Le château en 3D ?

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Son histoire

Le château d’Amboise se situe sur l’éperon terminal du plateau des Châtelliers, espace délimité par les vallées de la Loire et de l’Amasse. Le site est occupé depuis la Préhistoire. Une agglomération y est implantée à la fin de l’âge du Fer. Elle s’y développera jusque durant la période romaine. Il s’agit d’un oppidum de 50 ha, fermé par un rempart en terre. L’agglomération romaine constitue la continuité de cet établissement. Les fouilles archéologiques montrent qu’elle est occupée au moins jusqu’au IIe s. de n. è. et jusqu’au IVe s. selon les écrits de Sulpice Sévère.

En 504, Clovis, roi des Francs, et Alaric II, roi des Wisigoths, se rencontrent sur l’Île d’Or (Saint Jean). Peu après, Clovis bat les Wisigoths à Vouillé en 507. Ces derniers abandonnent la Loire et se replient vers le sud.

Quatre-cents ans plus tard, à l’époque des invasions normandes, la ville d’Amboise est pillée une première fois en 853, une seconde fois plus gravement en 877-878. Le castellum est incendié. Une nouvelle fois, comme les habitants n’ont pu assurer eux-mêmes leur défense, la décision s’impose au pouvoir central de désigner un responsable. En accord avec les rois de France Charles le Chauve et Louis le Bègue, l’archevêque de Tours Adalard (874-891), dont la famille contrôle Amboise, confie la garde de la place à deux de ses parents : le comte Ingelger, le mari d’Adelais qui est une nièce d’Adalard, et Sulpice Ier de Buzançais. Ingelger relève les fortifications de la ville.

Aux abords de l’An Mil, Amboise est la place la mieux protégée de tout l’ouest de la France. Au début du XIIe siècle, les seigneurs d’Amboise prennent le contrôle complet de la ville et de toutes ses forteresses.

Louis d’Amboise, l’un des membres de la famille seigneuriale, participa en 1431 à un complot contre Louis de la Trémoille, favori de Charles VII. Démasqué, il est d’abord condamné à mort avant d’être gracié. Son château en revanche lui sera confisqué en 1434. Dès lors, Amboise entre dans le domaine royal. Rapidement, Amboise devient une demeure royale, et Charles VIII en fait un véritable palais.

Le château d’Amboise se caractérisait par une très bonne sécurité. Il possédait de plus une bibliothèque remarquable comptant un grand nombre de livres de Charlotte de Savoie et Louis XI. Le château devint ainsi la résidence ainsi que le lieu d’éducation des princes et des princesses.

En 1433, le dauphin Louis, futur Louis XI, était au château de Loches pour son éducation ; il aurait pu trouver refuge à Amboise en cas de menace des alliés des Bourguignons lors de la guerre civile entre Armagnacs et Bourguignons. Le 7 octobre 1461 le roi Louis XI vint y saluer la reine Marie d’Anjou, sa mère, après son sacre à Reims. Elle demeurait désormais en Poitou afin que la reine Charlotte de Savoie et leur fille Anne de France puissent s’y installer. Louis XI y fait ensuite élever son propre fils (le futur Charles VIII). Étant né en 1470 au château, le dauphin Charles apprécie Amboise et en fait sa demeure de prédilection. Il y est élevé sous la garde d’un seigneur de Touraine, Jean Bourré.

Louise de Savoie et François Ier y furent également éduqués, ainsi que Marguerite d’Autriche, qui devint une grande politicienne au XVIe siècle.

Charles VIII y fit les premières constructions marquantes dès le début de son règne, et entreprend de profondes modifications de 1492 à sa mort en 1498 :

  • la chapelle Saint-Hubert ;
  • l’aile, dite « Charles VIII », également de style gothique flamboyant, comprenant les logis du Roi et de la Reine ;
  • les deux tours cavalières (Tour des Minimes et Tour Heurtault) ;
  • un parc est aménagé sur la terrasse ; on comptera plus tard un buste de Léonard de Vinci et un mémorial musulman pour les accompagnants d’Abd El Kader décédés à Amboise durant sa captivité.

