d’une entrée monumentale de 4,10 m en marbre local et permet d’accéder à la curie, en forme d’hémicycle et munie de trois rangées de gradins et d’un podium. Le sol de ce dernier est fait à partir d’un béton composé de mortier de cailloux. Les murs, méridional et ouest, devaient posséder une fresque, mais sans possibilité de l’interpréter.

Au sud, un passage relie la curie à une salle qui mesure 9m sur 4m, avec un sol en mortier rose. l’unique accès se faisant avec la curie, les archéologues envisagent l’hypothèse d’un tabularium, pièce où sont déposées les archives publiques.

À cause de la découverte du marbre de Thorigny, les archéologues pensent probable qu’une statue de Titus Sennius Solemnis, homme politique important de la cité, ait orné le forum au IIIe siècle.

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13 Le Chemin Hausse, 14930 Vieux