La construction fut supervisée par Raymond de Dezest, bailli d’Amboise, avec l’aide de trois maîtres des œuvres : Colin Biart, Guillaume Senault et Louis Armangeart assistés des maîtres Jacques Sourdeau et Pierre Trinqueau. Plus de 250 maçons travaillaient en permanence sur ce chantier.

Charles VIII mourut à Amboise d’une hémorragie cérébrale en 1498 à l’âge de 27 ans, après avoir violemment heurté de la tête un linteau de pierre de la galerie Hacquelebac le 7 avril, alors qu’il se rendait au jeu de paume.

Louis XII, son successeur, y fait construire une seconde aile, perpendiculaire à l’aile Charles VIII, dans le style renaissance. Il cède le domaine à Louise de Savoie, qui y élève ses deux enfants, Marguerite d’Angoulême et François, lequel était pressenti pour succéder à Louis XII. Lorsque Louis XII décède en 1515 et que François Ier monte sur le trône, la cour réside encore souvent au château royal (notamment les 8 premiers mois de 1518) mais ses séjours vont peu à peu s’espacer. Bien que la construction continue, avec l’achèvement de la tour Heurtault et le réaménagement de l’aile Louis XII, François Ier va préférer d’autres demeures comme les châteaux de Chambord, de Blois ou de Fontainebleau.

Il invita néanmoins Léonard de Vinci à séjourner à Amboise dans le Clos Lucé, situé près du château. On a souvent entendu dire qu’un souterrain, permettant la communication entre les deux sites fut percé : ceci est une légende et les dernières fouilles archéologiques ont bien démontré que ce souterrain n’a jamais existé. Le grand peintre mourut en 1519 à Amboise et fut inhumé premièrement dans la collégiale Saint-Florentin, conformément à ses dernières volontés, édifice qui fut détruit en 1807 puis fouillé en 1863 par l’homme de lettres Arsène Houssaye. Les ossements attribués à Léonard de Vinci furent retrouvés et placés en 1874 dans la chapelle Saint-Hubert.

Henri II, son fils, continuera l’agrandissement de l’édifice en ordonnant la construction de nouveaux bâtiments sur la partie est. En 1560, sous le règne éphémère de François II, le château fut le théâtre de la conjuration d’Amboise, prélude aux guerres de Religion.

À partir d’Henri III, les séjours royaux se firent plus rares, pour devenir quasi inexistants. Peu à peu, le château se transforme en prison de luxe pour les grands personnages de l’État. En 1626, César, duc de Vendôme et son frère Alexandre, grand-prieur de France, y sont internés pour avoir conspiré contre Richelieu. Le château passe ensuite entre les mains du frère du roi, Gaston d’Orléans. Celui-ci y effectue quelques démolitions dans les années 1660. Confisqué de nouveau par le roi, Amboise redevient une prison. Louis XIV y enfermera Nicolas Fouquet et le duc de Lauzun, Antonin Nompar de Caumont.

Propriété du duc de Choiseul au XVIIIe siècle, celui-ci l’abandonne vers 1760 au profit de Chanteloup à quelques kilomètres au sud d’Amboise. Après le décès de ce Louis-Jean-Marie de Bourbon (1725-1793), duc de Penthièvre, rachète les domaines du Château royal et de Chanteloup en 1786. Ceux-ci seront confisqués par la nation en 1793, en pleine révolution française.

Une grande partie du château fut démolie lors du premier Empire, lorsque Napoléon offrit le château déjà en mauvais état à l’ex-consul Roger Ducos ; lequel n’ayant pas les moyens de restaurer l’ensemble, préféra détruire les deux tiers du bâtiment (la collégiale Saint-Florentin et le logis des reines notamment) entre 1806 et 1810.

Louis-Philippe Ier hérita du château par le biais de sa mère. Il dégagea les anciens remparts en faisant détruire les maisons attenantes et redécora l’aile Louis XII. Il est de nouveau confisqué lors de la Révolution de 1848.

En 1848, à la suite d’un traité de reddition non respecté par les autorités françaises, l’émir Abd El-Kader et une centaine de compagnons y furent placés en captivité, avant d’être libérés par Napoléon III le 16 octobre 1852.

En 1873, le château repasse à la famille d’Orléans qui le transforme en maison d’accueil pour personnes âgées. Au tout début du XXe siècle, la restauration de l’édifice est entreprise par Victor Ruprich-Robert et son fils. En 1974, le comte de Paris le confie à la Fondation Saint-Louis dont il est le président-fondateur.

Le château avant son démantèlement

Par Jacques Androuet du Cerceau, avant 1579.

Architecture

Logis royal

Le logis royal fait face à la Loire à l’extrémité de l’Éperon des Châteliers. Son architectonique relève du Gothique international. Une partie de l’ornementation de l’Aile Louis-XII a été remaniée par François-Ier au goût de la Haute-Renaissance.

Chapelle Saint-Hubert

La chapelle Saint-Hubert fut édifiée et sculptée entre 1491 et 1496 par des artistes flamands dans le pur goût Gothique flamboyant en tuffeau blanc à l’initiative de Charles VIII. La chapelle sert ensuite d’oratoire à Anne de Bretagne, avant de devenir la dernière demeure présumée du corps de Léonard de Vinci, mort à Amboise en 1519.

Le linteau de la porte d’entrée représente la chasse de Saint Hubert. Les vitraux, assez récents, retracent des épisodes de la vie de Saint Louis, et le tympan datant du XIXe siècle, représente Charles VIII et Anne de Bretagne.

Tour des Minimes et tour Heurtault

La tour des Minimes et la tour Heurtault, toutes deux très massives, permettaient aux carrosses et attelages de monter sur la terrasse, car on accède à leur sommet par des rampes en pente douce. Elles se situent respectivement sur la façade nord et ouest du château et sont d’architecture renaissance.

Un salon panoramique est édifié sur le toit de la tour des Minimes en 1843 et aujourd’hui détruit. Il accueille Louis-Napoléon Bonaparte lorsqu’il vient signifier sa libération à Abd El-Kader en 1852. Le haut de la tour est refait quelques décennies plus tard par l’architecte Victor Ruprich-Robert.

La vaste rampe cavalière en forme d’hélice permettait aux attelages un accès entre la ville et les terrasses du château. Charles-Quint utilise la rampe cavalière de la tour Heurtault pour faire son entrée en 1539. Une torche enflammera d’ailleurs une tenture murale lors du passage du convoi impérial.

Galerie d’Aumale

Cette galerie est ainsi nommée en l’honneur de Henri d’Orléans, 5e fils de Louis-Philippe et duc d’Aumale, qui devient propriétaire du château en 1895. La galerie reliait à l’origine le logis royal aux appartements d’Henri II.

Intérieur

Promenoir des gardes

Cette galerie ouverte permettait de surveiller la Loire et les alentours d’Amboise. Y sont exposés des reproductions de dessins par Jacques Androuet du Cerceau illustrant l’importance du château au XVIe siècle.

Salle des gardes nobles

La garde rapprochée du souverain était composée principalement de nobles. La salle des gardes nobles contrôlait l’accès de l’escalier menant à l’étage supérieur. La pièce s’articule autour d’un pilier central ou « palmier gothique » soutenant l’ensemble. On observe des copies réalisées au XIXe siècle d’armures du XVIe siècle. Une armure de combat dite « à côté », et une armure de parade plus légère. On note également un coffre de marine du XVIIe siècle.

Salle des tambourineurs

Cette salle correspond à l’emplacement d’une « chambre à parer » du roi. Son nom fait référence aux nombreuses fêtes et bals donnés au château sous le règne des Valois. Le sol est fait de carreaux de terre cuite fleurdelisés d’inspiration XVe siècle. Le mobilier se compose d’une table Renaissance, d’une chaire, ou cathèdre gothique ornée des armes du cardinal Georges d’Amboise, et un coffre datant du règne de Charles VIII. Sur les murs, une tapisserie des Flandres du XVIe siècle représentant l’Hommage de la famille de Darius à Alexandre le Grand

Salle des États (dite du Conseil)

C’est dans cette vaste salle (la plus grande du château) que le roi réunissait son conseil, véritable pôle du pouvoir royal. La salle possède deux cheminées : la première, disposant d’une hotte trapézoïdale, est encore marquée par la tradition gothique tandis que la seconde (à l’autre extrémité de la salle), illustre le style Renaissance. Le blason d’Anne de Bretagne (fleurs de lys et mouchetures d’hermine), décorent de nombreux éléments de la salle : hotte de la première cheminée, piliers centraux, vitraux des fenêtres sur Loire. L’emblème de Charles VIII (épée flamboyante ou palmée) orne également la hotte de la première cheminée. Au plafond sont inscrits des monogrammes de Charles VIII (entrelacs de C) et d’Anne de Bretagne (lettre A).

Sur les côtés, adossés aux murs, on observe de grandes chayères, bancs à dossiers ornés de plis de serviette de style gothique. Sur les murs sont exposés des portraits de rois Bourbon: Henri IV (d’après Franz Pourbus), et Louis XIII (d’après Philippe de Champaigne).

Salle de l’échanson

La salle est meublée à la fois de style gothique : un dressoir (appelé aussi crédence ou buffet), un coffre, deux chaires ; et Renaissance : une chaire, des tables « à l’italienne » disposant d’allonges, un grand coffre en noyer sculpté et anciennement doré. Les murs sont décorés de tapisseries d’Aubusson du XVIIe siècle d’après des cartons de Le Brun.

L’embrasure de la fenêtre décorée de bâtons de pèlerins, de bourses pleines de pièces de monnaie et d’une besace, rappelle qu’Amboise était une étape des pèlerins qui se rendaient à Saint-Martin-de-Tours avant de poursuivre leur chemin jusqu’à Saint-Jacques-de-Compostelle.

Chambre de Henri II

La chambre de Henri II possède un lit ouvragé de style Henri II aux grandes dimensions (2,18 m x 1,82 m). On note également un coffre bijou pourvu d’un double fond, ainsi que des portières et tapisseries de Bruxelles et de Tournai de la fin du XVIe siècle et du XVIIe siècle.

Antichambre de la cordelière

Il s’agit de l’ancienne antichambre des appartements Renaissance (l’entrée a aujourd’hui disparu). Le manteau de la cheminée est orné d’entrelacs de cordes (symbole de l’Ordre de la cordelière), ainsi que du collier de l’ordre de Saint-Michel, autour du blason d’Anne de Bretagne. Le panneau de bois au-dessus de la cheminée est quant à lui décoré de la Salamandre, emblème de François Ier.

Cabinet Louis-Philippe

Dans cette pièce est reconstitué un cabinet de travail sous Louis-Philippe. On peut y admirer un Portrait de la duchesse d’Orléans, mère de Louis-Philippe, ainsi que, sur une commode, la maquette de la Belle Poule, navire commandé par le prince de Joinville, fils de Louis-Philippe, lors du retour en France des cendres de Napoléon Ier.

Chambre Louis-Philippe

Cette chambre est meublée de style « Premier Empire » : un lit en bateau, un secrétaire, un guéridon au piètement de quatre colonnes, une commode en bois plaqué d’acajou ; et de style « Louis-Philippe » : semainier en acajou, chaise aux croisillons ajourés.

Sur les murs, on observe un Portrait de Madame Adélaïde, peint par Court, ainsi qu’un Portrait du duc et de la duchesse d’Orléans, d’après Franz-Xaver Winterhalter.

Salon de musique

Le mobilier de ce vaste salon de musique se compose notamment d’un piano à queue Érard en placage de palissandre de Rio du XIXe siècle, d’un secrétaire et d’une console de style « Restauration », et d’une chaise à dossier barrette en acajou estampillé Jacob. Sur les murs sont exposés un Portrait de Louis-Philippe Ier représenté avec les insignes de la monarchie et la Charte constitutionnelle de 1830, un Portrait de la reine Marie-Amélie, avec deux de ses fils, le duc d’Aumale et le duc de Montpensier, ainsi qu’un Portrait de Louis-Philippe-Joseph, dit « Philippe-Égalité ». On note également un Portrait d’Abd El Kader, sur chevalet.

Ouvrages de référence

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